Épisode 3 : Les journalistes ne peuvent pas être des victimes
Que se passe-t-il quand les femmes journalistes décident de prendre la parole ? Quand, malgré les résistances et les obstacles, elles tentent de se faire entendre ? En 2015, avant #balancetonporc, avant #metoo, il y a un groupe de femmes journalistes qui a décidé qu’il fallait montrer l’exemple et dénoncer les agressions sexistes des hommes politiques. Clara Garnier-Amouroux est allée rencontrer l’une d’entre elles : Laure Bretton, cheffe du service politique de Libération, qui a participé à l’écriture de la tribune Bas les pattes, publiée le 4 mai 2015. Dans cet épisode, Laure Bretton raconte la genèse, la rédaction et la publication de l’un des premiers textes qui mettait en lumière le sexisme auquel sont confrontées les femmes journalistes.
Clara rencontre aussi Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde, qui lui parle de la difficulté à se penser victime, un statut a priori incompatible avec celui de journaliste, et du besoin de rester maître de son récit, quoiqu’il arrive. Clara comprend que lorsque les femmes journalistes parlent publiquement des agressions qu’elles subissent, c’est la double peine : elles deviennent prisonnières de leur histoire, ne sont plus définies que comme des victimes et ne peuvent plus exercer leur métier.
Dans cet épisode 3 d’Injustices, vous entendrez Laure Bretton (Libération), Raphaëlle Bacqué (Le Monde), Alice Coffin et Anna.