Épisode 1 : Mais qui irait mentir là-dessus ?
En Février 2019, Libération publie un premier article sur la Ligue du LOL, un groupe Facebook dans lequel des journalistes, des communicants, des publicitaires font de l’humour, s’échangent des liens. Libération révèle que certains d’entre eux ont cyberharcelé de jeunes journalistes, des militantes féministes, des blogueuses, des homosexuel.le.s, des personnes racisées… S'en suivent de nombreuses révélations sur des agressions sexistes et sexuelles dans les médias français. Des situations qui durent parfois depuis plus de 10 ans.
À ce moment là, la journaliste Clara Garnier-Amouroux est diplômée d’une école de journalisme depuis moins d’un an, et elle est stupéfaite. Comment est-il possible que cette histoire soit restée secrète si longtemps ?
Comment est-il possible que le milieu du journalisme, qui existe pour porter à la connaissance de tous les dysfonctionnements, les oppressions et les préjudices, ait pu garder enfoui les problèmes qui existaient en son sein ? Qu’est-ce qui empêche le journalisme de se regarder dans le miroir qu’il tend au reste de la société ?
Alors Clara Garnier-Amouroux a décidé de mener l’enquête, pour tenter de comprendre ce qui empêchait les journalistes de faire leur propre introspection. Elle est d’abord allée rencontrer Boris Bastide (l’entretien a été mené par Hugo Lindenberg), le journaliste qui a posé la question sur la ligue du LOL à Libération. Puis elle a interviewé Gabrielle Ramain, productrice à Louie Media, Astrid de Villaines, journaliste politique et Marie Kirschen, rédactrice en chef des Inrocks. Dans cet épisode elle vous fait entendre des journalistes victimes de harcèlement et de violence sexiste qui n’en parlent pas dans les pages où elles écrivent.
Merci à Hugo Lindenberg qui a mené l’interview de Boris Bastide et participé à l’interview d’Alice Coffin.