La vengeance : est-ce que ça sert vraiment à quelque chose de se venger ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Dans ce nouvel épisode d’Émotions, nous nous interrogeons sur l’origine de la vengeance. Pourquoi, quand quelqu’un nous fait du mal, notre premier réflexe c’est d’imaginer le mal qu’on pourrait lui faire en retour ? D’où vient ce désir qui semble à la fois si juste alors même que la société l’interdit ? Est-ce que ça fait de nous des monstres si notre première envie quand on a été blessé, c’est de faire mal en retour ? Si on peut ressentir ce désir de vengeance au quotidien –lorsque votre coloc vous a encore laissé sa vaisselle sale ou lorsqu’un collègue vous a humilié en réunion– rares sont les personnes qui passent à l’acte.

Elizabeth, elle, l’a fait. C’est une femme d’une trentaine d’années, assistante maternelle à Nantes, et le jour où un ex la largue de manière lâche et mesquine, elle ne revêt pas la combinaison jaune d’Uma Thurman mais invente une autre identité, une femme imaginaire, sur mesure, pour charmer et mener en bateau celui qui ne l’a pas respectée.

Francesca Giardini, chercheuse en sciences cognitives et autrice d’un livre sur la vengeance et le psychanalyste Gérard Bonnet nous éclairent sur les raisons qui nous poussent à rêver de vengeance et à y résister. Ils nous aident à comprendre ce qui nous semble satisfaisant dans la vengeance alors même que la réalité est peut-être moins savoureuse. Car se venger nous permet-il d’apaiser notre souffrance ? Patrizia Lombardo, professeure honoraire de littérature de l’université de Genève jette le doute avec l’exemple de la duchesse de Sierra-Leone, femme adultère et vengeresse dans la nouvelle de Barbey d’Aurevilly, La Vengeance d’une femme.

Et vous, vous êtes-vous déjà vengé ? S’il vous est arrivé une histoire forte en lien avec une émotion, vous pouvez nous écrire sur Instagram, Twitter ou hello@louiemedia.com.