Sauver les mémoires
/Il y a quelques années, dans le cadre du podcast Le Bookclub, j’ai assisté à une interview entre Agathe Le Taillandier et l’autrice Blandine Rinkel, qui venait de sortir son premier livre, Vers la violence. C’est un livre qui décrit une relation entre un père et sa fille où la violence est toujours contenue, où le coup ne part jamais mais où la tension est toujours présente, lancinante. Ça m’a fait beaucoup pensé à My Absolute Darling, de Gabriel Tallent, qui était sorti quelques années auparavant.
Pendant l’interview, Agathe Le Taillandier soulève justement le fait que la fiction creuse beaucoup autour de cette figure de père ogre, et se demande ou en est la littérature de la tendresse. Blandine Rinkel, avait répondu qu’elle avait un ami qui allait devenir papa et qui était gêné par cette figure de père qu’il s’apprêtait à endosser ; et qu’elle aurait adoré lui offrir un livre qui donnait à voir une figure de père enthousiasmante, énergisante, douce, et qu’elle n’avait pas trouvé.
C’est avec le constat de ce manque que je me tiens aux aguets, depuis, d’histoires père-fille dénuées de violence. Et puis on m’a proposé l’histoire de l’obsession d’une femme pour un texte, « Ma petite Yvette », qu’elle cherche éperdument à rééditer. Hélène ne comprend pas pourquoi elle est à ce point retournée, chamboulée, bouleversée par ce texte. C’est l’histoire d’un père qui perd sa fille d’une fièvre scarlatine, et qui ne se remet jamais tout à fait du bonheur et du drame de sa paternité trop brève. Le
J’espère que cette histoire vous plaira autant qu’à moi, mais vu les retours que nous avons depuis une semaine sur cet épisode, cela a aussi fait écho chez vous - peut être de manière toute à fait différente d’ailleurs ! Mais mon intuition, c’est que « Ma petite Yvette » comble un manque. Et heureusement qu’Hélène a tout fait pour donner à cette histoire une seconde vie.
Louise Hemmerlé, chargée de production