5/6 Comment Alice Guy a vu naître Hollywood
Au début de cet épisode 5 d’Une Autre Histoire Alice a 38 ans. Elle est enceinte de son deuxième enfant lorsqu’elle installe, à Fort-Lee, dans la banlieue de New York, ses nouveaux studios, pas loin de ceux de Carl Lammle, futur fondateur d’Universal et ceux d’Adolphe Zukor, futur patron de la Paramount.
Les studios de la Solax sont impressionnants, près de 500 m2 construits, avec au rez-de chaussée, les bureaux d’Alice, ainsi que le département vente et publicité, à l’étage, une salle pour les scénaristes, des laboratoires, une salle de projection et au deuxième étage, les studios de tournage à proprement parler.
L’année 1912, celle où Alice s’installe à Fort-Lee, va marquer un tournant dans l’histoire de l’industrie du cinéma américain, donc du film. Alice n’est pas la seule à avoir envie d’envoyer valser le trust d’Edison qui fait la loi dans le cinéma américain et impose une production incessante de films courts, les fameux « one reel », films d’une bobine, pas plus de quinze minutes.
Petit à petit le long métrage, film d’une heure et d’avantage va s’imposer comme la norme. Alice va enfin pouvoir faire les films dont elle a envie. Des films longs, des films qui ont plus d’ampleur. Mais alors qu’un film d’une bobine demande deux ou trois jours de préparation, les premiers « trois bobines » mobilisent le personnel pendant tout un mois. Ces films sont amples certes, mais chers, et difficile à produire.
Alice a des ambitions artistiques et elle veut garder l’indépendance de la Solax. Mais peut-on vraiment être libre dans un monde qui porte en germe les futurs et hégémoniques studios d’Hollywood ?
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Article tiré d’un texte rédigé par Yasmine Benkiran.