Stalking : ce que notre obsession pour la vie des autres dit de nous

Petit tour sur le compte Instagram de votre ex, juste pour voir. Vous vous demandez ensuite ce qu’est devenue Anne du lycée et vous êtes ravi·e de découvrir que ses réseaux sociaux sont publics. 10 minutes plus tard, vous vous retrouvez à analyser toutes les publications de la cousine d’Anne, mannequin au Brésil et récemment mariée, que vous n’avez jamais rencontrée. À ce moment-là, vous faites ce qu’on appelle en anglais du “stalking” : le fait d’observer à son insu des personnes pour connaître leur vie. Et après le shoot d’adrénaline, suivent généralement un sentiment de honte et la suppression immédiate de l’historique de recherche. 

Est-ce qu’on a tous·tes un·e stalker·euse en nous ? Qu’est-ce qui fait que n’importe qui peut se retrouver un beau jour à stalker ses anciens camarades de classe, ou ses exs ? D’où vient ce besoin viscéral de se tenir au courant de la vie des autres ? Et, surtout, pourquoi est-ce qu’on continue de stalker, même si ça nous fait honte ?

Dans cet épisode, la journaliste Bénédicte Gilles échange avec Pauline sur la fois où elle est allée trop loin dans le stalking. Elle rencontre Alexandra Masciantonio, docteure en psychologie sociale à l’Université de Maastricht aux Pays-Bas, pour comprendre les mécanismes de la comparaison sociale. Avec Julia Sliwa, chercheuse au CNRS à l'Institut du cerveau, elle comprendra que les primates sont eux aussi de gros stalkers. Enfin, elle discute avec Pascal Rostain, photographe pour Paris-Match depuis 1979, de ce qui motive et cadre ses chasses à la vie privée des célébrités. 

Pour aller plus loin : 

Si vous êtes victime de stalking obsessionnel, contactez le 3919 (numéro d'écoute et d'orientation pour les femmes victimes de violences) ou le 17 (police). 

Bénédicte Gilles a écrit, tourné et monté cet épisode. La réalisation sonore était de Clémence Reliat. Lena Coutrot est la productrice d'Émotions, accompagnée d’Elsa Berthault.