Pi Ja Ma / Pauline de Tarragon : l’urgence d’écrire

Pauline de Tarragon est illustratrice et musicienne, sous le pseudo de Pi Ja Ma. Elle nous accueille dans son studio parisien pour nous parler du livre qui a rafraîchit son été 2022 : Miss Islande d’Auður Ava Ólafsdóttir. Un roman retraçant l’histoire d’Hekla, une jeune femme qui n’a d’autre choix que d’accomplir son destin : être écrivaine.


Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Pauline de Tarragon répond aux questions de la journaliste Antonella Francini. Bénédicte Gilles a monté cet épisode. Il a été mixé par Jean-Baptiste Aubonnet. Louise Hemmerlé est à l’édition et à la coordination du Book Club, accompagnée d’Elsa Berthault.

Chloé Moglia : invitation dans le monde des lignes

Chloé Moglia est danseuse, trapéziste et directrice artistique de la compagnie Rhizome

Dans cet épisode du Book Club, la performeuse s’enregistre à une heure du matin dans sa campagne bretonne. Cette nuit-là, elle se confie sur le livre  : Une brève histoire des lignes de l'anthropologue anglais Tim Ingold. Un ouvrage qui lui a permis d’explorer sa pratique de la suspension et progresser sur son fil d’une manière différente dans ses spectacles aériens : “C’est un livre qui m’a mis dans des états de joie complètement dingue. Tim Ingold se donne la liberté de rassembler des choses que je n’avais vu personne rassembler”.

Cette “promenade” propose une réflexion sur les lignes qu’on ne voit pas, et qui sont omniprésentes dans notre quotidien. Elle démêle les relations entre des actions banales comme marcher, chanter ou encore écrire, et considère que tout ce qu’on fait s’apparente à faire des lignes : “C'est un peu bizarre comme ça. Mais ça ouvre au fait que, quand on se balade dans la forêt ou qu'on fait un trajet dans une ville, le trajet est une ligne. On dessine une ligne”.

Une ouverture sur le monde qui permet de penser la vie comme un ensemble d’éléments homogènes et inséparables qui constituent un tout : “Il met ensemble des orages et des limaces, ça m’a fait rire ! (...) C’est comme ci ça remettait le monde ensemble. Ça tisse des liens. Ça relie. Ça fait une religion de lignes”. 

Le dernier spectacle de Chloé Moglia cosigné avec Marielle Chatain s’appelle L’Oiseau Lignes. Cette œuvre joue avec ce principe de continuité dans l’espace : “A l'époque, quand je faisais du trapèze, il y avait les figures, et tout ce qui se trouvait entre les figures était très embêtant. Finalement, ce que j'appelle désormais la suspension, ce n'est fait maintenant que de ce qui était entre les figures”. Elle sera présentée au CENTQUATRE-PARIS dans le cadre du festival Les Singulier.e.s. Un festival qui met à l’honneur des créations transdisciplinaires et dont le Book Club est partenaire. 

Ces prochaines semaines, vos épisodes du Book Club donnent la parole à des créatrices programmées dans ce festival. Plus que jamais aujourd’hui, il est important de soutenir la culture.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Maud Ventura a envoyé le questionnaire de cette interview à Chloé Moglia. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination du Book Club. Elle a par ailleurs réalisé le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage. Mélodie Lauret et Antoine Graugnard ont composé la musique du podcast. 

Cet épisode est également rendu possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Mélissa Bounoua, directrice des productions et Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale. 

Le Book Club est une production de Louie Media.

La retranscription de cet épisode est disponible ici. 

Lisa Guez : Les vertiges des contes

Lisa Guez est metteuse en scène, dramaturge et enseignante-chercheuse. Son dernier spectacle Les femmes de Barbe Bleue est présenté au CENTQUATRE-PARIS. Il est lauréat du prix du jury et du prix des lycéens au Festival Impatience 2019: “On a repris le conte de Perrault et on a essayé de voir, à l’intérieur de ce conte, ce qui nous parlait encore aujourd’hui et comment on pourrait tisser des trajectoires de femmes de Barbe Bleue d’aujourd’hui”

Dans cet épisode du Book Club, elle s’enregistre en note vocale dans deux lieux différents: allongée sur le grand lit d’un appart hôtel à Bordeaux et dans un appartement parisien pendant que sa machine à laver tourne. Elle nous raconte Conte de celui qui s’en alla pour connaître la peur des frères Grimm. Un conte “extrêmement étrange, très très foisonnant. Je pense que, du coup, cette dimension foisonnante et cette étrangeté fait qu’il marque moins l’esprit enfantin que des contes plus classiques”.  L’histoire d’un homme qui part découvrir le monde dans le seul but de ressentir le frisson: “On peut comparer ça à quelqu’un qui décide de devenir, par exemple, artiste”

Ces prochaines semaines, vos épisodes du Book Club donnent la parole à des créatrices programmées dans ce festival. Plus que jamais aujourd’hui, il est important de soutenir la culture. Comme le dit Lisa Guez : “Le Covid est arrivé et pour le moment on fait très peu de notre tournée. Donc le festival Les Singulie.re.s, on l’attend un peu comme le Messie parce qu’on a extrêmement envie de reprendre notre tournée au CENTQUATRE-Paris.  On a beaucoup beaucoup beaucoup de désirs et on a beaucoup beaucoup d’espoirs sur les dates qu’on va pouvoir jouer enfin”.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Oriane Olivier a envoyé le questionnaire de cette interview à Lisa Guez. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination du Book Club. Elle a par ailleurs fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage. Mélodie Lauret et Antoine Graugnard ont composé la nouvelle musique du générique du Book Club.

Cet épisode est également rendu possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Mélissa Bounoua, directrice des productions et Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale.

Le Book Club est une production de Louie Media

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Juliette Navis : des désirs et un livre

La metteuse en scène et comédienne Juliette Navis a un jour décidé de regarder en face ses propres désirs. Un livre lui a tendu la main: L’amant de Lady Chatterley de D.H. Lawrence. “Ce livre est lié à un moment charnière de ma vie de femme. Je l’ai lu à un moment où j’ai dû faire un choix qui m’a énormément coûté et qui a été décisif sur le reste de ma vie”. Ce roman est le récit d’un amour passionnel et charnel dans lequel l’héroïne découvre son corps, sa sensualité et la force d’une sexualité dont elle méconnaissait la puissance:  “Ce livre m’a dit qu’il n’y avait pas de honte à avoir envie de chercher mon plaisir. Il m’a dit aussi que le plaisir était un chemin intime, noble et puissant et qu’il me permettrait de me retrouver”

Le dernier spectacle de Juliette Navis s’appelle J.C. Il sera présenté au CENTQUATRE-PARIS dans le cadre du festival Les Singulier.e.s. Un festival qui met à l’honneur des créations transdisciplinaires et dont le Book Club est partenaire. Théâtre, danse, musique, arts visuels et cirque se mêlent autour d’un thème commun: le portrait et l’autoportrait. Et pour cette nouvelle édition, le programme prend une couleur plus que jamais féminine

Ces prochaines semaines, vos épisodes du Book Club donnent la parole à des créatrices programmées dans ce festival. Plus que jamais aujourd’hui, il est important de soutenir la culture. Comme le dit Juliette Navis dans cet épisode: “Je pense que le spectacle vivant est nécessaire à l’équilibre d’une société [...] Je pense qu’on a besoin de partager des idées dans un même temps, ensemble. Dans un même lieu et dans un même temps”.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Elle a également envoyé le questionnaire de cette interview à Juliette Navis. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination du Book Club. Elle a par ailleurs fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode. Les talentueux.ses Mélodie Lauret et Antoine Graugnard en ont composé la nouvelle musique du générique du Book Club.

Cet épisode est également rendu possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Mélissa Bounoua, directrice des productions et Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale.

Le Book Club est une production de Louie Media

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Marianne Chaillan : "Cette nouvelle a joué un rôle crucial dans ma vie" [REDIFFUSION]

Marianne Chaillan est autrice et professeure de philosophie. Dans sa salle de classe comme dans ses livres, elle veille à rendre accessible la philosophie en proposant des analyses de références de la pop culture. Dans son dernier livre Ainsi philosophait Amélie Nothomb, elle propose une rencontre entre la célèbre romancière et d’éminents philosophes. Dans cet épisode, elle nous accueille dans son bureau aux allures de “joyeux chaos”

Marianne Chaillan explique séparer dans deux bibliothèques distinctes les livres qu’elle possède. Dans son bureau sont rangés les ouvrages de philosophie, et dans sa chambre “tout ce qui est littérature”. Si elle différencie ainsi ses bibliothèques, c’est à cause de ce que dégagent la présence même des livres. “Je n’ai jamais pu avoir des livres de philosophie dans ma chambre par exemple, parce que j’ai toujours pensé que cela m’empêcherait de dormir, cela me mettrait des pensées peu propices à la quiétude et au sommeil”.

Marianne Chaillan nous parle de la nouvelle “La femme adultère” tirée du recueil L’Exil et le Royaume d’Albert Camus, découverte alors qu’elle avait 16 ans, en cours de français. Dans cette nouvelle, Albert Camus raconte le parcours d’une femme, Janine, qui “a fait le choix de l’existence confortable”, et qui, lors d’un voyage où elle aperçoit le désert, va réaliser l’étendue du champ des possibles auxquels elle a renoncé au fil du temps. Face à l’infinie succession des dunes de sable, elle saisit “pour la première fois à quel point elle s’est emmurée dans sa propre vie”, privilégiant la sécurité au prix de ses libertés. 

La lecture de cette nouvelle a marqué Marianne Chaillan “au fer rouge”. Elle a immédiatement été saisie d’une angoisse: “Mon idée fixe a été: comment ne pas devenir cette femme, comment ne pas un jour me retourner sur ma propre vie à 50 ans et me dire “Quoi? C’était ça ma vie?””. Terrorisée par l’idée d’un jour faire face à cette même réalisation, le personnage de Janine a accompagné Marianne Chaillan dans tous les choix auxquels elle a dû faire face au cours de sa vie. “Cette nouvelle m’a aidée, vraiment, mais de manière diffuse, latente, à chaque carrefour, à chaque fois que s’est posé pour moi entre la facilité de la route commune et la crainte que peuvent inspirer les chemins de traverse”. Aujourd’hui encore, cette histoire la guide, lui intimant “d'affronter le risque d’exister” et d’oser s’aventurer dans le désert. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marianne Chaillan a répondu aux questions de la journaliste Maud Ventura. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Cet épisode a été diffusé la première fois le 14 juillet 2020.

Marina Rollman : "La littérature te réconcilie avec l’idée que la tristesse c’est chouette aussi" [REDIFFUSION]

On se sépare des gens comme on se sépare des livres: dans la douleur et la nostalgie. On tourne cette dernière page en essayant de faire durer le plaisir, en profitant de la délicatesse de chaque mot, de la force de la syntaxe et de la complexité des personnages. A la différence près que les relations ne peuvent pas toujours être reconstruites, alors que nous pouvons relire sans fin les livres. Mais: “C'est ça qui est beau, de se dire "ça ne dure pas" donc kiffez ces plaisirs terrestres”.(12’55)

L'humoriste Marina Rollman, que l’on entend au micro de Maud Ventura, nous dévoile son livre - Un bonheur parfait  de James Salter. Ce roman, elle l’a ouvert pour la première fois à 20 ou 21 ans: “dans le bus.” (10’22) et, depuis il ne l’a pas quittée. Ce livre trace l’histoire d’un couple d’américains que l’on suit tout au long de leur vie, soit pendant une quarantaine d’années. Du point de vue de Marina Rollman, c’est un livre sur la beauté du quotidien, ce genre de livres qui “font apprécier la vie” (10’43) et ces auteurs ou ces artistes qui permettent de “mieux voir" (10’53) 

"Ca ne rend pas le monde beau, ça aiguise mon oeil" (11’20)

Marina Rollman qui “essaie d’être quelqu’un de culturé mais [qui] n’y arrive pas toujours” (1’48) nous accueille dans sa bibliothèque rangée par langues “Je lis beaucoup en anglais, un peu trop je pense, mon vocabulaire français s’est appauvri en fait” (2’26). La raison de ce rangement est simple: "Parfois la littérature francophone m'impressionne, je ne sais pas par où entrer” (2’45)

A la fin de cette rencontre, ce qui nous reste, c’est notamment cette phrase de Marina Rollman: “Je trouve ça toujours très beau les gens qui arrivent à concilier un intellect fou avec quelqu’un avec qui tu as envie de passer une soirée” (2’17) C’est exactement ce que l’on s’est dit en la découvrant un peu plus, elle, dans sa bibliothèque et à travers ses lectures de femme “woke, social warrior [et] féminazie” (6’36): la sensation d’avoir passé un temps précieux avec une femme avertie, forte et engagée.

Cet épisode a été mené par Maud Ventura. Le montage a été réalisé par Amel Almia. Maud Benakcha a été en charge de l’édition et de la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix. Cet épisode est présenté par Agathe Le Taillandier. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Cet épisode a été diffusé pour la première fois le 3 mars 2020.

Delphine de Vigan : “Certains livres m’ont ouvert des portes” [REDIFFUSION]

Delphine de Vigan est écrivaine, scénariste et réalisatrice. Au micro de Clémentine Goldszal, elle nous fait découvrir sa bibliothèque et nous présente trois livres qui l’ont marquée. Trois oeuvres littéraires écrites par des femmes : L’Empreinte d’Alex Marzano-Lesnevich aux éditions Sonatine, Le Présent Infini s’arrête de Mary Dorsan aux éditions POL et Tropique de la violence de Nathacha Appanah aux éditions Gallimard. 

Pour moi écrire, c’est trouver sa propre langue sans cesse et tenter, si possible, de la préserver si tenté qu’on l’a trouvé. Dans ce premier épisode du Book Club, Delphine de Vigan nous fait visiter sa bibliothèque, partiellement composée de livres de sa grand-mère et de sa mère. Elle nous explique comment ces livres, qu’elle chérit tant, l’aident parfois dans la construction de ses propres oeuvres littéraires (7’25). Elle évoque aussi sa peur d’être influencée par une voix qui n’est pas la sienne dans ses périodes d’écritures (9’55). 

Puis, l’écrivaine nous raconte sa rencontre avec l’autrice de L’Empreinte, Alex Marzano-Lesnevich, comment elle s’est jetée sur son livre (13’44) et les similarités avec son roman Rien ne s’oppose à la nuit, publié aux éditions JC Lattès (19’43). Je suis intimement convaincue que le fait que ce livre (Rien ne s’oppose à la nuit) existe, désamorce en partie toutes ces choses qui hantent les familles, tous ces secrets, tous ces non-dits qui hantent les familles et les rongent(20’07) 

Delphine de Vigan nous dit pourquoi Le Présent Infini s’arrête de Mary Dorsan est un récit qui dérange mais aussi à quel point il est juste (22’13) et comment ces livres peuvent changer le regard du lecteur (26’52).

Enfin, l’écrivaine française raconte comment Tropique de la violence de Nathacha Appanah a rythmé son été (30’40), la complexité du processus d’adaptation cinématographique de ce livre, comment faire pour ne pas perdre la beauté d’une oeuvre littéraire quand on passe de l’écrit à l’image (33’53) et en quoi Tropique de la violence est un livre politique. 

Cet entretien a été mené par Clémentine Goldszal. Pauline Thompson a composé la musique. Maud Ventura était à l'édition et à la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mix. Charlotte Pudlowski était à la rédaction en chef.

Cet épisode est sponsorisé par Audible.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Cet épisode a été diffusé pour la première fois le 9 juillet 2019.

Lison Daniel : "On passe beaucoup de temps à se regarder passer à côté de sa carrière" [REDIFFUSION]

Lison Daniel est scénariste et comédienne. En ce moment elle participe à l’écriture d’une série pour Netflix sous la direction de Fanny Herrero, la créatrice de la série Dix pour Cent. Elle tient aussi le compte instagram les.caractères, où elle incarne avec humour une galerie de personnages du quotidien, plus ou moins caricaturaux. On y rencontre Aurélie, esthéticienne à Marseille, Isabelle, une quadra qui a très mal vécu son confinement sur la côte d’Emeraude, ou encore Yvan, psychanalyste à la mine renfrognée. 

Les ami.e.s de Lison Daniel le lui disent volontiers en découvrant sa collection de romans et de pièces de théâtre: elle “n’est pas fâchée avec la lecture”. La comédienne aime flâner pendant des heures dans la librairie en bas de chez elle, à la recherche de nouveaux ouvrages. “Je parcours les rayonnages et je laisse faire parce qu'il y a toujours un livre ou deux qui m'interpelle. Le titre, l'auteur, la quatrième, il y a toujours quelque chose qui m'intrigue”

Dans cet épisode elle nous présente le livre Martin Eden, de l’écrivain américain Jack London. Ce roman d’aventures suit le jeune matelot Martin Eden près de San Francisco dans les années 1920. De condition très pauvre, il se lance pour défi de se cultiver, afin de séduire Ruth, une jeune femme issue de la bourgeoise dont il est éperdument amoureux. Cette soif de connaissances fait naître en lui le désir de devenir écrivain. Il s’efforcera alors de réaliser son rêve, envers et contre tout. Lison Daniel découvre ce roman pour la première fois il y a trois ans. “Quand je le lis, je suis dans une espèce de brouillard professionnel horrible. Je veux être comédienne, je veux être scénariste, mais en fait, je suis surtout serveuse parce qu’aucun agent ne veut de moi, parce qu’aucune boîte de production ne veut travailler avec moi”. La “ténacité incroyable du personnage” frappe la jeune femme, qui tire de cet ouvrage la force de persévérer dans le milieu artistique. La même année, elle lance le compte les.caractères avec sa cousine Laura. “J'ai décidé de ne pas attendre qu'on vienne me chercher et de faire mes choses de mon côté”. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marine Revol a envoyé les questions de cette interview à Lison Daniel. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast, avec l’aide de Lucile Rousseau-Garcia.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Cet épisode est une rediffusion. Il a été diffusé la première fois le 18 août 2020.

Marion Montaigne : “Est-ce que je pourrais vivre en me roulant dans des frites?”

Marion Montaigne est illustratrice et autrice de bandes dessinées ainsi que blogueuse. Elle tient le blog humoristique de vulgarisation scientifique Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même), qu’elle a par la suite adapté en BD. Munie de sa plume et de son encre de chine, elle s’est donné pour mission de rendre les sciences accessibles à tous.tes.

Marion Montaigne n’est ni chercheuse, ni physicienne. Elle n’a pas de diplôme dans le domaine, et d’ailleurs elle ne cherche pas à en avoir. “Je veux juste comprendre ce qu’on fait et avoir un avis”. Plus un sujet lui paraît ardu, plus elle a envie “de le décortiquer”. Telle une détective lancée sur une enquête, elle se documente, collecte l’information, la recoupe, puis la retranscrit à sa manière. Marion Montaigne veut montrer qu’il n’y a pas besoin d’être un grand scientifique pour s’intéresser à la science.

Pour cet épisode du Book Club, Marion Montaigne nous présente le livre Milieu animal et milieu humain du biologiste allemand Jakob Von Uexkull, un ouvrage qui lui a “un peu retourné la tête”. C’est à travers cette lecture qu’elle découvre les différences de perceptions du monde par les animaux, entre eux, mais aussi entre les humains et les animaux. “Il m’a fait comprendre qu’on ne peut pas saisir le monde étranger d’un animal sans comprendre son Umwelt, son monde”. Marion Montaigne est à la fois admirative et perplexe devant cette altérité du monde animal, qu’elle aimerait comprendre. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Oriane Olivier a envoyé le questionnaire de cette interview à Marion Montaigne. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination du Book Club. Elle a fait le montage de cet épisode avec Clémence Lecart. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique.

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

La littérature pour éclairer l’actualité

Faire ressentir le monde, c’est ce que nous essayons de faire, dans nos productions, chez Louie Media. L’un de nos biais pour le faire, est de réfléchir grâce à la littérature. Dans cet épisode, Agathe le Taillandier est allée interviewer Magali Lafourcade. Elle est magistrate, docteure en droit spécialisée des droits humains et secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme.

Pour éclairer l’actualité, la magistrate se réfère à quatre œuvres littéraires pour nourrir notre réflexion sur les libertés, les violences systémiques et sur nos droits. Elle a choisi de nous parler de: Dernière sommation de David Dufresne, 1984 de George Orwell, King Kong Théorie de Virginie Despentes et Le Massacre des innocents, les oubliés de la République de Michèle Créoff et Françoise Laborde. Dans cet épisode, plus que jamais, la littérature nous aide à penser le monde dans lequel nous vivons. 

Agathe le Taillandier présente le Book Club et a interviewé Magali Lafourcade. Maud Benakcha qui est à l’édition et à la coordination du podcast a réalisé le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage. 

Cet épisode est également rendu possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Mélissa Bounoua, directrice des productions et Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale. 

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Dima Abdallah : “Le geste créatif est profondément révolté”

Dima Abdallah est autrice. Née au Liban à la fin des années 1970, alors que le pays est en proie à la guerre civile, elle s’installe en France avec une partie de sa famille à l’âge de douze ans. En août 2020, cette archéologue de formation publie son premier roman, Mauvaises Herbes. Pour cette publication elle obtient la mention spéciale du jury du Prix de la littérature arabe 2020. Dima Abdallah y fait le récit d’une petite fille libanaise. Contrainte de quitter Beyrouth pendant la guerre pour venir en France, elle trouve refuge dans son amour pour la nature. 

L‘ouvrage que Dima Abdallah a choisi pour cet épisode du Book Club fait partie des classiques de la littérature. Elle nous présente la pièce de théâtre Les Justes d’Albert Camus. L’histoire de ce groupe d’activistes russes qui planifie l’assassinat d’un despote résonne en elle et la renvoie à son passé pendant la guerre: “on peut perdre de son humanité en croyant défendre une cause qui nous semble primordiale”. La violence peut-elle être justifiée par une cause juste? Et puis, “qu’est-ce qui est juste finalement?” Dima Abdallah trouve dans cette pièce de théâtre des pistes de réflexions à ces questions universelles et tellement d’actualité. 

Dans cet épisode, Dima Abdallah aborde aussi comment exprimer la violence à travers les livres. L’autrice, tout comme Albert Camus qu’elle admire tant, est convaincue que la littérature peut être un vecteur efficace pour en parler, la dénoncer, et surtout “lutter contre son absurdité”

Dima Abdallah recommande également la lecture d’Un jour ce sera vide, premier roman d’Hugo Hindenberg, sorti en septembre 2020. Vous pouvez retrouver l’interview de l’auteur par Charlotte Pudlowski, dans notre podcast Fracas.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Maud Ventura a envoyé les questions de cette interview à Dima Abdallah. Lucile Rousseau-Garcia  a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination du podcast.

Ce podcast est également rendu possible grâce à Marion Girard, responsable de productions. Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Uèle Lamore : “J’adore me perdre dans des mondes imaginaires”

Uèle Lamore est cheffe d’orchestre. C'est elle qui dirige l’Orchestre Orage, un orchestre français de musiques actuelles. Uèle Lamore est aussi compositrice et arrangeuse pour d’autres artistes et pour le cinéma. Pour chacune de ses créations, elle cherche à raconter "une histoire”. Dans son premier EP Tracks, sorti en septembre 2020, la musicienne retranscrit en mélodie sa propre histoire, au travers de deux villes qu’elle aime particulièrement: Kyoto au Japon et Vitry-sur-Seine en banlieue parisienne. 

Dans cet épisode du Book Club, Uèle Lamore nous parle d’un chef-d'œuvre de la littérature fantastique, et de la littérature britannique: Le Hobbit, de J. R. R. Tolkien. Enfant, c’est grâce à ce livre qu’elle apprend à lire et à écrire en anglais, avec l’aide de son père. Sur le moment, l'apprentissage est rude. Ce n’est que quelques années après, en le relisant, qu'elle est transportée par le monde que l'écrivain a inventé. “Il va vraiment de A à Z avec son univers”. Uèle Lamore est fascinée par la minutie avec laquelle J. R. R Tolkien construit ce monde parallèle, dans Le Hobbit d’abord, puis dans sa suite, la trilogie du Seigneur des Anneaux. “Tout est expliqué et explicable”. 

L'œuvre de J. R. R. Tolkien permet aussi à Uèle Lamore d’échapper à son quotidien. Durant son enfance et son adolescence, elle est beaucoup moquée pour être une “geek”, une de ces personnes “cheloues qui traînaient entre {elles} et qui faisaient des trucs bizarres avec des cartes”. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. C’est même devenu plutôt “cool” d’avoir des références comme Le Hobbit en poche. Et la cheffe d’orchestre ne peut que s’en réjouir. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur le métier de cheffe d’orchestre et sur la place des femmes dans ce domaine professionnel encore très masculin, nous vous conseillons de vous rendre sur les sites de l'Association française des orchestres et le Fevis.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marie Salah a envoyé les questions de cette interview à Uèle Lamore. Maud Benakcha  a fait le montage de cet épisode. Elle est également à l’édition et à la coordination du podcast. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. 

Ce podcast est également rendu possible grâce à Marion Girard, responsable de productions. Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Bérengère Krief : “Je me suis toujours laissée guider”

Bérengère Krief est comédienne et humoriste. Depuis janvier 2020 (et on l’espère de nouveau bientôt), elle est à l’affiche d’Amour, son One woman show dans lequel elle revient sur quelques-unes de ses histoires de coeur.

Ce sont notamment d’histoires d’amour compliquées dont Bérengère Krief nous parle dans son épisode. Elle se souvient d’une rupture, fin 2017. “Je suis complètement dans mon truc de comédie romantique qui s’écroule”. La comédienne ressent alors le besoin de voyager seule. Elle décide de partir pour l’Australie. Mais malgré “le guide de la parfaite touriste” qu’elle avait pris soin de préparer avant son départ, rien à faire, Bérengère Krief s’ennuie. “Je voyais bien que je n’avais pas d’émotions, de joie”. Jusqu’à ce qu’une amie lui parle du Livre des coïncidences, du docteur Deepak Chopra, que Bérengère Krief nous présente dans cet épisode du Book Club. 

Cet essai de développement personnel marque un avant et un après dans son périple australien et plus généralement dans sa vie. “Mon voyage avant de télécharger Le livre des coïncidences, ce n’était qu’une débâcle de moi-même”. Exit les programmes de visites trop chargés, ce livre pousse Bérengère Krief à apprécier la liberté de son voyage.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marie Salah a envoyé les questions de cette interview à Bérengère Krief. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast. 

Ce podcast est également rendu possible grâce à Marion Girard, responsable de productions. Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Adélaïde Bon : “De la joie s'il vous plaît, de la joie !”

Adélaïde Bon est comédienne, autrice et lectrice à voix haute. En mars 2018, elle publie son premier roman, La Petite fille sur la banquise, dans lequel elle raconte le viol dont elle a été victime à l’âge de neuf ans. Elle y décrit la difficulté de parler avec justesse de ce qu’elle a subi. “La violence sexuelle nous prive de mots”. Pendant des années, elle a le sentiment que les mots lui font défaut, qu’ils mentent, et elle ne parvient plus à communiquer avec le monde qui l’entoure. 

C’est en partie grâce à la littérature qu’Adélaïde Bon réussit à se reconstruire. Elle se réfugie dans les “mondes imaginaires et fictifs”. Elle devient alors une “lectrice dévorante”. Mais Adélaïde Bon ne parvient pas à se détacher de cette méfiance qu’elle a envers les mots. Il lui manquait un livre “qui dirait les mots à l’endroit”.  Ce livre, elle est finalement tombée dessus par hasard il y a quelques années. C’est le roman L’art de la joie de  Goliarda Sapienza,  et elle a choisi de nous le présenter dans cet épisode. 

Il retrace la vie de Modesta, née en Italie au début du XXème siècle. Dans ce livre, il est aussi question de viol, d’inceste, de rapports de domination. Adélaïde Bon se sent alors rassurée de savoir qu’il est possible de “dire les choses, les vraies choses, celles qui sont tues”

Et puis il y a ce titre: L’art de la joie. C’est la première chose qui a attiré l’attention d’Adélaïde Bon quand elle a acheté ce livre. “La joie ça a été ma bouée de sauvetage pendant des années”. Adélaïde Bon voit à travers le portrait de cette femme la possibilité de se libérer de son passé, et de reprendre le contrôle de son récit. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marie Salah a envoyé les questions de cette interview à Adélaïde Bon. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast. 

Ce podcast est également rendu possible grâce à Marion Girard, responsable de productions. Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Daria Marx : “J’aimerais lire quelque chose de léger qui parle de grosses sans parler de poids”

Daria Marx est autrice, militante et blogueuse. Que ce soit à travers les réseaux sociaux, en tant que cofondatrice et membre du collectif Gras Politique, ou encore grâce à son livre Gros n’est pas un gros mot, paru en 2018, la jeune femme s’engage dans la lutte contre la grossophobie. Daria Marx signe aussi le documentaire Ma vie en gros, diffusé sur France 2 en juillet 2020. Elle y raconte les difficultés qu’elle rencontre au quotidien en tant que grosse, dans une société où l’on rejette encore les corps dits “hors-normes”. 

Daria Marx adore lire la nuit, “je trouve qu’il y a un silence qui s’y prête”. Depuis son canapé, elle nous parle de sa bibliothèque remplie de “quatre ou cinq-cent livres bien tassés”,  dans laquelle elle prend soin de séparer les romans, les livres sur le féminisme et ses livres de religion. Il y a aussi une boule de divination, le Choixpeau d’Harry Potter, et c’est finalement grâce à ce mélange de littérature et de “souvenirs” qu’elle se sent vraiment chez elle. 

Daria Marx entretient une relation particulière avec le roman qu’elle a choisi pour cet épisode. “Je l’adore et je le déteste”. Elle nous parle de Big, de Valérie Tong Cuong, qui raconte l’histoire de Marianne, une femme grosse.. Lorsqu’elle le lit pour la première fois à la fin des années 1990, elle est très enthousiaste car Marianne, c’est “la première grosse de la littérature qu’{elle} rencontre”, Daria Marx s’identifie à l’héroïne. “Mon poids prenait beaucoup beaucoup de place, et dans ma tête et dans ma vie”. Mais aujourd’hui, en 2020, elle nuance sa lecture.

Ce livre l’amène à réfléchir à l’image des femmes dans la société. Car si Big a été écrit par une femme qui n’est pas en surpoids, l’autrice arrive quand même à décrire avec justesse la “douleur d’être dans un corps différent”. Quelques clichés persistent, mais pour Daria Marx, une deuxième lecture de ce roman est possible: celle qui interroge les standards de beauté féminine inatteignables que projette la société sur les femmes. 

Daria Marx recommande aussi la lecture du roman Vie amoureuse de Zeruya Shalev, qui reprend le récit de la spirale incestueuse. Et si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, vous pouvez aussi écouter la deuxième saison de notre podcast Injustices, Ou peut-être une nuit.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Oriane Olivier a envoyé les questions de cette interview à Daria Marx. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast. 

Ce podcast est également rendu possible grâce à Marion Girard, responsable de productions. Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Alice et moi: “Toute sa vie, elle se jette dans l’inconnu”

Alice et moi est chanteuse. Après le succès à l’automne 2018 de son titre J’veux sortir avec un rappeur », elle vient de finir l’écriture de son premier album, qui sortira début 2021. Le prénom Alice et moi, c’est tout simplement parce qu’ “il y a Alice, et puis il y a moi”. Un côté hypersensible,“dans sa bulle”, et puis il y a l’autre Alice, “celle qui fonce” et qui n’écoute pas ses peurs. 

Une dualité qu’Alice et moi retrouve dans le livre qu’elle a choisi pour cet épisode. La chanteuse nous présente L’histoire d’Helen Keller, un roman de Lorena A. Hickok qu’elle a lu pour la première fois à l’âge de dix ans. Le livre raconte la jeunesse d’Helen, une petite fille sourde, muette, et aveugle, accompagnée de son éducatrice. Alors qu’elle commence à peine à appréhender le monde qui l’entoure, son handicap l’enferme dans son corps et l’empêche, dans un premier temps, de s’exprimer et de se faire comprendre des autres. Alice et moi ne prétend pas comparer son expérience avec celle d’Helen, mais la chanteuse reste touchée par la sensibilité de l’enfant, à laquelle elle s’identifie beaucoup. “Même si d’extérieur j’étais enjouée et sociable, au fond j’étais très coupée du monde”. Elle voit ce personnage évoluer et sortir de cette introversion forcée, pour finalement faire “de ses faiblesses sa force”.  Et cette image accompagne encore aujourd’hui Alice et moi dans sa carrière d’artiste, surtout lorsque  “ses émotions de petite fille réservée” refont surface. 

Alice et moi retient aussi le bonheur qu’Helen Keller ressent grâce à l’apprentissage de nouvelles choses. “Toute sa vie, elle se jette dans l’inconnu avec une joie incroyable et pour moi ça c’est hyper inspirant”. Alors même si parfois elle a peur, Alice et moi repense à cette petite fille, et elle se rappelle de toujours rester optimiste. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Maud Ventura a envoyé les questions de cette interview à Alice et moi. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast. 

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

Le Book Club est une production de Louie Media

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Marcia Burnier : “Les groupes de meufs peuvent constituer une famille choisie”

Marcia Burnier est autrice. Son premier roman, Les Orageuses, raconte l’histoire de deux femmes, toutes deux victimes de viol. Entourées par cinq autres amies, elles prennent un jour la décision de reprendre un pouvoir que l’on a essayé de leur ôter par la violence, en se faisant justice elles-mêmes. Ce livre, Marcia Burnier l’a écrit en premier “pour ses copines”. L’écrivaine a voulu redonner de la valeur à la parole des femmes autour d’elle, sa “famille choisie” comme elle l’appelle. Elle en est persuadée: “d’autres types de liens familiaux doivent pouvoir exister” au-delà des parents et du couple. D’où l’importance de valoriser la sororité. 

La solidarité entre femmes est un thème que Marcia Burnier voudrait voir se développer dans la littérature. “Il faut qu’on arrive à accepter que des romans peuvent être très bons avec pratiquement que des personnages féminins”. D’ailleurs, le livre qu’elle a choisi de nous présenter dans cet épisode est une histoire “d’entraide entre femmes”. Il s’agit du recueil d’essais autobiographiques Peau, à propos de sexe, de classe et de littérature de Dorothy Allison. Dans cet ouvrage, l’autrice américaine revient sur sa propre histoire. Elle analyse son rapport à la sexualité, à l’inceste qu’elle a subi dans son enfance. Mais à travers toute cette violence, elle valorise aussi le collectif, “les groupes de meufs”, et met en avant l’importance du soutien qu’elle a pu recevoir de la part d’autres femmes. 

L’histoire de Dorothy Allison résonne en Marcia Burnier. Si la première fois qu’elle la lit, c’est principalement parce qu’elle veut en savoir plus sur son identité de femme lesbienne, elle y attache rapidement une nouvelle signification. Peau c’est un livre qui m’a fait me sentir autrice”. Lorsqu’elle écrit son premier roman, il lui apprend à donner de la valeur à ce qu’elle veut raconter. Et surtout, à se laisser le temps pour l’écrire. “Se dire autrice c’est aussi accepter de donner du temps à la littérature”. À travers Peau, Marcia Burnier se laisser aller à la rêverie et espère qu’un jour, elle pourra devenir écrivaine à temps plein. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Oriane Olivier a envoyé les questions de cette interview à Marcia Burnier. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast. 

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Agnès Desarthe : “La solution est toujours dans les livres, très rarement dans la vie”

Agnès Desarthe est autrice et traductrice. Elle a publié à cette rentrée littéraire 2020 C’était mieux après, un roman jeunesse dans lequel elle raconte l’histoire de Vladimir, un petit garçon fraîchement arrivé dans une nouvelle école. Il doit alors s’adapter et surmonter sa timidité pour y trouver sa place. 

Agnès Desarthe travaille en ce moment à l’écriture de son prochain roman. En parallèle, elle traduit des articles de l’autrice Virginia Woolf pour le magazine britannique le  Literary Times Supplement. Écrire ou traduire, traduire et écrire, elle a “toujours exercé ces deux activités en même temps, parfois dans la même journée”. Agnès Desarthe ne saurait dire laquelle de ces deux casquettes elle préfère tant elles sont complémentaires. “L’un repose de l’autre”. Mais dans tous les cas, c’est la lecture qui est au coeur de son travail. 

Dans cet épisode, Agnès Desarthe nous présente le roman Laura Willowes, de l’autrice américaine Sylvia Townsend Warner. Dans ce livre “étrange” où se mêlent naturel et surnaturel,  Laura Willowes, une jeune femme plutôt réservée et docile décide de tout plaquer pour partir s’installer dans la campagne reculée anglaise. Ce livre a beaucoup marqué Agnès Desarthe parce qu’il fait écho à son histoire familiale, à son enfance, à sa grand-mère paternelle. “J’ai toujours eu l’impression que le naturel et surnaturel étaient main dans la main dans mon quotidien”. Laura Willowes, c’est finalement une “ode à la liberté, à l’autonomie, et à la possibilité d’être soi”. On sent paraître le désir d’être proche de la nature, une “nature sauvage” qui pousse le personnage principal à s’affranchir des conventions sociétales imposées à aux femmes. 

Agnès Desarthe recommande également le roman Martin Eden de Jack London, que la comédienne Lison Daniel nous avez déjà présenté dans un précédent épisode du Book Club. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Elle a également envoyé  les questions de cette interview à Agnès Desarthe. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Nina Meurisse : “La caméra prend des choses que personne ne voit”

Nina Meurisse est actrice. Dans le biopic Camille sorti en 2019, elle rend hommage à Camille Lepage, jeune photo-reporter française tuée en Centrafrique en mai 2014. Pour interpréter avec justesse ce rôle qui lui a valu d’être nominée pour le César du Meilleur Espoir féminin, l’actrice s’est méticuleusement préparée. Elle est allée jusqu’à apprendre les rouages du métier avec des photographes de l’agence de presse AFP. 

Nina Meurisse possède beaucoup de livres de photographies. Ils sont disséminés un peu partout chez elle. Sur les rayonnages d’une bibliothèque, sur la table basse du salon, “j’ai presque peut-être plus de livres de photos que de romans”. Lorsqu’elle entreprend un rôle, elle s’en sert souvent comme référence afin de mieux comprendre son personnage. Pour son prochain projet; une série qui sera diffusée sur la plateforme de streaming d’Amazon, l’actrice s’est penchée sur des clichés des années 1960. Elle analyse tout dans le détail, des habits à la posture des gens selon l’époque, en passant par la moindre petite “mimique”. “Cette idée de trouver ce personnage par le corps je trouve ça toujours assez intéressant”. 

Dans cet épisode Nina Meurisse se confie à nous depuis sa loge, à Saint Jean d’Angély en Charentes-Maritime. Entre deux changements de costumes, l’actrice nous invite à contempler un instant la beauté du septième art, au travers de la littérature. Elle présente l’essai Notes sur le cinématographe, dans lequel le réalisateur Robert Bresson a rassemblé, à la manière de notes dans un journal, presque vingt-cinq ans de réflexions autour de son métier, et du cinéma plus largement. “C’est le seul livre que j’ai toujours avec moi, que je relie”. Il rappelle à Nina Meurisse que l’acteur.ice doit prendre le contrôle de son rôle, en poussant toujours plus loin l’analyse de son personnage. “Où il va? D’où il vient? Qu’est-ce qu’il veut dire par-dessus tout ça? Qu’est-ce qu’il a traversé? Qu’est ce qui le meut?” Et puis, une fois qu’iel a toutes ses clés en main, lâcher prise et laisser vivre ses émotions. 

Nina Meurisse nous parle aussi des silences. Ces silences qui en disent déjà beaucoup. Robert Bresson écrit: “Sois sûr d’avoir épuisé tout ce qui se communique par l’immobilité et le silence”. C’est l’idée que le métier d’acteur.ice est d’abord physique, qu’il faut engager le corps tout entier, pour raconter une histoire au-delà de la parole. “Avant même que j’ai énoncé une phrase de dialogue, que va raconter le costume, la posture, la manière de respirer, la main qui se resserre?”. Une fois que l’acteur.ice a pris conscience de ces éléments, la caméra fera le reste. C’est là que réside toute la beauté du cinéma, que Nina Meurisse ne cesse de redécouvrir en nous lisant des passages de Notes sur le cinématographe. Moteur. Silence. Ça tourne. Action ! 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Elle a également envoyé  les questions de cette interview à Nina Meurisse. Maud Benakcha a fait le montage de cet épisode. Elle est aussi à l’édition et à la coordination de ce podcast. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. 

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Emily Loizeau : “Je m’efforce d’avoir une parole absolument libre”

Emily Loizeau est autrice, chanteuse et compositrice. Son dernier disque Run Run Run, est une reprise d’une performance qu’elle a imaginé en hommage à Lou Reed, chanteur du groupe de rock américain The Velvet Underground. Un concert mêlant piano, guitare et lectures d’interviews du chanteur américain.  

Emily Loizeau est une artiste engagée. Au quotidien, comme à travers sa musique, elle milite pour les droits des migrants: “Ça doit être vital ou alors il vaut mieux se taire”. En 2017 elle sort son EP Origami, bande originale du documentaire “Les enfants de la Jungle”, qui dresse le portrait de mineur.e.s isolé.e.s dans le camp de réfugié.e.s de Calais. 

Ce n’est donc pas un hasard si elle a choisi de nous présenter dans cet épisode du Book Club, le roman Eldorado, de Laurent Gaudé. Dans cette “épopée d’aujourd’hui” sur l’immigration clandestine, l’écrivain retrace les destins de quatre personnes, un garde-côte italien, une femme rescapée de la noyade et deux frères soudanais qui fuient leur pays pour rejoindre l’Europe. Il est alors question de la rencontre entre “nos peurs qui sont dressées comme des étendards”, et “le désespoir de ceux qui n’ont pas d’autres choix”. 

Ce roman a mis Emily Loizeau dans une profonde colère. Mais il l’a aussi émue, car c’est finalement l’histoire “d’une quête de l’espoir” vers “un pays où l’on pourrait se sentir en sécurité et où la main serait tendue”. Elle en est presque certaine: Eldorado “peut changer petit à petit la vibration de chacun et peut-être un peu de ce monde”

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Oriane Olivier a envoyé  les questions de cette interview à Emily Loizeau. Amel Almia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com