Le Book Club présidentiel #2 : "L'identité nationale", c'est quoi ?

Fatima Ouassak est une politologue, militante et co-fondatrice du collectif Front de mères. Son premier essai La Puissance des mères, pour un nouveau sujet révolutionnaire, publié aux éditions La Découverte en 2020, a reçu le prix de l’essai féministe du magazine Causette.

Dans cet épisode, Agathe Le Taillandier a souhaité l’interroger sur la notion d’identité nationale. D’abord, afin de saisir ce qu’elle met derrière ces mots et leur utilisation politique. Mais aussi, plus intimement, pour savoir s’ils lui font mal, ou même, si elle estime qu’ils la racontent, en dehors des débats publics.

Pour l’occasion, Fatima Ouassak nous invite à Verdragon, la Maison de l’écologie populaire qu’elle a participé à créer, dans le quartier de la Noue, à Bagnolet. 

Un livre qui a participé à sa construction “identitaire et politique”, c’est L’Assommoir d’Émile Zola, dévoré lorsqu’elle n’avait que 11 ans. Issue d’un milieu ouvrier, Fatima Ouassak entre en empathie avec cette héroïne, Gervaise, qui aspire à s’extraire de sa classe sociale. Elle estime d’ailleurs que cette “histoire universelle”, faisant écho à tant de destins bien au-delà du Paris du XIXème siècle, devrait faire partie de notre “identité commune.”

Car la question n’est pas de dénigrer a priori la notion d’identité nationale : “charge à nous d’y mettre autre chose”. En intégrant par exemple dans nos références partagées des récits plus complexes, à l’image du livre de Joseph Andras, De nos frères blessés. L’histoire se base sur la vie réelle du militant Fernand Iveton, membre du FLN, considéré comme un traître à la nation française, torturé puis condamné à mort.

Il est très loin de moi, si on s’en tient à des critères identitaires, parce que c’est un Français, Européen, blanc. C’est un homme qui est en Algérie et qui est dans le camp a priori des colons. (…) Et pourtant, c’est quelqu’un qui incarne, qui symbolise notre identité commune et notre dignité humaine.”

Plus fondamentalement, cet épisode nous invite donc à nous interroger sur la nécessité de se défaire de la rigidité – et de l’illusion – d’une identité unique et figée. Nos identités sont en fait multiples, plurielles et “toujours plus bavardes et vagabondes qu’on pourra les décrire.”

Agathe Le Taillandier a écrit et monté cet épisode, Maylis Collet l’a réalisé et mixé. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la production du Book Club. Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

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Le Book Club présidentiel #1 : En attendant l'homme providentiel

Dans cette nouvelle saison du Book Club, nous avons voulu redonner un souffle de vie à l’émission : vous faire entendre des lieux, des sons, des gens qui font l’actualité pour réussir à mieux la comprendre. Alors que le bruit et la fureur du débat public peuvent nous donner l’impression d’être démunis, de ne pas avoir les outils pour saisir pleinement les enjeux du monde contemporain, nous avons voulu prendre le temps d’essayer de les comprendre en faisant appel à la littérature.

Jean Garrigues est historien spécialiste d’histoire politique. Son livre La Tentation du Sauveur. Histoire d'une passion française est réédité chez Payot, en mars 2022.

Dans ce premier épisode, il nous éclaire sur le “mythe bien Français” de l’homme providentiel. Il nous parle, pour cela, de trois grands auteurs français du XIXème siècle : Stendhal, Balzac et Hugo. A travers La chartreuse de Parme, Le colonel Chabert et Cromwell, Jean Garrigues nous donne à comprendre ce mythe qui nourrit le paysage politique français.

Ensemble, nous nous demandons s’il est “dangereux de tout attendre d’une figure politique”. Et pourquoi ce mythe est une composante majeure du storytelling de toute campagne électorale, alors qu’il est si loin de ce que Jean Garrigues appelle “nos désirs de démocratie participative”.

Pour répondre à ces questions, Jean Garrigues revient sur le premier homme providentiel, une femme : Jeanne d’Arc. Venue du peuple, elle inaugure une lignée de personnages qui, a posteriori, seront construits comme des figures providentielles dont se revendiquent aujourd’hui nombre de nos politiques. 

Hors du champ des élites traditionnelles, elles émergent en “temps de crise” et donnent l’impression de pouvoir, d’un coup d’un seul, rebattre les cartes pour sauver la France. Nourries par les représentations politico-médiatique, ces figures messianiques contemporaines sont travaillées, pensées, scénarisées pour contribuer à construire le récit d’un roman national millénaire dans lequel elles s’inscriraient. A “toutes les époques”, nous dit l'historien, "les jeunes générations ont ressenti ce besoin de rupture” et c’est sans doute cela qui rend toujours aussi actuelle cette figure de l’homme providentiel, ce mythe du sauveur. 

Agathe Le Taillandier a écrit et monté cet épisode, Lola Constantini l’a réalisé et Etienne Gatianette s’est occupé du mixage. La musique est signée par Antoine Graugnard et Mélodie Lauret.

Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la production du Book Club.

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Le Book Club de Noël : L’écriture comme respiration

Si vous aimez le Book Club, vous allez dévorer Une bibliothèque féministe, notre livre co-édité avec les Editions de l’Iconoclaste, dans lequel Agathe Le Taillandier rassemble 18 femmes : chacune signe un texte dans lequel elle partage sa lecture fondatrice dans son parcours féministe. Un livre qui donne envie d’en lire plein d’autres que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies.  

Et si vous souhaitez avoir accès à des épisodes exclusifs ainsi qu’aux coulisses de la création de nos podcasts (avant-premières de nos nouveaux podcasts, rencontres en ligne, soirées de lancement, bonus inédits...) vous pouvez vous abonner au Club Louie, à partir de 5 euros par mois ! 

Dans ce dernier épisode de ce hors-série de fin d’année, c’est Agathe Le Taillandier, qui présente habituellement le Book Club, qui se prête à son propre jeu. Elle a également signé la série “En écriture” co-produite avec Apple et vient d’écrire avec 18 femmes l’ouvrage collectif Une bibliothèque féministe.

Dans cet épisode, elle nous parle de ses livres entassés en piles sur le sol, qu’elle a cessé de sacraliser, et nous fait découvrir un livre qui l’a “beaucoup accompagnée”: Ariel de Sylvia Plath. Elle a découvert ce recueil de poèmes à ses 20 ans, alors qu’elle cherchait sa place, qu’elle “tâtonnait” et manquait de repères. 

Tout au long de ses poèmes, Sylvia Plath raconte notamment sa dépression, la souffrance d’être mariée à un homme mondain et infidèle, et les zones dangereuses de la maternité selon elle. “Elle a ouvert beaucoup de questions en moi” se souvient Agathe Le Taillandier. 

Mais au-delà des sujets qu’aborde la poétesse, Agathe Le Taillandier a été bouleversée par ses mots, “son humour et sa distance par rapport à son état de dépression”. Des mots qu’elle décrit comme “des sursauts de force”. Dans ses poèmes qu’elle a écrits quelques mois avant de se donner la mort,  Sylvia Plath se rapproche au plus près d'elle-même et donne à voir son essence. “Comment un geste aussi désespéré peut-il être précédé de textes aussi beaux, aussi immenses ?” 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Dans cet épisode, elle répond aux questions de la journaliste Marjolaine Roget. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Marjolaine Roget a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

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Le Book Club de Noël : Des mots qui aident à  vivre 

Si vous aimez le Book Club, vous allez dévorer Une bibliothèque féministe, notre livre co-édité avec les Editions de l’Iconoclaste, dans lequel Agathe Le Taillandier rassemble 18 femmes : chacune signe un texte dans lequel elle partage sa lecture fondatrice dans son parcours féministe. Un livre qui donne envie d’en lire plein d’autres que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies.  

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Dans ce troisième épisode, vous entendrez Charlotte Pudlowski, co-fondatrice du studio de podcasts Louie Media, qui a signé la saison 2 du podcast Injustices : Ou peut-être une nuit et la première saison d’Entre. Elle nous parle de sa bibliothèque qui, à elle toute seule, est “comme une petite pièce” et de son rapport à la lecture, marqué par cette phrase de sa mère : “quand on aime vraiment lire, on lit un livre par jour”

Pour cet épisode de hors-série de fin d’année, elle a choisi de nous parler d’un livre qui vaut la peine d’être lu “rien que pour le titre” : Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? de Jeanette Winterson. Ce roman autobiographique a d’autant plus résonné en Charlotte que sa date de publication coïncide avec le moment où elle a appris que sa mère avait été victime d’inceste. Bien que ce ne soit pas le sujet de ce récit qui raconte la vie, les combats d’une petite fille issue du prolétariat de Manchester et sa quête vers la liberté, c’est un livre qui traite, lui aussi, de la question des mots et du silence.

Si Charlotte a été particulièrement bouleversée par ce roman, écrit par une autrice qui a été “sauvée par les livres”,  c’est parce qu’il la soulage d’une peur universelle : celle de ne pas être normale, d’être “monstrueuse”. Cette peur, Jeannette Winterson la ressent du fait de son homosexualité qu’elle doit vivre dans un environnement très religieux qui ne l’accepte pas. Malgré tout, elle nous parle d’amour au sens large : “l’amour des livres, son amour pour les femmes, l’amour filial, l’impossibilité de recevoir de l’amour quand on est un enfant”.  

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Charlotte Pudlowski répond aux questions de la journaliste Marjolaine Roget. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Marjolaine Roget a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Le Book Club de Noël : Plonger sa cuillère dans un coucher de soleil

Si vous aimez le Book Club, vous allez dévorer Une bibliothèque féministe, notre livre co-édité avec les Editions de l’Iconoclaste, dans lequel Agathe Le Taillandier rassemble 18 femmes : chacune signe un texte dans lequel elle partage sa lecture fondatrice dans son parcours féministe. Un livre qui donne envie d’en lire plein d’autres que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies.  

Et si vous souhaitez avoir accès à des épisodes exclusifs ainsi qu’aux coulisses de la création de nos podcasts (avant-premières de nos nouveaux podcasts, rencontres en ligne, soirées de lancement, bonus inédits...) vous pouvez vous abonner au Club Louie, à partir de 5 euros par mois ! 

Dans ce deuxième épisode, Camille Maestracci, qui a signé la troisième saison d’Injustices : À flots et à sang, nous invite dans sa bibliothèque dont elle a pensé elle-même la construction. Elle nous y parle de son complexe, celui qui lui donne “la boule au ventre” : ne pas lire assez

Pour cet épisode de hors-série de fin d’année, elle a choisi de nous parler d’un livre qui a été “une vraie claque, un choc littéraire” : Mémoires d’une jeune fille rangée, premier tome de l’autobiographie de Simone de Beauvoir

Camille Maestracci avait “assurément moins de vingt ans” lorsqu’elle a découvert l’histoire de cette femme qui “affirme dès son plus jeune âge sa volonté de “prendre son destin en mains”. Ce qui l’a marquée, c’est la force de caractère de Simone de Beauvoir, l’étendue de ses connaissances, des références convoquées dans ce roman qui ont réveillé chez la journaliste ce complexe de n’avoir “pas le quart de sa culture au même âge”.

Mais surtout, c’est un livre qui donne envie de lire plus, de lire mieux. Au fil des pages, Camille Maestracci a eu l’impression de mieux connaître Simone de Beauvoir et “de mieux se connaître en même temps”.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Camille Maestracci répond aux questions de la journaliste Marjolaine Roget. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Marjolaine Roget a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Le Book Club de Noël : Une histoire de bonté

Si vous aimez le Book Club, vous allez dévorer Une bibliothèque féministe, notre livre co-édité avec les Editions de l’Iconoclaste, dans lequel Agathe Le Taillandier rassemble 18 femmes : chacune signe un texte dans lequel elle partage sa lecture fondatrice dans son parcours féministe. Un livre qui donne envie d’en lire plein d’autres que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies.  

Et si vous souhaitez avoir accès à des épisodes exclusifs ainsi qu’aux coulisses de la création de nos podcasts (avant-premières de nos nouveaux podcasts, rencontres en ligne, soirées de lancement, bonus inédits...) vous pouvez vous abonner au Club Louie, à partir de 5 euros par mois !

Dans les quatre prochains épisodes du Book Club, vous allez entendre quatre voix qui font notre studio au quotidien. La première est celle de Brune Bottero. Elle présente Émotions tous les quinze jours et a signé la deuxième saison de Entre, avec Lucien 11 ans et Julie 8 ans. 

Dans cet épisode, elle nous présente sa bibliothèque, pleine de romans et de livres de littérature jeunesse, ces livres pour lesquels elle ressent, des années après, une “émotion intacte”, qui lui font “un nœud à la gorge tout à fait spécial”

Pour cet épisode de notre hors-série de fin d’année, elle a choisi de nous parler d’un livre qui “transmet cette magie de Noël”, puisqu’il raconte une histoire empreinte d’une vraie bonté : Corps et âme de Frank Conroy. L’histoire de Claude, petit garçon de six ans qui trouve un jour un piano et devient, seul, un prodige.

En cette période, c’est un roman lumineux et “qui fait beaucoup de bien” que Brune Bottero veut nous faire découvrir. Elle veut nous réconcilier avec les histoires de héros “bons” qui, elles aussi, peuvent faire de bons romans.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Brune Bottero répond aux questions de la journaliste Marjolaine Roget. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Marjolaine Roget a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Clémence Poésy : Femmes des années 2010

Si vous aimez le Book Club, vous allez dévorer Une bibliothèque féministe, notre livre co-édité avec les Editions de l’Iconoclaste, dans lequel Agathe Le Taillandier rassemble 18 femmes : chacune signe un texte dans lequel elle partage sa lecture fondatrice dans son parcours féministe. Un livre qui donne envie d’en lire plein d’autres que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies.  

Et si vous souhaitez avoir accès à des épisodes exclusifs ainsi qu’aux coulisses de la création de nos podcasts (avant-premières de nos nouveaux podcasts, rencontres en ligne, soirées de lancement, bonus inédits...) vous pouvez vous abonner au Club Louie, à partir de 5 euros par mois !

Clémence Poésy est actrice, vous l’avez peut être vue récemment dans En thérapie, série créée par Eric Toledano et Olivier Nakache et diffusée sur ARTE. Elle prépare en ce moment l’adaptation au cinéma du roman dont elle vous parle dans cet épisode : Nos espérances d’Anna Hope. 

Dans ce nouvel épisode du Book Club, Clémence Poesy revient sur “cette histoire qui l’accompagne au quotidien”, celle de trois amies qui s’approchent de la quarantaine, un seuil qui les force à se confronter à leurs rêves : ceux qu’elles n’ont pu satisfaire et ceux qu’elles essaient encore d’atteindre.

Si Clémence Poesy a choisi ce livre, c’est parce qu’il dresse “le portrait d’un âge” dont on entend peu parler chez les femmes : cette fin de trentaine qui exige d’elles qu’elles aient réussi à trancher la question de la maternité, atteint leurs objectifs professionnels et, plus encore, qu’elles parviennent à concilier les deux. Les trois personnages de Nos espérances se battent pour réussir à écrire leur histoire, et cela malgré les difficultés liées à leur condition de femme. Cathe vient d’avoir un enfant, Hannah essaie d’en avoir un sans succès, Lissa est comédienne et fait face aux problèmes que pose son âge dans la profession. Le roman présente “un portrait de ce que c’est d’être une femme”.

Pour Clémence Poesy, “Anna Hope nous offre l’histoire d’une amitié mais nous offre aussi des amies, ces trois personnages qu’on a envie de prendre dans nos bras, avec lesquels on a envie de parler tard dans la nuit” : l’actrice s’est intimement reconnue dans ces trois récits de vie et a souvent offert à ses amies ce livre qu’elle veut aujourd’hui adapter. Au-delà d’une histoire intime et bouleversante, pour Clémence Poesy, “C’est un acte politique juste de raconter toutes les tranches, toutes les facettes de la vie d’une femme puisque ça a été tellement moins raconté que la vie des hommes”.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Clémence Poesy répond aux questions de la journaliste Antonella Francini. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Julia Courtois a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

La retranscription de l’épisode est disponible ici. Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Camille Chamoux : Se réinventer pour réinventer le monde

Si vous aimez le Book Club, vous allez dévorer Une bibliothèque féministe, notre livre co-édité avec les Editions de l’Iconoclaste, dans lequel Agathe Le Taillandier rassemble 18 femmes : chacune signe un texte dans lequel elle partage sa lecture fondatrice dans son parcours féministe. Un livre qui donne envie d’en lire plein d’autres que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies.  

Et si vous souhaitez avoir accès à des épisodes exclusifs ainsi qu’aux coulisses de la création de nos podcasts (avant-premières de nos nouveaux podcasts, rencontres en ligne, soirées de lancement, bonus inédits...) vous pouvez vous abonner au Club Louie, à partir de 5 euros par mois !

Camille Chamoux est comédienne et humoriste. En ce moment, elle est en tournée avec son dernier spectacle, Le temps de vivre, écrit avec la complicité de Camille Cottin et mis en scène par Vincent Dedienne.

Dans ce nouvel épisode du Book Club, Camille Chamoux nous parle d’un livre découvert cet été, sur la plage de l’île grecque où elle passait ses vacances et qui l’a « prise à la gorge, prise aux tripes, prise au coeur, prise au cerveau » : Love me tender de Constance Debré. 

Si Camille Chamoux a choisi ce livre, c’est parce qu’il raconte l’histoire d’une femme qui, décidée à s’échapper du mode de vie bourgeois auquel elle a toujours appartenu, se fait rappeler à l’ordre par son ex-mari et par la justice.

Après avoir demandé le divorce, elle vit des histoires d’amour avec des femmes et se voit retirer la garde de son enfant pour s’être écartée du conformisme. Elle décide alors d’embrasser cette nouvelle vie. Non par choix mais parce que « la société la force à renier ses droits si elle souhaite être une autre femme que celle qui était prévue ».

Ce qui a passionné Camille Chamoux, ce sont les questions que pose Love me tender. Le livre ne constitue pas seulement une remise en question de l’amour maternel mais il est un « espace d’exploration de tout ce qui nous est inconnu, ou qu’on s’interdit, ou qui nous est interdit », un questionnement sur le regard porté sur les femmes qui choisissent de ne pas jouir de leurs corps avec des hommes, qui se libèrent des  injonctions faites aux femmes. Pour Camille Chamoux, Love me tender est « un livre révolutionnaire, qui fait imploser les codes de la norme occidentale ». 

Si vous avez aimé écouter cet épisode, nous vous recommandons également celui-ci, d’Emotions, dans lequel on s’interroge sur un tabou : doit-on aimer sa famille ?

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Camille Chamoux répond aux questions de la journaliste Myriam Doumenq. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Julia Courtois a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Julie Gayet: Les fils du désir

Si vous aimez le Book Club, vous allez dévorer Une bibliothèque féministe, notre livre co-édité avec les Editions de l’Iconoclaste, dans lequel Agathe Le Taillandier rassemble 18 femmes : chacune signe un texte dans lequel elle partage sa lecture fondatrice dans son parcours féministe. Un livre qui donne envie d’en lire plein d’autres que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies.  

Et si vous souhaitez avoir accès à des épisodes exclusifs ainsi qu’aux coulisses de la création de nos podcasts (avant-premières de nos nouveaux podcasts, rencontres en ligne, soirées de lancement, bonus inédits... ) vous pouvez vous abonner au Club Louie, à partir de 5 euros par mois !

Julie Gayet est comédienne, productrice et réalisatrice. Dans cet épisode du Book Club, elle nous parle avec amour et passion de sa bibliothèque, “La seule chose qui m’a accompagnée toute ma vie”. 

Elle a choisi de nous parler d’un livre qui l’a guidée depuis son adolescence, Le prophète, du poète libanais Khalil Gibran. “Je tombe sur Le prophète à cette époque de ma vie et c’était en accord avec tout ce que je ressentais, percevais, imaginais de ce que devrait être cet équilibre dans la vie, les uns avec les autres.”

Publié en 1923, et traduit dans plus de quarante langues, ce texte présente sous une forme poétique des questions et réponses posées à un sage qui s’apprête à quitter la ville d’Orphalese où il habitait jusqu’alors. Ce guide spirituel et universel a nourri les réflexions de Julie Gayet sur le couple et la parentalité. 

“Il dit “vos enfants ne sont pas vos enfants, ce sont les fils et les filles du désir de vie. Ils arrivent à travers vous mais non de vous, et quoi qu’ils soient avec vous ils ne vous appartiennent pas….” Et ça c'est troublant mais c’est tellement juste.”

Si vous avez aimé écouter cet épisode, nous vous recommandons également celui-ci, du Book Club, dans lequel l’artiste canadienne Naila Keleta-Mae nous parle de Sister Outsider d’Audre Lorde pour qui “la poésie n’est pas un luxe, c’est une nécessité”.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Julie Gayet répond aux questions de la journaliste Antonella Francini. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Julia Courtois a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

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Sophie-Marie Larrouy : Du pays d’où je viens

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Sophie-Marie Larrouy est comédienne, humoriste et scénariste. Elle est aussi la créatrice et l’animatrice du podcast À bientôt de te revoir, sur Binge Audio. 

Dans cet épisode du Book Club, Sophie-Marie Larrouy nous parle du roman de Nicolas Mathieu, “Leurs enfants après eux” paru chez Actes Sud. Elle a beaucoup hésité avant de choisir LE livre qui parle d’elle et de ses combats, et finalement c’est ce roman, prix Goncourt 2018, qui fait vraiment écho à son vécu. 

C’est dans une petite ville de l’Est de la France qu’il se déroule, dans “le monde des fêtes foraines et du Picon, de Johnny Halliday et des pavillons, des hommes crevés au turbin et des amoureuses fanées à 20 ans” écrit le romancier, lui-même originaire de cette région. Dans ce territoire délaissé, on suit Anthony, un adolescent blasé qui cherche à tuer l’ennui. 

Sophie-Marie Larrouy vient elle aussi de cette région, et la lecture de ce roman l’a immédiatement plongée dans son passé, “un passé qu’on a tous en commun quand on vient de là-bas”. “C’est comme si quelqu’un commençait à me raconter tout le bout de la France duquel je viens, sans que j’ai à y passer des dimanches interminables, et avec la tendresse qu’offre le recul et aussi l’analyse de quelqu’un qui n’a rien à attendre que de chérir ses racines”. 

A travers cet épisode, la comédienne décrit une sorte de fascination pour ses racines, ainsi qu’une volonté de décrire avec justesse le milieu d’où elle vient, justement parce qu’elle s’en est extirpé. Pour Sophie-Marie Larrouy, écrire sur ses racines c’est rendre visible cette partie de la France, sa famille et son enfance. “Le fait que les gens lisent sur les gens comme ma famille, ça les fait exister, donc ça me fait dire que peut-être l’ostentation c’est pas si pire que ça, enfin en tous les cas ça peut servir parfois.”

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Sophie-Marie Larrouy répond aux questions de la journaliste Marie Salah. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Julia Courtois a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

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Pauline Chalamet : La ferveur de la vengeance

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Pauline Chalamet est une actrice franco-américaine. A partir du 18 novembre sur HBO Max, elle incarnera sur petit écran l’une des héroïnes de The Sex Lives of College Girls, une série de Mindy Kaling.

Dans ce nouvel épisode du Book Club, Pauline Chalamet présente « la plus belle histoire de vengeance » selon elle, Le Comte de Monte-Cristo, un roman d’Alexandre Dumas. Une oeuvre qui lui a permis de s’évader lors du premier confinement « C'est un gros livre, ça m'a pris trois semaines peut-être un mois pour le lire. C'était mon meilleur ami j'étais toute seule pendant le confinement. Ce livre c'était vraiment une aventure. »

Au fil des pages, c’est le thème de la vengeance que Pauline Chalamet cherche à comprendre, un sentiment qui lui est presque étranger : « Je sais comment pleurer, me mettre dans un coquillage ou je sais comment hurler et claquer la porte et partir en courant mais la vengeance… Prendre le temps de se dire comment je vais faire pour l’avoir, ça je n’ai jamais su faire et je suis très admirative d’Edmond Dantès qui réussit si bien. »

C’est aussi d’injustice dont parle Alexandre Dumas dans son roman. Pour Pauline Chalamet, artiste engagée, ce livre résonne encore aujourd’hui à travers des préoccupations contemporaines : « On a accès a tant de choses, tant de problèmes, tant de possibilités d’engagement civil pour la société qu’on est submergé par ces informations. Du coup on s’y perd, on voit passer des choses ça parait urgent, on poste, on partage et est-ce qu’après on continue nos actions ? »

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Pauline Chalamet répond aux questions de la journaliste Myriam Doumenq. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Julia Courtois a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

La transcription de cet épisode est disponible ici. Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Inna Modja : L’entre deux

Si vous aimez le Book Club, vous allez dévorer Une bibliothèque féministe, notre livre co-édité avec les Editions de l’Iconoclaste, dans lequel Agathe Le Taillandier rassemble 18 femmes : chacune signe un texte dans lequel elle  partage sa lecture fondatrice dans son parcours féministe. Un livre qui donne envie d’en lire plein d’autres que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies.  

Et si vous souhaitez avoir accès à des épisodes exclusifs ainsi qu’aux coulisses de la création de nos podcasts (avant-premières de nos nouveaux podcasts, rencontres en ligne, soirées de lancement, bonus inédits... ) vous pouvez vous abonner au Club Louie, à partir de 5 euros par mois ! 

Inna Modja est chanteuse et actrice. Avant dernière d’une fratrie de sept, elle hérite des livres de ses aîné.e.s et devient une lectrice compulsive dès son plus jeune âge. 

Depuis toujours, ses lectures influencent son quotidien : « Ça me permet d’ouvrir ma créativité, d’avoir une vision à 360, la lecture ça fait voyager vraiment, littéralement »

 Dans ce nouvel épisode du Book Club, Inna Modja nous partage son affection pour l’ouvrage « Soufi, mon amour » de la romancière turque Elif Shalak. 

Inna Modja dévoile la richesse du courant mystique du Soufisme et les conclusions qu’elle tire de sa lecture : 

« Il faut être une bonne personne, quelqu’un de décent, qui ne fait pas du tord aux autres, pas parfait, nous sommes des êtres humains bien sûr mais apprendre de ses erreurs et s’élever de ça, c’est une forme de loi pour gérer la société. »

 Pour Inna Modja, cette lecture est transcendante : « Il y a une étrange sensation à la lecture du livre comme s’il parlait à une partie plus profonde de nous, à notre inconscient, à notre âme et en même temps il y a beaucoup de simplicité. » 

 Ce roman qui parle d’amour dans toutes ses significations, aussi bien amicales que romantiques, retentit en elle : « Sans amour dans le monde, que ça soit l’amour qu’on a pour soi-même, l’amour qu’on a pour les autres, on ne serait pas vivant. C’est nourrissant, il n’y a pas de honte à l’amour moi je suis une personne assez forte, assez résiliente mais j’embrasse mon côté vulnérable aussi. Et l’amour c’est quelque chose que j’aime parce que ça me fait du bien et qui a envie d’avoir de la haine ? »

 Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Inna Modja répond aux questions de la journaliste Marie Salah. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Julia Courtois a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

 Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions. Cet épisode du Book Club est soutenu par la région Ile de France.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Anne Berest : L’amour à trois

Si vous aimez le Book Club, vous allez dévorer “Une bibliothèque féministe”, notre livre co-édité avec les Editions de l’Iconoclaste, dans lequel Agathe Le Taillandier rassemble 18 femmes : chacune signe un texte dans lequel elle  partage sa lecture fondatrice dans son parcours féministe. Un livre qui donne envie d’en lire plein d’autres que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies.  

Et si vous souhaitez avoir accès à des épisodes exclusifs ainsi qu’aux coulisses de la création de nos podcasts (avant-premières de nos nouveaux podcasts, rencontres en ligne, soirées de lancement, bonus inédits... ) vous pouvez vous abonner au Club Louie, à partir de 5 euros par mois ! 

Anne Berest est écrivaine. Dans son dernier roman, “La Carte Postale”, publié aux Éditions Grasset, elle reconstitue l’histoire de ses aïeux qui ont trouvé la mort en camps de concentration.  

Lectrice compulsive depuis son plus jeune âge, l’écrivaine nous explique qu’elle voit dans sa bibliothèque les différentes couches géologiques d’une roche. “C’est comme si je regardais les différents appartements dans lesquels j’ai habités, comme si je revoyais les différentes amours que j’ai eues dans ma vie, les anniversaires, les voyages, parce que chaque objet-livre, renvoie à un moment, à un lieu, à un appartement, à quelqu’un.” 

Dans ce nouvel épisode du Book Club, Anne Berest se remémore sa rencontre avec Marguerite Yourcenar lors du confinement, devenue relation passionnelle de lectrice à autrice. Dans cette période difficile, j’ai eu la sensation de vivre un miracle, comme de rencontrer une amie incroyable”. Le roman qui a bouleversé Anne Berest c’est “Le coup de grâce”, dans lequel se tisse une histoire tragique de triangle amoureux, au cœur des pays Baltes, ravagés par la guerre. 

“Dans ces histoires d’amour éconduit, on est souvent focalisé sur le personnage de celui qui souffre, celui qui aime sans retour. Alors que là, ce que je trouve très intéressant, c’est qu’on est dans l’intimité, dans le regard, non pas de la victime mais du bourreau, de celui qui n’aime pas.” 

Un livre qui a déclenché chez Anne Berest une passion et une admiration pour Marguerite Yourcenar, “romancière historienne”, avec qui elle partage une même démarche d’écriture. “Depuis plusieurs livres je me plonge dans des figures du passé, j’essaye d’entrer en elles, pour à la fois éclairer leur regard avec mes yeux d’aujourd’hui, et inversement, faire venir leur culture passée sur notre époque. Ce double mouvement, dans lequel j’inscris mon écriture, correspond à son sillage.”

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Anne Berest répond aux questions de la journaliste Antonella Francini. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Julia Courtois a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Rebecca Amsellem : Leçons de vie et d’écriture

Rebecca Amsellem est la créatrice de la Newsletter féministe Les Glorieuses. Dans cet épisode du Book Club, elle recommande le livre méconnu d’une icône féministe : “Les livres tiennent tout seuls sur leurs pieds”, signé par Virginia Woolf.  « C’est un de ces fameux à côté, de ces livres à côté. Ce n’est pas un chef d'œuvre de Virginia Woolf. »

Il regroupe des articles, des conférences, des réflexions sur la lecture et l’écriture compilés par l’autrice sur une dizaine d’années. 

C’est un des premiers livres qui a marqué Rebecca Amsellem. « Ce que j’adore dans ce livre c’est qu’on découvre une Virginia Woolf qui est extrêmement drôle, extrêmement fine. Qui a une peur bleue des critiques. Les critiques c’était vraiment des personnes qui la terrifiait »

“Les livres tiennent tout seuls sur leurs pieds”  l’a inspiré à plusieurs reprises pour l’écriture de ses newsletter des Glorieuses. 

« J’ai un rituel d’écriture. Quand je dois écrire quelque chose, j’ai des ouvrages que je relis pour m’imprégner du style des autrices et il y a notamment cet ouvrage. Ça me remet en condition et ça me permet d’essayer d’atteindre le style auquel j’aspire. Ce qui n’est pas encore le cas, mais j’y aspire. »

Pour Rebecca Amsellem, ce livre de Virginia Woolf s’inscrit dans la littérature féministe comme une oeuvre visionnaire et intemporelle  : “Je trouve ça intéressant aujourd’hui de lire la manière dont elle, elle vivait cette époque là (des années 20-30 en Angleterre) parce que la plupart de ses commentaires peuvent être appliqués aujourd’hui. »

Empli d’humour et d’esprit, cet “à côté” de Virginia Woolf a donné l’envie, à Rebecca Amsellem, de mêler écriture et humour : “ C’est une personne qui a tellement d’auto-dérision, qui est tellement drôle, on n’y pense pas forcément mais c’est le cas. Il y a un imaginaire autour de Virginia Woolf qui est très sombre, lié au fait qu’elle se soit suicidée, mais ça n’a pas été une suicidée toute sa vie”

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Rebecca Amsellem répond aux questions de la journaliste Marie Salah. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Capucine Rouault a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Cécile Coulon: sortir du gouffre

Cécile Coulon est écrivaine. Son dernier roman, “Seule en sa demeure”, est paru en août aux éditions de l'Iconoclaste. Au sein de cette même maison, elle co-dirige l’iconopop, une collection de textes courts et poétiques. 

Dans ce nouvel épisode du Book Club, Cécile Coulon compare ses livres à “ses professeurs”, indispensables chez elle, semblables à des “lumières”. “Ma bibliothèque dit beaucoup de choses de moi puisqu'elle renferme tout ce qui me touche intimement, tout ce qui m’émeut, tout ce qui m’éduque”. 

Elle a choisi de nous parler d'un livre qui l'a particulièrement bouleversée alors qu'elle sortait de l'écriture de son roman "Trois saisons d'orage". Courte fable en huis clos, Le Puits, signé par l'écrivain espagnol Iván Repila, raconte l'histoire de deux frères, le Grand et le Petit, qui se retrouvent au fond d’un puits et essayent de s’en sortir. 

Ce conte cruel les observe sortir de l’enfance malgré eux, en découvrant les désirs de haine et de vengeance. Unis par leur fraternité, l’amour seul résiste à l’épreuve qu’ils doivent surmonter. En se replongeant dans cette lecture, l’écrivaine nous confie l’écho qu’a eu cette “œuvre complète” dans sa vie.   

“J’étais à une période où j'essayais de me hisser hors d’un lieu ou je me sentais un petit peu pétrifiée et immobile, comme ces deux enfants dans le livre, essayent à de nombreuses reprises de se hisser hors de ce puits.” 

Une lecture physique et sensorielle qui a accompagné Cécile Coulon, dans un nouveau moment de vie. “Lorsque j’ai terminé j’étais dans un état second. Je savais que je venais de lire un grand livre, un ouvrage important. Je savais que ce texte allait avoir des répercussions sur moi, sur ma façon d’écrire, sur ma façon de penser.”

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Cécile Coulon répond aux questions de la journaliste Antonella Francini. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Marjolaine Roget a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage.

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Pauline Harmange : Promesses et promises

Pauline Harmange est militante féministe et autrice de l’essai à succès Moi les hommes, je les déteste. Son premier roman Aux endroits brisés paraît le 29 septembre chez Fayard. 

Dans cet épisode du Book Club, elle recommande un classique de la littérature britannique, Orgueils et Préjugés de Jane Austen. 

Pour Pauline Harmange, ce roman constitue une charnière dans sa vie : « C’est le premier roman que j’ai lu d’une autrice classique dans ma construction de personne féministe et aussi d’écrivaine. C’est un roman classique qui parle d’amour et pour moi ça a été une grande révélation et aussi un moteur  ».

Orgueils et Préjugés raconte une histoire d’amour dans l’Angleterre de la fin du 18ème siècle où les mariages et les fortunes régissent les familles. Dans celle des Bennett c’est Elizabeth qui est au cœur de l’intrigue entre un voisin aisé et Mr. Darcy, un homme influent et tout aussi riche. 

Lu pour la première fois à son adolescence, ce roman d’amour et d’humour a accompagné Pauline Harmange dans des moments difficiles et a été un véritable soutien pour l’autrice :

« C’est mon premier “livre-bouée” et mon premier objet d’obsession saine. Si les premières fois où j’ai lu Orgueils et Préjugés, c’était juste une fabuleuse histoire d’amour extrêmement prenante, en grandissant et en affûtant mon œil c’est aussi devenu un texte extrêmement bien raconté avec une maîtrise de l’humour qui pour moi est vraiment jouissive ».

Pour Pauline Harmange, Orgueils et préjugés est un manifeste pour la féminité, qui l’a incitée au fur et à mesure des années à embrasser la sienne : « C’est un livre qui, à l’adolescence, m’a réconcilié avec quelque chose de compliqué pour moi, c’était de devenir une femme.  »

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe Le Taillandier. Pauline Harmange répond aux questions de la journaliste Antonella Francini. Soukaïna Qabbal est à l’édition et à la coordination du Book Club. Capucine Rouault a fait le montage de cet épisode et Jean-Baptiste Aubonnet a réalisé le mixage. 

Le Book Club est une création Louie Media aussi rendue possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard, responsable de production, Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale et Mélissa Bounoua, directrice des productions.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Marianne Chaillan : "Cette nouvelle a joué un rôle crucial dans ma vie" [REDIFFUSION]

Marianne Chaillan est autrice et professeure de philosophie. Dans sa salle de classe comme dans ses livres, elle veille à rendre accessible la philosophie en proposant des analyses de références de la pop culture. Dans son dernier livre Ainsi philosophait Amélie Nothomb, elle propose une rencontre entre la célèbre romancière et d’éminents philosophes. Dans cet épisode, elle nous accueille dans son bureau aux allures de “joyeux chaos”

Marianne Chaillan explique séparer dans deux bibliothèques distinctes les livres qu’elle possède. Dans son bureau sont rangés les ouvrages de philosophie, et dans sa chambre “tout ce qui est littérature”. Si elle différencie ainsi ses bibliothèques, c’est à cause de ce que dégagent la présence même des livres. “Je n’ai jamais pu avoir des livres de philosophie dans ma chambre par exemple, parce que j’ai toujours pensé que cela m’empêcherait de dormir, cela me mettrait des pensées peu propices à la quiétude et au sommeil”.

Marianne Chaillan nous parle de la nouvelle “La femme adultère” tirée du recueil L’Exil et le Royaume d’Albert Camus, découverte alors qu’elle avait 16 ans, en cours de français. Dans cette nouvelle, Albert Camus raconte le parcours d’une femme, Janine, qui “a fait le choix de l’existence confortable”, et qui, lors d’un voyage où elle aperçoit le désert, va réaliser l’étendue du champ des possibles auxquels elle a renoncé au fil du temps. Face à l’infinie succession des dunes de sable, elle saisit “pour la première fois à quel point elle s’est emmurée dans sa propre vie”, privilégiant la sécurité au prix de ses libertés. 

La lecture de cette nouvelle a marqué Marianne Chaillan “au fer rouge”. Elle a immédiatement été saisie d’une angoisse: “Mon idée fixe a été: comment ne pas devenir cette femme, comment ne pas un jour me retourner sur ma propre vie à 50 ans et me dire “Quoi? C’était ça ma vie?””. Terrorisée par l’idée d’un jour faire face à cette même réalisation, le personnage de Janine a accompagné Marianne Chaillan dans tous les choix auxquels elle a dû faire face au cours de sa vie. “Cette nouvelle m’a aidée, vraiment, mais de manière diffuse, latente, à chaque carrefour, à chaque fois que s’est posé pour moi entre la facilité de la route commune et la crainte que peuvent inspirer les chemins de traverse”. Aujourd’hui encore, cette histoire la guide, lui intimant “d'affronter le risque d’exister” et d’oser s’aventurer dans le désert. 

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marianne Chaillan a répondu aux questions de la journaliste Maud Ventura. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet en a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Cet épisode a été diffusé la première fois le 14 juillet 2020.

Marina Rollman : "La littérature te réconcilie avec l’idée que la tristesse c’est chouette aussi"

JULIETTE LÉVEILLÉ

JULIETTE LÉVEILLÉ

On se sépare des gens comme on se sépare des livres: dans la douleur et la nostalgie. On tourne cette dernière page en essayant de faire durer le plaisir, en profitant de la délicatesse de chaque mot, de la force de la syntaxe et de la complexité des personnages. A la différence près que les relations ne peuvent pas toujours être reconstruites, alors que nous pouvons relire sans fin les livres. Mais: “C'est ça qui est beau, de se dire "ça ne dure pas" donc kiffez ces plaisirs terrestres”.(12’55)

L'humoriste Marina Rollman, que l’on entend au micro de Maud Ventura, nous dévoile son livre - Un bonheur parfait  de James Salter. Ce roman, elle l’a ouvert pour la première fois à 20 ou 21 ans: “dans le bus.” (10’22) et, depuis il ne l’a pas quittée. Ce livre trace l’histoire d’un couple d’américains que l’on suit tout au long de leur vie, soit pendant une quarantaine d’années. Du point de vue de Marina Rollman, c’est un livre sur la beauté du quotidien, ce genre de livres qui “font apprécier la vie” (10’43) et ces auteurs ou ces artistes qui permettent de “mieux voir"  (10’53) 

"Ca ne rend pas le monde beau, ça aiguise mon oeil" (11’20)

Marina Rollman qui “essaie d’être quelqu’un de culturé mais [qui] n’y arrive pas toujours” (1’48) nous accueille dans sa bibliothèque rangée par langues “Je lis beaucoup en anglais, un peu trop je pense, mon vocabulaire français s’est appauvri en fait”  (2’26). La raison de ce rangement est simple: "Parfois la littérature francophone m'impressionne, je ne sais pas par où entrer” (2’45)

A la fin de cette rencontre, ce qui nous reste, c’est notamment cette phrase de Marina Rollman: “Je trouve ça toujours très beau les gens qui arrivent à concilier un intellect fou avec quelqu’un avec qui tu as envie de passer une soirée” (2’17) C’est exactement ce que l’on s’est dit en la découvrant un peu plus, elle, dans sa bibliothèque et à travers ses lectures de femme “woke, social warrior [et] féminazie” (6’36): la sensation d’avoir passé un temps précieux avec une femme avertie, forte et engagée.

Vous pouvez également la retrouver sur scène dans son one-woman show Un spectacle drôle au théâtre de L’Oeuvre et dans ses chroniques sur France Inter.

Cet épisode a été mené par Maud Ventura. Le montage a été réalisé par Amel Almia. Maud Benakcha a été en charge de l’édition et de la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix. Cet épisode est présenté par Agathe Le Taillandier. 

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Louison : "Il ne fallait pas subir cette lecture, il fallait qu'elle soit un médicament"

JULIETTE LÉVEILLÉ

JULIETTE LÉVEILLÉ

Chez vous, où sont rangés vos livres? Sous un lit, un peu cachés? Dans le salon, à la vue de tou.te.s? A la cave parce que vous n’avez de la place nulle part ailleurs? Jusqu’à maintenant, dans le Book Club, nous nous sommes bien rendu compte que les choix de rangement des lectrices n’étaient pas uniquement décoratifs, qu’il y avait toujours une histoire sur les lieux et les dispositions. Avec l’autrice et illustratrice Louison, l’histoire est entière. Elle a quelques temps placé ses livres dans un autre lieu, sur le même palier que son appartement. Mais comme pour elle, c’est: “extrêmement déprimant de vivre sans ses livres”(02:19), elle a décidé de tout rapatrier dans un cocon plus intime: “J’avais besoin de cette espèce de présence dans ma chambre parce qu’il y avait, effectivement une absence qui est toujours très dure.” (02:58) Cette absence, c’est celle de son compagnon qu’elle a perdu brutalement en juillet 2018. 

Pendant cette période de deuil, il y a eu une des étapes de reconstruction avec laquelle a coïncidé la lecture de La Douleur de Marguerite Duras. C’est de ce livre qu’elle nous parle dans cet épisode. Au moment de l’acheter, elle était convaincue qu’il aurait une place importante dans son processus de résilience. “J’ai attendu avant de le lire, il ne fallait pas subir cette lecture, il fallait qu’elle soit un médicament, une infirmière presque” (12:43).

La Douleur, c’est “l’horreur de l’attente et l’horreur du retour” (16:21). En pleine Seconde Guerre mondiale, Marguerite Duras attend son mari, déporté politique. Quand il revient enfin, il n’est plus, physiquement et psychologiquement. En parallèle de mettre des mots sur le deuil qu’a subi Louison, il narre également l’histoire de sa famille. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille de sa grand mère de confession juive et résistante est déportée. Ce livre s’est imposé à Louison. Il a eu un effet thérapeutique et l’a accompagnée dans son processus de deuil ainsi que dans l’écriture de son premier roman Le Chemin des amoureux. Ce livre lui a ouvert le champ des possibles et  lui a permis “d’assumer de ne plus avoir besoin des dessins pour raconter une histoire” (17:50). 

Cet entretien a été mené par Maud Ventura. Le montage a été réalisé par Amel Almia. Maud Benakcha a été en charge de l’édition et de la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix Charlotte Pudlowski était à la rédaction en chef. Cet épisode est présenté par Agathe Le Taillandier. 

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Le Book Club #15

Le mardi 3 mars nous aurons deux invitées spéciales pour le Book Club! Nous recevons l’illustratrice et autrice Louison ainsi que Delphine Clot, productrice de cinéma et d'audiovisuel et conseillère littéraire sur les adaptations des livres à l'image. Nous parlerons donc cinéma, de l’adaptation des livres au grand écran notamment grâce à La Douleur de Marguerite Duras. Rendez-vous le 3 mars chez nous, dans les locaux de Louie Media au 15 passage Sainte-Anne Popincourt dans le 11e arrondissement de Paris.

Pour chaque place du club de lecture achetée, un exemplaire de La Douleur est offert par la maison d’éditions Folio. Prenez vite vos places. Nous limitons le nombre d’inscrit.e.s afin que la qualité des échanges soit la meilleure possible.

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Constance Debré : “Il ne faut pas se laisser bouffer par des colonnes de livres”

JULIETTE LÉVEILLÉ

JULIETTE LÉVEILLÉ

«Si la littérature n’est pas là pour parler de la solitude fondamentale de nos vies, je ne vois pas très bien à quoi elle sert.» (9’17) Dans cet épisode du Book Club, la journaliste Agathe de Taillandier se rend chez Constance Debré, dans son studio parisien. Un lit, des tréteaux, un bureau pour écrire… Constance Debré vit de manière spartiate depuis qu’elle a abandonné son métier d’avocat pour devenir romancière. «C’était très bien que ce changement de rapport au monde, ce glissement, se matérialise par une table rase au premier degré.» (3’26)

Peu de livres, donc, dans son appartement. Constance Debré a vendu la grande majorité de sa bibliothèque après avoir changé de métier. «Les livres, ce sont des signes qui nous ont traversé le cortex à un moment, qui nous ont façonné plus ou moins, mais ce n’est pas pour autant qu’on est obligé de les garder. Ce ne sont rien que des signes.» (4’05) Certains ouvrages lui manquent, mais il ne faut selon elle pas «se laisser bouffer» par ses possessions (5’29) : «les livres, on les trimballe vachement en soi quand même.» (6’09)

L’autrice de Love me tender a choisi de parler de Képas (un terme faisant référence aux paquets contenant de l’héroïne), un roman de Denis Belloc Elle raconte avoir été bouleversée par ce roman d’inspiration autobiographique : «C’est un livre somptueux, si on n’a pas peur des choses un peu dures, mais la littérature est aussi là pour dire la beauté de la violence des vies.» (7’41)

Belloc raconte dans ce récit son addiction à l’héroïne, très rapide et violente, dans le Paris des années 80. «Il plonge complètement, c’est ça qui est aussi très beau.» (7’16) Une histoire qui résonne avec la trajectoire personnelle de Constance Debré, dont les parents consommaient de l’opium et de l’héroïne. «C’est à la fois douloureux, et en même temps c’est quelque chose que je comprenais. J’ai toujours compris les toxicomanes, même si je ne le suis pas moi-même. J’ai parfois l’impression que je ne m’entends qu’avec les gens qui ont ce tempérament» (10’15)

Képas n’est pas qu’un roman sur la came. Belloc y évoque également de manière crue ses expériences sexuelles, ce qui a particulièrement touché Constance Debré. «Il y a des milliards de choses qui peuvent se passer entre deux êtres qui pendant un moment, des mois ou une nuit vont se toucher. Mais ce n’est jamais quelque chose qui n’a pas de sens. C’est quelque chose de tellement obscur, de mystérieux, fait de solitude, de tendresse, de désespoir et de douceur, de fuite et d’arrêt de la fuite.» (19’10)

Pour Constance Debré, Képas est un roman unique, certes «trash» (7’15), mais magnifique. Un roman dont la lecture l’a transformée, et qui continue désormais de vivre en elle. «Ce n’est pas pour lire de jolies histoires qui me distraient que je lis, c’est pour entendre ça.» (9’26)

Cet entretien a été mené par Agathe Le Taillandier. Le montage a été réalisé par Hortense Chauvin et Maud Benakcha, qui était également en charge de l’édition et de la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix et Charlotte Pudlowski était à la rédaction en chef.


Le Book Club est un podcast de Louie Media que vous pouvez retrouver sur notre site Louiemedia.com et sur toutes les plateformes d'écoute : Apple podcast, Soundcloud, Spotify

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com


Le Book Club #14

Le prochain club de lecture aura lieu le mardi 18 février 2020 dans nos locaux, au 15 passage Sainte-Anne Popincourt dans le XIe arrondissement de Paris. Nous organisons une soirée spéciale écriture en compagnie de Constance Debré !

Pour avoir les conversations les plus passionnantes possibles, nous limitons le nombre de places: alors n’hésitez pas à vite vous inscrire !