Lorsqu’on rit d’une même chose, ou lorsqu’on fait rire quelqu’un, c’est parce qu’on reconnaît ce qu’il y a de commun entre nous. On reconnaît par exemple la drôlerie d’un jeu de mots parce qu’on voit bien l’image incongrue qu’il fait naître. Si vous demandez à quelqu’un comment il va et qu’il vous répond “Imhotep”, vous pourrez rire ensemble d’avoir tous les deux vu Astérix et Obélix Mission Cléopâtre, et d’avoir partagé, peut-être à la même époque, une référence culturelle.
Mais parfois, la situation ne vous fait pas rire... Comme lorsqu'Adélie Pojzman-Pontay s'est rendue au cours de yoga du rire de Françoise Rousse, la fondatrice de l'Université du rire et qu'elle était super gênée. Contrairement aux autres participants comme Zaia et Simon qui riaient à gorge déployée.
Alors pourquoi est-ce que dans certaines situations, on n'arrive pas à rire ? Pourquoi on n'arrive pas toujours à entrer dans le truc et décocher des flèches de rire avec les autres ? Qu'est-ce qui fait que parfois on se retrouve seul dans une pièce où tout le monde rigole autour de nous et que l'on se demande "mais pourquoi” ?
Comme toutes nos émotions, le rire peut s'exprimer de manière sincère, mais il est codé. Pour nous aider à le décortiquer, nous avons interrogé David Le Breton, sociologue à l'université de Strasbourg et Eric Smadja, psychiatre et psychanalyste. L'humoriste Shirley Souagnon nous explique les mécanismes de la langue française avec lesquels jouent les humoristes pour créer leurs sketchs. Des mécanismes et un style propres à chaque pays. Nous avons échangé avec Ingri. Elle vient de Norvège et l'humour français ne lui semble pas toujours évident. Tamara Guénoun, psychologue clinicienne auprès d'enfants et d'adolescents avec autisme et maître de conférence à Lyon II nous apprend pourquoi les personnes avec autisme n’ont pas accès à tous ces codes qui permettent au rire d’émerger. Comme Thomas Poncelet qui est consultant conférencier sur les thématiques liées à l'autisme et atteint du syndrome d'Asperger et Valérie Jessica Laporte, une québécoise de 41 ans a appris à rire avec le syndrome d’asperger.
David Le Breton a publié Rire, une anthropologie du rieur aux éditions Métaillé
Eric Smadja a publié Le Rire aux éditions Puf