Virginie Efira : « La notoriété n’est pas un amour qui vient combler toutes vos failles »

Cet été dans Pépites, on vous propose de découvrir Les Vagues, le podcast co-produit par Louie Media et le magazine Elle où Marion Ruggieri interroge des personnalités sur le moment où elles se sont senties à leur place pour la première fois.

Cette semaine dans Les Vagues, Marion Ruggieri retrouve Virginie Efira sur son palier, juste en face de chez elle, où elle dispose d’une pièce, « une chambre à soi ». La comédienne y revient sur son parcours : son adolescence « voyante », en jupe courte et talons compensés, ses fantasmes de gloire, les cours de théâtre, les petits jobs de serveuse en discothèque... une succession de hasards qui la mènent jusqu’aux plateaux télé, et à « La Nouvelle star ». Actrice désormais incontournable du cinéma français, Virginie Efira a longtemps refusé d’y croire. Et puis, un jour, à la faveur d’une improvisation, elle s’est lancée... 

Cet épisode des Vagues a été diffusé pour la première fois le 19 décembre 2023. Bonne écoute !

🎤🎤 Crédits : Marion Ruggieri (présentation, interview), Julia Courtois (montage), Sam Jamin (enregistrement, réalisation et mix), Michael Liot (musique originale) - Production : Louie Media - Illustration : Emilie Hussenot 

Isabelle Adjani : « Impossible pour moi de me sentir à ma place quand la honte régnait à tous les étages »

Cet été dans Pépites, on vous propose de découvrir Les Vagues, le podcast co-produit par Louie Media et le magazine Elle où Marion Ruggieri interroge des personnalités sur le moment où elles se sont senties à leur place pour la première fois.

Dans ce tout premier épisode des Vagues, Marion Ruggieri, grand reporter au magazine ELLE, interroge Isabelle Adjani. L'actrice se raconte comme jamais : d’une enfance trouble, en périphérie de la ville, à la vie rêvée d’actrice, métier d’errance, où elle a enfin trouvé sa place.

Cet épisode des Vagues a été diffusé pour la première fois le 24 octobre 2023. Bonne écoute !

🎤Crédits : Marion Ruggieri (présentation, interview), Julia Courtois (montage), Sam Jamin (enregistrement, réalisation et mix), Michael Liot (musique originale) - Production : Louie Media - Illustration : Emilie Hussenot 

Sophie Fontanel : « Ça a été un peu l’histoire de ma vie, de faire un pas de côté »

Cet été dans Pépites, on vous propose de découvrir Les Vagues, le podcast co-produit par Louie Media et le magazine Elle où Marion Ruggieri interroge des personnalités sur le moment où elles se sont senties à leur place pour la première fois.

Dans ce nouvel épisode des Vagues, Marion Ruggieri, grand reporter au ELLE, rencontre Sophie Fontanel, chez elle, au cœur de Paris. La journaliste et écrivaine parle, sans détour, de son enfance, de cette place de petite fille intelligente qu'on lui a attribuée, puis de la mode et de l'écriture qui lui ont permis d'affirmer sa singularité, de l’âge qu’elle assume, et du courage qu'il faut pour faire un pas de côté.

Cet épisode des Vagues a été diffusé pour la première fois le 21 novembre 2023. Bonne écoute !

 🎤 Crédits : Marion Ruggieri (présentation, interview), Julia Courtois (montage), Sam Jamin (enregistrement, réalisation et mix), Michael Liot (musique originale) - Production : Louie Media - Illustration : Emilie Hussenot 

Leïla Slimani : « Se sentir à sa place, c'est se sentir aimé »

Cet été dans Pépites, on vous propose de découvrir Les Vagues, le podcast co-produit par Louie Media et le magazine Elle où Marion Ruggieri interroge des personnalités sur le moment où elles se sont senties à leur place pour la première fois.

C’est à Lisbonne que Marion Ruggieri, grand reporter au magazine ELLE, rencontre Leïla Slimani. Chez elle, dans son bureau, l’écrivaine évoque les multiples lieux qui l’habitent, son déménagement dans la capitale portugaise, son attachement à Paris, son enfance dans le Maroc des années 80-90. Elle, dont le Prix Goncourt a confirmé son succès, trouve sa place dans l’instant, dans l’insaisissable, et écrit pour rendre la place qui revient à celles et ceux qu’elle aime. 

Cet épisode des Vagues a été diffusé pour la première fois le 7 novembre 2023. Bonne écoute !

 🎤 Crédits : Marion Ruggieri (présentation, interview), Julia Courtois (montage), Ruben Perez (enregistrement), Sam Jamin (réalisation et mix), Michael Liot (musique originale) - Production : Louie Media - Illustration : Emilie Hussenot 

Comment Alice Guy a été effacée de l'histoire du cinéma 6/6

Cet été dans Pépites, on vous propose un hors série consacré à l’histoire de la première réalisatrice de l’histoire, Alice Guy. Il s’agit de la saison 1 de notre podcast Une Autre Histoire, diffusée en octobre 2019. Bonne écoute !

« Je vous vous assure que je n’ai aucune vanité de ce que j’ai fait. Je suis arrivée au moment où il fallait, je suis entrée là, je n’avais pas mal d’imagination »

De la première projection des frères lumières à la naissance d’Hollywood, la vie d’Alice n’a cessé de s’accrocher à celle du cinéma. Le destin s’est arrangé pour l’envoyer « là où ça s’est fait ». A moins que ce ne soient son intuition, son talent et  son amour précoce pour la littérature, les arts, la fiction qui l’aient poussée à épouser ainsi les soubresauts de l’histoire du cinéma. 

Nous sommes en 1920. Trompée, divorcée, ruinée, Alice quitte les Etats Unis et débarque à Paris ses deux enfants sous le bras. L’Europe entre dans les années folles. La fin de la guerre  insuffle à l’époque un goût pour le mouvement, la vitesse, le jazz. Tout s’accélère et change à une allure insensée.
Le cinéma est l’art le plus jeune et pourtant de loin le plus populaire. Mais le Paris des pionniers du cinéma n’est plus. 

Méliès a fait faillite. Il était selon les industriels de l’époque trop artiste, pas assez commerçant. Poursuivi par des créanciers, il entre dans une colère noire et brûle son stock de films. Déboires professionnels et amoureux, Max Linder ne s’amuse plus, il songe à la mort. L’histoire est tragique, il tuera sa femme avant de se suicider
Alice a été complètement oubliée. Elle frappe aux portes du cinéma français pour trouver un travail. Toutes se ferment. Et quand on lui offre la possibilité de diriger des studios, c’est à condition qu’elle  investisse des sommes importantes. Mais elle n’a plus rien. 
Feuillade, l’ami d’Alice, celui qui fut couronné de succès avec Fantômas, lui  aussi sombre. L’essayiste Francis Lacassin écrira à son sujet « il entrait sans le savoir dans le purgatoire promis à tous ceux qui ont pêché par excès de Gloire ».

La gloire a-t-elle un prix ?

Pour Alice, il faut croire qu’elle se paie au tarif le plus fort. 

Celui de l’oubli.

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Article tiré d’un texte rédigé par Yasmine Benkiran

Cette série consacrée à Alice Guy est la première saison de notre podcast Une Autre Histoire, initialement diffusée en octobre 2019.

Comment Alice Guy a vu naître Hollywood 5/6

Cet été dans Pépites, on vous propose un hors série consacré à l’histoire de la première réalisatrice de l’histoire, Alice Guy.

Alice a 38 ans. Elle est enceinte de son deuxième enfant lorsqu’elle installe, à Fort-Lee, dans la banlieue de New York, ses nouveaux studios, pas loin de ceux de Carl Lammle, futur fondateur d’Universal et ceux d’Adolphe Zukor, futur patron de la Paramount. 

Les studios de la Solax sont impressionnants, près de 500 m2 construits, avec au rez-de chaussée, les bureaux d’Alice, ainsi que le département vente et publicité, à l’étage, une salle pour les scénaristes, des laboratoires, une salle de projection et au deuxième étage, les studios de tournage à proprement parler. 

L’année 1912, celle où Alice s’installe à Fort-Lee, va marquer un tournant dans l’histoire de l’industrie du cinéma américain, donc du film. Alice n’est pas la seule à avoir envie d’envoyer valser le trust d’Edison qui fait la loi dans le cinéma américain et impose une production incessante de films courts, les fameux « one reel », films  d’une bobine, pas plus de quinze minutes.

Petit à petit le long métrage, film d’une heure et d’avantage va s’imposer comme la norme. Alice va enfin pouvoir faire les films dont elle a envie. Des films longs, des films qui ont plus d’ampleur. 

Mais alors qu’un film d’une bobine demande deux ou trois jours de préparation, les premiers « trois bobines » mobilisent le personnel pendant tout un mois. Ces films sont amples certes, mais chers, et difficile à produire. 

Alice a des ambitions artistiques et elle veut garder l’indépendance de la Solax. 

Mais peut-on vraiment être libre dans un monde qui porte en germe les futurs et hégémoniques studios d’Hollywood ? 

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Article tiré d’un texte rédigé par Yasmine Benkiran

Cette série consacrée à Alice Guy est la première saison de notre podcast Une Autre Histoire, initialement diffusée en octobre 2019.

Comment le cinéma français s'est exporté en Amérique 4/6

Cet été dans Pépites, on vous propose un hors série consacré à l’histoire de la première réalisatrice de l’histoire, Alice Guy.

L’épisode 4 d’Une Autre Histoire débute en 1907. Il est quatre heures du matin. Sur son paquebot, en pleine traversée de l’Atlantique, Alice Guy ne pourrait pas dire quel jour on est tant cette traversée lui semble interminable. Elle a le mal de mer, elle sort sur le pont du paquebot. Une nuit sans lune, une brume épaisse. Mais on distingue enfin des lumières au loin : des gratte-ciel et bientôt la statue de la liberté. 

Autour d’Alice, on crie, on applaudit, on se réjouit. Alice ne parle pas l’anglais. Elle n’a pas envie d’être là. Les studios Gaumont, les équipes de tournages, les comédiens lui manquent déjà. Pourtant les policiers d’Ellis Island ne se montrent pas désagréables avec Alice et Herbert, son tout nouveau mari, qui a près de dix ans de moins qu’elle. Ils semblent être des candidats idéaux à l’immigration. Le couple remplit le formulaire qu’on leur donne. Les questions leur semblent absurdes : oui, leur casier judiciaire est vierge, non, ils ne sont pas bigames.

Tout est nouveau pour Alice. A Broadway, des centaines de passants se bousculent. Elle croit à une révolution. C’est simplement l’heure de pointe. Après quelques jours à New York, il faut partir pour Cleveland, dans le Midwest, sur les rives du lac Erié. C’est là que les clients de Gaumont résident. Ils ont acquis le chronophone, cette machine qui tente de synchroniser le son et l’image. Herbert a été envoyé aux Etats Unis pour les aider à faire fonctionner l’appareil. 

Encore 650 km de voyage. En train cette fois-ci. Alice a l’impression que tous les villages qu’elle traverse se ressemblent : une grande épicerie, des bars, un hôtel avec une véranda où les hommes se balancent sur des rocking-chairs. Et ce paysage qui recommence sans cesse.

Alice a 34 ans. La vie dans le Midwest est douce... mais terriblement ennuyeuse pour celle qui a participé à la naissance du cinéma. Alice s’inscrit à l’Alliance française pour apprendre l’anglais, elle adopte la robe à l’américaine : courte et plus pratique. Bientôt, elle accouche de sa première fille, Simone. C’est un grand bonheur pour le couple Guy-Blaché mais Alice n’en peut plus de ne pas travailler. Elle trépigne. Le cinéma lui manque terriblement. Elle est faite pour ça.

Nous sommes aux Etats Unis au début du XXème siècle et le rêve américain existe bel et bien. Surtout lorsqu’on a s’appelle Alice Guy e3t qu’on a le talent, l’expérience, et l’audace des pionniers.

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Article tiré d’un texte rédigé par Yasmine Benkiran

Cette série consacrée à Alice Guy est la première saison de notre podcast Une Autre Histoire, initialement diffusée en octobre 2019.

Comment le cinéma est devenu parlant 3/6

Cet été dans Pépites, on vous propose un hors série consacré à l’histoire de la première réalisatrice de l’histoire, Alice Guy.

L’épisode 3 d’Une Autre Histoire vous raconte comment le son est arrivé au cinéma. En 1927 le comédien Al Jolson s’adresse à la caméra «  Attendez un peu, vous n’avez encore rien entendu ! ». C’est une des toutes premières répliques parlantes du cinéma. Le « chanteur de jazz » est considéré comme le premier film sonore de l‘histoire. 

Mais bien avant ça, le cinéma a toujours été accompagné de nombreux sons. Déjà, lorsqu’on glissait l’œil kinétoscope d’Edison, on pouvait mettre ce qui ressemblait à des  écouteurs et voir les images défiler en musique. Pendant les kermesses, des fanfares locales accompagnent la projection des films. Mais surtout, pour produire de l’électricité, les forains de toute l’Europe utilisent des locomobiles, des grosses machines qui faisaient un boucan énorme. C’est à peine si un musicien à côté de l’écran peut se faire entendre. Et puis, dans tous les pays, du monde, il y a des commentateurs de films, sortes de maîtres de cérémonie chargés d’animer la projection en racontant ce qui se passe à l’écran. 

Léon Gaumont est hanté par un désir : celui  de donner un son aux images en mouvement. En 1905 il a une  idée : séparer la prise de son de l’enregistrement d’images et les synchroniser ensuite. Pour cela, il invente une machine : le chronophone. 

Le principe est le suivant : on enregistre un son à l’avance, dans une salle où le silence règne, puis on filme des comédiens qui jouent en playback. Enfin, on synchronise le son et l’image grâce au chronophone pour obtenir ce qu’on appelle une phonoscène, un des premiers essais du cinéma parlant.

On dit souvent que les petites histoires font la grande. Pour Alice, c’est presque l’inverse. Sa vie sera toujours être portée par l’histoire du cinéma avec un grand H. Et tout particulièrement par ce chronophone auquel son destin est intimement lié. Mais, ça. Elle ne le sait pas encore.

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Comment le cinéma est devenu une industrie 2/6

Cet été dans Pépites, on vous propose un hors série consacré à l’histoire de la première réalisatrice de l’histoire, Alice Guy. Il s’agit de la saison 1 de notre podcast Une Autre Histoire, diffusée en octobre 2019. Bonne écoute !

Dans cet épisode 2 d’Une Autre Histoire, nous sommes en 1896, ça ne fait même pas un an qu’a eu lieu la première projection publique d’images en mouvement.

Alice Guy vient de tourner le premier film de fiction de l’histoire, La fée aux choux. Le cinéma est une terre en friche. Aucune règle n’a été écrite, tout est à inventer 

Comment avoir un sens du cinéma, quand il n’y a pas encore de cinéma ? Comment avoir un sens de quelque chose quand on ne sait pas ce que c’est ? 

Walter Benjamin qui a vécu les premières années du cinéma, écrit « Le cinéma n’est rien d’autre qu’un effet technique de l’industrie. C’est parce qu'ont été mises au point des technologies de l’enregistrement et de la reproduction de l’image et du son que le cinéma est possible. » On aimerait que ce soit faux, mais le cinématographe est bien le produit du XIXème siècle, siècle des inventions, siècle de la révolution industrielle, siècle qui assoit durablement le capitalisme. 

La faillite de Méliès mettra fin à sa carrière de cinéaste. Quinze ans plus tôt, le succès industriel de Gaumont permettra à Alice Guy d’expérimenter, tester, créer et contribuer à inventer le cinéma. Industrie, création. Les deux peuvent s’opposer, ou au contraire, créer un nouveau champ des possibles.

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Comment Alice Guy est devenue la première réalisatrice de l’histoire 1/6

Cet été dans Pépites, on vous propose un hors série consacré à l’histoire de la première réalisatrice de l’histoire, Alice Guy.

Paris, 1895.

C’est la fin du XIXème siècle, siècle de la révolution industrielle, de la course au progrès technique, de la naissance de la photographie, du train, du télégraphe et du téléphone. Edison vient d’inventer l’ampoule électrique et le phonographe, Eiffel de finir sa tour en fer, Pierre et Marie Curie de découvrir le Radium. Pourtant, dans cette effusion d’inventions, personne n’a encore réussi à enregistrer et projeter des images en mouvement. Ils sont nombreux pourtant nombreux s’y essayer. Edison, en tête avec son kinétographe, la toute première caméra de cinéma, qui permet d’enregistrer des films et le kinétoscope qui permet de les visionner dans une boîte, mais pas de les projeter sur écran.

Alice Guy a 22 ans, elle est secrétaire de Léon Gaumont au Comptoir général de la photographie. Quand deux de leurs fournisseurs, Auguste et Louis Lumière, invitent Léon et Alice à assister à une « surprise ». Les deux frères projettent des images animées de leur usine lyonnaise sur un drap blanc. Les images bougent, elles semblent réelles. L’assemblée reste scotchée : ces deux frères ont réussi là où tout le monde a échoué, ils ont inventé le cinématographe. 

Alice Guy a reçu une éducation bourgeoise. Elle est polie, bien élevée, elle ne fait pas de vagues. Mais sous le vernis de ses bonnes manières Alice est une aventurière. Elle a traversé l’Atlantique sur un paquebot à 4 ans, est passée des bras des nounous chiliennes au couvent, et aussi, elle est fille d’éditeur. En cette fin de XIXème siècle, les maudits Rimbaud et Verlaine viennent de s’éteindre, Buster Keaton de naître, Zola de terminer le dernier volet des Rougon-Macquart et Monet de peindre ses cathédrales. Alice a lu, rêvé, voyagé.  Elle a envie d’autre chose que de ces images qui se contentent d’imprimer le réel. 

Alice Guy veut utiliser le cinématographe pour inventer des images, créer, raconter des histoires. Son patron Léon Gaumont n’y voit pas d’inconvénients. Sa secrétaire pourra utiliser l’appareil et faire « ses trucs de fille », à condition que ça n’empiète pas sur son travail et que ce soit hors des horaires de bureau. 

Alors, en cet été 1896, dans l’Est de Paris, à Belleville, sur une petite terrasse cimentée, avec quelques amis, un pied photo brinquebalant et un décor découpé dans du carton, Alice Guy tourne La fée aux choux, considéré comme le premier film de fiction de l’Histoire.

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Article tiré d’un texte écrit par Yasmine Benkiran. Cette série consacrée à Alice Guy est la première saison de notre podcast Une Autre Histoire, initialement diffusée en octobre 2019.

Se situer dans le monde

À travers son exposition "Fleuves Océan, le paysage de la couleur Mississippi", Nicolas Floc’h nous fait voyager, au fil de l’eau. Notre regard navigue sur un immense nuancier de couleurs composé de rectangles pourpres, verts, ocres : ce sont les eaux qui se teignent d’une intensité différente selon les paysages qu’elles traversent. Des environnements variés que Floc’h a choisi de relier visuellement par le noir et blanc, illustrant la connexion subtile entre tous les éléments de l’environnement qui nous entoure, et notre place en son sein. 

Dans cet épisode, Charlotte Pudlowski plonge dans l'exposition et rencontre Nicolas Floc’h, photographe et plongeur breton, qui mêle arts et sciences pour dévoiler les secrets des mondes subaquatiques à travers ses voyages. Le message de Floc’h permet de comprendre combien, où que l'on soit, l'océan est toujours proche. Son objectif est d’éveiller notre conscience à cette réalité en dévoilant la poésie cachée derrière la technicité et la complexité du monde naturel.

“Fleuves Océan, le paysage de la couleur Mississippi” est à voir jusqu'au 29 septembre à la chapelle du Méjean à Arles, dans le cadre des Rencontres internationales de la photographie.

Cet épisode a été tourné par Charlotte Pudlowski et réalisé et mixé par Franck Haderer. La musique originale est de Michaël Liot. Elsa Berthault est en charge de la production.

La société n’est pas un match de foot

Cet été 2024, Les Rencontres de la photographie d'Arles se sont ouvertes dans un contexte particulier. C’était le lendemain du premier tour des élections législatives, trois semaines après la dissolution de l’Assemblée nationale qui avait assommé le pays. Soudain, le festival international de photographie ne semblait plus parler que de politique. 

En écho à cette séquence politique inouïe, Charlotte Pudlowski vous envoie trois cartes postales sonores depuis Les Rencontres d’Arles. Pour vous faire entendre trois regards d’artistes photographes sur le monde qui nous entoure, et qui se demandent comment montrer un réel si explosif et parfois si peu déchiffrable. 

Dans cet épisode, une discussion avec Cristina de Middel, photographe et présidente de l’agence Magnum dont le travail oscille entre fiction et photojournalisme. Elle présente cette année Voyage au Centre. Si les personnages en sont des migrants mexicains, c’est la question plus vaste de la perception des migrants de tous pays, de l’empathie, de la perception de l’autre, qui est en jeu ici. Son travail n’est pas une recherche de la vérité, mais celle de l’implication de celui et celle qui regarde, pour encourager un regard critique et propre sur le monde.

Voyage au Centre, est à voir jusqu’en septembre à l’Église des Frères Prêcheurs, à Arles dans le cadre des Rencontres de la photographie dont Louie Media est partenaire.

Cet épisode a été tourné par Charlotte Pudlowski et réalisé et mixé par Franck Haderer. La musique originale est de Michaël Liot. Elsa Berthault est en charge de la production.

Pour découvrir l’épisode immanquable du moment ou encore des recommandations culturelles de l’équipe et de célébrités comme Lison Daniel, Felix Moati ou encore Nadia Daam, abonnez-vous à la newsletter de Louie ici.