6/6 Comment Alice Guy a été effacée de l'histoire du cinéma

ILLUSTRATION : LOUISE DE CROZALS

ILLUSTRATION : LOUISE DE CROZALS

Dans cet épisode 6 d’Une Autre Histoire nous sommes en 1920. Trompée, divorcée, ruinée, Alice quitte les Etats Unis et débarque à Paris ses deux enfants sous le bras. L’Europe entre dans les années folles. La fin de la guerre  insuffle à l’époque un goût pour le mouvement, la vitesse, le jazz. Tout s’accélère et change à une allure insensée.

Le cinéma est l’art le plus jeune et pourtant de loin le plus populaire. Mais le Paris des pionniers du cinéma n’est plus. Méliès a fait faillite. Il était selon les industriels de l’époque trop artiste, pas assez commerçant. Poursuivi par des créanciers, il entre dans une colère noire et brûle son stock de films. Déboires professionnels et amoureux, Max Linder ne s’amuse plus, il songe à la mort. L’histoire est tragique, il tuera sa femme avant de se suicider

Alice a été complètement oubliée. Elle frappe aux portes du cinéma français pour trouver un travail. Toutes se ferment. Et quand on lui offre la possibilité de diriger des studios, c’est à condition qu’elle  investisse des sommes importantes. Mais elle n’a plus rien. 

Feuillade, l’ami d’Alice, celui qui fut couronné de succès avec Fantômas, lui  aussi sombre. L’essayiste Francis Lacassin écrira à son sujet « il entrait sans le savoir dans le purgatoire promis à tous ceux qui ont pêché par excès de Gloire ».


La gloire a-t-elle un prix ?

Pour Alice, il faut croire qu’elle se paie au tarif le plus fort. 
Celui de l’oubli.


Vous pouvez vous abonner à Une Autre Histoire sur Apple Podcasts, Spotify, Soundcloud et Youtube. Vous pouvez aussi suivre Louie Media sur Twitter et Instagram. Retrouvez toutes les références utilisées pour ce podcast sur notre site internet.


Article tiré d’un texte rédigé par Yasmine Benkiran.