Olympe de G : passionnément

Olympe de G. est réalisatrice de films porno féministes, et est à l’origine des podcasts érotiques Voxxx et Coxxx. 

Dans cet épisode du Book Club, Olympe de G. partage une lecture de jeunesse, Passion simple, un roman autobiographique d’Annie Ernaux. “C’est un livre qui décrit la passion charnelle, déraisonnée, complètement obsessionnelle de cette femme d’une intelligence rare pour un homme marié qu’elle connaît à peine, mais qui remplit toute sa tête et tout son corps.” 

Annie Ernaux exprime son état d’attente perpétuelle pour cet homme qui a colonisé son esprit jusqu’à devenir son unique objet de désir. “Ce qui compte en fait là, c’est ce qui se passe entre elle et elle-même. Cet emballement du cerveau, du coeur, du sexe, pour cet objet.” Passion simple explore donc l’intimité d’une femme de façon “crue, analytique, sans jugement” ce qui “laisse justement toute la latitude pour s’identifier”

“Je me suis rendu compte de la vertu que ça avait de travailler avec son intime”. Ce livre fondateur pour Olympe de G. fait écho à son amour pour le désir, autant qu’à ses récents  questionnements sur l’hétéronormativité. “Au-delà de l’histoire passionnelle, sentimentale et sexuelle, elle raconte aussi la disponibilité féminine face à l'indisponibilité masculine”

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Olympe de G. répond aux questions de la journaliste Raphaële Kranjcevic. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Capucine Rouault a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Rebecca Manzoni : "J'écris parce qu'on n'avait plus rien à se dire"

JULIETTE LÉVEILLÉ

JULIETTE LÉVEILLÉ

Entre un téléphérique jouet, des baguettes de batterie et un tipi d’enfant se dresse la bibliothèque vivante de Rebecca Manzoni, journaliste à France Inter. Chez elle, les livres se baladent sur le sol comme une trace des pérégrinations de toute sa famille. Depuis des années, elle a pris l’habitude de vivre ses livres: de les corner, de les recopier… que ce soit pour se souvenir, ou pour lui donner de l’inspiration. Dans sa chronique Pop N' Co elle fait entendre le monde à travers la musique. Et comprendre le monde, c’est l’un de ses leitmotiv. Pour se faire, elle lit beaucoup d’auteur.ice.s actuel.le.s : “C’est important de lire les livres d’auteurs contemporains pour savoir ce qu’il se passe, en tout cas pour avoir accès à des mondes que je n’ai pas l’occasion de fréquenter.” (30:33). 

Avec La place d’Annie Ernaux, le livre qu’elle présente dans ce dix-huitième épisode du Book Club, elle nous parle d’héritage: de monde qui a été et qui n’est plus vraiment, de traditions, d’éloignement et de déceptions jamais cicatrisées. Malgré l’importance que ce livre a dans sa vie, ça n’a pas été l’amour au premier regard. C’est au lycée qu’elle le découvre: ”Je suis complètement passé à côté de ce livre au début, je l’ai lu scolairement, car c'est quand même pas un livre très aimable.”(10:35)

Ce livre, qu’elle a relu par la suite, est alors devenu fondamental pour elle: “c’est un livre tellement important pour moi qu’il faut que les mots soient justes, je ne voudrais pas la trahir, Annie Ernaux”(11:42).

Cette autobiographie incarne le concept de transfuge de classe: le fait pour une personne de changer de milieu social au cours de sa vie. L’autrice Annie Ernaux y parle de son père. C’est “l’histoire de la vie de cet homme, d’un milieu populaire”(12:43) et de l’autrice/narratrice qui ”va prendre ses distances [avec ce milieu], mais c’est une souffrance” (12:56) résume Rebecca Manzoni.

Si la journaliste a choisi de nous parler de La Place, c’est qu’elle se sent très proche du vécu d’Annie Ernaux et de ce qu’elle décrit, que ce soit dans les relations entre les membres de sa famille ou du sentiment de trahison que ressent son père face au statut de transfuge de sa fille. C’est un livre qui l’a marquée car; “c’est quelque chose qui me touche énormément” (18:20), “mon père venait vraiment d’un milieu social tel qu’elle elle le décrit, avec l’immigration italienne en plus”, (21:53) et même si mon père est venu très régulièrement chez moi, je pense qu’il y avait cette idée de “tu ne me comprends plus, tu t’es trop éloignée”. (23:21)

Cet épisode a été mené et présenté par Agathe le Taillandier. Le montage, l’édition et la coordination ont été réalisés par Maud Benakcha. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix. La musique est de Pauline Thomson.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Karine Tuil : "En littérature, je suis contre l'idée d'un bon goût"

JULIETTE LÉVEILLÉ

JULIETTE LÉVEILLÉ

Karine Tuil est écrivaine. Dans ce huitième épisode du Book Club, elle nous fait découvrir sa bibliothèque et présente trois livres qui lui sont chers: L’Ecriture comme un couteau d’Annie Ernaux chez Folio, La Supplication de Svetlana Alexievitch aux éditions JC Lattès et Une partie rouge de Maggie Nelson aux éditions du Sous-sol. 

La présence des livres autour de moi me rassure. Il faut qu'il y en ait par terre, sur les tables… C'est une présence rassurante.” Au micro de la journaliste Clémentine Goldszal, Karine Tuil nous fait la visite guidée de son appartement où les livres s’empilent littéralement du sol au plafond. L’écrivaine commence par nous faire découvrir sa bibliothèque (2’52) et celle de ses enfants (6’50). 

“Pour moi, la littérature nous aide à vivre et à affronter certaines épreuves de la vie, à appréhender l'existence.” 

Karine Tuil parle ensuite de son lien avec les écrits d’Annie Ernaux (12’22) et de sa certitude que l’on écrit contre son milieu (14’22). L’autrice nous raconte comment La Supplication de Svetlana Alexievitch l’a ébranlée (21’14) et explique ce qui, selon elle, fait la beauté de cet ouvrage (23’32). “Tous les livres qui racontent la société, qui racontent le réel, qui racontent la violence du monde m'intéressent. Quels que soient les univers” (24’37)

Enfin, Karine Tuil nous parle de sa fascination pour Maggie Nelson, qu’elle qualifie d’audacieuse et de transgressive dans ses écrits (29’00). Pour l’écrivaine française, sa consoeur américaine met en lumière le manque de liberté dans les livres en France (33’30).  “Je regrette qu'on cherche, en France, à autant définir les choses parce que pour moi la littérature, on ne devrait pas pouvoir la définir. [...] on doit pouvoir garder cet espace de liberté totale” (33’00)

Au micro de Clémentine Goldszal. 
Maud Benakcha était à l'édition et à la coordination.  Amel Almia était au montage et Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mix. Pauline Thompson a composé la musique. Charlotte Pudlowski était à la rédaction en chef.

Cet épisode est sponsorisé par Audible.

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Le Book Club #8

Dans cet épisode, Karine Tuil recommande notamment L'écriture comme un couteau d’Annie Ernaux publié chez Folio. Un entretien intime avec Frédéric-Yves Jeannet. Venez nous retrouver pour en parler avec nous!

La huitième rencontre littéraire aura lieu le 29 octobre, à partir de 19h00, dans la librairie Shakespeare and Company au 37 rue de la Bûcherie dans le cinquième arrondissement de Paris. Pour que les conversations soient les plus riches possibles, le nombre de places est limité. Nous avons sincèrement hâte de vous y voir!