Là où le chômage n'existe plus

Dans l’article 5 du préambule de la constitution française, il est écrit : “Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi.” Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois s’intéresse à une expérimentation lancée par l’Etat qui vise à faire de ce droit au travail une réalité : les territoires zéro chômage de longue durée. 

Le principe de ce projet, c’est de proposer un CDI payé au SMIC à tout demandeur d’emploi depuis plus d’un an volontaire, domicilié depuis au moins six mois sur le territoire concerné. En novembre 2016, l’Assemblée nationale a voté en faveur de son expérimentation, sur 10 territoires et pour une durée de cinq ans. Fin novembre 2020, l’expérimentation a été prolongée de cinq ans et étendue à 50 nouveaux territoires - cette nouvelle phase va commencer en juillet 2021. 

Mais comment fonctionne ce dispositif, et quel est le bilan des premières expérimentations ? Pour le savoir, Hélaine Lefrançois a interrogé Olivier Bouba Olga, qui préside le comité d’évaluation scientifique de l’expérimentation, Denis Prost, le chef de projet territoire zéro chômeur de longue durée à Pipriac et Saint Ganton en Ille-et-Vilaine, et Serge Marhic, directeur de TEZEA, l’entreprise à but d’emploi qui s’y est implanté. Elle y a aussi recueilli le témoignage de nombreux salariés, anciens chômeurs de longue durée.

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Louise Hemmerlé. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Le droit à la déconnexion à l'épreuve du télétravail

Avec les confinements et le télétravail, nos outils de travail sont dans nos salons, dans nos chambres, dans notre intimité. Et mécaniquement, la sur-connexion en dehors des heures de travail empire. Pendant le premier confinement en mai 2020, une enquête de l’Ugict-CGT réalisée avec la Dares a montré que “près de 80 % des télétravailleurs” disaient ne pas disposer d’un droit à la déconnexion. 

Techniquement, le droit à la déconnexion est apparu dans la loi française pour tous les salariés en 2017 dans la loi Travail, pour “assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale”. Mais la loi n’est pas contraignante pour les entreprises, et dans les faits elle n’est pas toujours appliquée.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Judith Chetrit explore comment le télétravail généralisé révèle les faux-semblants du droit à la déconnexion. Elle a interrogé Arthur Vinson, fondateur de la société Mailoop qui analyse les flux d’emails en entreprise, Audrey Probst, avocate spécialiste du droit du travail, et Francis Jauréguiberry, sociologue spécialiste des usages des technologies. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Louise Hemmerlé. Journaliste : Judith Chetrit. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Donner aux salarié·e·s un pouvoir de décision aussi grand qu’aux actionnaires

Quand on regarde l’histoire de la démocratie, on remarque un affaiblissement progressif du lien entre propriété et droits politiques : aujourd’hui pour voter, on n’a plus besoin ni d’être propriétaire terrien, ni de démontrer un certain niveau de revenus. Mais s’il existe bien un endroit où la propriété de capital détermine encore les droits politiques aujourd’hui, c’est dans le cadre de l’entreprise capitaliste. Les prises de décisions stratégiques sont réservées aux actionnaires, et les travailleurs cantonnés à un rôle d’exécutants, voire de marchandises. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Isabelle Ferreras nous explique pourquoi il est nécessaire de réconcilier entreprise et gouvernement démocratique, et comment y parvenir. Sa théorie politique s’accompagne d’une proposition pour opérer cette transition : elle appelle cela le bicamérisme économique.

Isabelle Ferreras est sociologue spécialiste du travail, maître de recherches du Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) belge et professeure à l’université de Louvain, Directrice de la Classe technologie et Société de l’Académie royale de Belgique et chercheure associée senior au Labor and Worklife Program de l’université d’Harvard.

Cet épisode a été enregistré en direct du Brussels podcast festival à Bruxelles, le 27 février. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Louise Hemmerlé. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

La retranscription de cet épisode est disponible ici.

Le revenu universel, un remède face à la crise ?

L'idée du revenu universel n’est pas vraiment neuve - elle est débattue depuis les années 1970 - mais elle revient fréquemment sur le devant de la scène médiatique et politique. Et depuis le début de la crise liée au coronavirus, certain·e·s expliquent que l'initiative aurait pu éviter à des milliers de personnes de tomber dans la pauvreté.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Fabien Jannic-Cherbonnel s’interroge sur les effets du revenu universel, notamment sur l'emploi. Pour y répondre, il a mené un grand entretien avec Guillaume Allègre, économiste à l’OFCE et à Science Po, et spécialiste du revenu universel.

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Fabien Jannic-Cherbonnel. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

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Mieux mesurer votre charge de travail

Avoir toujours plus à faire au travail, ne plus voir le bout des tâches à effectuer : cette réalité-là, c’est le lot de pas mal de travailleurs aujourd’hui. Selon une enquête de la Dares, 40% des salariés jugent leur charge de travail excessive.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Judith Chetrit se demande comment mesurer avec précision la charge de travail, et sur la base de cette grille là, l’encadrer ? Elle a interrogé Raphaël, dont on a changé le prénom, un responsable informatique de 57 ans qui a subi un burn-out à cause d’une charge de travail excessive, ainsi que Thierry Rousseau, chargé de mission à l’Agence nationale de l’amélioration des conditions de travail. Il détaille le modèle de mesure de la charge du travail développé par l’Agence nationale de l’amélioration des conditions de travail, et explique qu’il faut prendre en compte tout un tas d'autres éléments que la quantité des tâches à accomplir. Judith Chetrit a aussi interrogé Lisa Jeanson, une ergonome qui a essayé de mesurer la charge mentale des travailleurs dans une usine PSA. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Judith Chetrit. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Où naissent les vocations ?

Initialement emprunté à l’histoire religieuse et au domaine de la théologie, la vocation désigne avant tout un “appel de Dieu”. Mais la vocation semble aujourd’hui avoir envahi tous les univers professionnels. On parle de vocations dans le monde artistique, sportif, politique, ou dans le secteur de la santé par exemple. On dit souvent de ces personnes qu’elles ont de la chance d’avoir trouvé leur voie, leur destinée… Mais est-ce que ça leur est simplement tombé dessus ? En fait, comment et où naissent les vocations ?

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Rozenn Le Carboulec s’est entretenue avec Céline Bessière, professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine et membre du laboratoire IRISSO, l’Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales. Au travers de ses activités d’enseignement, elle s’intéresse également à la sociologie du genre, et à la sociologie du travail. Dans l’ouvrage De génération en génération, elle a étudié les transmissions familiales des exploitations viticoles de Cognac. Elle s’intéresse au rôle de la socialisation, dans le cadre de la famille notamment, dans la construction des vocations

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Rozenn Le Carboulec. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

A qui profite la pause café ?

Espresso, ou café long ? Avec ou sans sucre ? Dans toutes les entreprises, des petits ateliers où on se cotise pour acheter une cafetière à filtre, aux grands groupes qui installent des machines automatiques, le café est toujours là. Il embaume les couloirs, tâche les bureaux, remplit les poubelles de gobelets en plastique ou les éviers de tasses jaunies. Partout, l’accès au café est facilité. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Clara Baillot se demande comment les entreprises bénéficient de la pause café de leurs salariés. 

Les pauses café sont d’abord au service de la cohésion sociale de l’entreprise, c’est ce qu’explique Cécilia Brassier-Rodrigues, maître de conférence en sciences de l'information et de la communication à l'Université Clermont-Auvergne, qui a mené avec ses étudiants une enquête sur les comportements des salariés lors des pauses-café : “Ces moments de pause café vont permettre de créer de la cohésion entre les membres d'une équipe. C'est pour ça aussi que les entreprises ont intérêt à organiser, ou en tout cas à favoriser ces temps de pause collectifs”. 

Ensuite, le café sert la performance des salariés, qui seront plus réactifs, plus vigilants, plus concentrés, en somme, plus efficaces. C’est la raison pour laquelle un petit fabricant de cravates à Denver aux Etats-Unis avait par exemple rendu la pause café obligatoire pour ses salariés pendant la seconde guerre mondiale. Suite à cela, en 1956, une cour d'appel fédérale entérine la pause café dans la société américaine : parce qu'elle augmente la productivité, la pause café bénéficie autant à l'entreprise qu'aux travailleurs, et doit donc être comptée comme du temps de travail rémunéré.

Mais parfois, la consommation de café sur le lieu de travail peut devenir excessive, et causer des désagréments de santé : c’est ce qui est arrivé à David, ingénieur d’affaires, et qu’explique Astrid Nehlig, directrice de recherche émérite à l'Inserm, qui travaille depuis près de 40 ans sur les effets du café sur la santé. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Fabien Jannic-Cherbonnel. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

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Rendre un chômage réparateur possible

Le chômage, en France, touche environ 8 à 9% de la population. Mais si elle est très répandue, cette situation est encore stigmatisée. Le chômage reste un horizon qui fait peur, qu'on associe souvent à l'instabilité et au déclassement.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Fabien Jannic-Cherbonnel se demande si, malgré les pressions financières et sociales, il est possible de vivre cette période sans emploi non pas comme un anéantissement, mais comme une reconstruction ? 

Il a interrogé Marie Pezé, psychanalyste et initiatrice de la première consultation « Souffrance au travail » en France. Docteure en psychologie, elle accompagne de nombreuses personnes au chômage dans leur reconstruction. Il a aussi interrogé Ginette Herman, sociologue et professeure émérite de l’université de Louvain en Belgique. Elle travaille sur l’impact du chômage sur la santé mentale et physique des demandeurs d’emploi. 

"Être chômeur, c'est être au centre d’un maelström d'injonctions paradoxales”, explique Marie Pezé. Dans cet épisode, Fabien Jannic-Cherbonnel explore différentes pistes pour s’en défaire.  

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Fabien Jannic-Cherbonnel. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

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Stabilité de l'emploi : à quoi rêvent les jeunes ?

Quitter un travail est toujours stressant, mais quand il s’agit de quitter un premier emploi, cela peut-être un véritable dilemme - selon une récente étude de l’observatoire Enedis, lorsqu’ils pensent à la recherche ou au changement d’emploi, les jeunes Français évoquent spontanément des moments compliqués, jalonnés de « difficultés », de « stress ». Pourtant, les jeunes changent souvent d’emploi en début de carrière : la moitié des premiers emplois chez les jeunes de 18 à 30 ans durent moins d’un an, selon une étude de l'observatoire du premier emploi mené par Opinionway en 2017, et 58% des jeunes quittent ce premier job volontairement. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), et le dernier de notre mini-série sur le premier emploi pensée avec le média Tapage, Malika Ung étudie justement cette forte mobilité professionnelle des jeunes. Est-ce dû à la volatilité de leur tempérament ? Ou bien à la dureté du marché du travail ? Ou encore à l’accroissement de leurs exigences ?

Pour y répondre, Malika Ung a recueilli le témoignage de Denise, 28 ans, conseillère dans un office de tourisme qui pense à quitter son job. Elle a aussi interrogé Emmanuel Sulzer, chargé de recherche et sociologue au Céreq, spécialiste du rapport des jeunes au travail, et Véronique Bordes, chercheuse et professeure à l’université de Toulouse en sciences de l'éducation, spécialiste des jeunes et de leur socialisation professionnelle. Ils expliquent qu’il y a une certaine mythologie autour de la mobilité professionnelle des jeunes, et que ceux-ci aspirent en réalité avant tout à de la stabilité. Ce sont les conditions du marché de l’emploi qui les poussent à s’adapter. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Malika Ung. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

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Premier job, premier burn-out

L’image caricaturale du burn-out, c’est un épuisement qui affecterait des personnes sur des très gros postes, avec d’énormes responsabilités… disons, des quadragénaires ou des quinquagénaires, qui s’effondrent un matin après des décennies d’épuisement. Alors comment imaginer que ça puisse arriver lors d'un premier job, où on débarque, normalement, tout frais ? 

Dans ce troisième épisode de la mini-série de Travail (en cours) sur les premiers emplois pensée avec le média Tapage, Marion Bothorel s’interroge : Comment expliquer que des jeunes fassent des burn-out dès leurs premiers postes ? 

Marion Bothorel a recueilli le témoignage d’Anissa, 25 ans, ingénieure qui a fait un burn-out dans son tout premier job. Au regard des témoignages reçus par Marion Bothorel pour cet épisode, Anissa est loin d’être là seule. S’il n’existe pas de statistiques précises sur le surmenage des jeunes, un jeune sur dix âgé de 15 à 29 ans se sent vidé affectivement par son travail, et un sur cinq se dit épuisé à la fin d’une journée de travail, selon une étude sur l’épuisement professionnel réalisée en 2014 par le cabinet Technologia. 

Pour bien cerner ce que l’on entend par “burn-out”, qui n’est ni reconnu comme maladie professionnelle, ni comme maladie par l’OMS, Marion Bothorel est allée interroger le professeur François Marchand, psychiatre à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et auteur de Burn-out, le mal du siècle. Ensuite, pour analyser l’épuisement professionnel précoce des jeunes, Marion Bothorel s’est entretenue avec Marc Loriol, sociologue spécialiste de la fatigue au travail. Selon lui, il y a plusieurs clés d’explication : la surdiplomation des jeunes et la forte désillusion qu’ils rencontrent dans leur premier emploi, le manque d’échanges intergénérationnels dans l’entreprise, ainsi que des techniques de management qui poussent les individus à un surinvestissement et à l’épuisement.  

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Marion Bothorel. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 


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Recrutement : le poids de notre image sur les réseaux sociaux

Dans la recherche d’un premier emploi, il faut bien sûr peaufiner son CV, la lettre de motivation, mais aussi, de plus en plus, ses réseaux sociaux… Un employeur sur cinq dit avoir rejeté la candidature d’une personne après avoir consulté ses réseaux sociaux

Dans ce deuxième épisode de la mini-série de Travail (en cours) sur les premiers emplois pensée avec le média Tapage, Adrien Naselli s’interroge : Quelle place ont aujourd'hui les réseaux sociaux dans le recrutement ? Comment notre façon de nous représenter en ligne a-t-elle évolué pour prendre en compte ce facteur ? 

Pour y répondre, il a interrogé Lenna Jouot, 23 ans, qui a réussi à décrocher un contrat en faisant le buzz sur les réseaux sociaux avec un CV un peu décalé. Il a aussi interrogé Ana Fernandez, coach professionnelle, professeure associée à la Sorbonne et autrice du livre Utiliser internet et les réseaux sociaux pour trouver un emploi, pour glaner quelques conseils sur la manière d’utiliser ses réseaux sociaux quand on est en recherche d’emploi. Enfin, Adrien Naselli a aussi interviewé Christophe Alcantara, enseignant-chercheur en Sciences de l'information et de la communication, au sujet de la réputation en ligne. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Louise Hemmerlé. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

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Les stages : nouveau Graal de l'intégration professionnelle

Travail (en cours) lance une mini-série, pensée avec le média Tapage, sur les premiers emplois. Ceci est le premier épisode.

Les stages sont devenus un passage obligé pour décrocher un premier emploi. Dans un marché de l’emploi en crise, on demande aux étudiants d’accumuler un maximum d’expériences et des compétences professionnelles pour être employables rapidement. Mais depuis le début de la pandémie de coronavirus, cette course au stage s’est prise un mur. Lors du premier confinement, environ 250 000 stages ont été annulés, selon le ministère de l’Enseignement supérieur. C’est ce qu’a vécu Ayse. Elle a dû se réinscrire, comme une redoublante, en septembre 2020, alors qu’elle avait déjà validé tous ses examens au printemps 2020 - car l’obtention de son diplôme est conditionnée par la validation d’un stage. 

Dans ce premier épisode de la mini-série Travail (en cours) dédiée aux premiers emplois et pensée avec le média Tapage, Louise Hemmerlé se demande comment le stage est devenu à ce point un Graal, que ce soit pour l’intégration sur le marché du travail, mais aussi pour la validation de ses études supérieures ? 

Elle a interrogé Dominique Glaymann, professeur et chercheur en sociologie à l’université d’Evry. Il travaille sur la relation entre la formation et l’emploi, et sur l’employabilité des jeunes diplômés. Il a beaucoup étudié les stages, et il a observé leur inflation qu’il qualifie “d’incontrôlée”. Il explique quels courants politiques et économiques ont justifié la mise en place de stages pour répondre au chômage de masse des jeunes. Il détaille aussi les dérives des stages, entre ceux qui servent de substitut à un emploi salarié, les stages “2 mois moins 1 jour”, ou encore les stages extra-cursus, qui sont illégaux. Selon lui, le stage pensé comme un chausse-pied vers le premier emploi ne résout pas du tout le problème de l’intégration professionnelle des jeunes sur le long-terme.   

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Louise Hemmerlé. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

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Les effets pervers de l'autonomie au travail

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Camille Maestracci s’interroge sur notre besoin d’autonomie au travail. Est-ce qu’on gagne tous à décider de comment on exerce notre travail, à quel rythme, et dans quel but, ou est ce qu’on a aussi besoin de repères, d’un cadre, voire même d’une hiérarchie ? Est-ce que l’autonomie est forcément bénéfique, ou peut-elle aussi être toxique ?

La question de l’autonomie est centrale dans les questions de qualité de vie au travail. A la fin des années 1970, Robert Karasek, un sociologue et psychologue américain, intègre cette notion dans un questionnaire qui étudie et mesure le stress au travail. Selon le modèle de Karasek, plus un salarié a d’autonomie, moins il a de stress, pour une charge de travail égale. C’est ce qu’explique Yves Roquelaure, professeur de médecine, santé au travail et ergonomie à l'Université d'Angers. 

D’ailleurs, un rapport remis en 2011 par le Collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux au travail indique que le manque de latitude décisionnelle est un facteur de risque cardiovasculaire, et pour la santé mentale. C’est ce que soulève Agnès Parent-Thirion, sociologue, statisticienne et directrice de recherche à l’Eurofound, la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail.

Cependant, si l’autonomie semble très positive, elle peut aussi avoir des effets toxiques, si elle n’est pas bien construite : si elle est prescrite, si les objectifs fixés sont trop ambitieux, ou si elle détruit les collectifs de travail. Et souvent, l’autonomie n’est qu’une façade, et s’accompagne de nombreuses contreparties, parmi lesquelles, et ça peut paraître paradoxal : plus de contrôle de la part des managers. C’est ce qu’a vécu Nathan, commercial dans une boîte de marketing digital. Vous entendrez aussi le témoignage de Chloé, chargée de production freelance. 


Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice et journaliste : Camille Maestracci. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. La retranscription de cet épisode est disponible ici

Pourquoi court-on tou·te·s après une promotion ?

Quand Elisabeth a choisi de redevenir assistante sociale alors qu’elle avait un poste de cadre, elle a senti une certaine défiance de la part de sa hiérarchie et de ses collègues. En allant à l’encontre du sens traditionnel de la progression d’une carrière, elle a eu l’impression d’être perçue comme un danger. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Lucile Rousseau-Garcia analyse l’injonction à la mobilité ascendante qui pèse sur nos carrières. Elle a interrogé Elisabeth, sa mère, qui lui raconte la violence qu’elle a ressentie lorsqu’elle a décidé de quitter ses fonctions de cadre pour retrouver le travail de terrain qui l’animait depuis toujours. 

Pour analyser cette injonction à la mobilité ascendante, Lucile Rousseau-Garcia a aussi interrogé Danièle Linhart, sociologue du travail, et spécialiste des violences institutionnelles au travail. Elle est directrice de recherche émérite au CNRS, et elle a notamment écrit l’ouvrage La comédie humaine du travail : de la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale. 

Danièle Linhart explique que la course à l’ascension hiérarchique est le résultat de pratiques managériales visant à individualiser les travailleurs et à les mettre en concurrence. Selon elle, cette course à l’ascension a comme conséquence la mise à mal des collectifs et des solidarités au sein des entreprises. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Lucile Rousseau-Garcia. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

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Comment l'incertitude bouleverse le monde du travail

Depuis le début de la pandémie, l’incertitude règne sur nos vies, sur nos activités, sur notre travail. On vit au jour le jour, ou en tout cas avec très peu de visibilité. Quand est-ce que la situation sanitaire va s’améliorer ? Quelles seront les prochaines mesures du gouvernement pour endiguer la propagation du virus ? On ne sait pas, on attend. 

Cette incertitude, elle est dure à supporter. Quel que soit notre secteur d’activité, et qu’on soit salarié·e, chef·fe d’entreprise, jeune diplômé·e ou demandeur·se d’emploi, on a du mal à se projeter.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Hélaine Lefrançois décortique les effets de l'incertitude au travail, à différentes échelles. Ses effets sur le moral des travailleurs, mais aussi ses conséquences sur l’activité des différents acteurs économiques. 

Elle a interrogé notamment Christophe Nguyen, psychologue du travail et des organisations ainsi que Fabien Tripier, professeur d’économie à l’Université de Paris-Saclay. Vous entendrez aussi le témoignage de Lucile Grentzinger, une entrepreneuse qui vient d’ouvrir une salle de parcours d’obstacles en région parisienne, et qui a beaucoup évolué sur sa gestion de l’incertitude au fil des différents confinements.

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Hélaine Lefrançois. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

D'où vient l'injonction à être passionné·e au travail ?

Associer ‘travail’ et ‘passion’, c’est interroger les intersections de deux univers (celui de la contrainte sociale, de la subordination, et celui du libre tropisme individuel) qui paraissent n'avoir que peu de choses en commun”, peut-on lire dans Le travail passionné, paru en 2015. 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Rozenn Le Carboulec se demande d’où vient l’injonction à être passionné·e par son travail. Pour ce faire, elle a interrogé Nathalie Leroux, co-autrice du livre Le travail passionné. Cette sociologue du travail est maîtresse de conférences à l'UFR STAPS de l'Université Paris Nanterre, et s’intéresse plus particulièrement aux modes d’organisation dans le secteur sportif, un milieu où la question de la passion est omniprésente. 

Elle explique que la valorisation de la passion au travail s’est développée à partir des années 1980, alors que la crise économique provoque des transformations structurelles majeures de l’économie, dont la tertiarisation. Par ailleurs, les modes d’organisation de travail donnent de plus en plus d’autonomie et de responsabilité aux managers. “La création de la valeur repose de plus en plus sur la mobilisation des savoirs des travailleurs, sur la qualité de leurs échanges, sur leurs initiatives et sur leur implication subjective”, note Nathalie Leroux. 

Certains secteurs professionnels sont particulièrement concernés par cette mobilisation de la passion : c’est le cas notamment de ceux qui touchent aux loisirs, comme le sport, la mode ou la culture. Mais même des secteurs qui n’ont à priori rien à voir avec la passion la mobilisent pour stimuler l’implication de leurs employé·e·s : c’est notamment le cas de la restauration rapide. Vous entendrez dans cet épisode le témoignage de Hélène Weber, sociologue et autrice du livre Du Ketchup dans les veines, qui a travaillé plusieurs années chez McDonald’s. 

Finalement, Nathalie Leroux alerte sur le fait que la mobilisation de la passion au travail masque des situations de travail dégradées, comme une forte précarité, ou des horaires à rallonge. 

Si on a souvent tendance à voir notre attachement à la passion au travail comme un trait psychologique, c’est justement le fait de le considérer comme faisant partie de notre identité qui nous empêche de revendiquer de meilleures conditions de travail. D’où l’importance, pour Nathalie Leroux, d’expliquer la passion au travail non pas par le prisme de la psychologie, mais de la montrer comme une construction qui est portée par des logiques sociales et surtout, économiques. 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Rozenn Le Carboulec. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Faire le deuil de son travail idéal [Rediffusion]

Travail (en cours) prend une petite pause pendant les fêtes de fin d'année. Pendant ce temps, nous vous proposons de réécouter d'anciens épisodes qui nous ont particulièrement marqués. Celui-ci a été diffusé pour la première fois le 19 mars 2020.

Est-ce que vous aussi, vous vous surprenez parfois à rêver à votre travail idéal ? Peut-être est-ce ce job qui vous permet de partir tous les jours à 17h ? Ou bien ce poste qui vous apporte un certain confort économique ? Très probablement, votre travail idéal combinerait les deux.

Dans ses différents travaux, la sociologue Dominique Méda explique que les attentes qui sont placées sur le travail sont immenses, et qu’elles s’intensifient pour les jeunes générations. On attend de son travail non seulement un salaire, mais aussi un statut, des droits sociaux, du sens, une utilité, la possibilité d’exprimer sa créativité, de s’épanouir. 

Dans Travail (en cours), nous allons explorer les bouleversements du travail et sa place dans nos vies. Avant de vous apporter des éclairages et explications d’expert.e.s, de scientifiques, de sociologues, on vous propose dans ce premier épisode une histoire. Celle de Clémence Bodoc, l’ancienne rédactrice en chef de Madmoizelle.com, un magazine féminin en ligne. Au micro de Judith Chetrit, elle raconte toute la difficulté de trouver un travail qui nous convienne, qui réponde à tous nos critères. 

Clémence Bodoc a exploré les contrastes. Elle a démarré sa carrière dans un travail très stable et bien rémunéré dans le BTP, mais qu’elle quitte finalement après un burn-out. Par la suite elle est embauchée à Madmoizelle.com, un travail précaire mais qui la passionnait : “Je trouvais ça tellement incroyable d’avoir une telle tribune, d’avoir une telle liberté.” (13:19)  

Clémence Bodoc raconte aussi comment ses attentes se sont fracassées contre la violence du monde du travail, et les enseignements qu’elle en tire : “Avoir un travail qui ait du sens, c’est un luxe. J’avais ce luxe, il m’a coûté cher.” (32:58)

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media présenté par Marie Semelin, et réalisé par Cyril Marchan. La prise de son a été faite par Bernard Natier, le mix par Tristan Mazire et la musique est de Jean Thévenin . À la production de cet épisode : Louise Hemmerlé, avec Maureen Wilson, et Charlotte Pudlowski.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Où est passé le temps libre ? [Rediffusion]

Travail (en cours) prend une petite pause pendant les fêtes de fin d'année. Pendant ce temps, nous vous proposons de réécouter d'anciens épisodes qui nous ont particulièrement marqués. Cet épisode a été fait par Adrien Naselli et a été diffusé pour la première fois le 30 avril 200.

Est-ce que vous aussi, il vous arrive d’avoir l’impression de courir sans arrêt après le temps ? Et en général, de manquer cruellement de temps libre ? Dans cet épisode de Travail (en cours), Adrien Naselli s’entretient avec Jean Viard, sociologue spécialisé sur le temps libre et les loisirs. Auteur du livre Le Triomphe d’une utopie. Vacances, loisirs, voyages : la révolution des temps libres, Jean Viard décortique l’équilibre entre temps de travail et temps libre, et comment celui-ci a évolué au fil des siècles. 

En réalité, on n’a jamais eu autant de temps libre qu'aujourd'hui :On travaille à peu près 10% de son existence aujourd'hui, alors qu'il y a un siècle, l'ouvrier et le paysan travaillaient à peu près 200 000 heures dans une vie de 500 000 heures”. (03:58) 

Comment le temps libre s’est-il installé dans nos quotidiens, comment les structure-t-il, et pourquoi avons-nous encore l’impression d’en manquer ? On n'arrête pas de courir et on a le sentiment qu'on n'a plus de temps ; et on n'a plus de temps d'abord parce qu'on a tellement d'activités de temps libre !” (15:57) Jean Viard explique aussi que notre temps de travail et notre temps libre sont de moins en moins étanches à cause du numérique, et comment réussir à maîtriser ce mélange des temps.  

Et vous, comment vivez-vous l’équilibre entre votre temps de travail et votre temps libre ? Racontez-le nous sur Instagram, Twitter ou à hello@louiemedia.com

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Marie Semelin. Journaliste : Adrien Naselli. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.

Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à hello@louiemedia.com

Comment le présentéisme résiste aux confinements

Le présentéisme, en France, est solidement ancré : 30% des salariés français pensent qu'ils seront jugés par leurs collègues s'ils quittent le bureau avant 18h, selon un sondage Glassdor d'octobre 2019. Vous savez, le fameux, "tu prends ton aprem aujourd'hui ?". Et 26 % des sondés admettent rester au bureau uniquement pour "se faire bien voir". 

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Marion Bothorel s’est demandée comment la culture du présentéisme a évolué depuis le début de la pandémie de coronavirus. Pour ce faire, elle s’est intéressée à un secteur en particulier, où le présentéisme est particulièrement fort : celui des cabinets d’avocats. 

Dans certains cabinets, la culture présentéiste n’a pas du tout fléchi, malgré les directives du gouvernement de mettre en place du télétravail dès que possible. Arthur*, stagiaire dans un cabinet parisien, témoigne que lors du deuxième confinement, “le taux de présence doit être autour de 70% à 80% au sein du cabinet”. Les stagiaires n’ont reçu aucune consigne par rapport au télétravail, mais des attestations dérogatoires pour pouvoir se déplacer au cabinet. Alors que selon Arthur, les tâches sont “100% télétravaillables”. Le cabinet d’Arthur n’est pas une exception. Au point que la ministre du travail, Elisabeth Borne, a dû contacter le bâtonnier de Paris et le conseil national du barreau, début novembre, pour rappeler aux représentants des avocats parisiens que "le télétravail n'était pas une option".

Certains cabinets ont bien mis en place le télétravail, mais seulement pour que le présentéisme devienne virtuel, avec une surveillance des heures de connexion, comme en atteste Charlotte*, elle aussi stagiaire en cabinet d’avocats. 

Si le présentéisme persiste de manière si forte pour Charlotte et Arthur malgré le confinement, c’est qu’en temps normal, hors pandémie, c’est une culture très prégnante dans leur profession. “C'est peut être l'une des dernières bulles où le présentéisme est toujours très présent, mais également encouragé à mon sens”, estime Arthur.

Valence Borgia, associée dans un cabinet d’arbitrage, secrétaire du conseil de l'Ordre des avocats du barreau de Paris, estime que les organisations de travail qui reposent sur cette culture présentéiste sont en contradiction avec le bon sens, et qu’ils poussent de nombreux avocats, et surtout des avocates, à quitter la profession. D’où la nécessité de réinventer ces modes de travail. 

*Les prénoms ont été changés à la demande des témoins.

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Marion Bothorel. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale. 

Pourquoi les infirmières sont-elles si peu payées en France ?

Pendant la première vague du coronavirus, on était beaucoup à applaudir à nos fenêtres tous les soirs à 20h, pour montrer notre soutien aux soignant·e·s. Et tout d’un coup, on a complètement arrêté de le faire pendant ce deuxième confinement. Parce qu’on s’est rendus compte que les soignants méritent bien plus que des applaudissements, ou bien parce que finalement, la société ne se soucie pas tant de leur sort ? Depuis le début de la crise sanitaire, nous n’avons jamais autant été face à cette contradiction qui veut que les métiers du soin soient si peu reconnus et si mal rémunérés.

Dans ce nouvel épisode de Travail (en cours), Rozenn Le Carboulec s’est intéressée en particulier au cas des infirmières. En France, leur rémunération est bien inférieure à ce que touchent leurs consoeurs allemandes ou espagnoles. Pourquoi sont-elles si mal payées en France ? Pour y répondre, Rozenn Le Carboulec s’est entretenue longuement avec Muriel Salle, maîtresse de conférence à l’université Lyon 1 et spécialiste de l’histoire des femmes, du genre et de la médecine. 

Muriel Salle revient sur l’histoire de la profession des infirmières, une activité qui était dans un premier temps occupée par des religieuses et qui était dépréciée. Progressivement, les religieuses ont été remplacées par des personnels laïcs, mais la notion de dévouement est restée. 

Certaines figures, comme la britannique Florence Nightingale, vont contribuer à professionnaliser cette activité, et les infirmières deviennent reconnues peu à peu comme des techniciennes du soin. Mais la reconnaissance institutionnelle de cette profession en France est très récente. La création des instituts de formation en soins infirmiers date de 1992, et le diplôme d’Etat date seulement de 2009. “C’est à la fois une très vieille profession, et en même temps, c’est une profession toute jeune du point de vue de sa reconnaissance institutionnelle”, souligne Muriel Salle. 

Cette reconnaissance tardive, acquise péniblement, des compétences techniques des infirmières, joue aussi sur la rémunération. “En France, les infirmières touchent un salaire moyen mensuel brut qui est de l'ordre de 95 % du salaire moyen à l'échelle nationale, alors qu'en Allemagne, par exemple, elles touchent 113 % du salaire moyen, explique Muriel Salle, et ça dit quelque chose de la façon dont on les considère au regard d'autres professions”.

 

Travail (en cours) est un podcast de Louie Media. Présentatrice : Camille Maestracci. Journaliste : Rozenn Le Carboulec. Louise Hemmerlé est chargée de production. Cet épisode a été monté et réalisé par Cyril Marchan. La musique est de Jean Thévenin et le mix a été fait par Olivier Bodin. Marion Girard est responsable de production, et Maureen Wilson responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est à la direction des productions et Charlotte Pudlowski à la direction éditoriale.