L’angoisse et l’anxiété : peut-on bien vivre avec ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Est-ce qu’il vous arrive de ne pas bien dormir la nuit parce que vous cogitez sans cesse au sujet de votre travail, de votre famille, ou de toutes ces choses qu’il vous faudra faire et organiser dès votre réveil ? Est-ce que vous êtes parfois pris.e de panique à l’idée de vous rendre à un événement ou de prendre les transports en commun ?

Dans ce nouvel épisode d'Émotions, on s’est demandé ce qui faisait que l'on ressentait de l’anxiété ou de l’angoisse et comment on pouvait vivre avec. Car si ces émotions sont présentes à faible dose chez certains, elles peuvent être très handicapantes chez d’autres, qui redoutent tout le temps, de façon diffuse, quelque chose.

Pour comprendre, nous avons recueilli les témoignages du réalisateur Benjamin Parent, qui se dit anxieux, au point d’avoir plusieurs fois vomi sur le tournage de son premier film, et de Shérine, une jeune femme sujette à des crises de panique depuis l’enfance. Nous avons interrogé les psychiatres Dominique Servant et Antoine Pelissolo, qui nous ont aidé à comprendre les origines de l’anxiété, et nous avons parlé avec la psychanalyste américaine Jamieson Webster de la surconsommation de médicaments contre les troubles anxieux (les anxiolytiques) dans les pays développés. Enfin, pour en savoir plus sur la part existentielle de l’angoisse, nous avons discuté avec le philosophe Alain Cugno, auteur du livre De l’angoisse à la liberté : apologie de l’indifférence.

Et vous, comment vivez-vous avec vos angoisses et votre anxiété au quotidien ? Dites-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

A lire sur le sujet :

La retranscription est disponible ici.

La jalousie : peut-on y échapper ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Vous voyez, cette émotion qui vous ronge quand vous observez avec attention le visage de la personne que vous aimez lire un message sur son téléphone ? Le pincement au cœur que vous avez en regardant sur les réseaux sociaux l’ascension phénoménale de votre ancien.ne camarade de promo ? Ou encore l’angoisse passagère qui vous traverse quand votre meilleur.e ami.e vous délaisse pour quelqu’un d’autre… ? Ce sentiment, qui peut nous faire parfois perdre tout discernement, c'est la jalousie.

Pour mieux en comprendre les ressorts, Agathe Le Taillandier, qui a grandi au sein d’une fratrie de quatre frères et sœurs, a d’abord interrogé sa mère pour qu’elle l’aide à se souvenir de ses toutes premières crises de jalousie. Elle a aussi rencontré le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez et la psychothérapeute Anne-Clothilde Ziegler. Et pour savoir si ceux qui ont des mœurs dites plus libres peuvent être eux aussi touchés par la jalousie, Agathe a parlé avec la critique d’art Catherine Millet. Cette dernière, qui se définit comme libertine, a publié en 2011 un livre, La vie sexuelle de Catherine M, qui fut autant un scandale qu’un succès littéraire. 

A lire sur le sujet :

  • L'écrivaine Annie Ernaux, autrice de L'occupation, publié chez Gallimard.

Et vous, vous êtes-vous déjà surpris.e à être jaloux.se ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Pourquoi est-il si mal vu d'être fan ?

ILLUSTRATION : JEAN MALLARD

ILLUSTRATION : JEAN MALLARD

Vous souvenez-vous avoir accroché des posters de votre artiste préféré.e sur les murs de votre chambre quand vous étiez adolescent.e ? Avoir fait la queue pendant des heures, dans le froid, pour assister au concert de votre star favorite ? 

Vous avez peut-être ressenti, à ces moment-là, un peu de honte et vous avez peut-même eu le sentiment d’être puéril, en mettant autant d'énergie pour voir une personne qui ne vous connaissait pas du tout, surtout si cela s’est passé quand vous étiez adulte... C’est comme si le fait d’aduler quelqu’un.e et d’y passer du temps ne pouvait appartenir qu’au monde de l’enfance ou de l’adolescence. Comme si le fait d’être fan, était une chose méprisable voire dangereuse...

Mais pourquoi ces comportements ont-ils une si mauvaise image ? L’adulation est-elle une émotion qui mène forcément aux dérives ?

Pour essayer de comprendre cette émotion, Cyrielle Bedu a interrogé Maële Diallo, qui est productrice chez Louie Media. Maële a passé toute son adolescence à être éprise d’artistes que personne d’autre autour d’elle ne connaissait. Nous nous sommes entretenus avec Christophe et Guillaume qui se sont construits en adulant les chanteuses Céline Dion et Mylène Farmer. Enfin, nous avons interrogé la psychopraticienne Aurore Le Moing, le sociologue Gabriel Segré et le psychiatre Clément Guillet qui se sont tous intéressés aux profils des fans, dans leurs domaines respectifs.

Et pour comprendre comment et pourquoi l’adulation pouvait parfois aller trop loin et devenir une pathologie, nous avons recueilli le témoignage de Flore, une jeune femme érotomane, qui a été à plusieurs reprises obsédé par des hommes dont elle était persuadée, à tort, qu’ils étaient éperdument amoureux d’elle.

Et vous, avez-vous déjà adulé quelqu’un ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

A lire sur le sujet : 

  • Le psychiatre Clément Guillet, auteur de Sociologie du fan, publié aux éditions Universitaires Européennes

  • Le psychiatre Gaëtan Gatian de Clérambault, auteur de L’Érotomanie, publié chez Les empêcheurs de tourner en rond.

  • L’écrivaine Nathalie Rheims, autrice de Maladie d’amour, publié chez Léo Scheer

  • L’écrivain Johann Wolfgang von Goethe, auteur de Les Souffrances du jeune Werther, publié chez Le Livre de Poche.

Episode Bonus au Centre Pompidou: qu'est-ce qu'on ressent quand on crée ?

ILLUSTRATION : JEAN MALLARD

ILLUSTRATION : JEAN MALLARD

“L'art est une garantie de santé mentale”, disait la sculptrice et plasticienne franco-américaine Louise Bourgeois, morte en 2010, à l’âge de 98 ans.

De son vivant, Louise Bourgeois n’a jamais caché ses traumatismes d’enfance, ni le fait qu’ils étaient les principales sources d’inspirations de ses oeuvres. Elle a toujours dit que l’Art lui avait permis, tout au long de sa vie, d’exorciser ses maux.

Mais que se passe-t-il dans la tête des artistes quand ils créent? Est-ce qu’ils ressentent de l’apaisement? De l’excitation? Du bonheur? De l’angoisse? 

Les émotions qui se dégagent de leur oeuvre restent-elles encore en eux, une fois celle-ci terminée ? Qu’est-ce qui explique que le fait de créer des œuvres d’art peut parfois apaiser, calmer, voire soigner ?

L’épisode bonus d’Émotions que vous allez entendre a été enregistré au Centre Pompidou. C’était le 21 novembre dernier, et nous y étions dans le cadre de la 7eme soirée sonore organisée par le musée, dont la thématique était ce soir-là Art & Thérapie. 

Pour cette soirée, nous avons organisé une table ronde avec trois femmes dont les parcours nous ont semblé pertinents pour répondre à toutes les questions sur l’art et les émotions nous nous posions. Car chacune de ces femmes, l’artiste-peintre Inès Longevial, la psychologue Marion Botella et la drama-thérapeute Sandrine Pitarque, font le lien, dans leurs domaines bien spécifiques, entre le monde de l’art et celui des émotions.

La nostalgie : faut-il vraiment l’éviter pour mieux avancer ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Est-ce que vous vous souvenez de votre tout premier baiser ? De la première fois où vous avez acheté un CD avec votre propre argent de poche ? Du Noël où vous avez reçu ce fameux cadeau dont vous rêviez tant ?

Ce nouvel épisode d'Émotions a été enregistré quelques jours seulement avant Noël, et à la veille d’un changement de décennie. Pour tous, les fêtes de fin d’année – et de surcroît les fins de décennie – sont des périodes particulièrement propices à nous faire repenser à des instants de nos vies, bons ou mauvais, pourtant bien révolus. Mais est-ce souhaitable d’être nostalgique ? Est-ce une émotion qui nous bloque uniquement dans le passé et nous empêche d’avancer, ou peut-elle au contraire nous aider à mieux appréhender l’avenir ?

Dans cet épisode, Sarah-Lou Lepers a disséqué pour nous cette émotion. Elle a eu l’idée de cet épisode en pensant à ses grands-parents, qui lui ont si souvent fait sentir que tout était tellement mieux avant…

Pour comprendre mieux la nostalgie, Sarah-Lou a rencontré Pauline, une jeune femme qui se fait un devoir de ne jamais repenser au passé, et Romy, son ancienne prof d’allemand, qui organise chaque 9 novembre des soirées “Chute du mur”, afin de se rappeler de la période au cours de laquelle l’Allemagne était divisée en deux. Sarah-Lou s’est aussi rendue dans les locaux de la radio Nostalgie, pour comprendre comment la station faisait naître cette émotion quotidiennement chez ses auditeurs, et elle a rencontré la directrice du laboratoire Mémoire, Cerveau et Cognition Pascale Piolino ainsi que la chercheuse en sciences sociales Sarah Gensburger. 

À lire/écouter sur le sujet : 

  • La philosophe Barbara Cassin, autrice de La Nostalgie, publié chez Fayard

  • Le sociologue Zigmunt Bauman, auteur de Retrotopia, publié chez Premiers Parallèles

Et vous, quelle place laissez-vous à la nostalgie dans votre vie ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

La retranscription de cet épisode est disponible ici.