Recrutement : le poids de notre image sur les réseaux sociaux

Dans la recherche d’un premier emploi, il faut bien sûr peaufiner son CV, la lettre de motivation, mais aussi, de plus en plus, ses réseaux sociaux… Un employeur sur cinq dit avoir rejeté la candidature d’une personne après avoir consulté ses réseaux sociaux

Dans ce deuxième épisode de la mini-série de Travail (en cours) sur les premiers emplois pensée avec le média Tapage, Adrien Naselli s’interroge : Quelle place ont aujourd'hui les réseaux sociaux dans le recrutement ? Comment notre façon de nous représenter en ligne a-t-elle évolué pour prendre en compte ce facteur ? 

Pour y répondre, il a interrogé Lenna Jouot, 23 ans, qui a réussi à décrocher un contrat en faisant le buzz sur les réseaux sociaux avec un CV un peu décalé. Il a aussi interrogé Ana Fernandez, coach professionnelle, professeure associée à la Sorbonne et autrice du livre Utiliser internet et les réseaux sociaux pour trouver un emploi, pour glaner quelques conseils sur la manière d’utiliser ses réseaux sociaux quand on est en recherche d’emploi. Enfin, Adrien Naselli a aussi interviewé Christophe Alcantara, enseignant-chercheur en Sciences de l'information et de la communication, au sujet de la réputation en ligne. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Louise Hemmerlé. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Les stages : nouveau Graal de l'intégration professionnelle

Travail (en cours) lance une mini-série, pensée avec le média Tapage, sur les premiers emplois. Ceci est le premier épisode.

Les stages sont devenus un passage obligé pour décrocher un premier emploi. Dans un marché de l’emploi en crise, on demande aux étudiants d’accumuler un maximum d’expériences et des compétences professionnelles pour être employables rapidement. Mais depuis le début de la pandémie de coronavirus, cette course au stage s’est prise un mur. Lors du premier confinement, environ 250 000 stages ont été annulés, selon le ministère de l’Enseignement supérieur. C’est ce qu’a vécu Ayse. Elle a dû se réinscrire, comme une redoublante, en septembre 2020, alors qu’elle avait déjà validé tous ses examens au printemps 2020 - car l’obtention de son diplôme est conditionnée par la validation d’un stage. 

Dans ce premier épisode de la mini-série Travail (en cours) dédiée aux premiers emplois et pensée avec le média Tapage, Louise Hemmerlé se demande comment le stage est devenu à ce point un Graal, que ce soit pour l’intégration sur le marché du travail, mais aussi pour la validation de ses études supérieures ? 

Elle a interrogé Dominique Glaymann, professeur et chercheur en sociologie à l’université d’Evry. Il travaille sur la relation entre la formation et l’emploi, et sur l’employabilité des jeunes diplômés. Il a beaucoup étudié les stages, et il a observé leur inflation qu’il qualifie “d’incontrôlée”. Il explique quels courants politiques et économiques ont justifié la mise en place de stages pour répondre au chômage de masse des jeunes. Il détaille aussi les dérives des stages, entre ceux qui servent de substitut à un emploi salarié, les stages “2 mois moins 1 jour”, ou encore les stages extra-cursus, qui sont illégaux. Selon lui, le stage pensé comme un chausse-pied vers le premier emploi ne résout pas du tout le problème de l’intégration professionnelle des jeunes sur le long-terme.   

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Louise Hemmerlé. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

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Les effets pervers de l'autonomie au travail

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Camille Maestracci s’interroge sur notre besoin d’autonomie au travail. Est-ce qu’on gagne tous à décider de comment on exerce notre travail, à quel rythme, et dans quel but, ou est ce qu’on a aussi besoin de repères, d’un cadre, voire même d’une hiérarchie ? Est-ce que l’autonomie est forcément bénéfique, ou peut-elle aussi être toxique ?

La question de l’autonomie est centrale dans les questions de qualité de vie au travail. A la fin des années 1970, Robert Karasek, un sociologue et psychologue américain, intègre cette notion dans un questionnaire qui étudie et mesure le stress au travail. Selon le modèle de Karasek, plus un salarié a d’autonomie, moins il a de stress, pour une charge de travail égale. C’est ce qu’explique Yves Roquelaure, professeur de médecine, santé au travail et ergonomie à l'Université d'Angers. 

D’ailleurs, un rapport remis en 2011 par le Collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux au travail indique que le manque de latitude décisionnelle est un facteur de risque cardiovasculaire, et pour la santé mentale. C’est ce que soulève Agnès Parent-Thirion, sociologue, statisticienne et directrice de recherche à l’Eurofound, la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail.

Cependant, si l’autonomie semble très positive, elle peut aussi avoir des effets toxiques, si elle n’est pas bien construite : si elle est prescrite, si les objectifs fixés sont trop ambitieux, ou si elle détruit les collectifs de travail. Et souvent, l’autonomie n’est qu’une façade, et s’accompagne de nombreuses contreparties, parmi lesquelles, et ça peut paraître paradoxal : plus de contrôle de la part des managers. C’est ce qu’a vécu Nathan, commercial dans une boîte de marketing digital. Vous entendrez aussi le témoignage de Chloé, chargée de production freelance. 


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice et journaliste : Camille Maestracci. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. La retranscription de cet épisode est disponible ici

Pourquoi court-on tou·te·s après une promotion ?

Quand Elisabeth a choisi de redevenir assistante sociale alors qu’elle avait un poste de cadre, elle a senti une certaine défiance de la part de sa hiérarchie et de ses collègues. En allant à l’encontre du sens traditionnel de la progression d’une carrière, elle a eu l’impression d’être perçue comme un danger. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Lucile Rousseau-Garcia analyse l’injonction à la mobilité ascendante qui pèse sur nos carrières. Elle a interrogé Elisabeth, sa mère, qui lui raconte la violence qu’elle a ressentie lorsqu’elle a décidé de quitter ses fonctions de cadre pour retrouver le travail de terrain qui l’animait depuis toujours. 

Pour analyser cette injonction à la mobilité ascendante, Lucile Rousseau-Garcia a aussi interrogé Danièle Linhart, sociologue du travail, et spécialiste des violences institutionnelles au travail. Elle est directrice de recherche émérite au CNRS, et elle a notamment écrit l’ouvrage La comédie humaine du travail : de la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale. 

Danièle Linhart explique que la course à l’ascension hiérarchique est le résultat de pratiques managériales visant à individualiser les travailleurs et à les mettre en concurrence. Selon elle, cette course à l’ascension a comme conséquence la mise à mal des collectifs et des solidarités au sein des entreprises. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Lucile Rousseau-Garcia. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Comment l'incertitude bouleverse le monde du travail

Depuis le début de la pandémie, l’incertitude règne sur nos vies, sur nos activités, sur notre travail. On vit au jour le jour, ou en tout cas avec très peu de visibilité. Quand est-ce que la situation sanitaire va s’améliorer ? Quelles seront les prochaines mesures du gouvernement pour endiguer la propagation du virus ? On ne sait pas, on attend. 

Cette incertitude, elle est dure à supporter. Quel que soit notre secteur d’activité, et qu’on soit salarié·e, chef·fe d’entreprise, jeune diplômé·e ou demandeur·se d’emploi, on a du mal à se projeter.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois décortique les effets de l'incertitude au travail, à différentes échelles. Ses effets sur le moral des travailleurs, mais aussi ses conséquences sur l’activité des différents acteurs économiques. 

Elle a interrogé notamment Christophe Nguyen, psychologue du travail et des organisations ainsi que Fabien Tripier, professeur d’économie à l’Université de Paris-Saclay. Vous entendrez aussi le témoignage de Lucile Grentzinger, une entrepreneuse qui vient d’ouvrir une salle de parcours d’obstacles en région parisienne, et qui a beaucoup évolué sur sa gestion de l’incertitude au fil des différents confinements.

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

D'où vient l'injonction à être passionné·e au travail ?

Associer ‘travail’ et ‘passion’, c’est interroger les intersections de deux univers (celui de la contrainte sociale, de la subordination, et celui du libre tropisme individuel) qui paraissent n'avoir que peu de choses en commun”, peut-on lire dans Le travail passionné, paru en 2015. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Rozenn Le Carboulec se demande d’où vient l’injonction à être passionné·e par son travail. Pour ce faire, elle a interrogé Nathalie Leroux, co-autrice du livre Le travail passionné. Cette sociologue du travail est maîtresse de conférences à l'UFR STAPS de l'Université Paris Nanterre, et s’intéresse plus particulièrement aux modes d’organisation dans le secteur sportif, un milieu où la question de la passion est omniprésente. 

Elle explique que la valorisation de la passion au travail s’est développée à partir des années 1980, alors que la crise économique provoque des transformations structurelles majeures de l’économie, dont la tertiarisation. Par ailleurs, les modes d’organisation de travail donnent de plus en plus d’autonomie et de responsabilité aux managers. “La création de la valeur repose de plus en plus sur la mobilisation des savoirs des travailleurs, sur la qualité de leurs échanges, sur leurs initiatives et sur leur implication subjective”, note Nathalie Leroux. 

Certains secteurs professionnels sont particulièrement concernés par cette mobilisation de la passion : c’est le cas notamment de ceux qui touchent aux loisirs, comme le sport, la mode ou la culture. Mais même des secteurs qui n’ont à priori rien à voir avec la passion la mobilisent pour stimuler l’implication de leurs employé·e·s : c’est notamment le cas de la restauration rapide. Vous entendrez dans cet épisode le témoignage de Hélène Weber, sociologue et autrice du livre Du Ketchup dans les veines, qui a travaillé plusieurs années chez McDonald’s. 

Finalement, Nathalie Leroux alerte sur le fait que la mobilisation de la passion au travail masque des situations de travail dégradées, comme une forte précarité, ou des horaires à rallonge. 

Si on a souvent tendance à voir notre attachement à la passion au travail comme un trait psychologique, c’est justement le fait de le considérer comme faisant partie de notre identité qui nous empêche de revendiquer de meilleures conditions de travail. D’où l’importance, pour Nathalie Leroux, d’expliquer la passion au travail non pas par le prisme de la psychologie, mais de la montrer comme une construction qui est portée par des logiques sociales et surtout, économiques. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Rozenn Le Carboulec. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Faire le deuil de son travail idéal [Rediffusion]

Travail (en cours) prend une petite pause pendant les fêtes de fin d'année. Pendant ce temps, nous vous proposons de réécouter d'anciens épisodes qui nous ont particulièrement marqués. Celui-ci a été diffusé pour la première fois le 19 mars 2020.

Est-ce que vous aussi, vous vous surprenez parfois à rêver à votre travail idéal ? Peut-être est-ce ce job qui vous permet de partir tous les jours à 17h ? Ou bien ce poste qui vous apporte un certain confort économique ? Très probablement, votre travail idéal combinerait les deux.

Dans ses différents travaux, la sociologue Dominique Méda explique que les attentes qui sont placées sur le travail sont immenses, et qu’elles s’intensifient pour les jeunes générations. On attend de son travail non seulement un salaire, mais aussi un statut, des droits sociaux, du sens, une utilité, la possibilité d’exprimer sa créativité, de s’épanouir. 

Dans Travail (en cours), nous allons explorer les bouleversements du travail et sa place dans nos vies. Avant de vous apporter des éclairages et explications d’expert.e.s, de scientifiques, de sociologues, on vous propose dans ce premier épisode une histoire. Celle de Clémence Bodoc, l’ancienne rédactrice en chef de Madmoizelle.com, un magazine féminin en ligne. Au micro de Judith Chetrit, elle raconte toute la difficulté de trouver un travail qui nous convienne, qui réponde à tous nos critères. 

Clémence Bodoc a exploré les contrastes. Elle a démarré sa carrière dans un travail très stable et bien rémunéré dans le BTP, mais qu’elle quitte finalement après un burn-out. Par la suite elle est embauchée à Madmoizelle.com, un travail précaire mais qui la passionnait : “Je trouvais ça tellement incroyable d’avoir une telle tribune, d’avoir une telle liberté.” (13:19)  

Clémence Bodoc raconte aussi comment ses attentes se sont fracassées contre la violence du monde du travail, et les enseignements qu’elle en tire : “Avoir un travail qui ait du sens, c’est un luxe. J’avais ce luxe, il m’a coûté cher.” (32:58)

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media présenté par Marie Semelin, et réalisé par Cyril Marchan. La prise de son a été faite par Bernard Natier, le mix par Tristan Mazire et la musique est de Jean Thévenin . À la production de cet épisode : Louise Hemmerlé, avec Maureen Wilson, et Charlotte Pudlowski.

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Où est passé le temps libre ? [Rediffusion]

Travail (en cours) prend une petite pause pendant les fêtes de fin d'année. Pendant ce temps, nous vous proposons de réécouter d'anciens épisodes qui nous ont particulièrement marqués. Cet épisode a été fait par Adrien Naselli et a été diffusé pour la première fois le 30 avril 200.

Est-ce que vous aussi, il vous arrive d’avoir l’impression de courir sans arrêt après le temps ? Et en général, de manquer cruellement de temps libre ? Dans cet épisode de Travail (en cours), Adrien Naselli s’entretient avec Jean Viard, sociologue spécialisé sur le temps libre et les loisirs. Auteur du livre Le Triomphe d’une utopie. Vacances, loisirs, voyages : la révolution des temps libres, Jean Viard décortique l’équilibre entre temps de travail et temps libre, et comment celui-ci a évolué au fil des siècles. 

En réalité, on n’a jamais eu autant de temps libre qu'aujourd'hui :On travaille à peu près 10% de son existence aujourd'hui, alors qu'il y a un siècle, l'ouvrier et le paysan travaillaient à peu près 200 000 heures dans une vie de 500 000 heures”. (03:58) 

Comment le temps libre s’est-il installé dans nos quotidiens, comment les structure-t-il, et pourquoi avons-nous encore l’impression d’en manquer ? On n'arrête pas de courir et on a le sentiment qu'on n'a plus de temps ; et on n'a plus de temps d'abord parce qu'on a tellement d'activités de temps libre !” (15:57) Jean Viard explique aussi que notre temps de travail et notre temps libre sont de moins en moins étanches à cause du numérique, et comment réussir à maîtriser ce mélange des temps.  

Et vous, comment vivez-vous l’équilibre entre votre temps de travail et votre temps libre ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journaliste : Adrien Naselli. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Comment le présentéisme résiste aux confinements

Le présentéisme, en France, est solidement ancré : 30% des salariés français pensent qu'ils seront jugés par leurs collègues s'ils quittent le bureau avant 18h, selon un sondage Glassdor d'octobre 2019. Vous savez, le fameux, "tu prends ton aprem aujourd'hui ?". Et 26 % des sondés admettent rester au bureau uniquement pour "se faire bien voir". 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Marion Bothorel s’est demandée comment la culture du présentéisme a évolué depuis le début de la pandémie de coronavirus. Pour ce faire, elle s’est intéressée à un secteur en particulier, où le présentéisme est particulièrement fort : celui des cabinets d’avocats. 

Dans certains cabinets, la culture présentéiste n’a pas du tout fléchi, malgré les directives du gouvernement de mettre en place du télétravail dès que possible. Arthur*, stagiaire dans un cabinet parisien, témoigne que lors du deuxième confinement, “le taux de présence doit être autour de 70% à 80% au sein du cabinet”. Les stagiaires n’ont reçu aucune consigne par rapport au télétravail, mais des attestations dérogatoires pour pouvoir se déplacer au cabinet. Alors que selon Arthur, les tâches sont “100% télétravaillables”. Le cabinet d’Arthur n’est pas une exception. Au point que la ministre du travail, Elisabeth Borne, a dû contacter le bâtonnier de Paris et le conseil national du barreau, début novembre, pour rappeler aux représentants des avocats parisiens que "le télétravail n'était pas une option".

Certains cabinets ont bien mis en place le télétravail, mais seulement pour que le présentéisme devienne virtuel, avec une surveillance des heures de connexion, comme en atteste Charlotte*, elle aussi stagiaire en cabinet d’avocats. 

Si le présentéisme persiste de manière si forte pour Charlotte et Arthur malgré le confinement, c’est qu’en temps normal, hors pandémie, c’est une culture très prégnante dans leur profession. “C'est peut être l'une des dernières bulles où le présentéisme est toujours très présent, mais également encouragé à mon sens”, estime Arthur.

Valence Borgia, associée dans un cabinet d’arbitrage, secrétaire du conseil de l'Ordre des avocats du barreau de Paris, estime que les organisations de travail qui reposent sur cette culture présentéiste sont en contradiction avec le bon sens, et qu’ils poussent de nombreux avocats, et surtout des avocates, à quitter la profession. D’où la nécessité de réinventer ces modes de travail. 

*Les prénoms ont été changés à la demande des témoins.

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Marion Bothorel. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pourquoi les infirmières sont-elles si peu payées en France ?

Pendant la première vague du coronavirus, on était beaucoup à applaudir à nos fenêtres tous les soirs à 20h, pour montrer notre soutien aux soignant·e·s. Et tout d’un coup, on a complètement arrêté de le faire pendant ce deuxième confinement. Parce qu’on s’est rendus compte que les soignants méritent bien plus que des applaudissements, ou bien parce que finalement, la société ne se soucie pas tant de leur sort ? Depuis le début de la crise sanitaire, nous n’avons jamais autant été face à cette contradiction qui veut que les métiers du soin soient si peu reconnus et si mal rémunérés.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Rozenn Le Carboulec s’est intéressée en particulier au cas des infirmières. En France, leur rémunération est bien inférieure à ce que touchent leurs consoeurs allemandes ou espagnoles. Pourquoi sont-elles si mal payées en France ? Pour y répondre, Rozenn Le Carboulec s’est entretenue longuement avec Muriel Salle, maîtresse de conférence à l’université Lyon 1 et spécialiste de l’histoire des femmes, du genre et de la médecine. 

Muriel Salle revient sur l’histoire de la profession des infirmières, une activité qui était dans un premier temps occupée par des religieuses et qui était dépréciée. Progressivement, les religieuses ont été remplacées par des personnels laïcs, mais la notion de dévouement est restée. 

Certaines figures, comme la britannique Florence Nightingale, vont contribuer à professionnaliser cette activité, et les infirmières deviennent reconnues peu à peu comme des techniciennes du soin. Mais la reconnaissance institutionnelle de cette profession en France est très récente. La création des instituts de formation en soins infirmiers date de 1992, et le diplôme d’Etat date seulement de 2009. “C’est à la fois une très vieille profession, et en même temps, c’est une profession toute jeune du point de vue de sa reconnaissance institutionnelle”, souligne Muriel Salle. 

Cette reconnaissance tardive, acquise péniblement, des compétences techniques des infirmières, joue aussi sur la rémunération. “En France, les infirmières touchent un salaire moyen mensuel brut qui est de l'ordre de 95 % du salaire moyen à l'échelle nationale, alors qu'en Allemagne, par exemple, elles touchent 113 % du salaire moyen, explique Muriel Salle, et ça dit quelque chose de la façon dont on les considère au regard d'autres professions”.

 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Rozenn Le Carboulec. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Émojis au travail : mode d'emploi

Si les émojis parsèment les messages que nous envoyons à nos proches, qu’en est-il dans le cadre professionnel ? Un petit sourire dans un email à un·e collègue, ça peut permettre d’humaniser les relations, et de renforcer le lien au sein des équipes. Mais parfois, l’émoji peut être perçu comme trop familier, voire même comme un signe d’un manque de compétences. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Camille Maestracci s’interroge sur l’usage des émojis dans le cadre du travail : à quoi servent-ils dans notre communication professionnelle, et y a-t-il des règles à respecter pour les utiliser ?

Elle a interrogé Pierre Halté, maître de conférences en sciences du langage à l'Université de Paris-Descartes, et auteur d'une thèse sur les émoticônes et les émojis. Pour lui, leur utilisation de plus en plus fréquente naît d’un besoin de partager nos émotions pour fabriquer du sens. Il explique que dès les années 1970, quand des personnes interagissent pour la première fois par ordinateur interposé, elles utilisent déjà des petites images à côté de leurs textes. Ce qui explique cela, c'est la théorie du renforcement des indices sociaux, en psychologie sociale : à l’écrit, faute d’indicateurs comme les gestes ou l’intonation, nous allons redoubler d’efforts et d’inventivité pour transmettre tout le contexte émotionnel d’un message. 

A l’heure du télétravail généralisé, il est donc naturel que l’envie d’inclure un sourire dans nos emails nous démange. Chloé Léonardon, doctorante en sciences du langage à l'université Paris Nanterre, note également que plus on échange par écrit, plus ces échanges ressemblent à nos conversations orales. 

Mais l’utilisation de ce que les sociologues appellent le “langage commun” en entreprise, présente un paradoxe : l’homogénéisation des pratiques du langage se confronte à la nature des rapports sociaux en entreprises, qui eux, sont hiérarchisés. C’est pourquoi Carolina Dubois, cheffe de pôle à Business France qui utilise de plus en plus d’émojis avec ses collègues, explique qu’elle a dans un premier temps préféré attendre de voir si ses boss en utilisaient aussi. Et Manuel Le Bail, responsable qualité chez Parrot Drones, témoigne que pour lui aussi, l’utilisation des émojis au travail reste sujette à des règles. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice et journaliste : Camille Maestracci. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Engagées, responsables, bienveillantes : qu'attendons-nous de nos entreprises ?

Aujourd’hui, les entreprises ne sont plus perçues simplement comme un lieu de production de richesse économique. On s’attend aussi à ce qu’elles soient des lieux de production de richesse sociale : des espaces de bienveillance et de solidarité. Ces nouvelles attentes ont changé la relation entre l’entreprise, les citoyens et l’Etat. Et en cette période de crise sanitaire où les vulnérabilités sont exacerbées, cette relation est mise en tension

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois s’est entretenue longuement avec Tanguy Châtel. Il est sociologue, spécialiste des vulnérabilités au travail. Il a cofondé le Cercle Vulnérabilités et Société, qui est un groupe de réflexion qui étudie comment les vulnérabilités peuvent devenir un levier économique et social.

Il explique que depuis les années 1970 et la sortie des Trentes Glorieuses, nous nous sommes “rapprochés de l’évidence de notre vulnérabilité”. Une exigence que les entreprises prennent en compte nos vulnérabilités a émergé : nos vulnérabilités individuelles, comme la maladie chronique, le handicap, le deuil, mais aussi nos vulnérabilités collectives, comme la crise écologique. L’entreprise a une responsabilité de plus en plus grande, vis-à-vis de ses salariés, mais aussi du reste de la société : “L’entreprise devient le haut lieu de l’invention du monde de demain. Il y a un rôle politique qui incombe désormais à l'entreprise, explique Tanguy Châtel.

“Je sais qu'il y a des entreprises qui se disent que le Covid actuellement est une opportunité pour revenir à des méthodes à l'ancienne parce que l'emploi va devenir plus rare, mais je crois que c'est un calcul à très court terme et qui va se trouver en divorce par rapport à une conscience collective”, estime Tanguy Châtel. 

Pour le sociologue, les vulnérabilités, quand elles sont bien prises en compte, peuvent être un facteur de richesse pour l’entreprise. A titre d’exemple, il travaille actuellement sur un projet pour valoriser en entreprise les compétences acquises par les salariés qui sont aussi aidants familiaux. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Choisir nos horaires de travail nous permet-il de mieux travailler ?

Avec le confinement, et maintenant le reconfinement, notre rapport aux horaires de travail a été bouleversé. Si vous aussi, vous êtes en télétravail, vous avez peut-être remarqué que vous n'avez jamais été aussi concentrés qu'avant 8 heures, quand le calme du petit matin règne encore. Ou alors, vous avez fini par décider que vraiment, impossible de travailler efficacement juste après le déjeuner.  

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Marion Bothorel s’interroge sur la flexibilisation des horaires de travail. La demande pour des horaires de travail plus souples est une tendance de fond : selon une étude Opinionway en 2019, 81% des salariés français souhaiteraient avoir des horaires plus flexibles. Mais est-ce qu’on a intérêt à s’affranchir des horaires de travail classiques, et travailler chacun selon le moment où on est le plus efficace ?

Marion Bothorel a rencontré Jean-François Cauche, qui a quitté son poste de cadre en administration il y a huit ans pour pouvoir devenir auto-entrepreneur et travailler selon ses propres horaires, en l'occurrence, plutôt la nuit. Elle a aussi rencontré Caroline Leroy, la DRH de Payfit, une entreprise qui a décidé de flexibiliser ses horaires suite au premier confinement.

Marion a aussi parlé au docteur Claude Gronfier, chronobiologiste à l'INSERM, qui nous explique que notre rythme biologique est déterminé génétiquement, et que si on ne le respecte pas, cela peut avoir de graves conséquences sur la santé. 

Vous entendrez aussi Jeanne Ganault, doctorante en sociologie, qui travaille pour le Center for Research in Economics and Statistics. Pour elle, la flexibilisation des horaires de travail peut creuser des inégalités sociales et économiques.  

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Marion Bothorel. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

[Rediffusion] : Pourquoi le télétravail ne va pas devenir la norme

Le coronavirus et les mesures de confinement, puis maintenant de reconfinement, ont fait goûter de nombreuses entreprises au 100% télétravail. Nous vous proposons donc de réécouter cet épisode de Travail (en cours) sur le télétravail, diffusé la première fois le 26 mars 2020. 

Le travail à distance a toujours été un réservoir à fantasmes, et plein d’entreprises ont longtemps tourné autour, en se demandant si c’était vraiment une si bonne idée que ça. Selon une étude réalisée en 2019 par l’IFOP avec Malakoff Médéric-Humanis, 29 % des salariés des entreprises de plus de 10 salariés télétravaillent, de manière le plus souvent occasionnelle et non contractuelle. 

On s’est demandé pourquoi, avec les technologies et moyens de communication actuels, on ne télétravaille pas davantage en temps normal - hors période de confinement, quand les choses tournent à peu près rond. Et pourquoi on a l’intuition qu’on n’allait pas vouloir prolonger ce télétravail à temps plein plus que de raison, une fois la crise passée. 

Au micro de Judith Chetrit, Rodolphe Dutel nous raconte son expérience lorsqu’il travaillait chez Buffer, une entreprise américaine qui a la particularité de ne pas avoir de bureaux : ses salariés sont dispatchés aux quatre coins du monde, en télévrail. Il nous explique les atouts et les risques posés par cette organisation du travail : “C’est assez solitaire. C’est pour ça que je suis membre d’espaces de travail partagés, parce que si on ne recrée pas la camaraderie, on se sent vite très seuls. C’est mon plus gros problème là-dessus, c’est l’isolation et la solitude.”  [17:11] 

Nous avons voulu savoir si cette solitude et ce manque de lien social pouvait avoir un impact dans notre travail. Nous sommes allées interroger Driss Boussaoud, un neuroscientifique qui nous explique que notre cerveau ne fonctionne pas exactement de la même manière si on est seul ou si l’on est entouré : “Les neurones sociaux, ce sont ceux qui fonctionnent de préférence quand je suis en présence de quelqu’un. Et les neurones asociaux ce sont les neurones qui fonctionnent le préférence quand je suis seul. ” [26:59]

Et vous, comment est-ce que vous vivez le télétravail ?  Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journalistes : Judith Chetrit et Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. La réalisation a été faite par Cyril Marchan. La prise de son a été faite par Bernard Natier, le mix par Olivier Bodin et la musique est de Jean Thévenin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Négociation salariale : pourquoi les femmes sont-elles désavantagées ?

Le 4 novembre 2020, à 16h16, les Françaises ont commencé à travailler gratuitement. Cette date est fixée chaque année par le collectif Les Glorieuses en fonction des données Eurostat sur les différences de salaire horaire entre les hommes et les femmes en France. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Louise Hemmerlé s’interroge sur l’un des mécanismes par lesquels cette inégalité se concrétise : celui de la négociation salariale. Car l’écart salarial se fige lorsque le salaire est arrêté, juste après le moment, délicat et tendu, de la négociation. Mais comment est-ce qu’on peut expliquer que les négociations salariales créent un tel écart entre les salaires des hommes et des femmes? Qu'est-ce qu'il se passe, autour de la table de négociation, pour en arriver là ?

Pour le découvrir, Louise Hemmerlé a interrogé Thomas Bréda, chercheur au CNRS et spécialiste des inégalités de genre sur le marché du travail, qui explique que les femmes ont en moyenne des attentes salariales plus basses que celles des hommes. Noémie Le Menn, psychologue et coach en carrière féminine, autrice de Libérez-vous des réflexes sexistes au travail, ainsi que Laurence Dejouany, autrice du livre Les femmes au piège de la négociation salariale, nous expliquent où naissent ces différences de comportement des femmes en négociation, mais aussi comment les femmes sont perçues différemment des hommes quand elles négocient leur salaire. 

Louise Hemmerlé vous accompagnera aussi dans un atelier sur la négociation salariale animé par Guillaume Da Mota, DRH chez L’Oréal, et organisé par Gloria, un cabinet dédié à l’égalité hommes-femmes en entreprise. Mais au delà des tactiques de négociations individuelles, cet épisode abordera aussi les solutions pour résoudre les inégalités autour de la table des négociations, notamment la transparence des salaires en entreprise. 


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journaliste : Louise Hemmerlé. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Le deuil, un bouleversement négligé par le monde du travail

Lorsqu’on perd quelqu’un de proche, c’est d’abord un choc, puis une douleur intense, cuisante. C’est une période très difficile, que nous sommes tou·te·s amené·e·s à traverser. Au total, quatre Français·es sur dix disent être en deuil, selon le Crédoc. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois se demande quelle place est laissée au deuil dans le monde du travail. Car la loi octroie aux salarié·e·s une autorisation d’absence quand un membre de leur famille meurt : 7 jours pour le décès d’un enfant, et 3 jours pour le décès d’un conjoint, d’un parent, d’un frère, d’une soeur. Mais au-delà de ces quelques jours, la douleur, elle, persiste. Alors comment est-elle prise en compte quand la personne endeuillée retourne travailler ? 

Dans cet épisode, vous entendrez les témoignages d’Agnès Graingeot, qui a perdu son fils Jean-Baptiste subitement, à 21 ans. Vous entendrez aussi le témoignage de Thomas, qui a perdu sa fille Eva à l’âge de six ans. Agnès Graingeot s’est sentie très soutenue par son manager et son entreprise après le décès de son fils ; mais Thomas, lui, a fait face à des pressions pour revenir travailler rapidement à temps plein alors qu’il était d’abord en arrêt maladie, puis en mi-temps thérapeutique. Après s’être senti incompris par sa hiérarchie, il s’est progressivement aussi senti mis à l’écart, et il a fini par quitter cette entreprise. 

Si ces deux témoignages sont très contrastés, c’est d’abord parce que chacun vit son deuil différemment. Mais c’est aussi parce qu’il n’existe pas de politique managériale d’accompagnement des salarié·e·s endeuillé·e·s. Vous entendrez l’analyse et les explications de Tanguy Châtel, sociologue spécialisé dans l’accompagnement des vulnérabilités, et du deuil en particulier : “La plupart du temps, cette question-là n'a pas le droit de cité”, explique-t-il. “Et quand on croit que quelqu'un est en difficulté, on a tendance à externaliser la prestation, quitte à payer un psychologue ou lui recommander d'en prendre un à ses frais.”

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. Nous tenons à remercier l’association Apprivoiser l’absence pour leur aide précieuse.

Pourquoi les open-spaces vont survivre à la pandémie

Depuis plusieurs mois, si vous y retournez, la vie au bureau a un nouveau mobilier : des signes de circulation à suivre, des flacons de gel hydroalcoolique, des masques, des affiches collées sur les portes pour rappeler que cette salle est limitée à 10 personnes. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Judith Chetrit s’interroge sur le futur des open-spaces. Déjà largement critiqués pour leurs nuisances, ils semblent même risqués en période de pandémie. Mais alors pourquoi survivent-ils malgré tout ? 

Judith Chetrit a interrogé Pascal Dibie, ethnologue et auteur d’une Ethnologie du bureau. Selon lui, l’open-space est un serpent de mer dans l’histoire des aménagements des espaces de travail, c’est un questionnement qui n’arrête pas de revenir, de façon cyclique. Elle a aussi interrogé Olivier Cros, à la tête d’une équipe qui conseille les entreprises sur l’aménagement de leurs espaces de travail chez CBRE, un groupe américain de conseil en immobilier d’entreprise. Selon lui, c’est loin d’être la fin des open-spaces, qui garantissent beaucoup d’agilité aux entreprises. 

Mais si les open-spaces survivent, ils s’adaptent, notamment avec l’apparition du flex office. Judith Chetrit a aussi interrogé Laurent Bandelier, délégué central adjoint de la CFDT chez Orange, qui suit de près le développement de cette nouvelle organisation des espaces de travail.

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste : Judith Chetrit. Présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan, et mixé par Olivier Bodin. La musique est de Jean Thévenin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Comment les discriminations poussent à cacher son handicap au travail

Il y a des maladies et des problèmes de santé qui peuvent constituer un handicap et on ne le voit pas forcément. D’après la loi, le handicap, c’est tout ce qui limite l’activité ou restreint la participation à la vie en société. Au total, 80 % des handicaps sont invisibles. Et les personnes qui ont un handicap invisible ne demandent pas forcément à ce qu’il soit reconnu comme tel au travail. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois décortique en quoi le validisme - le fait de considérer que l’absence de handicap est la norme sociale - pousse les personnes qui ont un handicap invisible à le cacher à leur employeur, et les conséquences pour ceux qui choisissent de ne rien dire.

Elle a recueilli le témoignage d’Eglentyne, qui a une scoliose évolutive et des problèmes de cervicales. Elle a mal tout le temps, et quand elle force trop, elle fait des crises de névralgie. Quand elle cherchait un emploi dans le commerce, elle n’en a pas parlé à ses recruteurs. Une fois en poste, elle a continué à cacher son handicap, quitte à mettre sa santé en danger. Hélaine Lefrançois a aussi interrogé Marie Catheline, qui a elle aussi longtemps gardé pour elle sa fibromyalgie, et n’a pas du tout été soutenue par son manager quand elle en a finalement parlé pour bénéficier d’aménagements d’horaires. Vous entendrez aussi Anne-Marie Waser, sociologue maître de conférences au Centre National des Arts et Métiers, et dont les recherches portent sur la relation entre santé et travail. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Faut-il souffrir pour faire le bien ?

Un travail qui a du sens. C’est ce que voulait Juliette, jeune trentenaire. Pour elle, comme pour beaucoup de gens, surtout jeunes, avoir un travail qui a du sens est devenu un critère très important. Alors ils et elles sont nombreux.ses à se tourner vers le secteur de l’ESS, l’économie sociale et solidaire. Ce sont des entreprises et des organisations fondées sur l’utilité sociale et la solidarité. 

Mais souvent, les gens qui y travaillent font des horaires à rallonge, ont des salaires bas, et ils/elles subissent parfois des humiliations, du harcèlement, du népotisme. Une journaliste spécialiste de l’économie sociale et solidaire, Pascale-Dominique Russo, a écrit un livre, qui s’appelle Souffrance en milieu engagé. Elle affirme que c’est un problème systémique, que c’est tout le secteur qui est concerné, et qu’il est urgent de le réformer. Pourquoi systémique ? Parce qu’apparemment, agir au nom du bien légitime souvent d’abuser des gens. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Marie Semelin s’est demandée en quoi la souffrance au travail, dans ce milieu engagé, était liée à l’organisation actuelle du secteur. Elle interroge Pascale-Dominique Russo, ainsi que Juliette, qui vient de quitter l’association où elle travaillait depuis un an. 

“On s'engage pour un projet et pour une cause, et on est tellement habité par cette cause qu'on ne fait plus trop la limite entre la vie personnelle et la vie professionnelle”, explique Juliette, “justement au nom de cette cause, il y a un côté un peu sacrificiel.” Pascale-Dominique Russo, elle, pointe entre autres du doigt le manque de formation au management, le respect aléatoire du droit du travail, et la mise en concurrence des associations. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Mohamed, Kevin, Claire... Comment votre prénom influence votre trajectoire professionnelle ?

Antoine, c'est le prénom que Mohamed Amghar a dû porter au travail de 1997 à 2017. Cet ancien ingénieur commercial, aujourd’hui à la retraite, poursuit son ancien employeur aux Prud'hommes pour lui avoir imposé de porter un autre prénom que le sien pendant 20 ans. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Judith Chetrit s’est intéressé au poids de nos prénoms dans le monde professionnel. Pourquoi ont-ils une quelconque importance ? Quels stéréotypes se cristallisent sur nos prénoms, et quelles sont les conséquences sur nos trajectoires professionnelles ? 

En plus du témoignage de Mohamed Amghar, vous entendrez dans cet épisode Baptiste Coulmont, professeur en sociologie à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay et auteur de Sociologie des prénoms, et Anne-Laure Sellier, professeure à HEC en psychologie sociale et cognitive, autrice du livre Le pouvoir des prénoms


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste : Judith Chetrit. Présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté, réalisé et mixé par Olivier Bodin. La musique est de Jean Thévenin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.