La compersion : peut-on apprendre à être heureux du bonheur de l’autre ?
/Tout le monde connaît la compassion. C’est, selon le Larousse, “un sentiment de pitié qui nous rend sensible aux malheurs d’autrui.” Et si on vous disait que la compassion avait une cousine éloignée et potentiellement beaucoup plus sympa ? Une cousine américaine, née dans les années 70 en Californie. Elle se veut libre, légère et révolutionnaire comme pouvait l’être San Francisco à cette époque-là. Son nom, c’est la compersion.
La compersion, c’est le bonheur qu’on peut éprouver lorsqu’on est témoin du bonheur ou de la joie de quelqu’un d’autre. Dans cet épisode, nous partons à la découverte de cette émotion relativement inconnue, dérivée de l’empathie, et de ce qu’elle pourrait nous apporter. Nous partons d’abord en Californie pour comprendre dans quelle contexte elle est née : Tom Reichert, un ancien membre de la communauté utopique Kerista, nous raconte une séance de spiritisme similaire à celle qui aurait vu apparaître ce mot. Depuis, la compersion s’est diffusée principalement dans les milieux pratiquant le “polyamour” ou “amours plurielles” –c’est-à-dire avoir plusieurs relations intimes en parallèle, de manière assumée, transparente et consentante. C’est un quatuor amoureux –celui de Gabrielle, Laurent, Fanny et Solal– qui nous raconte comment la compersion émerge et se vit au quotidien, parfois difficilement, et comment elle coexiste avec la jalousie et la peur de l’abandon.
Marie-Isabelle Thouin Savard, chercheuse en psychologie de l’université du California Institute of Integral Studies, Isabelle Broué, réalisatrice du film Lutine, François Simpère, ”papesse du polyamour”, journaliste et autrice du Guide des amours plurielles, décortiquent le concept et sa construction psychologique et sociale. Enfin Christophe Gautier, sociologue spécialiste du couple à l'université Paris Descartes et Katherine Aumer, une chercheuse en psychologie sociale de l’université de Hawaii expliquent comment la compersion peut modifier notre vision du couple, du rapport à l’autre et peut-être nous donner plus d’occasion pour être heureux.
Lutine, le film d’Isabelle Broué, sera diffusé le vendredi 5 avril à 20h30 au Studio Luxembourg-Accatone dans le 5e arrondissement à Paris. D’autres projections sont prévues notamment à Lausanne, Toulouse, Nantes.
Le 9 mars, Françoise Simpère a publié le Nouveau guide des amours plurielles aux éditions Autres Mondes, une version augmentée de son ouvrage de 2009.
Et vous, avez-vous déjà ressenti de la compersion ? S’il vous est arrivé une histoire forte en lien avec une émotion, vous pouvez nous écrire sur Instagram, Twitter ou hello@louiemedia.com.