Episode Bonus au Centre Pompidou: qu'est-ce qu'on ressent quand on crée ?

ILLUSTRATION : JEAN MALLARD

ILLUSTRATION : JEAN MALLARD

“L'art est une garantie de santé mentale”, disait la sculptrice et plasticienne franco-américaine Louise Bourgeois, morte en 2010, à l’âge de 98 ans.

De son vivant, Louise Bourgeois n’a jamais caché ses traumatismes d’enfance, ni le fait qu’ils étaient les principales sources d’inspirations de ses oeuvres. Elle a toujours dit que l’Art lui avait permis, tout au long de sa vie, d’exorciser ses maux.

Mais que se passe-t-il dans la tête des artistes quand ils créent? Est-ce qu’ils ressentent de l’apaisement? De l’excitation? Du bonheur? De l’angoisse? 

Les émotions qui se dégagent de leur oeuvre restent-elles encore en eux, une fois celle-ci terminée ? Qu’est-ce qui explique que le fait de créer des œuvres d’art peut parfois apaiser, calmer, voire soigner ?

L’épisode bonus d’Émotions que vous allez entendre a été enregistré au Centre Pompidou. C’était le 21 novembre dernier, et nous y étions dans le cadre de la 7eme soirée sonore organisée par le musée, dont la thématique était ce soir-là Art & Thérapie. 

Pour cette soirée, nous avons organisé une table ronde avec trois femmes dont les parcours nous ont semblé pertinents pour répondre à toutes les questions sur l’art et les émotions nous nous posions. Car chacune de ces femmes, l’artiste-peintre Inès Longevial, la psychologue Marion Botella et la drama-thérapeute Sandrine Pitarque, font le lien, dans leurs domaines bien spécifiques, entre le monde de l’art et celui des émotions.

La nostalgie : faut-il vraiment l’éviter pour mieux avancer ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Est-ce que vous vous souvenez de votre tout premier baiser ? De la première fois où vous avez acheté un CD avec votre propre argent de poche ? Du Noël où vous avez reçu ce fameux cadeau dont vous rêviez tant ?

Ce nouvel épisode d'Émotions a été enregistré quelques jours seulement avant Noël, et à la veille d’un changement de décennie. Pour tous, les fêtes de fin d’année – et de surcroît les fins de décennie – sont des périodes particulièrement propices à nous faire repenser à des instants de nos vies, bons ou mauvais, pourtant bien révolus. Mais est-ce souhaitable d’être nostalgique ? Est-ce une émotion qui nous bloque uniquement dans le passé et nous empêche d’avancer, ou peut-elle au contraire nous aider à mieux appréhender l’avenir ?

Dans cet épisode, Sarah-Lou Lepers a disséqué pour nous cette émotion. Elle a eu l’idée de cet épisode en pensant à ses grands-parents, qui lui ont si souvent fait sentir que tout était tellement mieux avant…

Pour comprendre mieux la nostalgie, Sarah-Lou a rencontré Pauline, une jeune femme qui se fait un devoir de ne jamais repenser au passé, et Romy, son ancienne prof d’allemand, qui organise chaque 9 novembre des soirées “Chute du mur”, afin de se rappeler de la période au cours de laquelle l’Allemagne était divisée en deux. Sarah-Lou s’est aussi rendue dans les locaux de la radio Nostalgie, pour comprendre comment la station faisait naître cette émotion quotidiennement chez ses auditeurs, et elle a rencontré la directrice du laboratoire Mémoire, Cerveau et Cognition Pascale Piolino ainsi que la chercheuse en sciences sociales Sarah Gensburger. 

À lire/écouter sur le sujet : 

  • La philosophe Barbara Cassin, autrice de La Nostalgie, publié chez Fayard

  • Le sociologue Zigmunt Bauman, auteur de Retrotopia, publié chez Premiers Parallèles

Et vous, quelle place laissez-vous à la nostalgie dans votre vie ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Certaines personnes manquent-elles d'empathie ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Vous voyez, cette personne dans votre groupe d'ami.e.s, qui est réputé.e pour manquer de tact ? Celle dont on dit d’elle qu’elle est cash parce qu’elle ne ménage pas ses interlocuteurs ? Celle qui ne mâche pas ses mots, qu’on redoute de croiser à des dîners, ou dont on admire, à l’inverse, l’honnêteté ?

On dit souvent de ce type de personnes qu'elles manquent d'empathie, mais est-ce vraiment le cas ?

Dans ce nouvel épisode d'Émotions, la journaliste Maïwenn Bordron, à qui on dit justement souvent qu’elle est sans filtre, a essayé d’en savoir plus sur ce pilier des relations humaines qu’est l’empathie.

L’empathie a trois composantes : l’empathie émotionnelle, l’empathie cognitive et la capacité à se mettre à la place d’autrui. La majorité d’entre nous possède au moins les deux premières composantes - l’empathie émotionnelle et l’empathie cognitive. Et pour celles qui possèdent la troisième - la capacité à comprendre les émotions des autres - , il arrive qu'elles s'en servent à des fins manipulatrices, ce qui est à l’opposé de l’image positive que l’on associe généralement à l’empathie.

Mais quelles conséquences cela peut-il avoir de ne pas se mettre à la place de l’autre, avec sa famille, ses amis ou dans son travail ? Est-ce grave de manquer d’empathie ? Et est-ce que l'empathie se développe quand on n’en a pas assez ?

Pour répondre à ces questions, Maïwenn Bordron a interrogé le psychiatre Serge Tisseron qui est spécialiste de la question de l’empathie, la professeure en psychologie clinique et pathologique Astrid Hirschelmann qui a écrit une thèse sur le passage à l’acte meurtrier ou encore Nathalie, une femme touchée par le syndrome Asperger, qui souffre que l'on pense d'elle qu'elle manque d'empathie.

A lire sur le sujet :

Et vous, connaissez-vous des gens qui manquent d’empathie ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com.

Peut-on ne rien ressentir ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Depuis le lancement de notre podcast il y a près d’un an, nous avons décortiqué tout un tas d’émotions humaines : du trac à la résilience, en passant par la culpabilité, le syndrome de l’imposteur ou encore l’hypersensibilité... Nous essayons, comme vous le savez, dans chaque épisode de comprendre pourquoi nous ressentons ce que nous ressentons.

Mais que se passe-t-il quand on ne ressent plus ? Vous est-il déjà arrivé de ne rien ressentir du tout ou de vous retrouver face à quelqu’un qui, dans une situation joyeuse, n’arrivait plus à rire ou à éprouver du plaisir ? 

Ce phénomène s’appelle l’anhédonie. Il s’agit d’une incapacité à ressentir de la joie ou des émotions positives dans les moments agréables. Cette pathologie complexe est temporaire et peut durer quelques semaines, quelques mois, ou plus. Mais comment naît-elle ? Et comment peut-on s’en défaire ? À travers l’histoire de Mylène, qui en a été sujette, et avec l’aide des psychiatres Patrick Landman et Christine Barois, la journaliste Paloma Soria Brown tente de répondre pour nous à ces questions, dans ce nouvel épisode d’Emotions.

À lire sur le sujet : 

  • La psychanalyste Catherine Chabert, le psychiatre Maurice Corcos et et la psychologue Solange Carton, auteurs de Le silence des émotions : Clinique psychanalytique des états vides d'affects, publié chez Dunod

  • La psychologue Céline Jouanne, autrice de L'alexithymie : entre déficit émotionnel et processus adaptatif, publié dans la revue Psychotropes 2006/3-4 (Vol. 12)

  • La neuroscientifique Fanny Dégeilh, autrice de Altérations mnésiques dans l'état de stress post-traumatique : résultats comportementaux et neuro-imagerie, publié dans La Revue de neuropsychologie, vol. volume 5, no. 1 

  • Les psychanalystes Michèle Emmanuelli, Marie-Christine Pheulpin et Pascale Bruguière, autrices de Un destin des affects dans la dépression : l'émoussement affectif. Élaboration d'une méthodologie de recherche à partir des épreuves projectives, publié dans le Bulletin de psychologie, numéro 476

  • La psychiatre Christine Barois, autrice de Pas besoin d'être tibétain pour méditer : la pleine conscience à la portée de tous, publié chez J’ai Lu

  • Les psychiatres Patrick Landman et Gérard Pommier, auteurs de Le refoulement : pourquoi et comment ? publié chez Eres


Et vous, vous êtes-il déjà arrivé de ne rien ressentir ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com.

Est-ce grave de manger ses émotions ?

Illustration Jean Mallard

Illustration Jean Mallard

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé, après une longue journée au travail, de vous sentir triste, frustré.e, en colère… D’être submergé.e par tout un tas d’émotions, dont vous ne saviez pas quoi faire… Et qu’à ce moment-là, votre premier réflexe ait été d’aller dans votre cuisine, d’ouvrir votre placard, d’en sortir un paquet de gâteau, de chips ou un gros tas de bonbons, et de les manger dans le seul but de vous sentir un peu mieux ? Ca a pu également vous arriver au cours d’une après-midi d’ennui chez vous, ou au contraire alors que vous débordiez de joie et que vous vouliez vous récompenser ?

On parle de “manger nos émotions” ou d’alimentation émotionnelle pour définir ce phénomène qui nous pousse parfois à nous alimenter alors que l’on n’a pas faim, dans l’unique but de nous apaiser quand nos émotions prennent le dessus.

Mais pourquoi fait-on cela ? Pourquoi est-ce que la nourriture peut devenir parfois, pour certaines personnes, le meilleur, voire l’unique moyen de trouver du réconfort ? Pourquoi sommes-nous si souvent à ces moments-là attirés par des aliments gras ? Et pourquoi associe-t-on autant dans nos imaginaires, le fait de “manger ses émotions” aux femmes ?

Pour répondre à ces questions, nous avons réuni la présentatrice d'Émotions Cyrielle Bedu, et Laurianne Melierre, du podcast “Manger” de Louie Media qui décortique tous les quinze jours nos habitudes alimentaires, pour faire un épisode un peu spécial, dans lequel elles tenteront de comprendre, entre deux craquages alimentaires, pourquoi on mange tous (plus ou moins) nos émotions.

Pour les aider, elles ont interrogé la psychologue spécialisée conduites alimentaires Brigitte Ballandras, et la neuroscientifique et endocrinologue spécialisée dans la nutrition Cécile Bétry.

À lire sur le sujet :

  • Le psychiatre Gérard Apfeldorfer, auteur de Mangez en paix ! publié chez Odile Jacob

Et vous, mangez-vous souvent vos émotions ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com.