Gossip : pourquoi on ne peut pas s’empêcher de raconter des potins ?

Au travail, autour d’un verre, sur les réseaux sociaux… peu d’entre nous peuvent s’enorgueillir de ne jamais avoir “gossipé”. Dès l’enfance, on nous prévient : ça ne se fait pas de discuter de la vie des gens en leur absence. Pourtant, on ne peut pas s’en empêcher. Qu’est-ce qui fait que l’on aime s’échanger des infos croustillantes sur les autres ? Et si tout le monde partage des ragots, et que c’est bienveillant la plupart du temps, pourquoi on se sent tellement coupable de raconter des potins ? Quel rôle joue le gossip dans nos vies ? 

Dans cet épisode, la journaliste Bénédicte Gilles échange avec Samia Basille, podcasteuse et créatrice de La Chamade, sur son rapport décomplexé au gossip. Elle interroge la chercheuse en psychologie Elena Martinescu sur la manière dont les potins nous permettent d'exprimer nos valeurs morales. Elle rencontre Julia Sliwa, chercheuse à l'institut du cerveau au CNRS, pour comprendre pourquoi cet intérêt pour les ragots fait de nous des mammifères comme les autres. Enfin, elle revient avec Laurence Pieau, journaliste qui a lancé et dirigé les rédactions de Closer France et Voici, sur notre ambivalence à l’égard de la presse people. Car tout compte fait, il semblerait que les ragots aient une dimension politique indéniable.

Les ressources citées dans cet épisode : 

Archives : 

  • Anne Sylvestre, “Clémence en vacances”, Comment je m'appelle, 1977 

  • “Squirrel enthusiast with Tracy Clayton”, Normal Gossip, Radiotopia, Juin 2022

  • On n’est pas couché, Tout sur l’écran, France 2, 6 septembre 2006

Cet épisode a été tourné, écrit et monté par Bénédicte Gilles. La réalisation sonore et le mix sont de Clémence Reliat. Lena Coutrot est la productrice d’Émotions accompagnée d’Elsa Berthault.

Le monde merveilleux des poubelles de stars, avec le paparazzi Pascal Rostain

Dans ce bonus de l'épisode "Stalking : ce que notre obsession pour la vie des autres dit de nous", le photographe Pascal Rostain revient sur la série de photographies qu’il a réalisé sur les poubelles de stars. Dans le dernier épisode d’Émotions, on se demandait ce que notre obsession pour la vie des autres disait de nous. La journaliste Bénédicte Gilles échangeait à ce sujet avec ce photographe pour Paris-Match depuis 1979. Serge Gainsbourg, Brigitte Bardot, Jacques Dutronc, Gérard Depardieu, Johnny Hallyday, Bernard Tapie, Kate Moss, Ronald Reagan… Ce sont autant de célébrités qui ont vu leurs poubelles décortiquées, photographiées et publiées. « On passait les douanes avec des malles entières, pleines de poubelles. Imagine la tranche du douanier qui nous voyait passer. [...] Il nous contrôlait, il ouvrait... "Chef, chef, venez voir. Ils ont payé 15 000 francs pour ramener leurs poubelles." »
Cet épisode a été tourné, écrit et monté par Bénédicte Gilles. La réalisation sonore et le mix sont de Clémence Reliat. Lena Coutrot est la productrice d’Émotions accompagnée d’Elsa Berthault.

Stalking : ce que notre obsession pour la vie des autres dit de nous

Petit tour sur le compte Instagram de votre ex, juste pour voir. Vous vous demandez ensuite ce qu’est devenue Anne du lycée et vous êtes ravi·e de découvrir que ses réseaux sociaux sont publics. 10 minutes plus tard, vous vous retrouvez à analyser toutes les publications de la cousine d’Anne, mannequin au Brésil et récemment mariée, que vous n’avez jamais rencontrée. À ce moment-là, vous faites ce qu’on appelle en anglais du “stalking” : le fait d’observer à son insu des personnes pour connaître leur vie. Et après le shoot d’adrénaline, suivent généralement un sentiment de honte et la suppression immédiate de l’historique de recherche. 

Est-ce qu’on a tous·tes un·e stalker·euse en nous ? Qu’est-ce qui fait que n’importe qui peut se retrouver un beau jour à stalker ses anciens camarades de classe, ou ses exs ? D’où vient ce besoin viscéral de se tenir au courant de la vie des autres ? Et, surtout, pourquoi est-ce qu’on continue de stalker, même si ça nous fait honte ?

Dans cet épisode, la journaliste Bénédicte Gilles échange avec Pauline sur la fois où elle est allée trop loin dans le stalking. Elle rencontre Alexandra Masciantonio, docteure en psychologie sociale à l’Université de Maastricht aux Pays-Bas, pour comprendre les mécanismes de la comparaison sociale. Avec Julia Sliwa, chercheuse au CNRS à l'Institut du cerveau, elle comprendra que les primates sont eux aussi de gros stalkers. Enfin, elle discute avec Pascal Rostain, photographe pour Paris-Match depuis 1979, de ce qui motive et cadre ses chasses à la vie privée des célébrités. 

Pour aller plus loin : 

Si vous êtes victime de stalking obsessionnel, contactez le 3919 (numéro d'écoute et d'orientation pour les femmes victimes de violences) ou le 17 (police). 

Bénédicte Gilles a écrit, tourné et monté cet épisode. La réalisation sonore était de Clémence Reliat. Lena Coutrot est la productrice d'Émotions, accompagnée d’Elsa Berthault.

[BONUS] Que ressent-on quand une foule reprend en chœur sa propre chanson ? Avec la chanteuse Marie-Flore

Dans le dernier épisode d’Émotions, on se demandait pourquoi chanter en groupe ne laissait jamais indifférent·e. De quelle façon ça nous lie et qu’est-ce qui fait que ça nous fait peur parfois alors que les occasions de se rassembler pour chanter sont nombreuses : au karaoké, en manifestation, à un match de foot ou en concert. Aujourd’hui, on se demande ce que ça fait pour les artistes d’entendre une foule entonner une chanson qu’iels ont souvent écrite seul·e. Pour nous répondre, la chanteuse Marie-Flore revient sur son dernier concert à l’Olympia. 

Cet épisode a été tourné, écrit et monté par Lola Bertet. La réalisation sonore et le mix étaient de Vandy Roc. Lena Coutrot est la productrice d'Émotions, accompagnée d'Elsa Berthault.

Crédits 'C'est si bon': 
Écrit & composé par Marie-Flore Arrangement
Musiciens : OMOH, Clément Agapitos 
Éditeurs : Marie-Flore, 6&7, Universal Music Publishing

Pourquoi vous devriez dépasser votre peur de chanter en groupe

Perdre sa voix en chantant Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion à une soirée karaoké, hurler avec ses ami.e.s sur la bande originale du Roi Lion ou aller en manifestation pour s’égosiller en chœur sur ce qui nous tient à cœur. Que l’on soit fan de foot, adepte du yoga ou que l’on ai fêté un anniversaire dernièrement, on a régulièrement l’occasion de chanter tous·tes ensemble. Est-ce que vous faites partie des personnes qui adorent pousser la chansonnette ou de celles qui détestent ça ? Qu’est-ce qui explique ces différences de ressenti ? Et à quoi ça sert de chanter ensemble ?

Dans cet épisode, la journaliste Lola Bertet rencontre les élèves d’une école maternelle dans le 14ème arrondissement de Paris ainsi que leur directrice, qui se réunissent régulièrement pour chanter. Elle assiste à un cours de la chorale Sauvage et Clandestine pour comprendre ce qui anime les choristes quand iels chantent ensemble. Elle discute avec l’historien Maurizio Gribaudi de la dimension politique du chant à travers les décennies. Elle échange avec le psychologue et neuroscientifique David Greenberg sur les modifications hormonales que produit le chant, et sur son rôle dans le bien-être. Elle rencontre également Axelle, qui n’aime pas chanter en groupe, et l’enseignant-chercheur Jean-Luc Leroy, pour comprendre pourquoi certaines personnes détestent ça.

Pour aller plus loin : 

  • Le site et les dernières publications du Dr. David Greenberg 

  • Paris, ville ouvrière, de Maurizio Gribaudi (Éditions La Découverte)

  • En choeur, un épisode Barbara Pucheu pour notre podcast Passages, un récit de partage et de transmission dans lequel un professeur de musique à la retraite raconte comment il a emmené ses élèves sur la scène du Zénith de Paris

Lola Bertet a écrit, tourné et monté cet épisode. La réalisation sonore et le mix étaient de Vandy Roc. Lena Coutrot est la productrice d'Émotions, accompagnée d’Elsa Berthault.