Faut-il souffrir pour faire le bien ?
Un travail qui a du sens. C’est ce que voulait Juliette, jeune trentenaire. Pour elle, comme pour beaucoup de gens, surtout jeunes, avoir un travail qui a du sens est devenu un critère très important. Alors ils et elles sont nombreux.ses à se tourner vers le secteur de l’ESS, l’économie sociale et solidaire. Ce sont des entreprises et des organisations fondées sur l’utilité sociale et la solidarité.
Mais souvent, les gens qui y travaillent font des horaires à rallonge, ont des salaires bas, et ils/elles subissent parfois des humiliations, du harcèlement, du népotisme. Une journaliste spécialiste de l’économie sociale et solidaire, Pascale-Dominique Russo, a écrit un livre, qui s’appelle Souffrance en milieu engagé. Elle affirme que c’est un problème systémique, que c’est tout le secteur qui est concerné, et qu’il est urgent de le réformer. Pourquoi systémique ? Parce qu’apparemment, agir au nom du bien légitime souvent d’abuser des gens.
Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Marie Semelin s’est demandée en quoi la souffrance au travail, dans ce milieu engagé, était liée à l’organisation actuelle du secteur. Elle interroge Pascale-Dominique Russo, ainsi que Juliette, qui vient de quitter l’association où elle travaillait depuis un an.
“On s'engage pour un projet et pour une cause, et on est tellement habité par cette cause qu'on ne fait plus trop la limite entre la vie personnelle et la vie professionnelle”, explique Juliette, “justement au nom de cette cause, il y a un côté un peu sacrificiel.” Pascale-Dominique Russo, elle, pointe entre autres du doigt le manque de formation au management, le respect aléatoire du droit du travail, et la mise en concurrence des associations.
Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.