Épisode 4 : À quel moment les journalistes commencent-ils à se taire ?
Pourquoi les journalistes taisent les difficultés de leur profession, acceptent les horaires à rallonge, les salaires minuscules, la misogynie, le sexisme ? Bien sûr, il y a la précarité, la peur de ne pas retrouver un emploi dans un secteur où il y a plus de postulants que d’offres, mais Clara Garnier-Amouroux s’est demandée s’il n’y avait pas quelque chose d’autre, une mythologie commune qui encouragerait le silence.
Elle est donc allée rencontrer Nathalie Bourrus, reporter de guerre, qui s’est construite grâce à des images exclusivement masculines, des images d’hommes forts, mystérieux, fumant des cigares dans des halls d’hôtel au bout du monde. Un mythe du grand reporter en chemise de lin et veste militaire qui véhicule l’idée qu’un journaliste, c’est un homme fort, qui encaisse.
Puis, Clara a discuté avec Anna, jeune journaliste, qui lui a raconté comment la formation même des journalistes, dans les écoles reconnues par la profession, empêche la libération de la parole. Une formation qui glorifie les nuits blanches, la précarité, et où les enseignants sont aussi des recruteurs potentiels, très en lien avec l’administration des écoles.
Dans cet épisode 4 d’Injustices, vous entendrez Nathalie Bourrus (Radio France), Anna, Gabrielle Ramain et Denis Ruellan (sociologue au Celsa).