SERIAL MYTHO - EPISODE 3 « L’hôtel Ibis »

Charlotte - C'est l'histoire de n'importe quelle rencontre. On se fait une idée de l'autre et chaque mot, chaque geste affine cette idée, la développe, la transforme. On se fait une idée de l'autre et les jours passant parfois les années, cette idée épaissit. Elle devient l'un des piliers du réel. Voilà qui est l'autre. Et voilà le réel dans lequel je vis. Que se passe-t-il quand cette idée s'effondre ? Comment se refaire alors une idée du réel ? Voici Serial Mytho, une série de Mathieu Palain. Quatre épisodes sur le mensonge, la trahison et l'amitié. Épisode trois. Je suis Charlotte Pudlowski. Bienvenue dans cette nouvelle saison de notre podcast d'Histoires vraies. Bienvenue dans Passages.

Elodie - Et là, je me souviens de quelque chose que m'a dit Soraya. Elle me dit "tu sais, Elodie ? On n'est pas les seuls". J'ai encore une liste. J'ai 50 numéros à appeler. Comment je trouve le numéro de cette fille ? Comme elle a une société, c'est très facile. On qu'à aller sur societe.com et faire un annuaire inversé et on tombe directement sur son numéro de téléphone. J'ai appelé cette fille et elle me dit "Oulah, qui est votre mari ?" Je lui dis "c'est Titi !" Elle m'a dit « Oh putain ! ». Pendant qu'il écrivait  H24, en réalité, il commençait une relation avec cette fille.

Claire - A partir de ce moment là, je me suis dit, il faut que tu arrêtes et faut que tu restes ferme sur sa décision. J'étais vraiment très, très très attachée à cette personne et à cette relation, aussi merdique soit elle. C'est vraiment indépendant de l'amour que vous pouvez avoir...

Elodie - Le jour de mon mariage, il a quand même une petite pensée pour cette fille puisqu'il a envoyé un petit message à vingt minutes de m'épouser en lui disant « Pourquoi tu es comme ça ? Pourquoi tu fais la gueule ? Je suis au mariage d'un pote. J'aurais aimé que tu viennes avec moi, ça aurait été sympa » et lui envoie une photo de l'après midi de lui en costume à notre mariage. Extraordinaire. Moi je dis bravo l'artiste ! Je viens de comprendre à ce moment là que j'ai épousé le roi des queutard, moi qui pensais sincèrement avoir donné une chance à un enfant meurtri, que j'allais l'aider à le réparer, qu'il avait regretté ce qu'il avait fait avec cette cette fille pour moi. Voilà, il passe de quelqu'un de plus ou moins correct à un enculé, donc je lui dis tu a 6h pour faire tes affaires, il est 12h, à 18h tu n'es plus là, c'est clair. Il arrive à 18h alors qu'il devait faire ses affaires pour 18h. Il les a faites devant moi, il était là. Moi, j'étais assise exactement là, à le regarder, à gesticuler dans tous les sens, à me justifier, à crier, à vociférer les allers retours entre la chambre et ici, jeter des sacs. Il me dit oui, en fait, t’as jamais accepté ma fille, c'est pour ça. Tu me cherche des excuses. Mais la mytho, je ne l’ai jamais baisé. C'est une pute qui fait n'importe quoi. Mais de quoi tu me parles ? Je lui dis « non mais j'ai des preuves », mais « quoi comme preuve ? Mais t'as rien comme preuve, mais c'est une mytho, tu la connais pas, bla bla bla bla bla bla ». Mais là, j’ai Julie en tête mais je ne peux pas lui en parler encore. Mon grand fils arrive au moment où mon mari est en train de faire ses affaires arrive et il demande ce qui se passe. Il dit mais « c'est quoi ce bordel ? ». Donc écoute, je laisse ton beau père t'expliquer puisque moi je préfère me taire, car j’en ai gros sur la patate. Il dit « oui, ta mère, elle fait la mytho, elle dit qu'elle a accepté ma fille. En fait, elle a jamais accepté ma fille. Aujourd'hui, elle trouve plein d'excuses pour me quitter parce qu'en fait elle n'arrive pas à se faire à la situation. Elle est en train de raconter que j'ai eu des relations avec un tel, un tel et un tel. C'est pas vrai », et mon fils me regarde. Il me dit « Je comprends pas ma maman. Quelle fille ! On parle de quoi ? », Et moi, j'avais caché à mon ainé. J'ai caché à tout le monde, à tous mes enfants. Et je dis « bien justement écoute, là, il a une fille » et mon fils, candide, me dit « Maman, t'es gonflée, qu'il nous accepte tous les trois sans condition et toi, tu acceptes pas sa fille, Tu l'as découvert quand qu'il avait une fille ? » Je lui dit, « bah après le mariage » et il me dit, « il n'a pas osé t’en parler avant parce qu'il avait peur de ta réaction ». Je lui dis alors tu n'as pas compris, demande lui son âge à sa fille plutôt, et là il le regarde "Il a quel âge ta fille ?" "Elle a sept mois", il dit "Bah, c'est un bébé maman, tu vas rejeter un bébé" et là, j'ai mon fils. "Allô, tu fais le lien ? On est ensemble depuis deux ans et demi. Il a un bébé de sept mois", et là il dit "Oh le con" et ils commencent à s'embrouiller tous les deux et je m'en vais. Finalement, je leur dis « Bon, tu sais de quoi je vais partir, ça va mieux pour tout le monde. Viens mon fils, tu restes là parce que je veux être certaine qu'il laisse bien les clés », et je suis partie donc chez cette fille en banlieue parisienne qui m'a accueilli les bras grands ouverts en me disant j'ai beaucoup de choses à vous dire. Et là, je lui ai dit avant tout, lui me dit qu'il n'a absolument jamais eu de relation avec vous. Je dis moi j'ai besoin de démêler le faux du vrai. J'ai toutes les preuves, il n'y a pas de souci. Et là, elle me montre des photos. Donc là, il y a aucun doute, Je vois des photos, je vois des vidéos, je vois des sextape, carrément on va parler, on va parler clairement. Je vois des choses qui me font très très mal au cœur. Mais je vois des dates, surtout des photos datées, des sextape, datées. Et là, je me dis elle ne ment pas puisque à cette date là, j'étais bien avec lui. Et je me rends compte qu'en plus la vidéo porno qu'il lui a envoyé et bah c'était le jour où j'étais en train de me faire opérer de mon grave problème de santé. Et là je me dis putain, on parle de mariage, je me fais opérer, il fait cette vidéo le soir, il dort avec moi à la clinique en me disant Je ne peux pas te laisser toute seule. Et là je me dis Ouais, le mec en fait, il est fou. Je me dis le gars est dingue.

Julie - Et là, ce jour là, il commence à me poser des questions. Mais il n'y a pas une femme qui est entrée en contact machin. Donc moi je joue la meuf jalouse. Quelle femme ! Comment ça ? Pourquoi ? Pourquoi devrait y avoir une femme en fait ? Non, non, non ! Mais tu sais chou, je t'avais expliqué il y a quelques mois Il y a une folle, elle essaye  de me parasiter. Elle essaie, elle m' invente des vies, elle m'invente des relations. Elle essaie de me mettre dans la merde auprès de mes amis, auprès de ma famille, auprès. Je suis OK. Moi, je sais la vérité. Moi, j'ai pris un. J'ai pris un après de chaos. Il me dit "T'es sûr, t'as vu personne ? Pas même un appel ou quoi ?" Je dis non, non, non, non, non, non, non, parce que moi je suis resté sur le truc faut faire semblant le temps qu'il récupère ses affaires qui partent de chez Elo, et là après, ouais, je pourrais le confronter. Sauf que moi je lui envoie un message qu'elle ne lit pas. Dans la nuit, je capte qu'effectivement il y a eu, il y a eu embrouille entre eux que la vérité a été dite et que du coup allons-y, il n'y a plus besoin du jeu de rôle en fait. Et donc là j'essaie d'avoir, d'avoir une discussion avec lui pour ma voiture. Comment ça se passe en vrai ? Parce qu'à un moment donné ? Ah oui, certes, c'est fini, t'es qu'un connard, T'as fait ce que t'as fait, c'est toi que ça regarde, moi, effectivement, vu que rien n'était vrai, je n'ai pas m'attarder là dessus. Je n'ai pas de courir après, quelqu'un comme ça ne m'intéresse pas. Après, chacun ses choix, mais moi je vais m'en passer. J'ai d'autres chats à fouetter, j'ai d'autres trucs à vivre. J'ai vu, merci. Et moi, je préviens Kiki, mon ami Kiki, et je lui dis oui, est ce que tu pourrais m'emmener Porte d'Italie pour que je récupère ma voiture et tout ? Elle m'a dit Bah oui, on y va quand ? Et là j'attends après lui, il me fait galérer toute la journée et c'est vers trois 20h-20h30 ou il me dit  "Ouais ben vas y vient récupérer ta voiture parce Moi après ce soir je pars et vous ne verrez plus". Donc c'est à moi de me débrouiller pour venir récupérer dans la soirée. Sinon c'est mort. Sinon, je dois attendre encore et encore. Et là, je prends un Uber parce que forcément, ma copine a attendu toute la journée mais après elle a une vie. J'arrive en bas de chez sa mère et en gros, quand il me voit descendre la rue pour atteindre la voiture, il ouvre la portière et on est au téléphone, dit Bon, bah voilà, je te laisse récupérer ta voiture, t'as vu ? Moi, ça y est, c'est bon. A force d'avoir été trop gentil avec les gens, ça y est, vous m'avez tous soulé. Vous m'avez tous dégouté. Vas y, il me raccroche au nez. Alors que je le vois, j'ai été sérieux toi ? Et bien vas y fuit espèce de lâche, espèce de gros lâche là, il n'a pas kiffé. Moi je monte dans la voiture, je claque la portière, il a fait volte face, il a ouvert la portière, m'a attrapé le visage et m'a poussé sur  l'appui tête, en fait. Et ça, il me l'a fait trois ou quatre fois pas. Donc bon, c'est quelque part, même si il est sorti de ses gonds, C'était quand même quelque chose de conscient. Et puis il n'a pas regretté derrière quoi que ce que je n'ai pas eu de message de "Ouais, excuse moi pour mon comportement". Elo qui savait que j'allais récupérer ma voiture. Quand j'arrive chez moi, elle me rappelle et elle me, elle m'entends, je suis en détresse totale. C'est trop gros pour moi, j'ai du mal à gérer le truc. Je suis en larmes, je n'arrive pas à parler et elle me dit non, tu restes pas toute seule, tu viens à la maison Et donc du coup, elle me dit Ouais, je t'envoie mon adresse. Donc moi, il m'appelle évidemment toute la soirée. Chérie, je t'en supplie, pardonne moi et se met à pleurer et je lui dit, bon, j'ai reçu des vidéos qui sont vraiment sans équivoque, je te passe les détails. Non, je vois ce que tu as reçu, donc je l'envoie. La scène est quand même assez cocasse parce que je suis chez cette fille sur son canapé. On a nos deux téléphones sur la table basse. Donc moi, je viens de raccrocher avec lui qui pleurait. Il pleurait vraiment à chaudes larmes. On l'entendait, il pleurait. Et là, il appelle cette fille et là il pleure plus et l'insulte Espèce de grosse pute, Toi, tu envoies des vidéos comme ça à ma femme, Je vais te fumer et il me rappelle deux minutes après en pleurant. Il a rappelé après pour l'insulter à nouveau. Je comprends qu'en fait, il a une  double, une triple, une quadruple personnalité.

Claire - Hello, tout le monde. Bienvenue sur ma chaîne YouTube. Cette vidéo fait suite à une première vidéo que je vous remets juste ici. Donc elle date d'il y a un an où j'expliquais comment sortir d'une relation toxique. Je vous présente ma copine Elodie qui est devenue ma copine et du coup, on va pouvoir vous raconter vraiment ce qui s'est passé. Toi tu en as eu marre, tu as voulu affronter tes peurs et t'as fait le détail de la facture téléphonique et tu as relevé les appels qui étaient récurrents, qui duraient longtemps, et cetera et donc tu es tombé sur Julie. Donc je vous présente Julie qui est avec moi. On est pas des numéros mais tu es celle qui est arrivé du coup en quatrième position. Donc là on rigole parce qu'en fait très très vite, on s'est lié d'amitié, on est restés solidaires. J'avais vu que sur les réseaux sociaux, on est partis au Grand-Bornand ensemble, on est parti. Toi et moi, on est parti à la Réunion, on a prévu de partir au Maroc. Bref, c'est une vraie amitié. OK, on peut dire que, avec toutes les choses mauvaises qu'il a faites, il en a bien réussi une. C'est de pouvoir nous faire nous rencontrer et être amies.

Elodie - Ces filles là sont régulièrement chez moi. On échange. Julie n'est pas bien, mais elles arrivent vite à reprendre le dessus. On on fait face ensemble, on parle de lui, évidemment, essayer de comprendre comment on a pu se faire avoir. Et avec Julie, on décide comme ça, un soir, on s'emmerde et on décide de faire la facture téléphonique.

Julie - En fait, ce qu'il faut savoir, c'est que ces factures de téléphone, c'est cinq ou six pages de numéro, quoi. Donc plein de numéros différents. Il y a ceux qui sont récurrents, mais il y en a vraiment beaucoup. Donc là, on commence à appeler les plus récurrents où les heures tardives peuvent paraître suspectes. Puis là, il y a beaucoup de femmes, il y en a beaucoup. Alors celles qui ne veulent pas parler, celles qui, dès qu'elles entendent la voix d'une femme, raccrochent, celles qui te dit, qui te disent qu'elle ne veut pas du tout avoir d'histoires. Et puis, de un ou deux, quand même un, trois, quatre homme, à un moment, j'interroge un homme. Je lui ai dit, tu es qui par rapport à mon mari ? Et c'est qui ton mari ? Celui là ? Il est marié, lui, il a une femme ? Je sais pourquoi. Tu le connais bien un peu, ouais, je lui dis mais tu le connais bien comment ? Rien ? Non, non, rien. Donc on comprend qu'il a eu beaucoup d'autres relations. Et puis les langues se délient, les langues se délient. Ça commence à parler à droite, à gauche, Le mec qui dit de façon, c'est un queutard, il a toujours eu ce besoin effréné d'aller à droite, à gauche. C'est quelqu'un qui ne sait pas rester fidèle. Quand il part en stage, ses chambres d'hôtel sont toujours pleines. Quand il part en gala, il se fait plaisir. Lui qui me dit qu'avant un gala, pendant un mois, il doit rester sans faire l'amour parce que bah, c’est une histoire de flux sanguin, je ne sais pas quoi. C'est une technique de boxeur.

Sarah - Moi, je suis une ancienne boxeuse. Je l'ai rencontrée lors d'un stage de l'équipe de France. J'arrivais moi tout juste dans le circuit de la boxe et je ne connaissais personne. Et en fait, notre regard s'est posé lors du stage. Il m'a tout simplement souri et il a joué. Et en fait, je l'ai remarqué à ce moment là. C'est son sourire, vraiment qui m'a interpellé. Donc j'ai compris rapidement qu'il était intéressé par moi et ça s'est terminé donc sur un simple bisou en fin de championnat et on s'est revus après régulièrement. C'était pour moi quelque chose de sérieux. J'ai entendu une petite rumeur sur un stage d'équipe de France où j'étais convié également, où je n'ai pas pu participer. Il y avait eu un rapprochement avec une autre fille, donc ça a été mon premier doute. C'était au bout de six mois de notre relation. Pour moi, c'était clair que j'aurais plus jamais confiance en lui, même si j'ai accepté de le croire sur ce, sur ce premier faux pas, je m'étais mis une barrière dans ma tête en me disant que je ne ferai jamais ma vie avec lui. Mais je suis resté cinq ans.  Lorsque je lui a annoncé que je venais sur Paris, il a été surpris. Pas dans le bon sens. En tout cas, moi, je ne l'ai pas perçu comme ça et je n'en ai pas fait de cas quand je lui ai annoncé. Mais avec du recul, je comprends mieux pourquoi il était, je vais presque dire déçu d'apprendre que je venais sur Paris parce que j'allais lui casser tout, tout, tout ce qu'il avait construit autour des mensonges. En fait, j'allais pouvoir découvrir plein de choses. On est partis ensemble en Thaïlande. Il conduisait un scooter, j'étais derrière et on s'est fait arrêter par la police thaïlandaise. Et ils demandent le permis de conduire. Je l'ai vu se décomposer et je n'ai pas compris pourquoi. En fait, il était mal, il n'était pas bien, qu'il était blanc et par chance pour lui, la police a été appelée sur une urgence. Ils sont partis. Il n'a pas eu le temps de dire qu'il n'avait pas le permis, sinon je l'aurais su beaucoup plus rapidement. Et dès que la police est parti, il m'a demandé de conduire. Moi, j'avais mon permis voiture et permis moto, donc c'est pas gênant. Donc j'ai conduit tout le long du séjour. C'est moi qui l'ai trimballé partout et arrivé sur Paris, j'ai cherché s'il avait le permis donc je regardais dans ses papiers. J'ai jamais trouvé de permis. Jusqu'au jour où j'ai insisté et qu'il m'avait avoué qu'il avait jamais passé son code ni son permis de conduire.

Il y avait très peu de personnes qui connaissaient ma relation avec lui. Je n'ai jamais voulu présenter à mes parents parce que pour moi, je savais que ça n'était pas quelqu'un de fiable. Il y avait uniquement je sais que c'est un collègue de boxe qui savait qu'on était ensemble et quelques unes de mes amies, mais uniquement dans le milieu de la boxe. J'ai eu droit au bouquet de fleurs. J'ai eux le droit au pardon. J'ai le droit aux larmes, j'ai eu le droit aussi à des douleurs au cœur. Parce que ça y est, ça lui aurait réveillé ses problèmes cardiaques lorsque je voulais le quitter.

Elodie - Donc moi je rappelle ma psy et je lui en parle. Donc je vais arrêter ma psychothérapie et je lui en parle parce que juste avant que je découvre cette vérité là, on avait pris un rendez vous au cabinet dans lequel on était suivi tous les deux par deux psys différents, avec la troisième du cabinet qui, elle, faisait des thérapies de couple. Et on avait décidé, pour recréer du lien, de passer par une thérapie de couple. Il avait eu son premier entretien et moi j'allais avoir le deuxième et donc j'ai appelé à mon cabinet en demandant à ma psy de bien vouloir avoir la gentillesse d'annuler le rendez vous avec la psychothérapeute de couple. Et je lui explique pourquoi elle dit Est ce que vous pouvez venir lundi matin ? Il faut absolument que je vous parle. Je dis oui, pas de souci. Qu'est ce qui se passe ? Je dis je ne pense pas avoir besoin de vous à nouveau. Ça, vous le saurez dans le futur. Mais en tout cas, on a, on a levé le secret médical. Moi j'ai parlé avec le psy qui le suivait et avec, moi j'ai levé le secret médical et avec la psy qui la suite aussi, si vous deviez voir qu'elle me dit que vous êtes en danger. Il faut vraiment partir de cette relation pour le mettre dehors. Je l'ai mis dehors. Ouf ! Parce qu'en fait, il est il atteint de multiples pathologies. Je vous le dis aujourd'hui, il s'est absolument jamais fait violer parce quand j'en avais parlé à ma psy, elle me dit qu'il ne s'est absolument jamais fait violer. Il n'est venu que trois fois chez le psy, je lui dis, mais c'est impossible, Moi je le déposait, je le déposais, je l'attendais la plupart du temps et il m'a ramené des factures et me dit "non non, je vous assure qu'il n'a vu que trois fois". Et j'ai remarqué plus tard en regardant la facture téléphonique Effectivement, il passait régulièrement 45 minutes au téléphone avec plusieurs personnes. La seule question qui me taraudait en réalité, c'était Mais pourquoi tu m'as épousée ? Pourquoi tu es allé jusque là ? Et la seule réponse. Parce que je t'aimais, je n'aime que toi. J'ai jamais eu envie de me marier avec personne d'autre que toi. Je lui ai dit Tu savais que j'avais des enfants, que ça allait leur faire du mal. Et là, Il peut rien me répondre du tout. Et quand j'apprends tout ce que j'ai appris après les Soraya, Sofia et toutes les autres filles que j'ai eu au téléphone, et même les dernières là qui m'ont appelée après la rentrée. Je me dis qu'en fait non, mais le mec ne se calmera jamais.

Sophia - Donc moi je m'appelle Sophia, je suis de Montpellier, donc je suis Montpelliéraine depuis toujours. J'ai 33 ans et j'ai rencontré Titi dans les années 2005-2006. Alors en fait, ce n'est pas moi qui l'ai rencontré directement. À l'époque, il y avait un site de rencontres, c'était shopping ou tchatche com, mais je ne me souviens plus. En fait, ma cousine est souvent sur ce site là et ma cousine, il faut savoir qu'elle adore les Antillais, les Métis et tout bon, elle est beaucoup plus jeune que moi. Elle est tombée sur le profil de Titi et elle a commencé à parler avec lui et tout bon, ils ont bien accroché tout ça, mais sauf qu'elle l'a trouvé un peu trop âgé pour elle. Donc ce qu'elle a fait, c'est qu'elle m'a dit est Sophia, j'ai rencontré un gars, il est super et tout, je te donne ses coordonnées, il est super. Ça fait un moment que je parle avec sur les réseaux, en plus il se déplace souvent à Montpellier pour la boxe, c'est tout. Franchement, je vais passer son truc, parle avec lui à l'occasion. Tout ça fait partie d'une rigolade. On a commencé à discuter tous les deux et tout, mais franchement sans plus. Et une fois, j'avais prévu d'aller en week end avec des copines à moi sur Paris et donc du coup, je l'ai contacté. je lui ai dit écoute, ça tombe bien, je vais passer, je vais venir un Weekend et tout ça. Ben si tu veux, à l'occasion, on pourra peut être se rencontrer. Je vais faire connaissance avec lui et en plus il me plaisait quand même physiquement, il était super sympa le mec, il était souriant, franchement, on lui donnerait, mais on croirait un ange. Et donc du coup je l'ai appelé et c'est là qu'on s'est rencontré. 

La première fois, c'était un hôtel Ibis, si je me trompe pas. Ouais. Hôtel Ibis au stade de France. Et en fait, je le vois arriver avec plein de carquois et on le dépose donc il dit, ouais, Par contre j'ai pas ma voiture, je l'ai prêter à mon collègue et tout. Je suis obligée de rester là la nuit parce que j'habite loin et je ne pourrais pas rentrer. Donc je dis, mais bon, fallait me prévenir avant quand même. J'ai pris une chambre mais je suis pas toute seule dans la chambre avec ma cousine et donc moi je vais lui demander si ça ne dérange pas. Mais moi ça me dérange parce qu'on se connaissait pas. On s'était jamais vus. Et bon ma cousine elle me dit, bah Sofia franchement, fais ce que tu veux. En plus c'est un pote à toi parce que moi je dit que c'était un pote à moi que je connaissais. Mais je n'ai pas dit que je l'avais jamais vu et donc du coup il est resté avec moi et de là, on a commencé à s'appeler tous les jours, tous les jours, les messages. Et moi j'aimais bien sa personnalité. Il vendait du rêve quand il parlait. C'est le mec, tu te sens en sécurité, comment il te parle, Tu te sens comme une princesse, quoi. A l'époque, moi j'étais encore chez mes parents et j'étais jeune. Je crois que j'avais 18 ans ou 18 ans. Donc déjà, je venais sur Paris en cachette. Je disais pas mon père donc du coup, c'est moi qui montait et je travaillais pas encore. Je n'avais pas les moyens, J'étais encore une gamine. Moi, je payais mon billet de train et après sa maman m'a même hébergée. Donc sa maman aussi, ma belle fille, je t'adore et Titi, il est à fond sur toi. Il a jamais été comme ça avec une autre fille et il ne m'a jamais ramené d'autres filles à la maison. Ah, sa mère, c'est un ange et tu vas à la maison quand tu veux, et tu viendras avec nous en Guadeloupe ou pendant les vacances. Ici, t'es comme chez toi. Moi, je te considère comme ma fille. C'était vraiment quelqu'un de. Tu te dis c'est pas possible que la personne qu'elle te dit ça et qu'elle pense pas quoi, et donc sur sa vie, il m'a toujours dit que son papa, donc c'était un sénégalais et son nom de famille c'était Sylla et que son papa il était mort et que sa mère était une Brésilienne Guadeloupéenne, qu'elle avait un cancer depuis longtemps. Cancer du sein, je crois. Donc elle était vraiment malade, qu'on a été obligé de rester avec sa maman et s'occupait beaucoup d'elle. Sauf que moi, à cette époque là, ce qu'il ne savait pas, c'est que moi, j'ai toujours. D'ailleurs, j'ai ma cousine qui travaillait à la mairie de Montpellier, donc elle est au service de l'état civil et lui m'avait menti sur son âge. J'avais la bonne date de naissance et le bon jour, mais il m'a toujours menti sur son année de naissance, donc un an, il m'a menti sur un an. Donc je ne sais pas pourquoi. Un an ça change rien pour moi, mais il m'a toujours dit qu'il était né en 81 alors qu'il est dans 80 parce que j'avais sorti son acte de naissance et donc que je l'ai mis sur le fait. Quand je lui ai montré la preuve, il m'a dit non, non, non, mais c'est une erreur. Ils se sont trompés. Bon, j'ai jamais rectifié. J'ai dit d'accord, OK, sur l'acte de naissance, je sais que ce n'est pas possible parce que moi je travaille aussi à la mairie. Mais bon, si tu le dis, c'est pas grave. Surtout que par la suite, je me suis vraiment réellement attachée à lui. Je suis vraiment tombée amoureuse. Ça veut dire que je voyais plein de choses et j'entendais plein de choses et j'ai vu de mes propres yeux. 

Et en fait, je me voilais la face, je me voilais la face parce que j'étais déjà très jeune. C'était ma première vraie histoire, pas entre guillemets. Et puis, c'est quelqu'un de vraiment manipulateur. Ça veut dire tu vois quelque chose de bleu ? Lui va te dire c'est noir tellement toi tu vas croire après, que, enfin ce qu'il dit quoi. En fait je me voilais la face, donc à chaque fois je pardonnais, je pardonnais, et puis je passais au delà quoi. Par exemple, quand je dormais chez lui, il partait au sport. Ça m'est arrivé de fouiller dans ses affaires et puis de découvrir des photos, des photos avec des nanas limite pornographiques. Pour ça, il sait pas. Par contre, je lui ai jamais dit que j'ai pris dans ton sac, que j'ai trouvé des photos et par exemple des préservatifs, il les utilisait pas avec moi. Et dans ses affaires, j'ai trouvé à chaque fois des préservatifs. Voilà, c'est des petits trucs comme ça. Sinon, à l'époque, j'avais son code aussi secret de répondeur. Je ne sais pas si on peut toujours le faire d'ailleurs maintenant, mais je pouvais écouter ces messages vocaux à distance. Donc par exemple, c'était "ouais bah allo bébé hier soir, tu n'es pas rentré à la maison ? Je t'ai attendue", donc c'était toujours des prénoms et des nanas différentes. Donc dès que je l'appelais, je lui disais C'est quoi ça ? J'ai entendu des messages, "Mais tu es complètement folle. Mais moi je n'ai pas de message mais espèce de folle. Mais vas y, essaye, tu verras, tu te fais des films et du coup dès que j'appelais derrière, il n'y avait pas de message" comme ça. Plusieurs fois, j'ai mis un terme à notre relation par téléphone, toujours parce qu'on n'était pas de côté et par contre, j'avais droit à des menaces. Donc je vais venir et tu vas voir ce que je vais te faire. Et il a appelé à 4 h du matin chez ma grand mère, ma grand mère âgée. Donc il ne me laissait pas dormir, toute la nuit, le téléphone sonnait. Sinon c'était des menaces comme quoi il allait se suicider, il me l'a fait plein de fois avec moi. Je vais venir à Montpellier, je vais me jeter sous une voiture, je vais aller chez ta famille, tu vas voir je vais montrer tes photos parce qu'on s'envoyait des photos. À l'époque, on est en couple, donc je sais pas, il y avait pas de tabou entre nous. Donc envoyer des photos de tout genre, quoi. Et puis m'a dit oui, il m'a dit "Bébé, écoute ce numéro de téléphone là, il faut que tu l'effaces parce que je vais rendre la puce à mon collègue. Je me suis disputé avec lui parce que moi je suis fiché, je ne peux pas prendre d'abonnement. Donc mon collègue, il avait pris un abonnement à son nom et et là je me suis embrouillé avec lui. Donc il va récupérer sa puce. Je vais envoyer un autre numéro, ce sera ma puce à moi. Donc ce numéro là, surtout efface là et n'appelle plus dessus". Donc moi, "Ok, il n'y a pas de soucis. Bébé, t'inquiète pas, je vais effacer le numéro, car il y a pas de problème et tout ça". Sauf qu'entre temps, je ne sais pas. Moi, j'étais occupé à faire autre chose tout ça. Et le soir même, le réflexe j'ai c’est je vais l'appeler. Mais sauf que, comme une conne, j'ai oublié d'appeler sur son nouveau numéro qu’il m'avait envoyé entretemps. 

Donc moi, j'ai rappelé sur l'ancien et là, c'est une fille qui me décroche. Allo ? Et je lui dis Je me suis trompée. Peut être pas, elle répond. Vous cherchez à joindre qui ? Mon chéri. Elle me dit "il s'appelle comment ?" Il s'appelle Titi. Et bah j'insiste parce que tu n'es pas la première à appeler. OK, je dis comment ça, je suis pas la première à appeler, mais je pense que c'est vraiment une erreur parce qu'il m'a dit que, en fait, il s'est disputé avec son copain. La puce ne lui appartenait pas à la base et il m'a renvoyé un numéro. Et elle me dit "non, non, mais il a dit cette version là à tout le monde en fait, c'était mon mec et la puce, c'est moi qui lui a pris à mon nom" et elle me dit "T'es avec lui ce week end ? Jusqu'à quand ?" Je dis "ben moi j'ai pris mon train. Je suis rentré de Montpellier le dimanche soir". Elle me dit, "ah ok, Le dimanche soir, très tard dans la nuit, il est venu chez moi", je n'étais pas si surprise que ça. J'avais même retrouvé une paire de, à l'époque, c'était les Converse, une paire de Converse rose chez lui. Donc je me suis dit sa mère ne va pas mettre ça. Je l'ai confronté, mais. « Ah non mais. Mais cette fille là. Mais en fait, j'ai pas voulu te le dire, mais ce n'est qu'une ex à moi. A l'époque, j'avais pris cette puce, mais en fait, comme elle a su que je me suis mise avec toi et que c'est du sérieux, elle a les nerfs, donc maintenant elle veut  me reprendre ma puce », je lui dis mais non, mais moi j'ai cette preuve là tu étais là avec elle. Elle m'envoyait les textos, elles faisaient des copier coller de ces messages et tout ça, la fille ne pouvait pas mentir, ce n'était pas possible. 

En fait, il est très fort. Moi, je ne sais pas si c'est moi qui est conne ou ou pas, mais j'avais toujours les preuves, mais j'arrivais toujours. Je croyais à lui en fait. Et au final donc après c'est pas grave. Il m'a dit ça c'est pas grave, je le crois. Lui, c'est mon chéri, donc c'est lui qui a raison. Et d'ailleurs il m'a fait effacer le numéro de cette fille là et je ne l'ai plus jamais rappelé. Et d'ailleurs je n'aurais pas dû. J'ai été conne parce qu'après j'ai appris que, j'ai appris plein d'autres choses et elle m'avait mis en garde. J'ai jamais quitté, je le quittais 1h, il m'a appelé, alors je ne sais pas s'il pleurait pour de vrai ou il faisait semblant de pleurer, mais c'était des crises au téléphone. Et sa maman aussi à côté. Non, mais il ne faut pas. Mais il ment pas mon fils, je te promets Soso, il t'aime jamais il te trompera, répond lui des trucs comme ça, quoi. Par contre, il faut savoir que je restais une semaine chez lui et pendant une semaine du matin au soir, quand il bossait pas, qu'il était soi disant en vacances, on restait enfermé à la maison ou si on sortait, on sortait très tard le soir. On prenait par exemple la dernière séance parce qu'on n'allaient qu'au cinéma, il ne m'a jamais sortie ailleurs. Je pense qu'il avait peur de se montrer avec moi. Donc on prenait la dernière séance et par contre, il y avait plein de cinéma à côté de chez lui mais il m'amenait à des cinémas lointains...ou même pour aller au McDo, on allait dans le 94 où je ne sais pas à combien de kilomètres pour aller manger un menu quoi. 

Et après, donc, il y a un autre événement aussi. J'étais revenue sur Paris, il y avait un gala de boxe et il m'a dit par contre, c'est un collègue à moi qui va venir nous chercher. Son collègue, je me souviens très bien son prénom maintenant, il s'appelait Ronald, si je dis pas de bêtises et il m'a dit il va venir nous chercher. Et par contre, surtout, surtout, je te préviens, il ne faut pas que tu dises qu'on est ensemble. Ah bon, et tout, pourquoi pas ? Il me dit non, non, il ne faut pas que tu le dise. Parce qu'avant de boxer, il ne faut pas que je dorme avec une fille parce que mon entraîneur va me prendre la tête. Et ce gars là qui va venir nous chercher, il est avec moi dans mon club, il va balancer. Il m'avait sorti un mytho en fait. Donc il y a pas de problème, je dis quoi ? Et benh, tu dis que t'es une copine. OK, y'a pas de souci et son pote dans la voiture, il commence à me dire "ben là, ça fait longtemps que tu connais Titi? "J'ai dit "non non, je suis une amie, moi" . Ah oui, il m'a dit « Tu ne dis pas que t'es de Montpellier ». Je dis "Ouais, je suis de Lyon". Et donc du coup le gars, donc on arrive au gala de boxe et tout ça, il s'assoit à côté de moi. Donc moi j'étais au milieu, Titi était d'un côté et son copain à côté et son copain, bon, je pense qu'il a un peu flashé. Il commence à me dire mais il n'y a rien entre vous et tout ça. Je dis « non, il n'y a rien. Je ne suis qu'une amie, je suis une copine ». « Tu sais ce qu'on fait ce soir ? On pose Titi chez lui là, dès qu'on arrive », il me dit, « et tu passes la soirée avec moi ». Moi je lui dis non, je peux pas parce que quand même, c'est sa mère qui m'héberge, je ne sais pas quelle heure ça ne se fait pas de venir par rapport à lui. « Non, non, on s'en fout », il dit "hein Titi, ça te dérange pas tout, si je l'embarque, on va boire un verre et tout. Elle est trop charmante. Tu m'as pas dit que t'avais des copines comme ça » et là, Titi tirait une gueule à 300 kilomètres. « Tu veux y aller ? ». Moi, je dis ça "non, je ne veux pas y aller. En plus, demain, je pars, j'ai le train tôt et tout ça", donc j'essaye d'esquiver un peu tout ça. Et son copain était par contre il était vraiment insistant, mais le pauvre, lui, savait pas. Donc on sort du gala, il nous dépose chez lui, il me dit "Tu es sûr, tu ne veux pas rester avec moi ?". Je lui ai dit non, je rentre pas, je suis fatiguée, je veux rentrer tout ça. Dès qu'on est monté, j'ai eu droit à une crise. « Et ouais, mais aussi c'est toi, tu lui as laissé la porte ouverte et c'est à cause de toi et tu l'as allumé parce que sinon, il ne se serait pas permis de te draguer ». Je réponds  « quand même, je suis avec toi. Tu le vois quand même que je l'ai pas allumé quoi ? J'ai rien fait. Après lui c'est un mec peut être il tente quoi" « Ouais mais tu l'as pas remballé ». On a commencé à se prendre la tête et c'est vrai que moi je suis quelqu'un qui ne laisse pas faire. Donc j'ai dit « ne cries pas, je vais crier plus fort que toi » et j'ai dit, « tu ne m'insultes pas, et tu te prends pour qui tu ne parles pas comme ça ». Et de là on s'est embrouillé et de là, il m’a levé la main dessus, il m'a mis une gifle. 

Maintenant, avec le recul, je ne me dis pas que c'est de ma faute parce que j'ai grandi. Après, c'est sûr qu'il y a des choses à ne pas faire avant. Et en fait, ce qu'il faut savoir, c'est que Titi ne supportait pas que j'ai des copains garçons. Ils pensaient que tous les gars étaient comme lui. Je pense donc qu'en fait, une fois, il m'a hébergé chez lui et il m'a dit « bébé, je suis invité au mariage à un copain. Moi, tu ne peux pas t'emmener parce que c'est traiteur, donc tout est calculé. Mais t'inquiète pas, tu restes à la maison. Avec toi, il y a ma mère et tout ça », sa maman dormait dans la chambre à côté. « Et moi, je reste pas longtemps. Vers 2 h du matin, 1 h maximum, je rentre à la maison donc je te laisse dans ma chambre. Tu vois la télé et tu fais comme tu veux". Je dis « bon ben t'inquiète pas, j'ai dit vas y, profites avec tes copains, je suis là pour une semaine. On a le temps de profiter ». Je dis « moi je suis K.O, je vais dormir ». Et donc, entre temps, à Montpellier, j'avais rencontré une personne par le biais d'une copine à moi. Mais franchement, c'était vraiment rien. Un pote et donc ce pote là m'envoie un texto le soir « Coucou, ça va ! Une petite pensée pour toi ». Mais franchement,  vraiment amical quoi, rien de grave et donc de là on commence à textoter. On se dit, "bah tu sais, je suis sur Paris, je te dis donc là, je suis chez, je suis chez mon chéri, Je t'appelle si tu veux on peut se voir, boire un café. Tout ça me fera plaisir. Et à un moment, je ne sais pas si mon téléphone n'avait plus de batterie ou si je captais mal mais j'avais eu un souci avec mon téléphone. Donc je lui dis « bah attends, je te rappelle ». Donc j'ai fait, j'ai pris le fixe de sa maman et j'ai rappelé mon pote. Et bon, c'est vrai que c'était arrivé vers 00h-01h du matin et en fait, entre temps j'entends la porte, les clés tourner donc en panique en plus avec son fixe. Donc je te rappelle, j'ai coupé quoi ? J'ai dit parce que si c'est ça va me taper une crise quoi ? Sauf que ce que j'ai fait, j'ai posé vite le fixe dans le salon. Je n'ai pas eu le temps en fait, parce que lui arrivait dans la chambre. Et donc de là, il me voit. Il voit le téléphone fixe de sa mère posée sur le lit et me dit Ça va, qu'est ce que tu fais ? J'ai dit bah écoute rien, je t'attendais, mais comment ça se fait qu'il y a le téléphone là.  Et sauf qu'entre temps, Momo, mon ami, il rappelle sur le numéro de téléphone qui sonne et regarde donc il y a un blanc et il me dit C'est ma mère, c'est qui ?Je dis non, non, mais c'est une copine. Et du coup, lui décroche. Et en fait, de là, il lui dit "ouais t'es qui", "bah je parlais à une amie, Sophia,"? Il lui dit "ah ouais mais t'es qui toi pour Sofia ? Tu la connais d'où?". Il dit « On s'est rencontré il n'y a pas très longtemps, on a sympathisé » et lui il dit « bah ne la rappelle plus sur ce téléphone et tout ça », il raccroche. De là, je n'ai même pas eu le temps de compter jusqu'à deux. Je me suis mangé une grosse gifle, mais vraiment ma tête, elle a tourné dix fois. Je l'ai plus reconnu. En fait, on dirait que c'était le diable en personne. Après, ça a été des coups de tête, des coups de pieds, des coups de poing. Il m'a étranglé et m'a plaquée contre le mur. Et en fait, je criais tellement et je pleurais tellement. Alors ça, c'était vers 1h ou 2h du matin. Je me retenais aussi parce que sa mère était dans la chambre à côté. Je ne voulais pas faire de bruit, il m'a fait sortir de la maison à moitié à poil. Donc il m'a descendu en bas de chez lui et là, ça a continué. Alors là, par contre, il s'est acharné sur moi, ça a duré toute la nuit. Ça a duré toute la nuit. Je crois qu'il m'a percé un tympan. J'entends plus d'une oreille. Et le lendemain matin, j'avais des ecchymoses de partout. J'avais la tête gonflée et il m'a frappé. Ouais, de 1h à 6h du matin et moi je criais, je me rappelle, je lui disais « mais ça y est, je lui disais ça y est, c'est tu m'as tapé, jette moi mes affaires par la fenêtre. Si je t'ai manqué de respect, juste, laisse moi partir, s'il te plaît, laisse moi partir ». Et là, « non, non, non, tu partiras nulle part ». Il m'a déchiré mon billet de train et m'a dit « Tu ne pars pas maintenant, tu restes là. Tes affaires, je les jette pas par la fenêtre et tu reste chez moi ». En fait, il m'a séquestrée après chez lui. J'ai eu peur.

Je me suis dit je vais mourir et en fait tellement qu'il m'a frappé. Et tellement que c'était des coups forts. Parce qu'en plus, c'est un boxeur et moi, j'ai quand même les kilos en plus suite à mes deux enfants. Mais j'étais vraiment quelqu'un de très menue et je ne suis pas très grande de taille. Donc les coups, je le sentais vraiment. Il me frappait quand même, comme s'il frappait un bonhomme, mais vraiment, alors, de faire des coups de genou, des coups de tête. Jamais de ma vie, jamais de ma vie, on m'a frappé comme ça. Malgré ça, je suis quand même resté avec lui. Titi C'était l'homme de ma vie, c'était le père de mes enfants. On allait se marier. Moi, pour moi, il n'avait jamais, il n'avait jamais eu de relation aussi longue avec quelqu'un. Et puis, sa mère me disait que j'étais la première fille qui venait à la maison. Donc oui, donc pour moi, c'était l'homme de ma vie. Mais pas une seconde j'ai pensé à le quitter malgré ça. Et pourtant, les coups, je les ai vraiment senti. Et jusqu'à présent, franchement, la fin, j'en suis traumatisée. J'en suis traumatisée. Mais je suis resté avec.

Mathieu Palain - Titi, le principal intéressé de cette série, a été contacté plusieurs mois avant sa diffusion et après réflexion, il a décidé de ne pas y participer. Il dit avoir tourné la page et ne pas vouloir rajouter de l'huile sur le feu. Il concède avoir été infidèle et avoir commis des erreurs de jeunesse, mais il dément catégoriquement avoir jamais levé la main sur une femme.

Charlotte - Serial mytho est une mini-série de Mathieu Palain pour le podcast Passages de Louie Média. Les enregistrements ont été réalisés par Matthieu Palain. Le montage a été fait avec l'aide de Julia Courtois, Capucine Rouault et Bénédicte Gilles. La musique a été composée par Thomas Rozes qui a aussi assuré la réalisation et le mixage de ses épisodes. Louise est productrice et Elsa Berthault attachée de production. La supervision éditoriale et de production a été assurée par Maureen Wilson et Melissa Bounoua. Je suis j'appelle Charlotte Pudlowski et vous écoutez Passages, le podcast d’histoires vraies de Louis Media. Et si vous souhaitez soutenir Louie, n'hésitez pas à vous abonner au club Louie Media.com/Club a très vite.