Injustices est un podcast qui décortique les injustices structurelles. La saison 4, intitulée “Un jour la Terre s’ouvre”, et signée Lucile Torregrossa, est une enquête sur l’impact disproportionné du changement climatique sur les femmes.
Réalisation sonore : Anna Buy | Chargée de production : Louise Hemmerlé | Musique originale : Michael Liot | Illustration : Clara Debray | Mixage : Jean-Baptiste Aubonnet
Cette saison d'Injustices a été réalisée avec le soutien de la Fondation L'Oréal, qui s'engage auprès des femmes dans la lutte contre le changement climatique.
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Un jour la terre s’ouvre a remporté le Trophée Or Action humanitaire et solidarité aux Deauville Green Awards
26 décembre 2004 : la terre tremble dans l’Océan Indien, au large de l’île de Sumatra. Ce séisme est l’un des plus violents jamais enregistré. La journaliste Lucile Torregrossa revient sur cette catastrophe près de 20 ans plus tard, car le temps et le recul ont révélé que dans certaines régions, quand les vagues se sont abattues sur les côtes, elles ont tué en majorité des femmes. C’est le cas dans la province d’Aceh, la région d’Indonésie la plus durement touchée par le séisme. Dans les villages dans lesquels l’ONG Oxfam opère, dans le district d’Aceh Besar, seulement 20 à 35 % des survivants sont des survivantes. Dans le district d’Aceh Nord, Oxfam relève que trois quarts des victimes sont des femmes.
Un tsunami sexiste, cela semble impossible. Pourtant, les catastrophes naturelles tuent en moyenne plus de femmes que d’hommes. C’est le résultat d’un travail mené par deux chercheurs en sciences de l’environnement et en recherche sociale quantitative, Eric Neumayer et Thomas Plümper. Ils ont étudié plus de 200 catastrophes, dans 141 pays, entre 1981 et 2002. Et quand les femmes ne meurent pas en surnombre, elles meurent à un âge plus précoce.
Comment est-ce possible ? C’est le début de cette enquête. Dans ce premier épisode, Lucile Torregrossa revient sur les traces du tsunami à Aceh, en Indonésie, et interroge Maila Rahiem, une chercheuse indonésienne qui s’intéresse notamment à la résilience face aux catastrophes naturelles.
Merci à Marjolaine Roget et Marie Koyouo pour leur écoute attentive. Merci à Maila Rahiem, pour son temps et l’utilisation des témoignages extraits de son travail de recherche. Merci à Hugo Buy, Corto Le Perron, Elsa Berthault et Emma Ducassou-Pehau de nous avoir prêté leurs voix pour la lecture de ces témoignages.
15 août 2003 : les températures commencent enfin à redescendre, mais la canicule a déjà fait près de 14 000 victimes en France. Parmi elles, une grande majorité de personnes de plus de 75 ans mais aussi une grande majorité de femmes. Elles représentent 65% des victimes. Mais pourquoi les femmes sont-elles mortes en plus grand nombre ?
Pour le savoir, Lucile Torregrossa a interrogé Raymonde Auffret, 92 ans, qui a déjà cvécu plusieurs canicules, Jonathan El Kaliobi, responsable du Carrefour des solidarités, un lieu d’accueil et d’accompagnement pour les personnes âgées, et Grégoire Rey, le directeur du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès.
Merci à Marjolaine Roget, Marie Koyouo et Elsa Berthault pour leur écoute attentive. Merci à Raymonde Auffret et Grégoire Rey. Merci à Delphine Bonal et Jonathan El Kaliobi pour leur accueil au Carrefour des solidarités. Merci à Jacqueline, Odette, Colette et Pierrette pour nous avoir prêté leurs voix.
Ntonya Sande a 13 ans lorsque son village de Kachaso, au Malawi, est dévasté par des inondations, en 2015, qui détruisent près de 300 000 habitations. Les champs de maïs de ses parents agriculteurs laissent place à un désert boueux. Déjà très pauvre, sa famille n’arrive plus à se nourrir. Quand un homme se présente chez eux pour leur demander la main de leur fille contre 30 euros et cinquante kilos de sucre, les parents de Ntonya acceptent. Le sort de la jeune fille est loin d’être un cas isolé. Quelques mois après ces catastrophes, le gouvernement malawite désigne la hausse des mariages précoces comme un effet secondaire des inondations.
Dans cet épisode, Lucile Torregrossa a interrogé Maria Udrescu, journaliste qui a recueilli le témoignage de Ntonya Sande, pour comprendre l’impact du changement climatique sur le nombre de mariages d’enfants. Elle a aussi interrogé Cate Owren, spécialiste du genre à l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), qui a enquêté pendant deux ans sur les effets du changement climatique sur les violences faites aux femmes et aux filles, de l’Afrique australe aux Etats-Unis.
Merci à Marjolaine Roget, Marie Koyouo et Elsa Berthault pour leur écoute attentive. Merci à Maria Uderscu pour l’utilisation des témoignages de Rute Fumulani et Ntonya Sande issus de son reportage Les épouses du soleil réalisé au Malawi et au Mozambique avec les journalistes Miriam Beller et Gethin Chamberlain. Merci à Elena Berger et Rose de Gouvello d’avoir prêté leurs voix aux témoignages de Rute Fumulani et Ntonya Sande.
Les femmes sont en première ligne face au réchauffement climatique : premières victimes, mais aussi premières à tirer la sonnette d’alarme, à s’organiser, à agir.
Dans cet épisode, Lucile Torregrossa se confronte à ce paradoxe : pourquoi la voix des premières concernées est-elle si peu prise en compte dans la lutte contre le changement climatique ? Elle a interrogé le collectif des femmes de Hellemmes Ronchin, qui militent pour un changement de terrain pour tous les habitant.e.s de leur aire d’accueil vers un endroit non pollué, Mahdiya Hassan-Laksiri, professeure de français qui a essayé de se frayer un chemin en politique auprès d’Europe Ecologie, et Laurence Tubiana, qui a été ambassadrice de la France chargée des négociations sur le changement climatique, notamment dans le cadre de la COP21 en 2015.
Selon l’essayiste et journaliste Naomi Klein, le changement climatique est un échec de l’imagination. Nous échouons à appréhender le futur qui nous attend si nous ne modifions pas nos comportements, mais surtout à imaginer un futur alternatif, et une société plus juste. Dans ce dernier épisode d’Un jour la Terre s’ouvre, Lucile Torregrossa se demande quel est le rôle des imaginaires dans le mouvement éco-féministe, comment activer ces imaginaires, et en extraire de nouveaux outils de lutte.
Lucile Torregrossa a interrogé Camille Etienne, activiste écologiste et vidéaste, Ketty Steward, écrivaine de science-fiction, et Marie Toussaint, députée européenne, juriste en droit international de l’environnement et fondatrice de l’association Notre affaire à tous.
Les interviews ont été tournées et le texte écrit par Lucile Torregrossa. Michael Liot a composé la musique de cette série, et Anna Buy en a fait la réalisation. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode. Louise Hemmerlé est en charge de la production d’Un jour la Terre s’ouvre. La supervision éditoriale et de production était assurée par Maureen Wilson, Charlotte Pudlowski, Marion Girard et Mélissa Bounoua. Merci à Marjolaine Roget, Marie Koyouo et Elsa Berthault pour leur écoute attentive. Merci à Sarah Perahim de nous avoir prêté sa voix et à Maxime Richelme pour l’enregistrement de la reprise d’Une sorcière comme les autres d’Anne Sylvestre. Merci à la maison de la conversation pour leur accueil.
Cette saison d'Injustices a été réalisée avec le soutien de la Fondation L'Oréal, qui s'engage auprès des femmes dans la lutte contre le changement climatique.
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