Les petites phrases blessantes (1/4) - Dis-moi quelle est ma place

Cette semaine dans Emotions, on a eu envie de vous partager une mini-série qui s’appelle “Les petites phrases blessantes”, d'abord diffusée dans notre podcast Fracas.

Y a-t-il certaines petites phrases, remarques qui vont ont été lancées, l’air de rien, sans volonté de nuire mais que vous n’avez jamais oubliées ? Ou des phrases qui pouvaient sembler anodines mais qui n’étaient dites que pour blesser ? Peut-être vous est-il arrivé de prononcer l’une de ses phrases ? Une phrase qui rappelle à l’ordre, qui dit à l’autre quelle est sa place ? 

Dans cette mini-série, on a cherché à interroger ces petites phrases, qui peuvent sembler sans conséquence, mais qui pourtant marquent celles et ceux qui les disent ou les reçoivent. Vous découvrirez, à travers 4 épisodes, 9 de ces phrases qui n’ont pas pu être oubliées. 

Dans le premier épisode de cette mini-série, Julia et Mélisande nous racontent deux de ces phrases. Deux moments d’humiliation inoubliables.

A 11 ans, Julia ne rêve que de se fondre dans le moule du collège et pour ça, il faut « se rendre constamment intéressant ». Alors, imitant sa mère, elle dit à une collégienne qui passe : « elle fait pute ta jupe ». Mélisande, elle, passe de la campagne à Paris à 19 ans. Dans le quartier chic dans lequel elle fait ses études, on lui rappelle qu’elle n’est pas vraiment à sa place, elle « fait plouc ». Quand elle trouve enfin un stage, elle pense que ça y est, tout ça est derrière elle. Pourtant, le jour où sa boîte décide de ne pas la reconduire, on lui annonce que « Paris ne lui correspond pas vraiment ».

Cet épisode a été tourné et monté par Jérôme Massela. Bénédicte Schmitt a composé la musique des épisodes, en a fait la réalisation et le mix. Le générique est de Valentin Fayaud. Maureen Wilson, responsable éditoriale et Marion Girard, responsable de production ont supervisé la production. Emotions est une production Louie Media, vous pouvez vous abonner sur toutes les plateformes de podcasts, nous envoyer vos histoires à hello@louiemedia.com et si vous souhaitez soutenir Louie, n’hésitez pas à vous abonner au Club Louie.

Pourquoi pleure-t-on devant un film ?

Les personnages de fiction et leurs histoires provoquent, chez leur public, des émotions parfois plus intenses que celles de la vie réelle. Quand une série se termine, on peut se sentir profondément démuni·es à l’idée de devoir dire adieu à la bande qui nous a accompagné·es pendant des mois. Et en sachant pertinemment que ces personnages n’existent pas dans la vraie vie, on se plaît, par exemple, à se demander desquel·les on se sent les plus proches.

 Pourquoi avons-nous besoin de nous projeter dans la vie d’un personnage fictif ? Pourquoi peut-on pleurer devant Bambi, alors qu’on n’arrive pas à verser une larme à l’enterrement de sa grand-mère ? 

 Dans cet épisode, la journaliste Manon Heugel s’interroge sur la raison pour laquelle nous ressentons des émotions devant des films, afin de comprendre pourquoi il est si important d’entrer en empathie avec les personnages de fiction. Qu’y a-t-il d’universel dans un personnage ? Peut-on guérir grâce à des films ? Les histoires sauveront-elles le monde ? Pour répondre à ces questions, elle interroge Sylvie, qui a réussi à prendre du recul sur son histoire familiale grâce aux six saisons des Sopranos. L’expertise du scénariste Romain Compingt et de la comédienne Emma Barcaroli permet de comprendre, du point de vue des créateur·ices, comment et pourquoi nous nous identifions à des personnages. Enfin, la psychologue clinicienne, Tamara Guénoun, explique quels sont les mécanismes qui font que notre cerveau a parfois besoin de moyens détournés pour faire face à ses propres expériences.

Un épisode que vous pouvez écouter seul·e ou en famille. 

Des modifications et des coupes ont été apportées dans cet épisode pour préciser le témoignage de Sylvie sur le sujet des violences conjugales.

Émotions est un podcast de Louie Media présenté par Brune Bottero. Cet épisode a été tourné et monté par Manon Heugel. Charles de Cillia en a fait la réalisation. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode. Le générique a été composé par Nicolas de Gélis. Camille Bichler est en charge de la production d’Émotions, accompagnée de Capucine Rouault. La supervision éditoriale était assurée par Maureen Wilson.

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

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Tako-tsubo : une émotion peut-elle nous briser le cœur ?

Vous avez sûrement déjà prononcé cette phrase : “ça m’a brisé le cœur". Certains événements, certains moments de vie nous frappent avec une telle violence que nous avons le sentiment que nous pourrions en mourir. Un choc émotionnel peut parfois produire en nous, sans même qu’on ait pu l’anticiper, un tel séisme qu’il nous touche au cœur. Alors que nous avons pour habitude de penser que nos émotions et notre corps fonctionnent séparément, le syndrôme du coeur brisé ou tako-tsubo nous montre que le stress, l’angoisse ou la tristesse peuvent littéralement nous déformer le cœur.  

Pourquoi et comment nos émotions peuvent-elles rejaillir sur notre corps et notre coeur ? Pourquoi l’être humain a-t-il toujours fait le lien entre le cœur et nos émotions ? A-t-on eu raison de faire de cet organe, le siège de nos sentiments ?

Dans cet épisode d'Émotions, la journaliste Capucine Japhet se demande quel est ce surprenant syndrôme qui, après un événement traumatisant, nous donne l’impression de faire une crise cardiaque. Sabrina et Danièle nous racontent ce moment où la violence du choc émotionnel les a conduites à l’hôpital. Pour des raisons familiales ou professionnelles, elles ont senti leur coeur se briser. Pour interroger cette maladie rare et méconnue qu’est le tako-tsubo, Capucine Japhet a tendu son micro à Nicolas Mansencal, chef du service de cardiologie de l’hôpital Ambroise Paré, à Boulogne-Billancourt, et à Christine Lefin, psychologue clinicienne au service de cardiologie de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Tou.te.s deux nous aident à mieux comprendre comment notre cœur peut se déformer de chagrin et nous éclairent sur l’importance qu’il y a à l’écouter et à comprendre ses limites. Nicolas Vernot, historien, nous parle quant à lui de la symbolique du cœur, de son évolution à travers les âges et de son lien à nos émotions. 

Un épisode que vous pouvez écouter seul·e ou en famille. 

Quelques références sur le sujet : 

Danièle Laufer, Le Tako-tsubo, un chagrin de travail, Les Liens qui Libèrent, 2017

Emotions est un podcast de Louie Media présenté par Brune Bottero. Capucine Japhet a écrit et tourné cet épisode. 

Camille Bichler était chargée de la supervision éditoriale de cet épisode, accompagnée de Capucine Rouault. Marine Quemere l’a réalisé, et Benoit Daniel s’est occupé de la prise de son. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix et c’est Nicolas de Gélis qui a composé le générique d’Émotions.

Ce podcast est également rendu possible grâce à Mélissa Bounoua directrice des productions, Charlotte Pudlowski directrice éditoriale, Maureen Wilson responsable éditoriale et Marion Girard responsable de production. 

La retranscription de cet épisode est bientôt disponible. 

Stress post-traumatique : comment s’inscrit-il dans notre corps ?

Dans l’imaginaire collectif, le stress post-traumatique est un syndrome associé à des événements particulièrement violents, comme des guerres ou des attentats. On imagine aussi souvent que ses symptômes se manifestent de manière très impressionnante. Pourtant, ce trouble psychiatrique peut être causé par des événements a priori moins exceptionnels, comme un divorce ou la perte d’un emploi, et se traduire par des affections moins visibles, comme l’épuisement, le manque de concentration ou l’irritabilité. 

Dans quelle mesure un trauma s’inscrit-il dans notre chair et se manifeste-il physiquement ? Comment le traumatisme peut-il s’inscrire et marquer profondément notre corps, alors que c’est une blessure psychique, et que tout se passe avant tout dans notre tête ? 

Dans cet épisode, la journaliste Antonella Francini se penche d’abord sur la manière dont le traumatisme s’ancre dans le corps. Avec Fred Dewilde, rescapé de l’attentat du Bataclan, et Francis Eustache, neuroscientifique travaillant sur le programme “13 novembre” mené par le CNRS et l'INSERM, nous comprenons que le syndrome du stress-post traumatique est lié à l’expérience physique de sa propre mort. Ce trouble reste encore sous-diagnostiqué, probablement parce que les grandes découvertes scientifiques sur le traumatisme  sont indissociables de l’histoire militaire et des guerres. Katia Kermoal, psychologue spécialiste de la mémoire traumatique, évoque des cas plus communs, comme celui de sa patiente ayant subi un accouchement particulièrement difficile. Au-delà de la menace physique ou de mort, un stress post-traumatique peut surgir après une expérience d’impuissance et de solitude totale face à une situation. Quelle que soit l’origine du trauma, son apparition est indissociable de l’histoire personnelle. Bien souvent, un mécanisme pernicieux se met en place : celui de la minimisation, du déni et de la culpabilité, comme pour Florence, victime de violences sexuelles. Alors que faire ? Est-il possible de guérir ? Des méthodes existent, comme l’EMDR (en français, désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), reconnue par l’OMS pour apaiser ce syndrome en stimulant certains sens du corps humains (la vision, l’ouïe ou encore le toucher). La journaliste Antonella Francini explore également les autres remèdes, plus personnels, qui peuvent aider à transcender ce traumatisme, comme l’art ou la parole

Attention, dans les témoignages recueillis, il est question de viol et d’attentats. Ces récits peuvent être difficiles à entendre, et nous vous recommandons de les écouter dans des conditions adaptées à votre sensibilité.

Références :

La Morsure, Fred Dewilde, Belin, 2018

Le trauma, comment s'en sortir ?, Coraline Hingray et Wissam El-Hage, 1re édition, De Boeck Supérieur, 2020

Émotions est un podcast de Louie Media présenté par Brune Bottero. Antonella Francini a écrit et tourné cet épisode. 

Maud Benakcha est la chargée de production d'Émotions. Camille Bichler était chargée de la supervision éditoriale de cet épisode, accompagnée de Capucine Rouault. Marine Quéméré l’a réalisé, et Ricardo Katsuya Ramírez García s’est occupé de la prise de son. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix et c’est Nicolas de Gélis qui a composé le générique d’Émotions.

Ce podcast est également rendu possible grâce à Mélissa Bounoua directrice des productions, Charlotte Pudlowski directrice éditoriale, Maureen Wilson responsable éditoriale et Marion Girard responsable de production. 

La retranscription de cet épisode est bientôt disponible. 

D’où vient le sentiment d’insécurité ?

Insécurité, délinquance, violence, infraction, crime… Tous ces termes ont envahi le débat  public. Nous nous sommes habitués à vivre dans un monde qui peut s’avérer dangereux, et dans lequel il convient d’être toujours sur nos gardes. En tant que femmes, nous sommes nombreuses à avoir peur, dans l’espace public, la nuit, dans la rue, dans les transports... Ce sentiment de vigilance est parfois instrumentalisé par les politiques et les médias qui font souvent de l’insécurité un enjeu primordial lors des campagnes électorales. 

Alors le sentiment d’insécurité est-il réel ou n’est-il que le résultat de nos projections et de nos fantasmes ? D’où nous vient ce sentiment d'hypervigilance ? Et est-ce réellement dans l’espace public que nous courons les plus grands dangers ? 

Dans cet épisode d'Émotions, la journaliste Estelle Ndjandjo interroge le sentiment d’insécurité, sa réalité et son instrumentalisation politique à travers les témoignages de Sem et de Patrick. Sem, “stéréotype de la femme badass charismatique”, a longtemps eu le sentiment d’être considérée comme une proie par les hommes. Aujourd’hui elle forme des femmes à l’autodéfense au sein de l’ARCAF, l’Association d’Autodéfense et de Ressources pour le Choix et l’Autonomie des femmes, et nous parle de la façon dont elle réussit à dépasser ce sentiment d’insécurité. Patrick, lui, est un “homme noir d’1m86 pour plus de 100kg, ceinture marron de judo”. Il a très souvent l’impression que sa simple présence suscite chez certaines femmes un sentiment d’insécurité. Pourtant, en tant que personne racisée, il se sent parfois lui-même en danger. Pour interroger les raisons qui suscitent en nous l’insécurité, Estelle Ndjandjo a rencontré Nathalie George, directrice de recherche au CNRS et chercheuse à l’Institut du Cerveau, et Renée Zauberman, sociologue et co-autrice Du Sentiment D'insécurité à l'Etat Sécuritaire (2017). La première nous explique ce qui se passe dans notre cerveau lorsque nous nous sentons en danger, la seconde nous éclaire sur l’émergence et l’évolution du thème de l’insécurité dans le débat public et la sphère politico-médiatique

Un épisode que vous pouvez écouter seul·e ou en famille

Quelques références sur le sujet :

L'insécurité en France, Philippe Robert, Repères, 2002

Femmes et villes, Sylvette Denèfle, Presses universitaires François-Rabelais, 2004

Emotions est un podcast de Louie Media présenté par Brune Bottero. Estelle Ndjandjo a écrit et tourné cet épisode. 

Maud Benakcha est la chargée de production d'Émotions. Camille Bichler était chargée de la supervision éditoriale de cet épisode, accompagnée de Capucine Rouault. Marine Quemere l’a réalisé, et Benoit Daniel s’est occupé de la prise de son. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix et c’est Nicolas de Gélis qui a composé le générique d’Émotions.