Chloé Moglia : invitation dans le monde des lignes

Chloé Moglia est danseuse, trapéziste et directrice artistique de la compagnie Rhizome

Dans cet épisode du Book Club, la performeuse s’enregistre à une heure du matin dans sa campagne bretonne. Cette nuit-là, elle se confie sur le livre  : Une brève histoire des lignes de l'anthropologue anglais Tim Ingold. Un ouvrage qui lui a permis d’explorer sa pratique de la suspension et progresser sur son fil d’une manière différente dans ses spectacles aériens : “C’est un livre qui m’a mis dans des états de joie complètement dingue. Tim Ingold se donne la liberté de rassembler des choses que je n’avais vu personne rassembler”.

Cette “promenade” propose une réflexion sur les lignes qu’on ne voit pas, et qui sont omniprésentes dans notre quotidien. Elle démêle les relations entre des actions banales comme marcher, chanter ou encore écrire, et considère que tout ce qu’on fait s’apparente à faire des lignes : “C'est un peu bizarre comme ça. Mais ça ouvre au fait que, quand on se balade dans la forêt ou qu'on fait un trajet dans une ville, le trajet est une ligne. On dessine une ligne”.

Une ouverture sur le monde qui permet de penser la vie comme un ensemble d’éléments homogènes et inséparables qui constituent un tout : “Il met ensemble des orages et des limaces, ça m’a fait rire ! (...) C’est comme ci ça remettait le monde ensemble. Ça tisse des liens. Ça relie. Ça fait une religion de lignes”. 

Le dernier spectacle de Chloé Moglia cosigné avec Marielle Chatain s’appelle L’Oiseau Lignes. Cette œuvre joue avec ce principe de continuité dans l’espace : “A l'époque, quand je faisais du trapèze, il y avait les figures, et tout ce qui se trouvait entre les figures était très embêtant. Finalement, ce que j'appelle désormais la suspension, ce n'est fait maintenant que de ce qui était entre les figures”. Elle sera présentée au CENTQUATRE-PARIS dans le cadre du festival Les Singulier.e.s. Un festival qui met à l’honneur des créations transdisciplinaires et dont le Book Club est partenaire. 

Ces prochaines semaines, vos épisodes du Book Club donnent la parole à des créatrices programmées dans ce festival. Plus que jamais aujourd’hui, il est important de soutenir la culture.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Maud Ventura a envoyé le questionnaire de cette interview à Chloé Moglia. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination du Book Club. Elle a par ailleurs réalisé le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage. Mélodie Lauret et Antoine Graugnard ont composé la musique du podcast. 

Cet épisode est également rendu possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Mélissa Bounoua, directrice des productions et Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale. 

Le Book Club est une production de Louie Media.

La retranscription de cet épisode est disponible ici. 

Marina Rollman : "La littérature te réconcilie avec l’idée que la tristesse c’est chouette aussi" [REDIFFUSION]

On se sépare des gens comme on se sépare des livres: dans la douleur et la nostalgie. On tourne cette dernière page en essayant de faire durer le plaisir, en profitant de la délicatesse de chaque mot, de la force de la syntaxe et de la complexité des personnages. A la différence près que les relations ne peuvent pas toujours être reconstruites, alors que nous pouvons relire sans fin les livres. Mais: “C'est ça qui est beau, de se dire "ça ne dure pas" donc kiffez ces plaisirs terrestres”.(12’55)

L'humoriste Marina Rollman, que l’on entend au micro de Maud Ventura, nous dévoile son livre - Un bonheur parfait  de James Salter. Ce roman, elle l’a ouvert pour la première fois à 20 ou 21 ans: “dans le bus.” (10’22) et, depuis il ne l’a pas quittée. Ce livre trace l’histoire d’un couple d’américains que l’on suit tout au long de leur vie, soit pendant une quarantaine d’années. Du point de vue de Marina Rollman, c’est un livre sur la beauté du quotidien, ce genre de livres qui “font apprécier la vie” (10’43) et ces auteurs ou ces artistes qui permettent de “mieux voir" (10’53) 

"Ca ne rend pas le monde beau, ça aiguise mon oeil" (11’20)

Marina Rollman qui “essaie d’être quelqu’un de culturé mais [qui] n’y arrive pas toujours” (1’48) nous accueille dans sa bibliothèque rangée par langues “Je lis beaucoup en anglais, un peu trop je pense, mon vocabulaire français s’est appauvri en fait” (2’26). La raison de ce rangement est simple: "Parfois la littérature francophone m'impressionne, je ne sais pas par où entrer” (2’45)

A la fin de cette rencontre, ce qui nous reste, c’est notamment cette phrase de Marina Rollman: “Je trouve ça toujours très beau les gens qui arrivent à concilier un intellect fou avec quelqu’un avec qui tu as envie de passer une soirée” (2’17) C’est exactement ce que l’on s’est dit en la découvrant un peu plus, elle, dans sa bibliothèque et à travers ses lectures de femme “woke, social warrior [et] féminazie” (6’36): la sensation d’avoir passé un temps précieux avec une femme avertie, forte et engagée.

Cet épisode a été mené par Maud Ventura. Le montage a été réalisé par Amel Almia. Maud Benakcha a été en charge de l’édition et de la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix. Cet épisode est présenté par Agathe Le Taillandier. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Cet épisode a été diffusé pour la première fois le 3 mars 2020.

Lison Daniel : "On passe beaucoup de temps à se regarder passer à côté de sa carrière" [REDIFFUSION]

Lison Daniel est scénariste et comédienne. En ce moment elle participe à l’écriture d’une série pour Netflix sous la direction de Fanny Herrero, la créatrice de la série Dix pour Cent. Elle tient aussi le compte instagram les.caractères, où elle incarne avec humour une galerie de personnages du quotidien, plus ou moins caricaturaux. On y rencontre Aurélie, esthéticienne à Marseille, Isabelle, une quadra qui a très mal vécu son confinement sur la côte d’Emeraude, ou encore Yvan, psychanalyste à la mine renfrognée. 

Les ami.e.s de Lison Daniel le lui disent volontiers en découvrant sa collection de romans et de pièces de théâtre: elle “n’est pas fâchée avec la lecture”. La comédienne aime flâner pendant des heures dans la librairie en bas de chez elle, à la recherche de nouveaux ouvrages. “Je parcours les rayonnages et je laisse faire parce qu'il y a toujours un livre ou deux qui m'interpelle. Le titre, l'auteur, la quatrième, il y a toujours quelque chose qui m'intrigue”

Dans cet épisode elle nous présente le livre Martin Eden, de l’écrivain américain Jack London. Ce roman d’aventures suit le jeune matelot Martin Eden près de San Francisco dans les années 1920. De condition très pauvre, il se lance pour défi de se cultiver, afin de séduire Ruth, une jeune femme issue de la bourgeoise dont il est éperdument amoureux. Cette soif de connaissances fait naître en lui le désir de devenir écrivain. Il s’efforcera alors de réaliser son rêve, envers et contre tout. Lison Daniel découvre ce roman pour la première fois il y a trois ans. “Quand je le lis, je suis dans une espèce de brouillard professionnel horrible. Je veux être comédienne, je veux être scénariste, mais en fait, je suis surtout serveuse parce qu’aucun agent ne veut de moi, parce qu’aucune boîte de production ne veut travailler avec moi”. La “ténacité incroyable du personnage” frappe la jeune femme, qui tire de cet ouvrage la force de persévérer dans le milieu artistique. La même année, elle lance le compte les.caractères avec sa cousine Laura. “J'ai décidé de ne pas attendre qu'on vienne me chercher et de faire mes choses de mon côté”. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marine Revol a envoyé les questions de cette interview à Lison Daniel. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast, avec l’aide de Lucile Rousseau-Garcia.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Cet épisode est une rediffusion. Il a été diffusé la première fois le 18 août 2020.

Uèle Lamore : “J’adore me perdre dans des mondes imaginaires”

Uèle Lamore est cheffe d’orchestre. C'est elle qui dirige l’Orchestre Orage, un orchestre français de musiques actuelles. Uèle Lamore est aussi compositrice et arrangeuse pour d’autres artistes et pour le cinéma. Pour chacune de ses créations, elle cherche à raconter "une histoire”. Dans son premier EP Tracks, sorti en septembre 2020, la musicienne retranscrit en mélodie sa propre histoire, au travers de deux villes qu’elle aime particulièrement: Kyoto au Japon et Vitry-sur-Seine en banlieue parisienne. 

Dans cet épisode du Book Club, Uèle Lamore nous parle d’un chef-d'œuvre de la littérature fantastique, et de la littérature britannique: Le Hobbit, de J. R. R. Tolkien. Enfant, c’est grâce à ce livre qu’elle apprend à lire et à écrire en anglais, avec l’aide de son père. Sur le moment, l'apprentissage est rude. Ce n’est que quelques années après, en le relisant, qu'elle est transportée par le monde que l'écrivain a inventé. “Il va vraiment de A à Z avec son univers”. Uèle Lamore est fascinée par la minutie avec laquelle J. R. R Tolkien construit ce monde parallèle, dans Le Hobbit d’abord, puis dans sa suite, la trilogie du Seigneur des Anneaux. “Tout est expliqué et explicable”. 

L'œuvre de J. R. R. Tolkien permet aussi à Uèle Lamore d’échapper à son quotidien. Durant son enfance et son adolescence, elle est beaucoup moquée pour être une “geek”, une de ces personnes “cheloues qui traînaient entre {elles} et qui faisaient des trucs bizarres avec des cartes”. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. C’est même devenu plutôt “cool” d’avoir des références comme Le Hobbit en poche. Et la cheffe d’orchestre ne peut que s’en réjouir. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur le métier de cheffe d’orchestre et sur la place des femmes dans ce domaine professionnel encore très masculin, nous vous conseillons de vous rendre sur les sites de l'Association française des orchestres et le Fevis.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marie Salah a envoyé les questions de cette interview à Uèle Lamore. Maud Benakcha  a fait le montage de cet épisode. Elle est également à l’édition et à la coordination du podcast. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. 

Ce podcast est également rendu possible grâce à Marion Girard, responsable de productions. Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Adélaïde Bon : “De la joie s'il vous plaît, de la joie !”

Adélaïde Bon est comédienne, autrice et lectrice à voix haute. En mars 2018, elle publie son premier roman, La Petite fille sur la banquise, dans lequel elle raconte le viol dont elle a été victime à l’âge de neuf ans. Elle y décrit la difficulté de parler avec justesse de ce qu’elle a subi. “La violence sexuelle nous prive de mots”. Pendant des années, elle a le sentiment que les mots lui font défaut, qu’ils mentent, et elle ne parvient plus à communiquer avec le monde qui l’entoure. 

C’est en partie grâce à la littérature qu’Adélaïde Bon réussit à se reconstruire. Elle se réfugie dans les “mondes imaginaires et fictifs”. Elle devient alors une “lectrice dévorante”. Mais Adélaïde Bon ne parvient pas à se détacher de cette méfiance qu’elle a envers les mots. Il lui manquait un livre “qui dirait les mots à l’endroit”.  Ce livre, elle est finalement tombée dessus par hasard il y a quelques années. C’est le roman L’art de la joie de  Goliarda Sapienza,  et elle a choisi de nous le présenter dans cet épisode. 

Il retrace la vie de Modesta, née en Italie au début du XXème siècle. Dans ce livre, il est aussi question de viol, d’inceste, de rapports de domination. Adélaïde Bon se sent alors rassurée de savoir qu’il est possible de “dire les choses, les vraies choses, celles qui sont tues”

Et puis il y a ce titre: L’art de la joie. C’est la première chose qui a attiré l’attention d’Adélaïde Bon quand elle a acheté ce livre. “La joie ça a été ma bouée de sauvetage pendant des années”. Adélaïde Bon voit à travers le portrait de cette femme la possibilité de se libérer de son passé, et de reprendre le contrôle de son récit. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marie Salah a envoyé les questions de cette interview à Adélaïde Bon. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast. 

Ce podcast est également rendu possible grâce à Marion Girard, responsable de productions. Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Daria Marx : “J’aimerais lire quelque chose de léger qui parle de grosses sans parler de poids”

Daria Marx est autrice, militante et blogueuse. Que ce soit à travers les réseaux sociaux, en tant que cofondatrice et membre du collectif Gras Politique, ou encore grâce à son livre Gros n’est pas un gros mot, paru en 2018, la jeune femme s’engage dans la lutte contre la grossophobie. Daria Marx signe aussi le documentaire Ma vie en gros, diffusé sur France 2 en juillet 2020. Elle y raconte les difficultés qu’elle rencontre au quotidien en tant que grosse, dans une société où l’on rejette encore les corps dits “hors-normes”. 

Daria Marx adore lire la nuit, “je trouve qu’il y a un silence qui s’y prête”. Depuis son canapé, elle nous parle de sa bibliothèque remplie de “quatre ou cinq-cent livres bien tassés”,  dans laquelle elle prend soin de séparer les romans, les livres sur le féminisme et ses livres de religion. Il y a aussi une boule de divination, le Choixpeau d’Harry Potter, et c’est finalement grâce à ce mélange de littérature et de “souvenirs” qu’elle se sent vraiment chez elle. 

Daria Marx entretient une relation particulière avec le roman qu’elle a choisi pour cet épisode. “Je l’adore et je le déteste”. Elle nous parle de Big, de Valérie Tong Cuong, qui raconte l’histoire de Marianne, une femme grosse.. Lorsqu’elle le lit pour la première fois à la fin des années 1990, elle est très enthousiaste car Marianne, c’est “la première grosse de la littérature qu’{elle} rencontre”, Daria Marx s’identifie à l’héroïne. “Mon poids prenait beaucoup beaucoup de place, et dans ma tête et dans ma vie”. Mais aujourd’hui, en 2020, elle nuance sa lecture.

Ce livre l’amène à réfléchir à l’image des femmes dans la société. Car si Big a été écrit par une femme qui n’est pas en surpoids, l’autrice arrive quand même à décrire avec justesse la “douleur d’être dans un corps différent”. Quelques clichés persistent, mais pour Daria Marx, une deuxième lecture de ce roman est possible: celle qui interroge les standards de beauté féminine inatteignables que projette la société sur les femmes. 

Daria Marx recommande aussi la lecture du roman Vie amoureuse de Zeruya Shalev, qui reprend le récit de la spirale incestueuse. Et si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, vous pouvez aussi écouter la deuxième saison de notre podcast Injustices, Ou peut-être une nuit.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Oriane Olivier a envoyé les questions de cette interview à Daria Marx. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast. 

Ce podcast est également rendu possible grâce à Marion Girard, responsable de productions. Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

Agnès Desarthe : “La solution est toujours dans les livres, très rarement dans la vie”

Agnès Desarthe est autrice et traductrice. Elle a publié à cette rentrée littéraire 2020 C’était mieux après, un roman jeunesse dans lequel elle raconte l’histoire de Vladimir, un petit garçon fraîchement arrivé dans une nouvelle école. Il doit alors s’adapter et surmonter sa timidité pour y trouver sa place. 

Agnès Desarthe travaille en ce moment à l’écriture de son prochain roman. En parallèle, elle traduit des articles de l’autrice Virginia Woolf pour le magazine britannique le  Literary Times Supplement. Écrire ou traduire, traduire et écrire, elle a “toujours exercé ces deux activités en même temps, parfois dans la même journée”. Agnès Desarthe ne saurait dire laquelle de ces deux casquettes elle préfère tant elles sont complémentaires. “L’un repose de l’autre”. Mais dans tous les cas, c’est la lecture qui est au coeur de son travail. 

Dans cet épisode, Agnès Desarthe nous présente le roman Laura Willowes, de l’autrice américaine Sylvia Townsend Warner. Dans ce livre “étrange” où se mêlent naturel et surnaturel,  Laura Willowes, une jeune femme plutôt réservée et docile décide de tout plaquer pour partir s’installer dans la campagne reculée anglaise. Ce livre a beaucoup marqué Agnès Desarthe parce qu’il fait écho à son histoire familiale, à son enfance, à sa grand-mère paternelle. “J’ai toujours eu l’impression que le naturel et surnaturel étaient main dans la main dans mon quotidien”. Laura Willowes, c’est finalement une “ode à la liberté, à l’autonomie, et à la possibilité d’être soi”. On sent paraître le désir d’être proche de la nature, une “nature sauvage” qui pousse le personnage principal à s’affranchir des conventions sociétales imposées à aux femmes. 

Agnès Desarthe recommande également le roman Martin Eden de Jack London, que la comédienne Lison Daniel nous avez déjà présenté dans un précédent épisode du Book Club. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Elle a également envoyé  les questions de cette interview à Agnès Desarthe. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Nina Meurisse : “La caméra prend des choses que personne ne voit”

Nina Meurisse est actrice. Dans le biopic Camille sorti en 2019, elle rend hommage à Camille Lepage, jeune photo-reporter française tuée en Centrafrique en mai 2014. Pour interpréter avec justesse ce rôle qui lui a valu d’être nominée pour le César du Meilleur Espoir féminin, l’actrice s’est méticuleusement préparée. Elle est allée jusqu’à apprendre les rouages du métier avec des photographes de l’agence de presse AFP. 

Nina Meurisse possède beaucoup de livres de photographies. Ils sont disséminés un peu partout chez elle. Sur les rayonnages d’une bibliothèque, sur la table basse du salon, “j’ai presque peut-être plus de livres de photos que de romans”. Lorsqu’elle entreprend un rôle, elle s’en sert souvent comme référence afin de mieux comprendre son personnage. Pour son prochain projet; une série qui sera diffusée sur la plateforme de streaming d’Amazon, l’actrice s’est penchée sur des clichés des années 1960. Elle analyse tout dans le détail, des habits à la posture des gens selon l’époque, en passant par la moindre petite “mimique”. “Cette idée de trouver ce personnage par le corps je trouve ça toujours assez intéressant”. 

Dans cet épisode Nina Meurisse se confie à nous depuis sa loge, à Saint Jean d’Angély en Charentes-Maritime. Entre deux changements de costumes, l’actrice nous invite à contempler un instant la beauté du septième art, au travers de la littérature. Elle présente l’essai Notes sur le cinématographe, dans lequel le réalisateur Robert Bresson a rassemblé, à la manière de notes dans un journal, presque vingt-cinq ans de réflexions autour de son métier, et du cinéma plus largement. “C’est le seul livre que j’ai toujours avec moi, que je relie”. Il rappelle à Nina Meurisse que l’acteur.ice doit prendre le contrôle de son rôle, en poussant toujours plus loin l’analyse de son personnage. “Où il va? D’où il vient? Qu’est-ce qu’il veut dire par-dessus tout ça? Qu’est-ce qu’il a traversé? Qu’est ce qui le meut?” Et puis, une fois qu’iel a toutes ses clés en main, lâcher prise et laisser vivre ses émotions. 

Nina Meurisse nous parle aussi des silences. Ces silences qui en disent déjà beaucoup. Robert Bresson écrit: “Sois sûr d’avoir épuisé tout ce qui se communique par l’immobilité et le silence”. C’est l’idée que le métier d’acteur.ice est d’abord physique, qu’il faut engager le corps tout entier, pour raconter une histoire au-delà de la parole. “Avant même que j’ai énoncé une phrase de dialogue, que va raconter le costume, la posture, la manière de respirer, la main qui se resserre?”. Une fois que l’acteur.ice a pris conscience de ces éléments, la caméra fera le reste. C’est là que réside toute la beauté du cinéma, que Nina Meurisse ne cesse de redécouvrir en nous lisant des passages de Notes sur le cinématographe. Moteur. Silence. Ça tourne. Action ! 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Elle a également envoyé  les questions de cette interview à Nina Meurisse. Maud Benakcha a fait le montage de cet épisode. Elle est aussi à l’édition et à la coordination de ce podcast. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. 

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Faïza Guène : “La lecture permet ce que la pauvreté empêche”

Faïza Guène est autrice. En 2004, alors âgée de 19 ans, la jeune franco-algérienne crée la surprise avec la sortie de son premier roman Kiffe Kiffe demain. Sous forme de journal intime, Doria, une adolescente franco-marocaine qui vit seule avec sa mère, raconte son quotidien dans une cité de Seine-Saint-Denis. Le succès de ce roman est immédiat, à tel point que le livre est aujourd’hui traduit dans 26 langues. Cet automne elle revient avec la publication de son sixième roman, La Discrétion, dans lequel elle dresse le portrait d’une famille algérienne ayant fui la guerre d’indépendance pour s’installer à Aubervilliers, au Nord de Paris. Des thèmes similaires, mais auxquels il ne faudrait pas restreindre l’écrivaine. “Je refuse maintenant, strictement, tout rôle que je ne choisis pas, à commencer par celui de porte-parole”. Avec Faïza Guène, les banlieues ne sont pas sujets d’écriture, simplement des lieux propices à la littérature et aux histoires. 

Faïza Guène développe très tôt un appétit pour la littérature, grâce à l’école et à sa bibliothèque municipale. Elle apprécie particulièrement l’intimité des romans. “J’ai l’impression d’être en mouvement avec l’histoire, avec les personnages.” À travers les livres elle trouve aussi le moyen de s’évader de son quotidien et “d’accéder à un autre monde que le sien”

C’est cette expérience que Faïza Guène souhaite partager dans cet épisode du Book Club, à travers l’essai La prochaine fois le feu, de l’écrivain James Baldwin. A l’aide d'une plume “trempée dans l’encre du réel de l’époque”, l’auteur afro-américain dénonce le racisme de la société américaine des années 1960, et la domination d’une majorité blanche sur une minorité noire. Presque soixante ans plus tard, Faïza Guène est frappée par l’intemporalité et l’universalité de ce texte. “C’est comme si son message s’adressait à moi, directement, en particulier, et aussi à l’humanité toute entière”. Le livre la replonge dans son enfance “de fille d’Algérien pauvre qui a grandi en banlieue”, mais il lui fait surtout prendre conscience que sa condition n’est pas une fatalité. “Il m’a aidé à comprendre à quel point c’était nécessaire d’empêcher qu’on colonise mon territoire imaginaire”. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marie Salah a envoyé  les questions de cette interview à Faïza Guène. Amel Almia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Fatima Daas : “J’ai mis du temps à parler, et à aimer parler”

Nous sommes très heureuses de vous présenter Fracas, notre tout nouveau podcast produit en partenariat avec Radio Nova. Créé et présenté par Charlotte Pudlowski, il explore notre rapport à la parole. Dans le premier épisode, elle reçoit l’autrice Fatima Daas. Et comme son premier roman, La petite dernière, fait partie des romans de la rentrée littéraire, il nous a paru pertinent de partager cet entretien avec vous, les auditeur.ices du Book Club. 

Fatima Daas est en réalité un pseudonyme. C’est aussi le nom de l’héroïne de son roman, avec laquelle l’écrivaine partage de nombreuses similitudes. Toutes les deux ont grandi à Clichy-sous-Bois en région parisienne, dans des familles originaires d’Algérie. Toutes les deux sont musulmanes pratiquantes et aussi lesbiennes. Et toutes les deux travaillent au quotidien pour jongler entre ces deux identités, et bien d’autres encore. Son roman, l’autrice le résume ainsi: “c’est juste, comment tu te construis en étant plusieurs choses, en ayant plusieurs facettes et parfois des éléments qui te semblent contradictoires”. 

Il aura fallu plusieurs années à Fatima Daas pour concilier sa foi et son homosexualité. Aujourd’hui l’autrice l’affiche fièrement, mais elle a conscience que son livre aborde des sujets qui justement, suscitent encore des débats. “Plus j’allais vers la fin du roman et plus je me questionnais sur ce que ça pouvait faire à des personnes qui pouvaient se reconnaître”. Alors si elle a choisi de publier son travail sous un pseudonyme, c’est aussi pour protéger ses proches, pour ne pas  “les exposer à des gens, à des mondes qui ne les concernent pas”

Fatima Daas a grandi dans une famille où “les non-dits”  faisaient partie intégrantes des conversations. C’est finalement grâce à l’écriture qu’elle a trouvé sa voix. “Ça t’oblige à te regarder, à regarder les autres, à regarder le monde et après t’en parles”. Aujourd’hui, il n’est plus question pour elle de se taire. “Une fois qu’on est dans la parole, on a envie de garder cette parole et de le montrer, parce qu’on a tenu trop longtemps dans le silence”.

Fracas est un podcast créé et présenté par Charlotte Pudlowski. Il est produit par Louie Media et Radio Nova. 

Cet épisode a été réalisé par Anna Buy, et le mix est de Jean-Baptiste Aubonnet.

Chaque interview est diffusée dans une version courte dans la matinale de Radio Nova, Un Nova jour se lève, le jeudi matin à 8h10.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Maud Benakcha est en charge de l’édition et de la coordination. 

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Emmanuelle Richard : “Pour qu’une chose fonctionne sur le lecteur, il faut passer par le ressenti”

Emmanuelle Richard est autrice. Dans son dernier livre, Les corps abstinents, elle a écrit ce qu'elle n'avait pas trouvé : “C’est un livre que j’ai cherché beaucoup à un moment donné dans ma vie personnelle où j’en avais besoin”. 

Depuis quelques mois, Emmanuelle Richard est en plein déménagement. Alors pour le moment, elle a été contrainte de mettre sa bibliothèque de côté. Cela ne l’empêche pas de nous décrire sa collection “éclectique” de livres. “Je peux lire autant de la BD, que du manga, que de la littérature dite de jeunesse”. Parmi ses lectures, la romancière nous recommande le livre Nino dans la nuit, que la journaliste Rebecca Manzoni nous avait déjà conseillé lors d’un précédent épisode du Book Club.

Dans cet épisode, Emmanuelle Richard nous présente le roman Sa Majesté des Mouches de l’écrivain britannique William Golding, un livre qui l’a “profondément plongée dans le trouble”. Souvent présenté comme une allégorie glaçante des sociétés humaines, l’histoire débute à la suite d’un crash d’avion. Un groupe de jeunes garçons issus de la bourgeoisie anglaise se retrouve livré à lui-même sur une île déserte. Tous doivent alors réapprendre à vivre ensemble, révélant petit à petit les instincts prédateurs et la “cruauté de l’âme humaine”. C’est au collège qu’Emmanuelle Richard découvre ce roman, à une période de sa vie où elle se sent particulièrement “vulnérable”.  Il la rassure, la bouleverse, elle le trouve juste. Exactement ce qu’elle recherche dans la littérature: “il faut que ça suscite des événements à l’intérieur du lecteur, qui soient de l’ordre de la sensation, de l’émotion”.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Elle a également envoyé  les questions de cette interview à Emmanuelle Richard. Amel Almia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Nina Bouraoui : “Je suis née dans une famille où les livres mangeaient l’appartement”

Nina Bouraoui est autrice. Comme dans beaucoup de ses livres, son dernier roman Otages, apporte une réflexion sur la place des femmes dans la société, et sur les violences qu’elles subissent. Il raconte l’histoire de Sylvie Meyer, une quinquagénaire en apparence sans soucis, qui est employée dans une usine de caoutchouc. Après une énième demande de son patron, elle décide de le séquestrer, révélant ainsi de profondes blessures refoulées depuis longtemps.

Dans cet épisode, Nina Bouraoui nous accueille dans son salon, devant sa bibliothèque qui fait office de “matrice du lieu”. Elle nous parle de son amour pour la Méditerranée, de sa jeunesse en Algérie. La romancière se confie aussi sur ses craintes de retourner un jour là-bas. “J’ai écrit une sorte de légende autour de ce pays, et cette fiction j’aurais peur qu’elle s'éteigne, qu’elle soit déçue”. Alors entre temps, elle lit. Beaucoup. Parmi ses auteur.ices algérien.nes favori.te.s, on trouve Albert Camus, qu’elle considère comme “un père algérien, qui a décrit l’Algérie comme [elle a] pu envisager de la décrire”

Elle nous présente Le Mausolée des Amants, le journal intime posthume de l’écrivain et photographe Hervé Guibert. Cet ouvrage retrace la vie de cet homme, tiraillé entre sa passion pour l’écriture, son combat pour faire accepter l’homosexualité, et sa maladie, le Sida. Des passages très crus parfois, mais que Nina Bouraoui relit sans cesse, tant elle est admirative du travail d’Hervé Guibert. “Il a cette façon d’écrire qui fait dire que finalement lorsqu’on a en soi cette dimension poétique, cette dimension esthétique de l’écriture, et bien je crois que l’on peut tout écrire”

Figure très présente dans la vie d’Hervé Guibert, c’est aussi grâce au Mausolée des Amants que Nina Bouraoui a découvert l’écrivain Thomas Bernhard, que nous recommandait Julia Kerninon dans l’épisode précédent du Book Club.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Elle a également envoyé  les questions de cette interview à Nina Bouraoui. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions. Maureen Wilson est responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Julia Kerninon : “La ligne directrice de ma vie, c’est l’écriture”

Julia Kerninon est autrice. Dans Liv Maria, son dernier roman, elle peint le portrait d’une jeune femme profondément amoureuse de la liberté. C’est aussi le portrait d’une mère nostalgique de son passé, qui tente de s’adapter à ce nouveau rôle.

Liv Maria est passionnée de lecture, tout comme Julia Kerninon, chez qui la bibliothèque occupe une place centrale. Elle aime la regarder, et “penser à tous les bons moments qu’ [elle a eu] avec ces livres”. Lectrice assidue depuis son enfance, la transition vers l’écriture s’est faite très tôt, et plutôt naturellement. “Ma mère m’a donné sa machine à écrire quand j’avais 5 ans et demi, et puis je me suis mise à écrire, et puis je n’ai jamais arrêté”

Dans cet épisode elle nous présente La Cave, un roman autobiographique de l’écrivain et dramaturge autrichien Thomas Bernhard. Il revient sur ce jour où il décida d’arrêter l’école au profit d’un emploi d’apprenti dans sa ville natale de Salzbourg. Outre le style “étrange” et le franc-parler de Thomas Bernhard, c’est l’audace du personnage qui séduit Julia Kerninon. La rupture brutale avec le système scolaire du jeune homme remue en elle le désir de se mettre au travail, pour réaliser ses rêves d’écriture. “A l'époque je pense que je ne comprenais pas à quel point moi aussi je voulais partir à l'opposé de ce qui était prévu. Je pense que je ne comprenais pas ce que j'étais prête à faire pour devenir écrivain”.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Elle a également envoyé  les questions de cette interview à Julia Kerninon. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast avec l’aide de Maureen Wilson, responsable éditoriale. 

Marion Girard est responsable de productions. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Lison Daniel : "On passe beaucoup de temps à se regarder passer à côté de sa carrière"

Lison Daniel est scénariste et comédienne. En ce moment elle participe à l’écriture d’une série pour Netflix sous la direction de Fanny Herrero, la créatrice de la série Dix pour Cent. Elle tient aussi le compte instagram les.caractères, où elle incarne avec humour une galerie de personnages du quotidien, plus ou moins caricaturaux. On y rencontre Aurélie, esthéticienne à Marseille, Isabelle, une quadra qui a très mal vécu son confinement sur la côte d’Emeraude, ou encore Yvan, psychanalyste à la mine renfrognée. 

Les ami.e.s de Lison Daniel le lui disent volontiers en découvrant sa collection de romans et de pièces de théâtre: elle “n’est pas fâchée avec la lecture”. La comédienne aime flâner pendant des heures dans la librairie en bas de chez elle, à la recherche de nouveaux ouvrages. “Je parcours les rayonnages et je laisse faire parce qu'il y a toujours un livre ou deux qui m'interpelle. Le titre, l'auteur, la quatrième, il y a toujours quelque chose qui m'intrigue”

Dans cet épisode elle nous présente le livre Martin Eden, de l’écrivain américain Jack London. Ce roman d’aventures suit le jeune matelot Martin Eden près de San Francisco dans les années 1920. De condition très pauvre, il se lance pour défi de se cultiver, afin de séduire Ruth, une jeune femme issue de la bourgeoise dont il est éperdument amoureux. Cette soif de connaissances fait naître en lui le désir de devenir écrivain. Il s’efforcera alors de réaliser son rêve, envers et contre tout. Lison Daniel découvre ce roman pour la première fois il y a trois ans. “Quand je le lis, je suis dans une espèce de brouillard professionnel horrible. Je veux être comédienne, je veux être scénariste, mais en fait, je suis surtout serveuse parce qu’aucun agent ne veut de moi, parce qu’aucune boîte de production ne veut travailler avec moi”. La “ténacité incroyable du personnage” frappe la jeune femme, qui tire de cet ouvrage la force de persévérer dans le milieu artistique. La même année, elle lance le compte les.caractères avec sa cousine Laura. “J'ai décidé de ne pas attendre qu'on vienne me chercher et de faire mes choses de mon côté”. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marine Revol a envoyé  les questions de cette interview à Lison Daniel. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast, avec l’aide de Lucile Rousseau-Garcia.

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Fatoumata Kébé : “La Lune est le roman de ma vie”

Fatoumata Kébé est astrophysicienne et autrice. Son travail porte sur les débris spatiaux. Mais, dans l’espace, c’est avant tout la Lune qui la captive depuis toujours. Elle y a consacré un livre, La lune est un roman, dans lequel elle revient sur l’ensemble des croyances et des certitudes que nous avons sur cet astre céleste. Dans cet épisode, elle nous parle de la place de la Lune dans sa vie, mais aussi de ses origines maliennes, et de la chance de pouvoir appréhender son histoire personnelle à travers les témoignages d’autres.

Fatoumata Kébé explique avoir découvert sa passion pour l’espace, alors qu’elle était enfant, en lisant un livre. Depuis, elle a conservé un lien privilégié avec la lecture. “Le fait que ma passion pour l’espace a commencé avec un bouquin est peut être la raison pour laquelle j’ai toujours gardé la lecture comme loisir parce que ça me permettait de voyager”. Pour l’astrophysicienne, lire c’est “voyager tout en restant là où [l’on est]” et apprendre continuellement sur l’univers et sur l’humain.

Fatoumata Kébé a choisi de nous parler d’Amkoullel, l'enfant Peul, la première partie de l’autobiographie d’Amadou Hampâté Bâ. L’auteur malien, à travers le récit de ses rencontres, recueille l’histoire orale de son pays, à l’époque colonisé par la France. “Amadou Hampâté Bâ raconte de manière assez précise comment fonctionnait le Mali sous emprise coloniale, mais également comment les moeurs, les coutumes, les traditions étaient maintenues”. Cette lecture a permis à Fatoumata Kébé d’avoir une meilleure connaissance de l’histoire du pays dont sa famille est originaire. Elle s’est aussi rendue compte de la chance que cela représente de “pouvoir connaître de manière plus précise [ses] origines, [ses] racines, [son] histoire”.

Que ce soit dans cette quête de ses origines ou dans son parcours personnel, la Lune est pour Fatoumata Kébé un phare auquel elle se raccroche continuellement. “Avec le temps, j’ai toujours pu la contempler. A l’opposé, si elle me contemple, elle voit que j’évolue, que j’obtiens mes diplômes”. Cette Lune, qu’elle regarde et qui la regarde, est comme “un miroir de l’évolution de [sa] vie”. Ce magnétisme qui lie l'astrophysicienne à la Lune est tel qu’elle espère pouvoir, un jour, fouler son sol poussiéreux et ainsi rencontrer cet objet céleste qui la fascine tant. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier qui a également envoyé les questions de cette interview à Fatoumata Kébé. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Laëtitia Eïdo : “Cette bibliothèque, c’est mon ventre”

Laëtitia Eïdo est actrice, chanteuse, elle dessine et écrit. Elle joue dans la série Netflix Fauda, et sera à l’affiche du prochain film de Terrence Malick, The Last Planet. En parallèle de sa carrière au cinéma, elle pratique d’autres formes d’art. Cette expression plurielle est au coeur même de sa construction artistique. “Depuis que je suis petite je me suis toujours autorisée à tout pratiquer”. “Je ne comprends pas pourquoi il faudrait avoir honte ou avoir de la difficulté à assumer le fait qu’on ait plusieurs casquettes, à multiplier les talents. Je pense que faire un choix c’est réduire qui l’on est”. Si elle assume aujourd’hui ne pas vouloir se restreindre, elle nous confie combien les regards extérieurs sont parfois difficiles à vivre. 

Dans cet épisode, Laëtitia Eïdo nous présente un livre qui l’a “aidée à assumer ce désir de création multiple”: Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke. Dans cette correspondance épistolaire avec un jeune artiste, Franz Xaver Kappus, l’écrivain explore ce que renferme la création et délivre ses conseils sur l’ensemble du processus qui l’y conduit. Un texte qui lui a semblé être “une évidence”, tant il correspond à sa vision du chemin artistique. La principale leçon que Laëtitia Eïdo en retire est “de ne pas se soucier du regard des autres quand on crée”. Il y a “cette idée que notre intuition vient de l’innocence, et que moins on sait, plus on sait, mais pas la même chose”. Se libérer du poids des connaissances permettrait, d’après elle, de laisser la place à notre élan artistique de s’exprimer pleinement. 

Dans cette oeuvre, Laëtitia Eïdo a aussi été marquée par la réflexion proposée par Rainer Maria Rilke sur l’importance de la patience dans le processus artistique. “La création, comme une bonne recette de cuisine, ça prend du temps”, si bien que pour l’écrivain “patience est tout”. Si elle trouve d’un côté “rassurant de se dire qu’on a le temps”, elle confie la pression qu’elle ressent en tant que comédienne par rapport au temps qui passe et qui fait évoluer son image. Mais elle se répète l’adage de Rainer Maria Rilke pour cultiver un rapport sain au temps, ce temps qui lui est si précieux puisqu’il lui permet de créer. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier qui a également envoyé les questions de cette interview à Laëtitia Eïdo. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Samantha Bailly : “Je pense que le rapport à chez soi change quand on écrit”

Samantha Bailly est autrice et scénariste. Dans ses livres, elle traite, par le biais de la fiction, des sujets qui touchent les nouvelles générations. Son dernier roman, C'est pas ma faute, raconte une histoire de disparition à l’ère des réseaux sociaux et la nature des liens qui peuvent se tisser à travers les écrans. Dans cet épisode, elle nous invite dans l’intimité de son bureau, son “petit endroit de repli magique”, pour nous parler d’un livre qui souligne l’importance d’avoir un espace à soi. 

Samantha Bailly nous décrit sa bibliothèque où chaque exemplaire a été si consciencieusement choisi  qu’elle est uniquement composée de ses “livres chouchous”. Le dernier ouvrage qu’elle en a sorti de cette bibliothèque est Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés - par ailleurs recommandé par Flèche Love dans un épisode précédent du Book Club. Ce livre, qui propose “une réflexion sur tout un tas de récits de femmes”, trône régulièrement sur sa table de chevet tant il la nourrit.

Dans cet épisode, elle a choisi de se raconter à travers sa lecture de Chez Soi de Mona Chollet. “Où est-ce que je trouve refuge? Où est-ce que je suis chez moi?”: ces questions que posent cet essai ont immédiatement résonné chez l’autrice, tiraillée entre son côté casanier et ses envies d’ailleurs. Cet ouvrage “d’une très grande exigence intellectuelle mais plein de sensibilité” lui a fait changer son rapport à son espace intérieur. Elle l’identifie désormais comme un lieu d’ancrage indispensable, auprès duquel elle peut se ressourcer. 

Samantha Bailly ne s’est par contre pas retrouvée dans la peur du voyage dont témoigne Mona Chollet. En contraste, cette lecture l’a décidée à réaliser le périple autour du monde dont elle rêvait. Pendant ces trois mois de nomadisme, elle a reconsidéré son rapport à sa maison : “je me suis rendue compte que, d’abord, chez moi c’est avec l’homme que j’aime”. Une période hors de chez elle qui lui a aussi permis de constater “qu’il n’y a rien de plus doux que de rentrer chez soi quand on s’y sent bien”.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Samantha Bailly a répondu aux questions de la journaliste Maud Ventura. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Soko : “Les seuls livres que je lis, c’est les livres que je lis à mon fils”

Soko est musicienne, compositrice et actrice. Dans son nouvel album Feel Feelings, elle dévoile les émois qui la traversent et témoigne de l’importance de dire ses émotions. Dans cet épisode, elle nous parle de la nécessité qu’elle éprouve de dire son amour à son fils, Indigo. Elle raconte sa vision de l’amour maternel, son rapport aux livres pour enfants, et ce qu’elle chante pour endormir son bébé. 

Puisqu’elle ne lit en ce moment que la bibliothèque de son fils par manque de temps, Soko a choisi de nous confier sa tendresse pour le livre pour enfants Love You Forever de Robert Munsch, illustré par Sheila McGraw. Également disponible en version française. Cette “histoire d’amour entre une maman et son bébé” au fil des âges a particulièrement émue Soko. Elle l’a lue pour la première fois le soir où elle est rentrée de la clinique avec son fils après son accouchement. “J’ai été dévastée par ce livre, c’est à dire que je pleurais comme une folle à chaque page”. C’est toujours avec autant d’émotions, qu’elle continue de lui lire et de lui chanter, un an plus tard, les doux mots contenus entre ces pages. 

Cette histoire résonne avec la conception de la maternité de l’artiste en plaçant au cœur du récit le caractère inconditionnel de cet amour. Un principe d’autant plus important pour Soko qu’elle confie avoir grandi pensant que l’amour de ses parents était conditionné à sa bonne conduite. Leurs preuves d’affection lui ont “vraiment manqué en étant petite”. Aujourd’hui, elle a décidé de cultiver une toute autre relation avec son fils, Indigo, et lui répète l’amour qu’elle lui porte, et l’invariabilité de celui-ci. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Soko a répondu aux questions de la journaliste Maud Ventura. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Marianne Chaillan : "Cette nouvelle a joué un rôle crucial dans ma vie"

Marianne Chaillan est autrice et professeure de philosophie. Dans sa salle de classe comme dans ses livres, elle veille à rendre accessible la philosophie en proposant des analyses de références de la pop culture. Dans son dernier livre Ainsi philosophait Amélie Nothomb, elle propose une rencontre entre la célèbre romancière et d’éminents philosophes. Dans cet épisode, elle nous accueille dans son bureau aux allures de “joyeux chaos”

Marianne Chaillan explique séparer dans deux bibliothèques distinctes les livres qu’elle possède. Dans son bureau sont rangés les ouvrages de philosophie, et dans sa chambre “tout ce qui est littérature”. Si elle différencie ainsi ses bibliothèques, c’est à cause de ce que dégagent la présence même des livres. “Je n’ai jamais pu avoir des livres de philosophie dans ma chambre par exemple, parce que j’ai toujours pensé que cela m’empêcherait de dormir, cela me mettrait des pensées peu propices à la quiétude et au sommeil”.

Marianne Chaillan nous parle de la nouvelle “La femme adultère” tirée du recueil L’Exil et le Royaume d’Albert Camus, découverte alors qu’elle avait 16 ans, en cours de français. Dans cette nouvelle, Albert Camus raconte le parcours d’une femme, Janine, qui “a fait le choix de l’existence confortable”, et qui, lors d’un voyage où elle aperçoit le désert, va réaliser l’étendue du champ des possibles auxquels elle a renoncé au fil du temps. Face à l’infinie succession des dunes de sable, elle saisit “pour la première fois à quel point elle s’est emmurée dans sa propre vie”, privilégiant la sécurité au prix de ses libertés. 

La lecture de cette nouvelle a marqué Marianne Chaillan “au fer rouge”. Elle a immédiatement été saisie d’une angoisse: “Mon idée fixe a été: comment ne pas devenir cette femme, comment ne pas un jour me retourner sur ma propre vie à 50 ans et me dire “Quoi? C’était ça ma vie?””. Terrorisée par l’idée d’un jour faire face à cette même réalisation, le personnage de Janine a accompagné Marianne Chaillan dans tous les choix auxquels elle a dû faire face au cours de sa vie. “Cette nouvelle m’a aidée, vraiment, mais de manière diffuse, latente, à chaque carrefour, à chaque fois que s’est posé pour moi entre la facilité de la route commune et la crainte que peuvent inspirer les chemins de traverse”. Aujourd’hui encore, cette histoire la guide, lui intimant “d'affronter le risque d’exister” et d’oser s’aventurer dans le désert. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marianne Chaillan a répondu aux questions de la journaliste Maud Ventura. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

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Lucie Vagenheim : “En lisant ce livre, j’ai appris un peu plus sur mon histoire”

Lucie Vagenheim est chanteuse, compositrice et autrice. Face à sa bibliothèque, contenue sur quelques étagères suspendues au dessus de son bureau, elle nous parle de la passerelle qui existe, pour elle, entre la littérature et la musique. Elle vient de dévoiler son premier EP, Glaces Brûlantes, du même titre que le livre qu’elle a récemment publié. “En appelant cette dernière chanson [qu’elle a écrite] du même nom que [son] livre” (21’51), Lucie Vagenheim a voulu rendre hommage à Gaël Faye, et à son roman Petit Pays qui l’a profondément bouleversée. 

Dans cette auto-fiction, Gaël Faye relate l’histoire d’un enfant qui grandit en plein génocide, celui des Tutsis par les Hutus, au Rwanda, en 1994. Ce roman fait écho à l’histoire familiale de Lucie Vagenheim: “ça a été découvrir une partie de mon histoire racontée de manière poétique à travers les yeux et les mots de quelqu’un d’autre” (19’30). Sa mère, rwandaise, en lui offrant ce livre, lui a confié une partie de son vécu. “C’est difficile d’en parler pour elle, et, dans ce geste qu’elle a fait de me dire “lis le”, j’ai compris ensuite pourquoi c’était si difficile” (14’01). Ce livre a été le moyen de parler de cette blessure et de sortir ce pays du silence nostalgique dans lequel l’imaginaire familial l’avait placé. 

Lucie Vagenheim a lu ce roman en pleine période de questionnement sur sa propre identité. Née en France d’une mère rwandaise et d’un père italien, elle raconte à quel point cette interrogation a marqué son adolescence: “la question de l’identité a été assez pesante pour moi parce que j’ai grandi en Normandie au milieu de personnes de couleur blanche” (17’54). “Pendant la période où j’ai lu Petit Pays c’était un questionnement qui revenait à nouveau, un besoin de savoir qui j’étais” (18’28). En apprenant sur son histoire familiale, Lucie Vagenheim a aussi mieux compris qui elle était en tant qu’héritière de ce passé grâce aux mots de Gaël Faye. 

Découvrir cette oeuvre l’a aussi aidée à s’assumer en tant qu’artiste. Le fait que Gaël Faye raconte son histoire en livre mais aussi en chansons a conforté Lucie Vagenheim dans l’idée qu’elle n’avait pas à choisir entre ces deux moyens d’expression. “C’est un exemple, un modèle pour moi, cette dimension multi-artiste qu’il est m’inspire beaucoup, me donne confiance, je me dis que c’est possible de faire les deux, qu’on a le droit” (21’33). Un droit qu’elle s’est aujourd’hui accordé en écrivant à son tour son histoire aussi bien sur papier qu’en musique. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Lucie Vagenheim a répondu aux questions de la journaliste Marie Salah. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com