Sommes nous tous paranos ?
/Ça y est ! Vous venez enfin de rencontrer le copain de votre ami d'enfance après des mois d'attente. Le déjeuner se passe bien : vous pleurez de rire quand ils vous racontent leur rencontre, les frites sont à la fois fondantes et croustillantes, et un rayon de soleil traverse même la vitre pour vous réchauffer le bras au moment du café.
Illustration par Jean Mallard
Pourtant, en tournant le dos à ce joyeux couple pour rentrer chez vous, une vague de froid vous traverse de haut en bas : le copain de votre ami vous trouve nul, c'est sûr et certain. Vous lui avez mal expliqué en quoi consistait votre travail et puis cette blague sur la sixième extinction de masse n’était vraiment pas ouf. En plus à un moment, vous avez parlé pendant, quoi, 10 minutes d'affilées sans leur laisser le temps de caser un mot ? La honte. Bon, la prochaine fois qu'ils proposent un verre, si ça arrive un jour, vous direz que votre sœur a un match de basket très important et que vous devez l'encourager.
Mais… Si vous faisiez l’hypothèse inverse ? Et si en fait, il avait admiré votre répartie et la tendresse avec laquelle vous parlez de votre grand-mère ?
C’est ce qu’ont étudié Erika Boothby, Gus Cooney et leur équipe de chercheurs : “nous avons tendance à sous-évaluer l'affection et l'intérêt que les autres ont pour nous lors de nos premières interactions ensemble”.
Ça s'appelle le liking gap ou écart d’appréciation en français.
Pourquoi sommes-nous aussi pessimistes sur la manière dont les autres nous perçoivent ? Et comment faire taire la voix envahissante et pas très sympa qui parle en nous ? On vous explique tout dans ce nouvel épisode d'Émotions.