Émojis au travail : mode d'emploi

Si les émojis parsèment les messages que nous envoyons à nos proches, qu’en est-il dans le cadre professionnel ? Un petit sourire dans un email à un·e collègue, ça peut permettre d’humaniser les relations, et de renforcer le lien au sein des équipes. Mais parfois, l’émoji peut être perçu comme trop familier, voire même comme un signe d’un manque de compétences. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Camille Maestracci s’interroge sur l’usage des émojis dans le cadre du travail : à quoi servent-ils dans notre communication professionnelle, et y a-t-il des règles à respecter pour les utiliser ?

Elle a interrogé Pierre Halté, maître de conférences en sciences du langage à l'Université de Paris-Descartes, et auteur d'une thèse sur les émoticônes et les émojis. Pour lui, leur utilisation de plus en plus fréquente naît d’un besoin de partager nos émotions pour fabriquer du sens. Il explique que dès les années 1970, quand des personnes interagissent pour la première fois par ordinateur interposé, elles utilisent déjà des petites images à côté de leurs textes. Ce qui explique cela, c'est la théorie du renforcement des indices sociaux, en psychologie sociale : à l’écrit, faute d’indicateurs comme les gestes ou l’intonation, nous allons redoubler d’efforts et d’inventivité pour transmettre tout le contexte émotionnel d’un message. 

A l’heure du télétravail généralisé, il est donc naturel que l’envie d’inclure un sourire dans nos emails nous démange. Chloé Léonardon, doctorante en sciences du langage à l'université Paris Nanterre, note également que plus on échange par écrit, plus ces échanges ressemblent à nos conversations orales. 

Mais l’utilisation de ce que les sociologues appellent le “langage commun” en entreprise, présente un paradoxe : l’homogénéisation des pratiques du langage se confronte à la nature des rapports sociaux en entreprises, qui eux, sont hiérarchisés. C’est pourquoi Carolina Dubois, cheffe de pôle à Business France qui utilise de plus en plus d’émojis avec ses collègues, explique qu’elle a dans un premier temps préféré attendre de voir si ses boss en utilisaient aussi. Et Manuel Le Bail, responsable qualité chez Parrot Drones, témoigne que pour lui aussi, l’utilisation des émojis au travail reste sujette à des règles. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice et journaliste : Camille Maestracci. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Engagées, responsables, bienveillantes : qu'attendons-nous de nos entreprises ?

Aujourd’hui, les entreprises ne sont plus perçues simplement comme un lieu de production de richesse économique. On s’attend aussi à ce qu’elles soient des lieux de production de richesse sociale : des espaces de bienveillance et de solidarité. Ces nouvelles attentes ont changé la relation entre l’entreprise, les citoyens et l’Etat. Et en cette période de crise sanitaire où les vulnérabilités sont exacerbées, cette relation est mise en tension

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois s’est entretenue longuement avec Tanguy Châtel. Il est sociologue, spécialiste des vulnérabilités au travail. Il a cofondé le Cercle Vulnérabilités et Société, qui est un groupe de réflexion qui étudie comment les vulnérabilités peuvent devenir un levier économique et social.

Il explique que depuis les années 1970 et la sortie des Trentes Glorieuses, nous nous sommes “rapprochés de l’évidence de notre vulnérabilité”. Une exigence que les entreprises prennent en compte nos vulnérabilités a émergé : nos vulnérabilités individuelles, comme la maladie chronique, le handicap, le deuil, mais aussi nos vulnérabilités collectives, comme la crise écologique. L’entreprise a une responsabilité de plus en plus grande, vis-à-vis de ses salariés, mais aussi du reste de la société : “L’entreprise devient le haut lieu de l’invention du monde de demain. Il y a un rôle politique qui incombe désormais à l'entreprise, explique Tanguy Châtel.

“Je sais qu'il y a des entreprises qui se disent que le Covid actuellement est une opportunité pour revenir à des méthodes à l'ancienne parce que l'emploi va devenir plus rare, mais je crois que c'est un calcul à très court terme et qui va se trouver en divorce par rapport à une conscience collective”, estime Tanguy Châtel. 

Pour le sociologue, les vulnérabilités, quand elles sont bien prises en compte, peuvent être un facteur de richesse pour l’entreprise. A titre d’exemple, il travaille actuellement sur un projet pour valoriser en entreprise les compétences acquises par les salariés qui sont aussi aidants familiaux. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Choisir nos horaires de travail nous permet-il de mieux travailler ?

Avec le confinement, et maintenant le reconfinement, notre rapport aux horaires de travail a été bouleversé. Si vous aussi, vous êtes en télétravail, vous avez peut-être remarqué que vous n'avez jamais été aussi concentrés qu'avant 8 heures, quand le calme du petit matin règne encore. Ou alors, vous avez fini par décider que vraiment, impossible de travailler efficacement juste après le déjeuner.  

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Marion Bothorel s’interroge sur la flexibilisation des horaires de travail. La demande pour des horaires de travail plus souples est une tendance de fond : selon une étude Opinionway en 2019, 81% des salariés français souhaiteraient avoir des horaires plus flexibles. Mais est-ce qu’on a intérêt à s’affranchir des horaires de travail classiques, et travailler chacun selon le moment où on est le plus efficace ?

Marion Bothorel a rencontré Jean-François Cauche, qui a quitté son poste de cadre en administration il y a huit ans pour pouvoir devenir auto-entrepreneur et travailler selon ses propres horaires, en l'occurrence, plutôt la nuit. Elle a aussi rencontré Caroline Leroy, la DRH de Payfit, une entreprise qui a décidé de flexibiliser ses horaires suite au premier confinement.

Marion a aussi parlé au docteur Claude Gronfier, chronobiologiste à l'INSERM, qui nous explique que notre rythme biologique est déterminé génétiquement, et que si on ne le respecte pas, cela peut avoir de graves conséquences sur la santé. 

Vous entendrez aussi Jeanne Ganault, doctorante en sociologie, qui travaille pour le Center for Research in Economics and Statistics. Pour elle, la flexibilisation des horaires de travail peut creuser des inégalités sociales et économiques.  

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Marion Bothorel. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

[Rediffusion] : Pourquoi le télétravail ne va pas devenir la norme

Le coronavirus et les mesures de confinement, puis maintenant de reconfinement, ont fait goûter de nombreuses entreprises au 100% télétravail. Nous vous proposons donc de réécouter cet épisode de Travail (en cours) sur le télétravail, diffusé la première fois le 26 mars 2020. 

Le travail à distance a toujours été un réservoir à fantasmes, et plein d’entreprises ont longtemps tourné autour, en se demandant si c’était vraiment une si bonne idée que ça. Selon une étude réalisée en 2019 par l’IFOP avec Malakoff Médéric-Humanis, 29 % des salariés des entreprises de plus de 10 salariés télétravaillent, de manière le plus souvent occasionnelle et non contractuelle. 

On s’est demandé pourquoi, avec les technologies et moyens de communication actuels, on ne télétravaille pas davantage en temps normal - hors période de confinement, quand les choses tournent à peu près rond. Et pourquoi on a l’intuition qu’on n’allait pas vouloir prolonger ce télétravail à temps plein plus que de raison, une fois la crise passée. 

Au micro de Judith Chetrit, Rodolphe Dutel nous raconte son expérience lorsqu’il travaillait chez Buffer, une entreprise américaine qui a la particularité de ne pas avoir de bureaux : ses salariés sont dispatchés aux quatre coins du monde, en télévrail. Il nous explique les atouts et les risques posés par cette organisation du travail : “C’est assez solitaire. C’est pour ça que je suis membre d’espaces de travail partagés, parce que si on ne recrée pas la camaraderie, on se sent vite très seuls. C’est mon plus gros problème là-dessus, c’est l’isolation et la solitude.”  [17:11] 

Nous avons voulu savoir si cette solitude et ce manque de lien social pouvait avoir un impact dans notre travail. Nous sommes allées interroger Driss Boussaoud, un neuroscientifique qui nous explique que notre cerveau ne fonctionne pas exactement de la même manière si on est seul ou si l’on est entouré : “Les neurones sociaux, ce sont ceux qui fonctionnent de préférence quand je suis en présence de quelqu’un. Et les neurones asociaux ce sont les neurones qui fonctionnent le préférence quand je suis seul. ” [26:59]

Et vous, comment est-ce que vous vivez le télétravail ?  Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journalistes : Judith Chetrit et Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. La réalisation a été faite par Cyril Marchan. La prise de son a été faite par Bernard Natier, le mix par Olivier Bodin et la musique est de Jean Thévenin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Négociation salariale : pourquoi les femmes sont-elles désavantagées ?

Le 4 novembre 2020, à 16h16, les Françaises ont commencé à travailler gratuitement. Cette date est fixée chaque année par le collectif Les Glorieuses en fonction des données Eurostat sur les différences de salaire horaire entre les hommes et les femmes en France. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Louise Hemmerlé s’interroge sur l’un des mécanismes par lesquels cette inégalité se concrétise : celui de la négociation salariale. Car l’écart salarial se fige lorsque le salaire est arrêté, juste après le moment, délicat et tendu, de la négociation. Mais comment est-ce qu’on peut expliquer que les négociations salariales créent un tel écart entre les salaires des hommes et des femmes? Qu'est-ce qu'il se passe, autour de la table de négociation, pour en arriver là ?

Pour le découvrir, Louise Hemmerlé a interrogé Thomas Bréda, chercheur au CNRS et spécialiste des inégalités de genre sur le marché du travail, qui explique que les femmes ont en moyenne des attentes salariales plus basses que celles des hommes. Noémie Le Menn, psychologue et coach en carrière féminine, autrice de Libérez-vous des réflexes sexistes au travail, ainsi que Laurence Dejouany, autrice du livre Les femmes au piège de la négociation salariale, nous expliquent où naissent ces différences de comportement des femmes en négociation, mais aussi comment les femmes sont perçues différemment des hommes quand elles négocient leur salaire. 

Louise Hemmerlé vous accompagnera aussi dans un atelier sur la négociation salariale animé par Guillaume Da Mota, DRH chez L’Oréal, et organisé par Gloria, un cabinet dédié à l’égalité hommes-femmes en entreprise. Mais au delà des tactiques de négociations individuelles, cet épisode abordera aussi les solutions pour résoudre les inégalités autour de la table des négociations, notamment la transparence des salaires en entreprise. 


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journaliste : Louise Hemmerlé. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Le deuil, un bouleversement négligé par le monde du travail

Lorsqu’on perd quelqu’un de proche, c’est d’abord un choc, puis une douleur intense, cuisante. C’est une période très difficile, que nous sommes tou·te·s amené·e·s à traverser. Au total, quatre Français·es sur dix disent être en deuil, selon le Crédoc. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois se demande quelle place est laissée au deuil dans le monde du travail. Car la loi octroie aux salarié·e·s une autorisation d’absence quand un membre de leur famille meurt : 7 jours pour le décès d’un enfant, et 3 jours pour le décès d’un conjoint, d’un parent, d’un frère, d’une soeur. Mais au-delà de ces quelques jours, la douleur, elle, persiste. Alors comment est-elle prise en compte quand la personne endeuillée retourne travailler ? 

Dans cet épisode, vous entendrez les témoignages d’Agnès Graingeot, qui a perdu son fils Jean-Baptiste subitement, à 21 ans. Vous entendrez aussi le témoignage de Thomas, qui a perdu sa fille Eva à l’âge de six ans. Agnès Graingeot s’est sentie très soutenue par son manager et son entreprise après le décès de son fils ; mais Thomas, lui, a fait face à des pressions pour revenir travailler rapidement à temps plein alors qu’il était d’abord en arrêt maladie, puis en mi-temps thérapeutique. Après s’être senti incompris par sa hiérarchie, il s’est progressivement aussi senti mis à l’écart, et il a fini par quitter cette entreprise. 

Si ces deux témoignages sont très contrastés, c’est d’abord parce que chacun vit son deuil différemment. Mais c’est aussi parce qu’il n’existe pas de politique managériale d’accompagnement des salarié·e·s endeuillé·e·s. Vous entendrez l’analyse et les explications de Tanguy Châtel, sociologue spécialisé dans l’accompagnement des vulnérabilités, et du deuil en particulier : “La plupart du temps, cette question-là n'a pas le droit de cité”, explique-t-il. “Et quand on croit que quelqu'un est en difficulté, on a tendance à externaliser la prestation, quitte à payer un psychologue ou lui recommander d'en prendre un à ses frais.”

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. Nous tenons à remercier l’association Apprivoiser l’absence pour leur aide précieuse.

Pourquoi les open-spaces vont survivre à la pandémie

Depuis plusieurs mois, si vous y retournez, la vie au bureau a un nouveau mobilier : des signes de circulation à suivre, des flacons de gel hydroalcoolique, des masques, des affiches collées sur les portes pour rappeler que cette salle est limitée à 10 personnes. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Judith Chetrit s’interroge sur le futur des open-spaces. Déjà largement critiqués pour leurs nuisances, ils semblent même risqués en période de pandémie. Mais alors pourquoi survivent-ils malgré tout ? 

Judith Chetrit a interrogé Pascal Dibie, ethnologue et auteur d’une Ethnologie du bureau. Selon lui, l’open-space est un serpent de mer dans l’histoire des aménagements des espaces de travail, c’est un questionnement qui n’arrête pas de revenir, de façon cyclique. Elle a aussi interrogé Olivier Cros, à la tête d’une équipe qui conseille les entreprises sur l’aménagement de leurs espaces de travail chez CBRE, un groupe américain de conseil en immobilier d’entreprise. Selon lui, c’est loin d’être la fin des open-spaces, qui garantissent beaucoup d’agilité aux entreprises. 

Mais si les open-spaces survivent, ils s’adaptent, notamment avec l’apparition du flex office. Judith Chetrit a aussi interrogé Laurent Bandelier, délégué central adjoint de la CFDT chez Orange, qui suit de près le développement de cette nouvelle organisation des espaces de travail.

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste : Judith Chetrit. Présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan, et mixé par Olivier Bodin. La musique est de Jean Thévenin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Comment les discriminations poussent à cacher son handicap au travail

Il y a des maladies et des problèmes de santé qui peuvent constituer un handicap et on ne le voit pas forcément. D’après la loi, le handicap, c’est tout ce qui limite l’activité ou restreint la participation à la vie en société. Au total, 80 % des handicaps sont invisibles. Et les personnes qui ont un handicap invisible ne demandent pas forcément à ce qu’il soit reconnu comme tel au travail. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois décortique en quoi le validisme - le fait de considérer que l’absence de handicap est la norme sociale - pousse les personnes qui ont un handicap invisible à le cacher à leur employeur, et les conséquences pour ceux qui choisissent de ne rien dire.

Elle a recueilli le témoignage d’Eglentyne, qui a une scoliose évolutive et des problèmes de cervicales. Elle a mal tout le temps, et quand elle force trop, elle fait des crises de névralgie. Quand elle cherchait un emploi dans le commerce, elle n’en a pas parlé à ses recruteurs. Une fois en poste, elle a continué à cacher son handicap, quitte à mettre sa santé en danger. Hélaine Lefrançois a aussi interrogé Marie Catheline, qui a elle aussi longtemps gardé pour elle sa fibromyalgie, et n’a pas du tout été soutenue par son manager quand elle en a finalement parlé pour bénéficier d’aménagements d’horaires. Vous entendrez aussi Anne-Marie Waser, sociologue maître de conférences au Centre National des Arts et Métiers, et dont les recherches portent sur la relation entre santé et travail. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Faut-il souffrir pour faire le bien ?

Un travail qui a du sens. C’est ce que voulait Juliette, jeune trentenaire. Pour elle, comme pour beaucoup de gens, surtout jeunes, avoir un travail qui a du sens est devenu un critère très important. Alors ils et elles sont nombreux.ses à se tourner vers le secteur de l’ESS, l’économie sociale et solidaire. Ce sont des entreprises et des organisations fondées sur l’utilité sociale et la solidarité. 

Mais souvent, les gens qui y travaillent font des horaires à rallonge, ont des salaires bas, et ils/elles subissent parfois des humiliations, du harcèlement, du népotisme. Une journaliste spécialiste de l’économie sociale et solidaire, Pascale-Dominique Russo, a écrit un livre, qui s’appelle Souffrance en milieu engagé. Elle affirme que c’est un problème systémique, que c’est tout le secteur qui est concerné, et qu’il est urgent de le réformer. Pourquoi systémique ? Parce qu’apparemment, agir au nom du bien légitime souvent d’abuser des gens. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Marie Semelin s’est demandée en quoi la souffrance au travail, dans ce milieu engagé, était liée à l’organisation actuelle du secteur. Elle interroge Pascale-Dominique Russo, ainsi que Juliette, qui vient de quitter l’association où elle travaillait depuis un an. 

“On s'engage pour un projet et pour une cause, et on est tellement habité par cette cause qu'on ne fait plus trop la limite entre la vie personnelle et la vie professionnelle”, explique Juliette, “justement au nom de cette cause, il y a un côté un peu sacrificiel.” Pascale-Dominique Russo, elle, pointe entre autres du doigt le manque de formation au management, le respect aléatoire du droit du travail, et la mise en concurrence des associations. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Mohamed, Kevin, Claire... Comment votre prénom influence votre trajectoire professionnelle ?

Antoine, c'est le prénom que Mohamed Amghar a dû porter au travail de 1997 à 2017. Cet ancien ingénieur commercial, aujourd’hui à la retraite, poursuit son ancien employeur aux Prud'hommes pour lui avoir imposé de porter un autre prénom que le sien pendant 20 ans. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Judith Chetrit s’est intéressé au poids de nos prénoms dans le monde professionnel. Pourquoi ont-ils une quelconque importance ? Quels stéréotypes se cristallisent sur nos prénoms, et quelles sont les conséquences sur nos trajectoires professionnelles ? 

En plus du témoignage de Mohamed Amghar, vous entendrez dans cet épisode Baptiste Coulmont, professeur en sociologie à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay et auteur de Sociologie des prénoms, et Anne-Laure Sellier, professeure à HEC en psychologie sociale et cognitive, autrice du livre Le pouvoir des prénoms


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste : Judith Chetrit. Présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté, réalisé et mixé par Olivier Bodin. La musique est de Jean Thévenin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Les managers doivent-ils s’ouvrir aux émotions de leurs équipes ?

Voyez la scène : votre patron.ne, en réunion, vous accoste en vous disant : “Ah d’ailleurs, il faudra avancer le rendu du dossier mardi au lieu de vendredi, il y a eu du changement.” Ça propulse vos neurones à toute vitesse et intérieurement, vous criez vraiment très fort. Mais en apparence, vous restez impassible, et vous hochez la tête. Que faire de ce grand cri intérieur ? L’exprimer sans filtre, ou le réprimer totalement ? 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours) et d'Émotions, Marie Semelin s’interroge sur la place des émotions dans le monde du travail, et comment, après en avoir été totalement exclues, elles gagnent progressivement du terrain. 

Stéphane Jacquet, formateur en management, nous explique comment sa discipline a commencé à prendre en compte les émotions. Emma Vilarem, docteure en sciences cognitives, spécialiste des émotions, nous détaille quant à elle pourquoi il est important de réussir à exprimer ses émotions et à les considérer comme une partie intégrale du monde du travail. Enfin, Julien Brunet, manager dans l'ingénierie, nous raconte comment il a modifié la procédure des entretiens annuels dans son entreprise pour davantage prendre en compte les émotions des salariés, et les résultats qu’il a obtenus. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé et Cyrielle Bedu étaient en charge de la production et de l’édition. Charles De Cillia s’est occupé du montage et de la réalisation, Olivier Bodin du mixage. Le générique est de Jean Thévenin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Pourquoi une personne LGBT+ sur deux reste au placard au travail ?

Etre LGBT+ est encore loin d’être vécu comme un fait banal, en tous cas au travail. Selon le sondage "Coming out au travail, la fin du placard ?" réalisé par l’Ifop en 2019, seulement 48% des personnes LGBT+ interrogées affirment que leur orientation sexuelle est connue par au moins un de leurs collègues. 

Dans cet épisode, Judith Chetrit s’est penchée sur le choix des personnes LGBT+, de parler, ou pas, de leur orientation sexuelle au travail, et les stratégies qu’il.elle.s mettent en place en fonction de ce choix. Elle a échangé avec Lisa Wyler, qui, pendant son entretien d’embauche, n’a pas osé dire que son époux était une épouse. Judith Chetrit a aussi interrogé Thomas Delano, qui a lui choisi de rejoindre le réseau LGBT+ de son cabinet de conseil : “Le grand intérêt d'avoir rejoint le réseau est que ça a rendu le coming-out aux autres collègues beaucoup plus simple”, explique-t-il.

Judith Chetrit s’est aussi entretenue avec Emilie Morand, sociologue qui a écrit une thèse à l’université Paris-Descartes sur la gestion de l’identité homosexuelle dans la sphère professionnelle. Elle explique en quoi les choix qui s’offrent aux personnes LGBT+ au travail, entre coming-out et passing, peuvent être coûteux. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste : Judith Chetrit. Présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté, réalisé et mixé par Olivier Bodin. La musique est de Jean Thévenin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Bonus. Être ami.e avec son/sa boss sans faire de jaloux.se

Dans le dernier épisode de Travail (en cours), “Peut-on être ami.e avec son/sa boss”, on a évoqué les difficultés qui peuvent apparaître lorsqu’on devient ami.e avec son/sa supérieur.e hiérarchique. Il se trouve que c’est un sujet qui questionne pas mal de monde. Donc nous avons décidé de vous proposer des témoignages bonus pour nourrir votre réflexion. Dans ce second bonus, vous allez découvrir l’histoire de Jennifer, qui n’a jamais douté du fait que sa boss était aussi son amie. Ce n’est pas vraiment avec elle que cette relation a provoqué des ennuis, mais avec ses collègues, qui ont pensé qu’elle bénéficiait de faveurs. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté par Clémence Lecart. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Bonus. Quitter son travail pour sauver une amitié

Dans le dernier épisode de Travail (en cours), “Peut-on être ami.e avec son/sa boss”, on a exploré le flou qui peut exister lorsqu’on forge une amitié avec son/sa supérieur.e hiérarchique. Si notre boss est notre ami.e, alors la personne à qui on confie nos insomnies, ce sera aussi celle qui nous réprimandera pour un dossier mal géré, ou avec laquelle il faudra négocier son salaire.

Il se trouve que c’est une question qui taraude pas mal de monde. Donc nous avons décidé de vous proposer en bonus, des témoignages supplémentaires. Dans ce bonus, vous allez découvrir celui d’Élodie et Charlotte. Elles se sont rencontrées en 2018 dans un prestigieux restaurant parisien, où Charlotte a recruté Elodie. Elles sont devenues très proches, très vite. Elles parlent à deux voix, elles rient, elles s’écoutent, elles finissent leur phrases. Pourtant, à un moment, Elodie en a eu marre de son boulot. Elle est de moins en moins investie, et elle a manqué d’y perdre Charlotte, son amie et sa boss. 


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté par Clémence Lecart. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Peut-on être ami.e avec son/sa boss ?

Dans une relation hiérarchique, il y a forcément des enjeux de pouvoir. Une amitié, dans l’idéal, c’est plus horizontal, d’égal à égal. Alors est-il possible d’être ami.e avec ses supérieurs hiérarchiques, ou à l’inverse, avec les gens qui travaillent pour nous ? 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), vous entendrez le témoignage de Lucie, une graphiste qui s’est demandée pendant plusieurs années si ses patrons étaient avant tout ses chefs, ou avant tout ses amis. Elle raconte les questionnements et les difficultés qui ont émergé de ce flou artistique. 

Elle décrit les week-ends à la campagne avec ses chefs, les moments partagés, la complicité : “j'ai le souvenir de jouer à beaucoup de jeux de société, de faire des Monts d’Or à la cheminée, de beaucoup rigoler à ce moment là”. Et puis, le lundi matin, la frustration des horaires, de la quantité de travail, du salaire. 

Elle témoigne aussi de la difficulté à trouver la bonne manière de communiquer lorsque l’on doit aborder des sujets professionnels difficiles avec des personnes qui nous sont proches.  


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Comment nos préjugés empoisonnent-ils la carrière des gros.ses ?

Regardez autour de vous. Est-ce que, au travail, vous avez beaucoup de collègues ou de supérieurs hiérarchiques gros.ses ? 

En 2018, les fondatrices du collectif Gras Politique, Daria Marx et Eva Perez-Bello, ont publié un livre qui s’appelle “Gros” n’est pas un gros mot. Chroniques d’une discrimination ordinaire. Et dans le chapitre qu’elles consacrent au travail, elles se demandent... “Où sont les gros ?”. En France, 17% des adultes sont obèses, 54% des hommes et 44% des femmes sont en surpoids. Mais si l’on regarde les statistiques, les gros·ses sont sous-représenté·e·s dans les entreprises. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois s’est interrogée sur l’impact de la grossophobie – l’attitude de stigmatisation et de discrimination envers les personnes obèses ou en surpoids – sur le parcours professionnel des personnes grosses. 

Elle a recueilli les témoignages d’Éléonore, la fondatrice de beauteronde.fr, et de Marie, sur leurs expériences de grossophobie en recherche d’emploi et en poste. Elle a aussi interrogé Jean-François Amadieu, directeur de l’Observatoire des discriminations à l’université Paris I, qui a publié plusieurs ouvrages sur l’importance de l’apparence physique, dont La Société du paraître en 2016.  Il explique en détail les mécanismes qui excluent les personnes grosses du marché de l’emploi, et pourquoi les femmes sont les premières touchées par cette discrimination. “Le niveau de discrimination moyen pour tous les types d'emploi pour les personnes en surpoids est à peu près de 30%. Pour fixer l'ordre de grandeur, c'est une discrimination qui est à peu près équivalente à celle qu'on va trouver sur les origines”, explique Jean-François Amadieu. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Comment devenir un.e feignant.e efficace ?

C’est la rentrée. Il faut trier une boîte mail qui déborde de tous les côtés, enchaîner les rendez-vous, rattraper son retard, ne pas se laisser dépasser, contrôler, organiser

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Marie Semelin s’est demandée si c’était possible, pour entamer cette rentrée du bon pied, d’apprendre à être organisé.e. Car en entreprise, la responsabilité de la gestion de son temps de travail et de ses tâches repose de plus en plus sur les individus, plutôt que sur les collectifs de travail. 

Mais comment faire pour reprendre le contrôle de notre temps et de nos tâches alors qu’on passe notre temps à être interrompus par des mails, des sollicitations de collègues, des messages sur Slack ? Pour donner un ordre d’idée, les cadres passent en moyenne plus de cinq heures par jour à consulter leurs emails, selon une étude qui date de 2015. Difficile dans ces cas là de travailler, et de faire diminuer drastiquement sa liste de choses à faire. 

Dans cette quête d’une meilleure organisation, Marie Semelin a interrogé Géraldine Le Guillou, formatrice et  fondatrice du cabinet Organiz'action, ainsi que Gaetan de Lavilléon, docteur en sciences cognitives et fondateur de l’agence de conseil Cog’x. 

Pour Gaetan de Lavilléon, pour s’organiser, il faut d’abord avoir conscience de son état émotionnel pour pouvoir estimer correctement le temps et la quantité d’efforts qu’une tâche va nous demander. Selon lui, il faut aussi désamorcer certaines croyances sur la productivité, et réhabiliter la sieste pour les personnes qui en ont besoin. Géraldine Le Guillou, quant à elle, nous donne des techniques pour déléguer la gestion de son temps et des sollicitations extérieures. 

Et vous, comment vous organisez-vous dans votre travail ? Ecrivez-nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Déconnexion : pourquoi votre cerveau a besoin de silence pour se régénérer

Vacances riment avec silence. Enfin, vous allez pouvoir éteindre votre réveil, vos notifications sur votre téléphone portable, fuir l’open space et son brouhaha. Grand bien vous fasse, car le silence est vital pour notre cerveau : c’est même ce qui lui permet de se régénérer. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), le neuroscientifique Michel Le Van Quyen, chercheur à l’Inserm et auteur du livre Cerveau et silence, nous explique ce qu’il se passe et ce qu’on observe dans notre cerveau lorsqu’il est au repos et dans un silence total. 

Et quand Michel Le Van Quyen parle de silence total, ce n’est pas seulement un silence auditif, mais aussi corporel, et attentionnel - être immobile, ne pas être dérangé dans ses rêveries : “Il n’y a pas que le silence acoustique. Il y a aussi d'autres formes de silence. D'après moi, chacun de ces silences ont des vertus particulières sur le corps et sur l'esprit.” 

Sandrine Gaussein-Casanova a compris ce besoin de silence pour notre cerveau, et c’est pourquoi elle a créé une agence de voyage qui s’appelle “Out of reach” (”Pas joignable” en français) qui propose des séjours déconnectés. Si des cadres submergé.e.s par leur travail font appel à elle, elle note que peu sont ceux qui acceptent d’aller passer un séjour en zone blanche et d’être complètement déconnectés. D’ailleurs, selon un sondage de l’agence d’intérim Qapa, 63% des sondés envoient des emails professionnels en vacances. Et pour 20% d’entre eux, c’est parce que tout le monde le fait aussi. 

Alors n’hésitez pas à partager ce podcast dans votre entreprise : vraiment couper, et baigner dans un silence complet, c’est bénéfique aux cerveaux de tout le monde. 

Et vous, comment arrivez-vous à déconnecter du travail pendant vos congés ? Ecrivez-nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

"Quand on débat du cas d'Adama ou de George Floyd à la machine à café, on débat de notre humanité"

En ce moment au travail, dans les open-spaces et à la cantine, des personnes noires sont sur-sollicitées parce que leurs collègues tiennent absolument à avoir leur avis sur les violences policières. Sur George Floyd, cet Afro-Américain mort asphyxié par un policier qui le plaquait au sol en mai dernier, ou sur Adama Traoré, mort dans le Val d’Oise en 2016 après son interpellation par les gendarmes.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), on s’est demandé quel impact ça avait, d’être essentialisé au travail, de se rendre chaque jour dans un endroit qui vous enferme dans une identité restreinte. Et comment répondre aux interpellations pour des débats sans fin, et ce que ça fait, d’affronter au travail des stéréotypes sur qui on est censé être et représenter.

Vous entendrez le témoignage d’Olivia (son prénom et sa voix ont été modifiés), qui travaille dans le service marketing d’une grande entreprise, et Marie Dasylva, à qui Olivia a fait appel, et qui a un job qu’elle est probablement la seule à faire en France : “coach de survie pour les personnes racisées au travail”. 

Marie Dasylva a inventé un outil pour faire face aux injonctions à la pédagogie auxquelles font face les personnes racisées au travail : celui des 300 secondes. Selon elle, les personnes racisées ne doivent pas dédier plus de cinq minutes au racisme dans une journée. Donc pas le temps de se lancer dans une pédagogie éperdue, ou de faire des exposés à ses collègues : “Je pense que le temps, c'est le médium par lequel la domination passe. [...] L'idée, c'est de ne pas se laisser embarquer dans des discussions qui, au final, sont mortifères et toxiques.” 

“Pourquoi on s'imposerait la violence d'un débat ? Les personnes blanches, en fait, ont du mal à se questionner par rapport au racisme, donc elles viennent nous questionner, nous”, développe Marie Dasylva. “Mais nous on ne fait pas partie du problème. [...]. Le racisme, comme dirait Reni Eddo-Lodge, c'est un problème de Blancs.”  

Si vous aussi, vous vous êtes retrouvé dans des situations où vous avez été essentialisé dans votre travail, écrivez-nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

La semaine de quatre jours pourrait-elle nous sortir de la crise ?

Avec la crise économique monstrueuse qui commence, et les vagues de licenciements qui s’annoncent, il y a beaucoup d’interrogation sur la meilleure façon d’adapter son temps de travail pour la surmonter. 

Pour certains, comme le président du Medef, il faut y mettre du sien et travailler plus, comme il l’avait suggéré mi-avril. Fin mars, le gouvernement a aussi adopté temporairement une ordonnance qui a fait passer la durée hebdomadaire de travail maximale de 48 à 60 heures dans certains secteurs.

Bien loin de chez nous, d’autres prônent au contraire la réduction du temps de travail. En Nouvelle-Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern voudrait généraliser la semaine de quatre jours payés cinq pour aider notamment les secteurs du tourisme et de l'hôtellerie via la consommation. 

Alors on s'est demandé, dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), si la semaine de quatre jours pouvait sauver notre économie de la crise. 

Pour y voir plus clair, vous entendrez dans cet épisode Pierre Larrouturou : économiste de gauche, homme politique européen, il défend la semaine de travail de quatre jours depuis les années 1990. Ce débat avait abouti à l’époque sur la loi de Robien, qui avait permis à environ 400 entreprises françaises de passer à la semaine de quatre jours : “Souvent, il y a des difficultés pendant quelques semaines d'organisation, mais le bilan qui est fait, c'est souvent au bout d'un an ou de deux ans,  c'est que l'absentéisme a reculé et que l'entreprise tourne mieux”, explique Pierre Larrouturou. 

Pour explorer comment cette organisation peut être viable pour les entreprises, vous entendrez aussi Sébastien Antonio, qui travaille depuis 22 ans quatre jours payés cinq chez Yprema, une entreprise qui fait du recyclage de matériaux de BTP, ainsi que Jérémy Clédat, le PDG de Welcome to the Jungle, un média en ligne qui a adopté ce rythme récemment.

Et vous, quel est votre rythme de travail en ce moment, pour surmonter la crise économique que nous traversons ?  Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Journaliste et présentatrice : Marie Semelin. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.