Le revenu universel, un remède face à la crise ?

L'idée du revenu universel n’est pas vraiment neuve - elle est débattue depuis les années 1970 - mais elle revient fréquemment sur le devant de la scène médiatique et politique. Et depuis le début de la crise liée au coronavirus, certain·e·s expliquent que l'initiative aurait pu éviter à des milliers de personnes de tomber dans la pauvreté.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Fabien Jannic-Cherbonnel s’interroge sur les effets du revenu universel, notamment sur l'emploi. Pour y répondre, il a mené un grand entretien avec Guillaume Allègre, économiste à l’OFCE et à Science Po, et spécialiste du revenu universel.

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Fabien Jannic-Cherbonnel. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

La semaine de quatre jours pourrait-elle nous sortir de la crise ?

Avec la crise économique monstrueuse qui commence, et les vagues de licenciements qui s’annoncent, il y a beaucoup d’interrogation sur la meilleure façon d’adapter son temps de travail pour la surmonter. 

Pour certains, comme le président du Medef, il faut y mettre du sien et travailler plus, comme il l’avait suggéré mi-avril. Fin mars, le gouvernement a aussi adopté temporairement une ordonnance qui a fait passer la durée hebdomadaire de travail maximale de 48 à 60 heures dans certains secteurs.

Bien loin de chez nous, d’autres prônent au contraire la réduction du temps de travail. En Nouvelle-Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern voudrait généraliser la semaine de quatre jours payés cinq pour aider notamment les secteurs du tourisme et de l'hôtellerie via la consommation. 

Alors on s'est demandé, dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), si la semaine de quatre jours pouvait sauver notre économie de la crise. 

Pour y voir plus clair, vous entendrez dans cet épisode Pierre Larrouturou : économiste de gauche, homme politique européen, il défend la semaine de travail de quatre jours depuis les années 1990. Ce débat avait abouti à l’époque sur la loi de Robien, qui avait permis à environ 400 entreprises françaises de passer à la semaine de quatre jours : “Souvent, il y a des difficultés pendant quelques semaines d'organisation, mais le bilan qui est fait, c'est souvent au bout d'un an ou de deux ans,  c'est que l'absentéisme a reculé et que l'entreprise tourne mieux”, explique Pierre Larrouturou. 

Pour explorer comment cette organisation peut être viable pour les entreprises, vous entendrez aussi Sébastien Antonio, qui travaille depuis 22 ans quatre jours payés cinq chez Yprema, une entreprise qui fait du recyclage de matériaux de BTP, ainsi que Jérémy Clédat, le PDG de Welcome to the Jungle, un média en ligne qui a adopté ce rythme récemment.

Et vous, quel est votre rythme de travail en ce moment, pour surmonter la crise économique que nous traversons ?  Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Comment la crise sanitaire renverse-t-elle la hiérarchie sociale des métiers ? Entretien avec Dominique Méda

D’habitude, il·elle·s sont presque invisibles. Il·elle·s gagnent des petits salaires, et il·elle·s font des boulots souvent ignorés ou méprisés. Mais, depuis le début de la crise sanitaire, on ne parle que d’eux·elles: ceux·elles qui ne sont pas confiné.e.s...  parce qu’il·elle·s travaillent. 

Les travailleur·euse·s de l'hôpital evidemment, ceux·elles des supermarchés, ceux·elles qui traversent la France avec dans leur camion des tonnes de nourriture, ou ceux·elles qui continuent de ramasser nos poubelles. Tous ces travailleur·euse·s, qu’on ne voyait pas forcément hier, nous semblent aujourd’hui indispensables.  

Dominique Méda, philosophe et sociologue du travail, voit dans cette crise sanitaire un renversement de la valorisation et de la hiérarchie sociale des métiers : “Ce sont les métiers les moins valorisés et les moins bien payés, les aides à domicile qui font les toilettes, les éboueurs, les caissières dont souvent on se moque et bien soudainement, ce sont ces métiers là qui deviennent absolument essentiels et dont on va découvrir le caractère presque absolument vital.” (4:53)

Partant de ce constat, Dominique Méda trace, au micro d’Adrien Naselli, les lignes de ce à quoi pourrait ressembler le monde du travail à la sortie de cette crise, et évoque un renversement de la hiérarchie des salaires. 

Engagée, Dominique Méda prône aussi une reconversion écologique où le travail aurait une place différente : “Avec la reconversion écologique on va avoir besoin de plus de travail humain, de plus d’huile de coude. J’imagine une société avec plus de métiers manuels, [...] une division internationale du travail beaucoup plus réduite et beaucoup plus de métiers finalement aisément accessibles à tous.” (30:18)

Et vous, comment imaginez-vous le monde du travail post-crise ?  Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media présenté par Marie Semelin, et réalisé par Cyril Marchan. Le mix a été fait par Olivier Bodin et la musique est de Jean Thevenin. À la production de cet épisode : Louise Hemmerlé, avec Maureen Wilson, et Charlotte Pudlowski.