Peut-on ne rien ressentir ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Depuis le lancement de notre podcast il y a près d’un an, nous avons décortiqué tout un tas d’émotions humaines : du trac à la résilience, en passant par la culpabilité, le syndrome de l’imposteur ou encore l’hypersensibilité... Nous essayons, comme vous le savez, dans chaque épisode de comprendre pourquoi nous ressentons ce que nous ressentons.

Mais que se passe-t-il quand on ne ressent plus ? Vous est-il déjà arrivé de ne rien ressentir du tout ou de vous retrouver face à quelqu’un qui, dans une situation joyeuse, n’arrivait plus à rire ou à éprouver du plaisir ? 

Ce phénomène s’appelle l’anhédonie. Il s’agit d’une incapacité à ressentir de la joie ou des émotions positives dans les moments agréables. Cette pathologie complexe est temporaire et peut durer quelques semaines, quelques mois, ou plus. Mais comment naît-elle ? Et comment peut-on s’en défaire ? À travers l’histoire de Mylène, qui en a été sujette, et avec l’aide des psychiatres Patrick Landman et Christine Barois, la journaliste Paloma Soria Brown tente de répondre pour nous à ces questions, dans ce nouvel épisode d’Emotions.

À lire sur le sujet : 

  • La psychanalyste Catherine Chabert, le psychiatre Maurice Corcos et et la psychologue Solange Carton, auteurs de Le silence des émotions : Clinique psychanalytique des états vides d'affects, publié chez Dunod

  • La psychologue Céline Jouanne, autrice de L'alexithymie : entre déficit émotionnel et processus adaptatif, publié dans la revue Psychotropes 2006/3-4 (Vol. 12)

  • La neuroscientifique Fanny Dégeilh, autrice de Altérations mnésiques dans l'état de stress post-traumatique : résultats comportementaux et neuro-imagerie, publié dans La Revue de neuropsychologie, vol. volume 5, no. 1 

  • Les psychanalystes Michèle Emmanuelli, Marie-Christine Pheulpin et Pascale Bruguière, autrices de Un destin des affects dans la dépression : l'émoussement affectif. Élaboration d'une méthodologie de recherche à partir des épreuves projectives, publié dans le Bulletin de psychologie, numéro 476

  • La psychiatre Christine Barois, autrice de Pas besoin d'être tibétain pour méditer : la pleine conscience à la portée de tous, publié chez J’ai Lu

  • Les psychiatres Patrick Landman et Gérard Pommier, auteurs de Le refoulement : pourquoi et comment ? publié chez Eres


Et vous, vous êtes-il déjà arrivé de ne rien ressentir ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com.

Est-ce grave de manger ses émotions ?

Illustration Jean Mallard

Illustration Jean Mallard

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé, après une longue journée au travail, de vous sentir triste, frustré.e, en colère… D’être submergé.e par tout un tas d’émotions, dont vous ne saviez pas quoi faire… Et qu’à ce moment-là, votre premier réflexe ait été d’aller dans votre cuisine, d’ouvrir votre placard, d’en sortir un paquet de gâteau, de chips ou un gros tas de bonbons, et de les manger dans le seul but de vous sentir un peu mieux ? Ca a pu également vous arriver au cours d’une après-midi d’ennui chez vous, ou au contraire alors que vous débordiez de joie et que vous vouliez vous récompenser ?

On parle de “manger nos émotions” ou d’alimentation émotionnelle pour définir ce phénomène qui nous pousse parfois à nous alimenter alors que l’on n’a pas faim, dans l’unique but de nous apaiser quand nos émotions prennent le dessus.

Mais pourquoi fait-on cela ? Pourquoi est-ce que la nourriture peut devenir parfois, pour certaines personnes, le meilleur, voire l’unique moyen de trouver du réconfort ? Pourquoi sommes-nous si souvent à ces moments-là attirés par des aliments gras ? Et pourquoi associe-t-on autant dans nos imaginaires, le fait de “manger ses émotions” aux femmes ?

Pour répondre à ces questions, nous avons réuni la présentatrice d'Émotions Cyrielle Bedu, et Laurianne Melierre, du podcast “Manger” de Louie Media qui décortique tous les quinze jours nos habitudes alimentaires, pour faire un épisode un peu spécial, dans lequel elles tenteront de comprendre, entre deux craquages alimentaires, pourquoi on mange tous (plus ou moins) nos émotions.

Pour les aider, elles ont interrogé la psychologue spécialisée conduites alimentaires Brigitte Ballandras, et la neuroscientifique et endocrinologue spécialisée dans la nutrition Cécile Bétry.

À lire sur le sujet :

  • Le psychiatre Gérard Apfeldorfer, auteur de Mangez en paix ! publié chez Odile Jacob

Et vous, mangez-vous souvent vos émotions ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com.

L'hypersensibilité peut-elle être une force ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Est-ce qu'on vous a déjà reproché d'être un.e écorché.e vif.ve, de prendre les choses trop à cœur, de ne pas savoir maîtriser vos émotions ? C'est peut-être un employeur qui vous a fait cette réflexion, vos parents, ou une personne avec laquelle vous étiez en couple. Si c'est le cas, et que vous vous sentez en effet souvent trop sensible, rassurez-vous, vous n’êtes pas anormal.e, vous êtes peut-être simplement hypersensible. Et vous n’êtes pas seul.e. Car selon le psychanalyste Saverio Tomasella, qui travaille sur la question depuis près de 15 ans, 30% de la population environ aurait ce tempérament, qui implique une sensibilité plus intense et plus variée que la moyenne.

Cette hypersensibilité peut être constante, ou passagère (suite à un deuil, un licenciement, un changement de saison, ou n’importe quelle autre transformation ayant eu lieu dans votre vie) et peut avoir pour conséquence de se sentir plus à fleur de peau dans un monde qui a tendance à dévaloriser, voire humilier les personnes montrant publiquement leurs émotions.

Dans cet épisode, nous avons rencontré plusieurs personnes qui ont elles fait le choix de revendiquer leur hypersensibilité et de la brandir comme une force. C’est notamment le cas de la journaliste Dora Moutot, qui partage tous les jours ses émotions les plus intenses –allant de la joie, à la tristesse, en passant par la colère– sur les réseaux sociaux. Avec elle, et avec tou.te.s nos autres interlocuteurs.rices (comme l'acteur Philippe Duclos ou le psychanalyste Saverio Tomasella), nous nous sommes demandés pourquoi il était si mal vu de pleurer en public, d’exprimer sa peur ou de faire une grosse crise de colère…

À lire sur le sujet :
- Le psychanalyste et docteur en sciences humaines Saverio Tomasella, auteur de Hypersensibles: Trop sensibles pour être heureux ? publié chez Eyrolles
- La psychologue Elaine Aron, autrice de Ces gens qui ont peur d'avoir peur publié aux Éditions de l’Homme
- La spécialiste de théorie littéraire Evelyn Grossmann, autrice de Eloge de l’hypersensible publié aux Editions de Minuit                                        

Et vous, êtes-vous hypersensible ? Et si c’est le cas, comment vivez-vous avec ce tempérament ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com.

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Le syndrome de l'imposteur : pourquoi nous hante-t-il tant ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

On entend parler partout du syndrome de l’imposteur, les blogs, les articles de développement personnel, et beaucoup dans les podcasts… Pour savoir si vous aussi vous en êtes atteint, vérifiez que vous cochez ses cases. Il y en a trois:

- l'impression de tromper son entourage, de ne pas être à la hauteur de ne pas mériter sa situation ou sa place actuelle.

- la mauvaise attribution, c'est à dire attribuer sa situation à des facteurs essentiellement externes comme la chance le hasard ou une erreur. Vous avez eu une bonne note, un super boulot, une augmentation, mais ce n’est pas grâce à vous, non non, vous étiez juste au bon endroit au bon moment, ou ce sont vos relations c’était juste vraiment facile…

- et puis il y a la peur qui en découle de pouvoir un jour ou l'autre être démasqué par les autres, qui est une peur irrationnelle dans la mesure où tous les indices objectifs de compétences et d'intelligence sont là, mais vous restez avec cette peur là.

Si vous cochez toutes ces cases, alors vous êtes atteint.e de ce syndrome. Mais rassurez-vous, car selon Pauline Rose Clance, l’une des psychologues à l’origine de l’identification du phénomène dans les années 70: 60 à 70% de la population mondiale peut être amené à ressentir au moins une fois dans sa vie, les effets du syndrome de l’imposteur. Dans cet épisode, nous essaierons de comprendre pourquoi il nous hante tant!

A lire sur le sujet
- la psychologue Pauline Rose Clance, autrice du Complexe d’imposture ou comment surmonter la peur qui mine votre sécurité publié chez Flammarion. Elle a aussi mis au point un test pour nous aider à savoir si on est concerné par le syndrome.
- le psychologue Kévin Chassangre qui a co-écrit le livre Cessez de vous déprécier : se libérer du syndrome de l’imposteur publié aux éditions Dunod, et
- la psychiatre, neuroscientifique et coach Tara Swart qui a écrit La Source publié aux éditions Leduc.s.

Et vous, êtes vous parfois atteint du syndrome de l’imposteur et si c’est le cas, comment faites-vous pour y faire face quand vous le ressentez ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com.

La retranscription de l’épisode est disponible ici.

La gratitude : pourquoi nous fait-elle du bien ?

Illustration : Jean Mallard

Illustration : Jean Mallard

Voici arrivé le dernier épisode de la première saison d’Émotions. Avant de faire une pause d’été, on a voulu explorer ce qui nous aide à aller mieux, à profiter de la vie et de tous ces petits moments. Parmi les choses qui nous font du bien, il y a la gratitude, une émotion que la psychologie a commencé à étudier il y a à peine 20 ans. Depuis le début des années 2000, des chercheurs se sont aperçus que ressentir de la gratitude au quotidien pouvait nous rendre plus heureux.

Rebecca Shankland, chercheuse en psychologie positive à l’Université de Grenoble et autrice du livre Pouvoirs de la gratitude, nous explique comment se sentir reconnaissant.e au quotidien. Anne-Solange Tardy, autrice du blog Cachemire et Soie et des ateliers de photo Instagratitude nous raconte comment la gratitude a changé sa vie. Grâce à Sariaka Ramarlah, on explore les limites de la gratitude au quotidien. Romain Jourdheuil enfin nous explique comment la gratitude peut-être bénéfique à l’échelle collective –celle d’une entreprise, d’un couple ou d’une famille par exemple. 

Depuis les découvertes de la psychologie positive, la gratitude est devenue plutôt à la mode. Avec Christine My Better Place, coach en rangement, on s’intéresse à cette pratique inspirée du livre de Marie Kondo, La Magie du rangement, qui consiste à faire le tri dans nos affaires en éprouvant de la reconnaissance pour les choses qui nous ont servies et dont on se débarrasse. La gratitude, un outil pour améliorer nos vies ou effet de mode ?