SERIAL MYTHO - EPISODE 4 “La voiture cramée”

Charlotte Pudlowski - C’est l'histoire de n'importe quelle rencontre. On se fait une idée de l'autre et chaque mot, chaque geste affine cette idée, la développe, la transforme. On se fait une idée de l'autre et les jours passant parfois les années. Cette idée épaissit. Elle devient l'un des piliers du réel. Voilà qui est l'autre. Et voilà le réel dans lequel je vis. Que se passe-t-il quand cette idée s'effondre ? Comment se refaire alors une idée du réel ? Voici Serial Mytho, une série de quatre épisodes sur le mensonge, la trahison et l'amitié. Épisode quatre. Je suis Charlotte Pudlowski. Bienvenue dans cette nouvelle saison de notre podcast d'histoires vraies. Bienvenue dans Passages.

Elodie - Elle dit "Vous êtes en danger. Il faut vraiment partir de cette relation, pour le mettre dehors". "Mais je l'ai mis dehors". Elle m'a dit "Ouf ! Parce qu'en fait, il est atteint de multiples pathologies".

Sarah - Mon premier doute, c'était au bout de six mois de notre relation. Je suis resté quand même cinq ans.

Julie - Il a fait volte face. Il a ouvert la portière, m'a attrapé le visage et m'a poussée sur sur l'appui-tête. Et ça, il me l'a fait trois ou quatre fois quoi.

Sophia - De là, je n'ai même pas eu le temps de compter jusqu'à deux. Je me suis mangé une grosse gifle, mais vraiment ma tête, elle a tourné dix fois. Mais je l'ai plus reconnue. En fait, on dirait que c'était le diable en personne. J'en suis traumatisée.

Claire - On peut se dire que bon, avec toutes les choses mauvaises qu'il a faites, il en a bien réussi une, c'est de pouvoir nous faire nous rencontrer et être amies.

Elodie - J’ai vraiment voulu, pour tourner la page et faire le deuil de cette histoire, comprendre la psychologie du gars. Et j'ai compris au fur et à mesure, en recoupant les dates des unes et des autres, que ce gars là en fait, il a toujours été à doubler, à tripler ses relations. Il a jamais été en couple tout seul. C'est un brouhaha pas possible. C'est n'importe quoi en fait. Et ce que j'ai appris de cette histoire, c'est qu'il fallait écouter ses intuitions. Faut vraiment, vraiment, vraiment s'écouter. Faire confiance à quelqu'un, ça va être, ça va être compliqué maintenant. Quand on fait le bilan, du coup, il a menti sur son âge à certaines puisque pour Julie, elle a 33 ans. Sa religion, son nom de famille, ses origines, les origines de sa mère, la mort de son père, son lieu de naissance pour certaines, son permis de conduire qu'il n'aura jamais obtenu, les diplômes qu'il n'a pas. Quand j'ai mis Titi dehors, j'ai appelé son entraîneur Pascal. Je me suis permis de l'appeler pour lui demander pourquoi il n'était pas venu au mariage. Et c'était le premier étonné. "Mais de quel mariage ?" Il ne savait même pas que j'étais marié avec Titi. En fait il a invité personne. Je crois qu'il a jeté tout simplement les invitations que je lui avait donné. Il m'a fait croire qu'il allait les inviter jusqu'à me donner le prénom des compagnes des boxeurs, les faire mettre sur la liste, payer le traiteur que j'ai réussi heureusement à minorer quelque temps avant. Mais non, en fait, il a invité aucun boxeur, même pas son entraîneur. Son meilleur ami ne le savait absolument pas et ça j'en ai eu la confirmation par A plus B. Quand j'ai appris la première fois pour Soraya, j'ai sauté sur Bakari. Je lui envoyer un message dégueulasse, persuadé qu'il était, qu'il était complice de ça, et Bakari qui savait même pas qu'on était marié. Il était le premier choqué quoi, bon, je me suis excusé après auprès de Bakary en disant que j'étais persuadé qu'il était complice. Il ne dit même pas que vous étiez marié. Non, non. Il évoluait seul avec l'aide de sa mère et sa mère, sa mère était complètement complice. Elle était complètement partie prenante dans cette histoire. Elle savait qu'il me trompais avec Soraya, elle a couvert la grossesse de Soraya, elle a vu sa petite fille quelque temps avant, avant mon mariage. Bah sa mère, oui, bien sûr, je l'ai eu au téléphone après le premier pardon, elle a pleuré, s'est excusé. "Je suis une sorcière, j'irais en enfer". Je lui ai écrit une longue lettre qui, apparemment lui a fait beaucoup de mal. C'est peu par rapport au mal qu'il a fait à mes enfants. Donc non, je peux être une bête à sang froid quand on touche à mes enfants. Mes enfants ont souffert, moi j'en ai un qui allait voir le psy qui a souffert d'une blessure d'abandon pendant longtemps. Donc non, j'ai été sans pitié. Au bout d'un moment, j'ai été sans pitié, clairement, les mois passent, moi toujours sous antidépresseurs. J'apprends entre temps qu'il y a encore une ou deux filles là qu'ont fait surface. Enfin bref, j'essaie de vraiment passer à autre chose. Lui m'appelle tout le temps, il me relance tout le temps. Je ne donne pas suite et je ne l'ai pas revu jusqu'au divorce où je l'ai vu arriver, amaigri, pas en bonne santé, avec une écharpe autour du bras. Apparemment, mal de bras, mal d'épaule. Bref, l'empathie est définitivement partie. Moi, j'ai signé mon papiers de divorce, je n'ai pas voulu parler avec lui. J'ai tourné les talons quand il a voulu m'adresser la parole.

Julie - Moi, je n'ai pas voulu. En fait, j'ai pris mon déclic parce que je me suis dit Attends, c'est un mec que je connais pas. Il m'a menti sur tout, même son âge. Enfin, j'avais la bonne, j'avais le bon jour, le bon mois, mais pas la bonne année, mais un truc aussi bête que son âge. Je n'ai pas eu la vérité, donc je me suis fait une raison de ne jamais avoir ce point final. Je suis rentré dans une phase de déni et après je suis rentré dans une phase de n'importe quoi : boire, fumer. L'enjaillement total. En gros, j'avais l'impression de refaire une espèce de crise d'adolescence alors que je ne l'avais pas vu. C'est maintenant que je la vis. Mais c'était justement une fuite en avant parce que je ne voulais pas, je voulais et je ne voulais pas prendre le truc en pleine face. Et puis et puis les mois passent, quand tu fais le constat de ta vie, tu te poses un peu et tu rentres un peu dans une introspection. Il y a quand même des choses qui ne vont pas. Et pour être tombé dans un truc, aussi doué soit il, il y a quand même eu des failles chez moi qu'il a su déceler pour me remettre dans un truc. Donc forcément, le problème vient aussi de moi. Il faut que il faut que je m'analyse. Il faut que j'ai ce courage là. Et de me voir comme je suis moi et de corriger ce qui peut l'être.Voilà.

Tina - Moi je m'appelle Tina, j'ai 40 ans aujourd'hui et j'ai connu Titi. J'avais 25-24 ans, un truc comme ça, je m'étais bien impliquée. Alors on s'est rencontré par le biais de ses amis capverdiens. C'était un groupe. On sortait beaucoup en boîte et on s'est rencontrés en boîte de nuit. Moi, je travaillais dans la restauration. Il m'emmenait régulièrement au travail et il gardait ma voiture. Donc il est venait me rechercher, souvent un peu naïve, j'étais un peu tombée amoureuse. Forcément, le boxeur tout mignon. Voilà, moi j'étais seul en plus sur la région parisienne, donc je m'attache un peu vite. En plus il m'avait dit qu'il travaillait, mais je ne me rappelais plus dans quoi j'étais jeune, je m'en foutais, en plus, s'il travaillait ou pas tant qu'il était avec moi. J'avais pris un abonnement téléphonique. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'on s'est embrouillé une fois en boîte de nuit parce qu'il m'avait dit "Je ne sors pas". Donc moi, je suis sorti avec ma copine qu'est-ce que je vois, je vois sa tête, donc évidemment fort caractère. J'ai sauté dessus, je crois. Qu'est ce que je fais ? Je veux récupérer l'abonnement. Quand j'ai commencé à voir la liste d'appels, j'ai voulu téléphoner. Et là, je suis tombé sur une fille qui m'a dit "T'es qui ?" "Je dis je suis la copine à Titi".  Je dis "non, c'est moi sa copine". Bref, du coup, j'ai appelé toute la liste et là, j'ai vu qu'il y en avait sept. En fait, elles étaient toutes avec lui. Il y, il y en avait plus ou moins des sérieuses, mais il y en avait, c'était vraiment sérieux. Et puis il les voyait régulièrement. Moi, je suis choquée. Comment ils arrivaient à berner tout le monde quoi. Bref, du coup, j'ai fait une réunion. C'est là où j'ai rencontré toutes les filles. Donc après, évidemment, j'étais la bête noire. Surtout que bon, il m'avait fait un accident avec ma voiture aussi, la carte de ma voiture. Alors il m'avait inventée une histoire. Il s'était pris un bus, je ne sais pas quoi. Le bus lui avait reculé dessus. C'est lui qui a dû faire un peu le fou avec ma voiture. Enfin, il m'a fait pas mal de problèmes quand même. Il m'a même, il m'a même piqué un peu d'argent, même mes pourboires du soir. Des fois, je lui disais "ah putain, je vais les mettre où", il me disait "je te les garde. Quand tu en as besoin, tu me dis". J'avoue, j'étais très très naïve. Faut vraiment être débile pour faire ça. Bon je lui faisait confiance. Comme je lui laissais ma voiture et bon on commençait à se voir de plus en plus. Je me suis dit tiens, je vais lui laisser. Il va me les garder parce que j'avais peur. Je venais de me faire cambrioler et j'avais peur qu'on revienne me cambrioler. Et du coup, comme j'étais pas là tout le temps, je me suis dit Tiens, si je laisse encore mon argent chez moi. Et il m'a dit de suite, il s'est proposé "si tu veux je te les gardes". Tu m'étonnes. Et après, quand on s'est séparé, je ne les ai jamais récupéré en fait. Il devait y avoir 1000 euros, un petit quelque chose comme ça quand même. Alors, en parallèle de mon travail de serveuse justement, j'étais à Paris pour pour faire de la musique. J'ai fait quelques petites collaborations. C'était ma passion et ça m'a tellement énervée. J'ai pris une instru et je me suis dit lui je vais le clasher, quoi ! Bon, à l'époque, j'ai ma manière et j'ai fait une petite chanson sur lui. 

(Chanson) 

Tina - J’avais du matos chez moi. J'avais fait une maquette à la maison et puis c'est pas allé plus loin parce que l'instrument n'était pas pour moi, mais c'est juste que je m'étais amusé à faire. Et puis après, j'ai lâché l'affaire. Mais j'aurais dû peut être forcer un peu plus, la retravailler un peu et en faire quelque chose que je ne savais pas qu'il allait être connu, qu'on allait revenir me voir 20 ans après.

Elodie - C’est marrant parce que Tina, donc moi je viens de comprendre qu'ils sont restés peu de temps ensemble. Moi, pour moi, la manière dont on en parlait, vous étiez restés hyper longtemps ensemble parce que pour moi, Tina, c'était l'amour de sa jeunesse. C'est dingue quand même, tu vois et et les autres filles, là, j'apprends des noms, des noms, des filles qui m'ont contacté 2 à 3 ans avant, t'étais avec lui, des filles dont j'ai jamais entendu parler, c'est hallucinant. Toi, il me disait que tu t'appellais Natty.

Tina - Oui, parce qu'à l'époque, dans la musique...

Elodie - C’est ça.

Tina - Parce qu'à la base, mon vrai prénom, c'est Nathalie. Donc mon pseudo dans la musique, c'était Natty. Et puis en fait, sur Facebook, j'avais inversé Natty, Tina et toutes mes clientes m'appellent Tina. Donc du coup, je suis resté comme ça.

Elodie - Il m'a parlé de toi oui.

Tina - Mais en même temps, il faut dire que je l'ai bien mis dans la mouise. Du jour au lendemain, il n'avait plus une nana quoi. Il devait virevolter avec sept nanas différentes et du jour au lendemain plus une. Donc oui, je pense qu'il pouvait que se rappeler de moi, en plus plus de téléphone parce que je lui avais enlevé sa puce, plus la voiture. Enfin, j'avais enlevé pas mal de choses que je m'étais bien investies en peu de temps en fait, puis il m'a invité des histoires à dormir debout. Qu'il avait un frère jumeau qui était mort. Ouais, plein d'histoires. Je me disais que j'avais mis dans la chanson d'ailleurs.

Elodie - Ah oui, il avait été footballeur pro ?

Tina - Oui. Ah oui, oui, il avait inventé le foot, qu'il avait un frère jumeau qu'on avait tiré dans le dos d'une histoire de quartier. Bref, mais il était tellement à fond quand il racontait que, t'es obligé de le croire.

Elodie - J’ai grandi dans son bâtiment. Oui, il n'a jamais eu de frère jumeau. Il n'a jamais eu de frère jumeau sur quelqu'un à tirer hein.

Tina - Ah mais c'était peut-être au cas où un jour j'entendais une histoire, peut être il m'aurait fait croire que c'était son jumeau, je pense. Tout est calculé je pense avec lui. En toutes ces années, il a dû en berner combien ? Mais comment t'as fait pour te marier ? Ça, je me suis toujours demandé, en sachant, quand même si tu te maries, tu vois les fiches de paye de ton mari ?

Elodie - Bien sûr, mais je les ai vu.

Tina - Mais il travaillait pas tu m'as dit ?

Elodie - Moi au début, quand, quand je l'ai revu après 25 ans sans le voir, il travaillait dans un centre éducatif fermé. Au début, c'était vrai. Moi, j'ai vu les fiches de paie, moi je l'ai amené à son boulot. Sauf qu'après, il a quitté ce boulot, il s'est fait virer. Sauf que là, il m'a fait croire qu'il continuait. Donc du coup, je n'ai pas douté. Quant t'amènes le gars au boulot qu'il rentre dans le boulot, tu ne dis pas qu'il va ressortir de l'autre côté.

(Musique)

Julie - Il nous a vraiment unis dans la dans la trahison en fait. Donc on a fait bloc. C'est ce qui nous a permis justement de se souder enfin le contexte dans lequel on s'est on s'est rencontrés fait qu'on a tout de suite été sincères et on a été très honnêtes les unes envers les autres. Et moi en tout cas, je parle en mon nom. Et enfin voilà, après, on aurait pu juste régler l'histoire et puis chacune reprend sa vie. Sauf qu'on s'est vraiment découvert, on a eu vraiment un coup de foudre amical. En vrai. Et puis on savait aussi que ça nous laissait certains traumatismes, certaines, certaines séquelles. Ça m'a plus fait plaisir de ne pas se retrouver dans "On a été en concurrence, on va le rester".

Sarah -  Je n'étais pas très à l'aise quand j'avais Elodie au début au téléphone, mais j'ai senti qu'elle en avait besoin et encore plus besoin que moi. Quand Elodie m'a expliqué son histoire, j'ai vraiment pris conscience qu'il fallait que je lui dise tout ce que je savais sur lui pour qu'elle puisse en faire le deuil. C'est ce qu'elle me demandait pour me donner confiance en lui, Titi avait bien, via son iPhone, avait débloqué le système de localisation et c'est vrai que de temps en temps, je regardais et il était à son travail ou parfois je le voyais sur sur l'application, je voyais qu'il était à son club de boxe et un jour, je regardais en pleine journée, je m'aperçois qu'il est à Porte d'Italie, à côté d'un hôtel et c'était un hôtel que l'on allait lorsque je venais le retrouver sur Paris. Au début de notre relation et et j'avais fait le rapprochement, j'étais assez bizarre. Il est à côté de l'hôtel. J'ai dû lui envoyer un message en lui demandant alors comment ça se passe le travail ? Il avait dû me dire que tout se passait bien. J'ai décidé d'appeler l'hôtel et je me suis fait passer pour sa secrétaire en demandant si je pouvais avoir une note de frais. Et la personne de l'hôtel m'a dit "Oui, bien sûr. Je vous envoie ça par mail" et elle me dit "Mais vous voulez les autres notes de frais ?" Et là, je dis "oui s'il vous plaît". Et elle m'a sorti si ses factures. Et donc je les ai imprimés et je lui ai présenté les factures. Le soir, lorsqu'il est arrivé et ça a été pour moi la preuve comme quoi il me mentait. Donc lui, il me disait que c'était pour le business. Et là, je lui ai dit qu'il fallait qu'il arrête de me prendre pour une conne. Moi, je n'ai pas de, j'ai plus de haine contre Titi et c'est vraiment très loin comme histoire pour moi. Je n'ai pas de haine, moi, c'est plutôt par rapport aux femmes. Je sais ce que c'est que d'être trompé. Et si je peux aider d'autres femmes à se détacher de ce genre de personnes, c'est c'est surtout le je. Comment on appelle ça ? La solidarité féminine, voilà.

(Musique)

Julie - Il avait tu sais un problème au niveau de son sourcil, je crois, il avait une cicatrice ou quoi ? Et je coiffe son sourcils et tout, je lui dit "qu'est ce qui s'est passé ?" Il me dit "oh, laisse tomber Si je te raconte tu ne vas pas me croire", il commence à me raconter. Il me dit "alors en fait, je devais rejoindre un mec parce que il me devait de l'argent, on se donne rendez vous. Et en fait, le mec, il me fait un guet apens. C'est à dire que avant que j'arrive, il met du carburant, il incendie une voiture et il incendie une voiture. On commence à, il commence à m'embrouiller et tout machin, mais moi, tout ce que tu connais, je suis catégorisé, je suis considéré comme une arme, je ne peux pas me défendre". "Oui, enfin à un moment donné, le  mec il était quand même, il incendie une voiture quoi. Le mec c'est ouf !" Et il dit "au moment où le mec, il me pousse, tu vois, la voiture explose et en gros je suis projeté, vraiment, je suis projeté et en gros, on était tellement près de la voiture que du coup, ça m'a cramé mon sourcil". Il n'y a que le sourcil qui a pris. Il n'y a même pas de trace du verre brisé, peut être ? Ah non non, c'est juste uniquement le sourcil. Tu sais, je le regarde, "je savais que t'allais pas me croire de toute façon", je suis "bah quand même. C'est digne d'un film d'action. Je ne savais pas que j'avais Jason Statham à côté de moi, pardon, monsieur, tu vois", il me dit "je la raconte pas cette histoire parce qu'elle est tellement elle est tellement énorme qu'effectivement les gens ont du mal à me croire. Je comprends, mais je comprends tout à fait ta réaction".

Sarah - Je sais que Julie a été dans la même période que moi, qu'elle avait déposé Titi à plusieurs reprises en bas de chez moi. Je sais qu'il était sorti avec une fille qui vendait des fleurs sur le marché, il m'avait dit qu'il avait un cousin qui s'était fait tirer dessus par la police et qu'il devait se faire amputer d'une jambe. Il m'avait dit également qu'il avait certainement la maladie de Crohn. Donc ça, c'était en fin de notre relation qui m'avait sorti ça. Il avait aussi été témoin. En fait, lorsqu'il travaillait aux CEF, il avait trouvé un enfant, un bébé dans un, dans une poubelle. Quel intérêt ? Il avait à me mentir sur des des choses comme ça ? Je comprends toujours pas son comportement.

(Musique)

Elodie - Au fur et à mesure de nos conversations, je me rends compte que c'est tellement riche que, forcément, on oublie. On oublie énormément de choses et j'ai fait un petit résumé des matières du, du best of, des mythos, les trucs qui paraissaient tellement crédibles. Et aujourd'hui, j'en rigole. Alors les problèmes cardiaques bien évidemment à creuser. Il a absolument jamais eu de problème cardiaque. Il est également l'ami de beaucoup d'artistes. Il est très très ami avec Kery James, l'artiste Shy'm qui est complètement amoureuse de lui, Claude Makélélé et Noémie Lenoir. Il a eu une syncope également en rentrant d'un anniversaire parce qu'il a bu du champagne. Ça s'est un mytho qu'il avait sorti à son autre femme musulmane. Alors quand il était jeune, il a fait des go fast également, beaucoup de go fast pour. Il se prenait aussi pour un trafiquant. D'ailleurs, ça l'a fait atterrir au 36 quai des Orfèvres, où il a passé la pire nuit de sa vie. Et puis un truc qui me revient, c'est un mytho commun avec sa mère. Sa mère lui a donné son sang à la naissance. Ils ont échangé son sang. J'ai trouvé ça extrêmement gros. Après, je ne suis pas médecin, mais son sang aurait été, je ne sais pas, pourri et sa mère lui aurait donné tout son sang. Je ne sais pas ce qui est vrai en réalité. Ce qui est vrai, c'est qu'il boxe. Je l'ai vu de mes propres yeux, mais je ne connais rien d'autre de sa vie. En réalité, tout est mensonge. J'ai épousé un parfait imposteur, j'ai épousé le Rocancourt de l'amour. Profession menteur.

(Musique)

(Chanson de Tina sur Tina)

Charlotte Pudlowski

Serial Mytho est une mini série de Mathieu Palain pour le podcast Passages de Louie Media. Les enregistrements ont été réalisés par Mathieu Palain. Le montage a été fait avec l'aide de Julia Courtois, Capucine Rouault et Bénédicte Gilles. La musique a été composée par Thomas Rozes qui a aussi assuré la réalisation et le mixage de ces épisodes. Louise Hemmerlé est productrice, et Elsa Berthault attachée de production. La supervision éditoriale et de production a été assurée par Maureen Wilson et Mélissa Bounoua. Je suis Charlotte Pudlowski et vous écoutez Passages, le podcast d'histoires vraies de Louie Media. Et si vous souhaitez soutenir Louie, n'hésitez pas à vous abonner au club Louie.media.com/Club. A très vite.