Comment la crise sanitaire renverse-t-elle la hiérarchie sociale des métiers ? Entretien avec Dominique Méda

D’habitude, il·elle·s sont presque invisibles. Il·elle·s gagnent des petits salaires, et il·elle·s font des boulots souvent ignorés ou méprisés. Mais, depuis le début de la crise sanitaire, on ne parle que d’eux·elles: ceux·elles qui ne sont pas confiné.e.s...  parce qu’il·elle·s travaillent. 

Les travailleur·euse·s de l'hôpital evidemment, ceux·elles des supermarchés, ceux·elles qui traversent la France avec dans leur camion des tonnes de nourriture, ou ceux·elles qui continuent de ramasser nos poubelles. Tous ces travailleur·euse·s, qu’on ne voyait pas forcément hier, nous semblent aujourd’hui indispensables.  

Dominique Méda, philosophe et sociologue du travail, voit dans cette crise sanitaire un renversement de la valorisation et de la hiérarchie sociale des métiers : “Ce sont les métiers les moins valorisés et les moins bien payés, les aides à domicile qui font les toilettes, les éboueurs, les caissières dont souvent on se moque et bien soudainement, ce sont ces métiers là qui deviennent absolument essentiels et dont on va découvrir le caractère presque absolument vital.” (4:53)

Partant de ce constat, Dominique Méda trace, au micro d’Adrien Naselli, les lignes de ce à quoi pourrait ressembler le monde du travail à la sortie de cette crise, et évoque un renversement de la hiérarchie des salaires. 

Engagée, Dominique Méda prône aussi une reconversion écologique où le travail aurait une place différente : “Avec la reconversion écologique on va avoir besoin de plus de travail humain, de plus d’huile de coude. J’imagine une société avec plus de métiers manuels, [...] une division internationale du travail beaucoup plus réduite et beaucoup plus de métiers finalement aisément accessibles à tous.” (30:18)

Et vous, comment imaginez-vous le monde du travail post-crise ?  Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media présenté par Marie Semelin, et réalisé par Cyril Marchan. Le mix a été fait par Olivier Bodin et la musique est de Jean Thevenin. À la production de cet épisode : Louise Hemmerlé, avec Maureen Wilson, et Charlotte Pudlowski.